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| LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. | |
| Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 08:26 | |
| Every great story
has a beginning Et la mienne commence ici ▬ Par le nom que je porte, Lilith Dagan ▬ Par mon lieu de naissance, Les pêcheries sur les rives de Darya. ▬ Mon âge, 22 ans ▬ La personne que je suis, devineresse aux sombres prophéties, mes visions ne me révèlent que la mort et la dévastation. ▬ Et les responsabilités qui vont avec : avertie par mes songes prémonitoires du malheur des autres, je me repaissais de leur décès en arrachant leurs possessions à leurs cadavres roides, à leurs maisons désertes lorsque la vie s'était enfuie. Il m'arrivait également de révéler le contenu de mes visions moyennant finance. Le résultat déplaît toujours à mes clients, étrangement. Les seuls qui m'ont trouvé une utilité sont les Héritiers qui m'emploient aujourd'hui comme Pythie personnelle. Un rempart contre les désastres. Lire le Destin est aisé. Le changer, nettement moins... ▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à moi-même avant tout, Mynkor ensuite. Si il tient ses promesses et apporte le dénouement qu'elle mérite à mon histoire, je l'honorerais sans réserve. D'ici-là je me contente de tenir un rôle mineur dans le mouvement, préférant rester en retrait, ne me faisant remarquer que lorsque mes visions d'apocalypse s'expriment à travers moi pour éviter la déroute quand je le souhaite. ▬ Miroir, mon beau miroir Personnalité de votre avatar.
Votre besace Jusqu'à une date récente, je ne possédais rien, hormis les vêtements que j'avais sur le dos. Aujourd'hui confortablement installée chez un soutien des Héritiers issue de la bonne société des Blasonnées, je me gave de ses richesses en attendant l'annonce du désastre qui finira obligatoirement par parvenir jusque dans mes rêves. Je me vêts de parures luxueuses, je porte des bijoux précieux dont l'iconographie proclame au monde entier que parfois lorsque je dors, sous le cénacle secret de mes paupières, mon iris se colore d'or et que j'entrevois le futur au travers des brumes ensanglantées des choses qui sont encore à venir. Je suis une femme pragmatique qui ne manque jamais d'argent et ne sort jamais sans un stylet aiguisé que je pourrais planter entre les côtes d'un importun pour lui percer le cœur sans laisser de traces. - Spoiler:
L'humain derrière la légende Pseudo : Dragon. Âge : comme mon personnage, 22 ans. Sexe : c'est toujours non. Comment avez vous découvert le forum? Dans ma barre de favoris. Ensuite, Lilith est arrivée et ce fut le drame. Ce que vous aimeriez dire pour conclure : Je suis faible.
Et pour les crédits c'est par ici
Dernière édition par Lilith Dagan le Mar 10 Avr 2012, 22:51, édité 5 fois |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 08:27 | |
| L'interrogatoire d'Inasmir
▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui :Je n'ai cure du Roi. Il ne m'intéresse pas. Il appartient à l'espèce honnie des Singuliers mais ce n'est pas prioritairement contre lui que se tourne ma colère. Je laisse aux autres le soin de se déchirer autour d'un trône et d'un coussin de satin. Ceux-là la mort les touchera assez vite. Je verrais leur perte dans mes cauchemars et je me gausserais en silence de leur bêtise. Arsenios Hardansson n'est pas plus mauvais qu'un autre. Pas plus bon. Il n'est qu'un nom dans une longue généalogie de rois mythiques qui finira tôt ou tard par tomber dans l'oubli. Le symbole ne m'intéresse pas et l'individu m'importe peu. Je ne lancerais pas une guerre contre un homme de si peu d'intérêt dans ma croisade personnelle. Qu'il demeure derrière ses murs entouré de sa famille jusqu'à ce que le Destin décide ce qu'il a l'intention de faire de lui. Qu'il continue de focaliser sur lui les intentions meurtrières des vains ambitieux qui voudraient sa place. Le hasard, la chance, ou leurs propres ressources sauront faire le tri de ces individus. Pour ma part, je ne m'intéresserais aux affaires de Cathairfál que lorsque des affaires plus pressantes en province auront été expédiées.
▬ En parlant de seigneurs souverains, évoquons un peu les deux puissances divines de Lanriel J'ai choisi de prier Mynkor lorsqu'Eydis a refusé de répondre à mes suppliques. Refuser d'écouter ma souffrance alors que les singuliers me persécutaient pour le don qu'elle m'avait fait. J'ai choisi Mynkor pour l'avenir qu'il m'a promis. Un avenir où les Devins n'auraient plus à courber l'échine, à se cacher, à nier leur identité pour contenter la masse idiote de ceux qui sont dépourvus de dons occultes. Un avenir où ceux que la Magie a élu mèneront les troupeaux grâces à leurs pouvoirs. Je n'ai pas vraiment la foi. J'imagine qu'il s'en moque mais j'espère qu'il sera suffisamment fiable pour tenir ses promesses le jour où nous l'aurons libéré. Pour autant, je ne suis pas la plus zélée de ses adeptes. Être un Héritier en ces temps de domination singulière est un passe-temps dangereux qui conduit les entêtés et les fortes têtes dans les geôles de Cathairfál. Alors je fais profil bas, j'oeuvre dans mon coin, je préviens ceux qui le méritent qu'un destin funeste les attend et qu'il ne tient qu'à eux de le modifier. Si ils en ont la force. Je crois fermement que le tri effectué par le trépas, celui qui ne repose que sur les compétences d'un être à s'en sortir, est la meilleure façon de séparer le bon grain de l'ivraie. Comme Mynkor je suis persuadée qu'un monde où seuls les plus forts, les plus doués ont le pouvoir serait une bien meilleure option.
▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi? Inasmir est un nom lointain. Une légende perdue. Peu importe ce qu'il est advenu de lui aujourd'hui mais son trépas n'a pas troublé mon sommeil. Peut-être survit-il toujours avec son amante et si c'est le cas, je ne peux que leur souhaiter beaucoup de bonheur loin des ingrats de la capitale. Je n'avais pas particulièrement d'avis sur le Sorcier avant le jour où la Chute de son Bouclier fit son apparition dans mes songes, image récurrente de dévastation. Inasmir a fait une démonstration de sa force en générant cette protection et une preuve de sa résolution en le laissant choir. Il a rappelé à ceux qui l'avaient conspué que sans lui, leurs nuits seraient peuplées de cauchemars et que chaque nuit des hordes de monstre se presseraient à leur porte. Inasmir sans être le héros que nous attendions tous a rappelé aux Singuliers leur place en bas-monde.
▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes La chute du Bouclier a secoué mes rêves avant de devenir réalité. J'aurais peut-être pu... du faire quelque chose mais à l'époque j'essayais encore de taire les visions d'apocalypse qui me tirait du sommeil en larmes, tremblante. La chute du bouclier a influé sur ma vie de nombreuses manières. Elle m'a donné l'impulsion salutaire qui m'a fait sortir de la maison où j'étais née à l 'âge de 15 ans, m'a lancée sur les routes alors que mes parents qui avaient saisi dans les bribes de parole qui m'échappaient les échos prémonitoires de la tragédie m'accusaient d'avoir laissé la chose arriver sans rien faire. Eux qui avaient toujours refusé d'accepter mon don. La Chute m'a permis de comprendre une chose. Quoi que nous fassions les Singuliers se montreront toujours injustes. Ils ne méritent ni notre respect, ni notre amour. Sans pouvoir, ils sont destinés à nous servir mais se servant de l'avantage du nombre, ils ont retourné la situation à leur avantage. La Chute leur a rappelé à quel point ils sont vulnérables. Dépendants. Et à quel point nous sommes forts et supérieurs. Élus par les Dieux pour porter leur message. Dépositaires d'une partie de leurs pouvoirs. La chute du Bouclier a en résumé était un événement déclencheur dans ma vie et je la considère aujourd'hui comme une bonne chose.
▬ Mais dites-moi mon ami(e), racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel... Je suis une Devineresse, une Pythie. Une Oracle. La nuit parfois, un message me parvient. Traversant les brumes du futur, un éclat visionnaire éclaire mes songes et me permet d'entrevoir ce que nul mortel n'a pu encore apprendre. Mais pour soulever les mystères insondables de l'avenir je dois dormir. Sans sommeil, pas de transe et sans transe, pas de prophéties. Mais ce n'est pas là que réside la plus étrange de mes particularités. Si certains voit indifféremment les évènements les concernant et ceux attachés à la Destinée de leur prochain, je ne perçois en ce qui me concerne que les plus noires des augures. Je perçois la mort des autres, les catastrophes à venir. Elles se peignent en grand sur la toile de fond de mes rêves, hantant mes nuits de cauchemars sanglants, de visions d'apocalypse, de massacre et de charniers. Mon pouvoir est attaché aux périls les plus immondes, aux batailles les plus féroces et jamais à des sujets plus triviaux. Je n'en connais pas la raison et je ne l'ai jamais cherché. Après des années passées à essayer de renier ce pouvoir, j'ai fini par l'accepter, par l'intégrer et même par le développer. Je suis aujourd'hui l'Augure des Héritiers et j'essaie de les préserver des écueils de la fatalité.
▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres... Je goûte principalement le bonheur de ma propre survie. Longtemps persécutée à cause de mon pouvoir j'ai mené une vie d'errance et de pauvreté qui a failli avoir raison de moi. Aujourd'hui confortablement installée, je profite des plaisirs de la vie et de l'oisiveté comme faire se doit. Je goûte le fait de ne plus être obligée de dormir dans la rue, de ne plus devoir hanter les rues sous les fenêtres de ceux dont j'ai vu le trépas prochain, attendant que la mort les saisisse pour me glisser comme une sinistre goule afin de dérober quelques babioles dans leurs maisons silencieuses. Mais j'éprouve également une grande passion pour la vengeance. Je cultive le souvenir des offenses grandes ou petites qui m'ont été faites par des Singuliers dans l'attente du jour où Mynkor sera libre. Ce jour où les armées des Héritiers, menées par leur Dieu déferleront sur Lanriel, je me gorgerais de leurs cris, me baignerais dans leur sang et livrerais à des agonies douloureuses tous ceux qui un jour où l'autre m'ont rejetée à cause de ce que j'étais. À cause de mes prédictions. Dans le fond de ma mémoire s'entassent des noms, des lieux et des visages dans la perspective du jour béni où je pourrais donner libre cours à ma colère.
▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez. Ce que je désire par dessus tout. Un monde où nous autres, dépositaires de l'occulte, porteurs de mauvaises nouvelles, serions non pas rejetés mais honorés. Nous portons les messages de la mort, offrons nos visions pour que ceux qui en ont la force changent leur avenir et les Singuliers nous crachent au visage, nous traitant d'oiseaux de mauvaises augures, de porteurs de mauvaises nouvelles, de parias, de porte-malheurs. Je rêve d'un monde où mon corps ne porterait pas les stigmates de leur colère, de leur haine et où je n'aurais pas perdu mon temps à essayer de me conformer à leurs souhaits égoïstes. Je voudrais être débarassée du fardeau de leur jalousie maladive, de leurs regards méprisants, de leurs insultes et de leur haine. Désormais je vis comme une reine dans le foyer d'un autre Héritier mais j'aimerais effacer les années d'errance, les souvenirs de disette et faire sentir à ses êtres fats toute la puissance de ma colère. Lorsque le sommeil m'apporte la nouvelle de la mort prochaine de l'un d'entre eux, je suis en joie et lorsque les Héritiers font peser sur eux tout le poids de notre juste vengeance, j'exulte. Lorsque Mynkor sera libre, s'écrira un nouveau chapitre. Et je sais bien à présent comment me jouer des fils de l'impitoyable Destin. Être liée à la mort n'a pas que des désavantages...
▬ Et les autres dans tout ça. Mes propos pourraient faire penser que j'éprouve une haine particulièrement virulente à l'égard de tous les Singuliers. Pourtant, il n'en est rien. Si la majorité d'entre eux ne me paraît dignes ni de confiance ni de survivre, il peut cependant exister quelques exceptions. La vérité est que tant qu'on me témoigne le respect qui m'est du, je suis d'une remarquable tolérance à l'égard de mes pairs quelle que soit leur origine. En revanche se montrer insultant envers moi revient à se faire une ennemie mortelle... Je souffre certes d'un préjugé naturel à l'égard des Singuliers mais ils ne sont pas les seuls dont j'évite avec soin la compagnie. Les Inquisitrices également n'ont pas ma faveur. Leur pouvoir de contrôle me fascine autant qu'il me révulse et je me tiens toujours largement hors de portée de bras de l'une d'entre elles. En dehors de ça je n'ai pas spécialement de problèmes avec un groupe en particulier. J'éprouve néanmoins des difficultés à concevoir que mes semblables puissent tolérer si facilement de vivre sous la domination d'êtres humains dénués de toute affinité magique.
Dernière édition par Lilith Dagan le Mar 10 Avr 2012, 14:06, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 08:29 | |
| « Mais comment a-t-on pu en arriver là? » DITES NOUS TOUT Chapitre 1 « Rêve-moi... Souffle d'ange aux vents salés Je veux respirer à ton air Percée d'or au sable mêlée Je veux me plonger dans ton âme » Le lent flux et reflux de la mer avait un effet hypnotique sur la petite fille aux yeux caves qui gisait dans le sable, comme morte, ses cheveux roux éparpillés autour d'elle comme une mare de sang. Même à cet instant, alors que respirer lui paraissait un exploit presque impossible, elle n'osait clore ses paupières de peur que sous leur dais sombre ne l'attende les visions qui la torturaient depuis maintenant plusieurs semaines. Affaiblie, amaigrie, son esprit cherchait un repos qu'il ne pouvait atteindre en un rituel immuable. Tôt ou tard, Lilith céderait aux besoins primaires de son corps et la transe viendrait. Alors elle verrait les naufragés, elle entendrait leurs cris, sentiraient leurs vies s'échapper et ne pourrait empêcher les noms de franchir ses lèvres en longue liste funeste. Elle savait que les gens ne voulaient pas connaître le jour et la date où la Faucheuse couperait le triste fil de leur existence. Ses parents lui avaient déjà dit à de nombreuses reprises de se taire, de cesser de troubler la quiétude de la communauté par ses hurlements nocturnes. Pour se faire, Lilith avait arrêté de dormir la nuit. Elle était devenue un fantôme have qui rôdait à la périphérie du village ne cédant à sa torpeur qu'hors de portée d'oreilles des adultes et des enfants. Elle ne mangeait presque plus, tenait des propos incohérents et était rapidement devenue la cible des autres gamins. Exténuée, elle avait fini par trouver ce coin de plage où elle gisait maintenant pour s'effondrer. Ses yeux clairs se voilaient à présent et elle savait que ne tarderait plus le moment où l'inconscience l'emporterait...
Elle glissa dans la transe sans même s'en apercevoir. Un instant, elle fixait la mer, celui d'après elle se tenait sur le pont d'un bâteau. Regardant autour d'elle, elle aperçut les armoiries royales, le blason des Hardansson cousu sur un drapeau qui claquait dans le vent iodé. Autour d'elle les hommes courraient dans tous les sens en grande hâte. Elle réalisa soudain que quelque chose n'était pas normal et qu'un grand nombre de marins gisaient sur le pont sans mouvement. Leurs compagnons portaient sur leurs visages des linges imprégnés d'eau de mer et jetaient en grande hâte leurs corps inanimés ou morts par-dessus le bastingage. La fillette s'avança incapable de se détourner de ce spectacle de désolation. On souleva un corps pour révéler un visage tordu par la souffrance, perdu dans les affres de l'agonie mais bien vivant. Tenaillé par un reste d'instinct de survie, le malade protesta faiblement, tentant de repousser ses porteurs. Ils le jetèrent tout de même par dessus bord et Lilith put l'observer se débattre quelques instants avant de sombrer dans un bruit de gargouillis affreux.
Elle se réveilla avec un grand cri de terreur, jaillissant de son nid de sable comme un diable hors de sa boîte, finalement reposée et parfaitement réveillée. Alors que son pouvoir, que l'horreur de sa vision l'emplissaient totalement avant de refluer comme les marées de la mer, l'or quitta ses pupilles et la vie sembla revenir en elle. À la vérité, malgré sa frayeur elle se sentait mieux. Revigorée. Comme si l'énergie qui lui manquait un instant plus tôt lui avait été rendue au travers de l'agonie du malade, de sa noyade dans les profondeurs insondables de Darya l'infinie. Les couleurs revinrent sur ses joues qui un instant plus tôt affichaient la paleur des cadavres en devenir. Elle se sentit l'énergie de se lever et miraculeusement son appétit fit son retour. Se redressant sur ses pieds, elle regarda le monde autour d'elle avec un œil neuf. Elle avait pris sa première leçon en tant que devin. Si certains pouvaient renier leur pouvoir de divination, la nature du sien l'interdisait tout bonnement. En se privant de sommeil, elle se coupait certes de ses cauchemars prémonitoires mais elle mettait également sa vie en jeu. Elle ne pouvait pas jeter sa vie aux orties sans réfléchir. On l'avait choisie pour porter un message. Pour être le Héraut de la mort et de la catastrophe. Si ses parents, si la communauté dans laquelle elle était choisissaient de se réfugier dans le confort de leur ignorance plutôt que d'essayer de changer les choses alors soit... Elle épargnerait à leurs chastes oreilles de ses cris. Elle irait dormir dans des lieux où sa voix ne pourrait les atteindre. Elle cèlerait ses lèvres et continuerait de se tenir à l'écoute des présages et des augures. Et si la mort venait à les frapper, ils ne pourraient s'en prendre qu'à eux-mêmes...
Elle retourna vers les masures minables en claudiquant misérablement. Faible, étrange, elle se savait constituer une cible parfaite pour la mesquinerie des gamins du village. Elle saurait endurer les coups. Elle apprendrait à paraître normale. Elle apprendrait à jouer le jeu. Elle trouverait une solution et résisterait à cette épreuve... La tête haute sur son cou d'oiseau qui surmontait un corps famélique et sale, elle pénétra dans le village d'une démarche chancelante. Elle observa les réactions des voisins, la façon dont leurs regards se détournaient, les murmures qui naissaient sur son passage dans le sillage du sable qu'elle soulevait à chacun de ses pas. Elle observa ses propres réactions, sentit naître son mépris, le décortiqua couche après couche pour finalement l'intégrer. Ainsi Lilith apprit-elle qu'elle n'avait cure de ce que pensait ses gens. Que pire encore elle avait honte de les côtoyer. Pour la première fois de sa vie, l'enfant réalisait que cette vie pathétique était trop étriquée pour la contenir, elle et ses ambitions. Elle prit également conscience du fait que ses parents, ceux qui étaient censés l'aimer, faisaient partie de ces personnes qui la rejetaient. La tristesse vint s'ajouter à la mosaïque d'émotions contradictoires qui l'animait. Un instant, elle ne sut que faire et la paix de la tombe, celle qu'elle avait vu s'afficher sur tant de visages au cours des derniers jours lui sembla une alternative envisageable. Souhaitable. L'aiguillon de la colère s'enfonça dans son esprit et elle retrouva la force d'avancer. Résolue à vivre, elle rentra dans la maison où elle était née...
Dernière édition par Lilith Dagan le Mar 10 Avr 2012, 14:51, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 08:29 | |
| Chapitre 2 « If I can get through this I can get through anything If I can make it through this I can get through anything » Elle se reposait, alanguie sur un rocher lorsque la tornade tomba sur elle. On l'attrapa par les cheveux pour la jeter à l'eau avec un cri de rage et de haine pur. « Catin ! Chienne ! » Un poing s'écrasa contre sa tempe et elle vit des étincelles avant de s'étrangler avec une nouvelle gorgée du liquide salé. Dans la confusion, elle eut tout de même le temps de reconnaître la voix qui hurlait ces insanités. Son père. Son propre père qui évitait depuis des années de poser la main sur elle, ne fut-ce que pour un geste affectueux la passait à présent à tabac. Une main large, calleuse, rude s'abattit sur sa tête et la ramena sous les flots. À présent, il essayait de la noyer. Se débattant tant bien que mal en profitant des dernières réserves d'air emprisonnées dans ses poumons, Lilith chercha un moyen de se défendre. Elle le trouva sous la forme d'une roche aux bord aiguisés arrachée au massif de pierre lors de la dernière tempête. S'en emparant elle l'abattit sans le moindre remord sur le pied de l'auteur de ses jours pour le forcer à lâcher. Un glapissement de douleur récompensa geste suivi presque immédiatement par la disparition de la pression sur son crâne. Saisissant sa chance, elle effectua une retraite précipitée hors de l'onde, se perchant hors de portée des adultes, sur un rocher glissant où elle était désormais la seule à pouvoir se rendre, jeune fille squelettique aux cheveux roux et aux yeux flamboyants. De là, elle put découvrir son père le visage déformé par la haine alors qu'à quelques distances se tenait sa mère et les villageois dont l'expression ne paraissait pas plus sympathique. Qu'avaient-ils à lui reprocher cette fois-ci ? N'auraient-ils jamais de cesse de la persécuter ?
« Tu savais ! Tu savais et tu n'as rien dit ! » hurla l'homme en contrebas. Lilith posa ses yeux clairs, transparents presque, qu'on avait qualifié d'aussi étranges que ceux des cadavres sur lui ne cherchant pas contrairement à ses habitudes à dissimuler son mépris. « Et qu'aurais-je du vous dire, mon père ? » « J'ai entendu des murmures la nuit. Tes baragouins de Devin. On t'avais dit de les ignorer mais tu n'écoutes jamais rien. Le Bouclier de Cathairfál est tombé et tu savais qu'il allait le faire. Tu n'es qu'une traîtresse et nous devrions te brûler ! » La fin de sa phrase se perdit dans une cacophonie de hurlements d'approbation. La jeune fille regarda la troupe bestiale en contrebas, réalisant une fois de plus à quel point ils étaient proches de ces pirates qu'ils conspuaient. Non pire encore ils leur étaient inférieurs. Les pirates au moins honoraient les Devins et ne les considéraient pas comme responsables des mauvaises nouvelles qu'ils amenaient. De nombreuses fois au cours de son existence, elle avait rêvé que les flibustiers rançonnent son village mais les quelques cahutes au confort inexistant ne constituaient même pas une cible convenable. Elle reporta son attention sur le seul interlocuteur qu'elle possédait dans cette troupe pathétique. « Et qui m'avait formellement interdit de troubler le calme du village avec mes cauchemars ? » La réplique toucha au but, laissant son parent sans voix, incapable de répliquer. « J'ai fait ce qu'on m'a appris. J'ai gardé le silence... » Pendant un moment, personne ne prononça la moindre parole. Finalement, celui qui avait toujours assumé le rôle de chef du village s'avança. « On ne peut pas te tuer, Lilith. On a bien compris que tu avais respecté ce qu'on t'avait appris. Mais tu aurais du parler de ça. Pour ça, tu vas être punie. Tu es bannie du village. Emporte ce que tu veux et fous le camp. Si on te revoit dans les parages, j'autoriserais les gars à faire ce qu'ils veulent de toi. Tu m'as bien compris Lilith ? » La jeune fille hocha la tête en signe d'acquiescement, consciente qu'elle n'en obtiendrait pas plus. Elle n'aurait plus à subir leur compagnie dégradante, leurs vies minables et l'impression générale qu'on ne la reconnaissait pas à sa juste valeur. La foule fut dispersée en quelques minutes, satisfaite de cette condamnation. Deux hommes vinrent saisir son père pour l'écarter de son chemin alors qu'elle descendait de son refuge pour traverser la plage en courant.
La question de son paquetage fut vite réglée. Lilith ne possédait rien qui fut à proprement parler sien et sa mère refusa de se défaire de la moindre miette de nourriture pour la lui donner, ignorant ses demandes et refusant même de la regarder. Elle partirait donc les mains vides, se contentant des haillons dont elle se vêtait. Elle s'en remettrait entièrement à la déesse qui lui avait donné ses pouvoirs pour sa subsistance. Eydis n'oserait laisser sa messagère dans le besoin elle en avait l'intime conviction. Elle fit ses adieux à sa paillasse, à son refuge sur la plage, aux vagues de l'océan puis se détournant de ce qui aurait du être un foyer mais qui lui apparaissait maintenant comme un lieu périlleux, un lieu qui sentait le charnier et la misère, elle quitta le village. Elle savait qu'ils ne la pourchasseraient pas individuellement. Sa réputation de porte-malheur était maintenant bien trop ancrée dans les esprits pour que l'un d'entre eux prit le risque d'attirer sur lui une malédiction en l'assassinant hors des limites de la communauté. Au moins pouvait-elle parcourir les lieux qui la séparaient de sa destination dans une sécurité relative. Maigrichonne, pauvre, en guenilles, elle ne craignait pas les voleurs de grand chemin, ceux qui rançonnaient les marchands. Survivre à Port-aux-princes serait une autre histoire, un autre défi. Mais elle avait déjà une petite idée de la marche à suivre pour s'assurer un repas ou presque tous les soirs. Il suffirait qu'elle se ménage quelques heures par jour pour dormir. Qu'elle soit attentive aux détails de ses visions. Errer dans les pas de la mort n'avait pas que des désavantages et pouvait peut-être la rendre riche. Ou du moins l'espérait-elle...
Dernière édition par Lilith Dagan le Mar 10 Avr 2012, 14:48, édité 3 fois |
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| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 08:29 | |
| Chapitre 3 «Je tisserai des chants au soir et au levant, un point pour chaque étoile, chanson de toile » Perdue quelque part entre le sommeil et une transe franche, Lilith flottait. Sur une vague de souvenirs, mêlée d'émotions, elle souriait ivre des vapeurs opiacées qui envahissaient la pièce. Allongée sur une banquette abritée par la galerie d'une pièce à ciel ouvert au centre de laquelle se trouvait une fontaine d'eau claire, la jeune femme attendait que son pouvoir daigne se manifester avec le stoïcisme issu de l'habitude et d'une longue pratique. On était loin de l'enfant affamée, du spectre blafard qui pendant deux ans avait hanté les rues de Port-aux-princes, dépouillant les morts de menus objets pendant que leurs demeures vides étaient laissées sans surveillance. Elle avait dormi dans la rue, appris qu'Eydis n'était en rien la déesse compatissante qu'elle avait espéré et en laquelle elle avait cru toute son enfance. Ses croyances anciennes avaient été piétinées par cette vie de mendiante. Elle avait souffert du froid, de la faim, avait été battue à plusieurs reprises et n'avait échappé à plusieurs tentatives de viol que de justesse. Elle était tombée plus bas que ce qu'elle n'avait pu imaginer. Elle était presque mourante mais elle avait continué à s'accrocher goule sinistre désormais réduite à grappiller des miettes dans les garde-mangers des personnes qui apparaissaient dans ses sombres visions. Elle avait été rossée à plusieurs reprises avant que les gardes ne s'intéressent à la raison de sa présence sur des résidences touchées par le deuil. Mais les Héritiers avaient été plus rapides que les représentants de l'autorité. Ils avaient fait irruption dans sa vie, lui avaient tendu la main, l'avaient recueilli. Ils avaient pensé ses plaies, écouté ses murmures nocturnes, compilé ses visions. Ils lui avaient narré la Geste de Mynkor, ses ambitions pour Lanriel malgré son emprisonnement. Lilith avait réfléchi. Un moment. Pouvait-elle s'engager avec des gens qui visiblement croyaient mordicus que le frère jumeau d'une déesse inexistante ou désintéressée par le sort de l'humanité pouvait renverser l'ordre du monde ? D'un autre côté, avait-elle vraiment envie de retourner dans la rue ou elle serait à la merci de la cruauté des Singuliers ? On lui offrait une vie facile, de la nourriture à profusion, un toit sur la tête. Qui était-elle pour le refuser ? Elle passerait son temps au milieu de personnes dotées de dons pour l'occulte...
Au départ, la jeune femme n'avait donc pas été une vraie croyante. Puis l'influence d'une autre présence avait commencé à se faire sentir dans ses visions. Elle avait fini par comprendre que si elle cherchait avec suffisamment de persévérance, elle obtiendrait les réponses à ses questions. Finalement, elle avait réussi à percevoir au sein de l'énergie qui sous tendait ses prémonitions une autre énergie, une présence plus sombre qui n'avait rien à voir avec l'impression qu'elle avait toujours associé à Eydis. Peut-être était-ce son imagination. Ou peut-être avait-elle réussi à maîtriser son pouvoir avec assez d'aisance pour deviner les énergies qui étaient à l'origine de celui-ci. Elle n'avait pas envie de le savoir. Elle avait recommencé à croire et c'était une raison acceptable.
Aujourd'hui elle était une femme entretenue. Comblée. Et une devin honorée. On l'écoutait. Ses visions étaient prises en compte non seulement pour leur justesse mais également pour leur fourmillement de détails qu'elles contenaient. On lui fournissait tout ce dont elle avait besoin pour faciliter ses transes divinatoires puisque parfois elle devait un peu forcer le sort pour recevoir un message. Comme dans le cas présent. Son bienfaiteur avait besoin d'informations sur ce qui attendait la sorcière de Mogarór, Tanith. La fille aux yeux fous qui était apparue dans plusieurs de ses visions. Une Héritière qui n'avait pas eu vent des bienfaits de la discrétion. Le temps d'attaquer n'était pas encore venu et elle avait semé la tempête dans son passage. Restait à savoir sous quelle forme elle la récolterait. Si elle mourrait, l'esprit dément de Vorlun aurait perdu l'investissement de précieuses années de formation. La stupidité de ses actions les avait tous mis en danger attirant une dangereuse attention sur leur mouvement. Tanith aurait eu besoin d'une surveillance constante et personne ne semblait vouloir s'en soucier. À l'heure qu'il était l'intérêt de son mécène était purement informatif. Il ne voulait pas lui prêter main-forte en la tirant de ce mauvais pas, il voulait simplement que Lilith lui révèle si oui ou non la Sorcière serait hors de l'échiquier et comment.
La transe la saisit brusquement lui arrachant un hoquet de surprise. En un éclair, elle traversa les sombres couloirs de la forteresse de Mogarór, attrapant au vol les émotions mélangés de la proie et des chasseurs. Puis son esprit fut projeté sur le bord de la route qu'elle devina être celle qui reliait les marais de Dorcha Dúil à la capitale. Se profila au loin un cheval lancé à fond de train qui la dépassa rapidement ne lui permettant que d'entrevoir ses cavaliers. Un homme en armure et une femme jetée en travers de la selle comme un vulgaire bagage. Tanith n'était donc pas morte mais capturée. La masse des Singuliers jugerait donc ses actes en punition de sa précipitation. Par chance, elle n'avait impliqué personne de manière directe dans ses actions. Le mouvement serait sauf et la prison lui ferait du bien. Elle y apprendrait les bienfaits de la patience et de l'organisation. Avec un peu de chance, elle en sortirait grandie. Si elle en sortait un jour...
Ses paupières papillonnèrent alors qu'elle sortait lentement de l'inconscience. Jetant un regard à la servante qui se tenait sur le pas de la porte, le nez froncé, visiblement indisposée par les vapeurs hallucinogènes, elle lui glissa une phrase brève. « Va dire au Maître que j'ai sa réponse... » Avec toute la force de l'habitude, la domestique effectua un salut parfait puis s'éloigna, le bruit de ses pas disparaissant dans le couloir. Lilith recouvrit le brûle-parfum avant de chasser les dernières émanations du mélange hallucinogène de quelques gestes lascifs. Se dirigeant vers la fontaine, elle se pencha vers l'onde claire pour s'y mirer un instant avant d'y plonger sa tête pour dissiper les derniers brumes qui entravaient encore le cours de ses pensées. Lorsqu'elle émergea à nouveau, son esprit avait retrouvé sa totale capacité à réfléchir...
Dernière édition par Lilith Dagan le Mar 10 Avr 2012, 23:13, édité 4 fois |
| | | Amaëlys Cathëilina
▬ Contributions à l'histoire : 409
| | | | Solan Runnarth
▬ Contributions à l'histoire : 2568
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 09:37 | |
| Rebienvenue On va tous finir avec 5 personnages, au secours |
| | | Wilhelm Nyström
▬ Contributions à l'histoire : 742
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 10:06 | |
| Nous ne sommes qu'une grosse bande de faibles. Ouaiiiis, une copine devinesse héritière pour Ithel ! |
| | | Athran Ildahel
▬ Contributions à l'histoire : 219
| | | | L'Archiviste Ceci est un test
Citation : ▬ Contributions à l'histoire : 3268
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 10:27 | |
| Bienvenue. |
| | | Madwyn Dinaflet
▬ Contributions à l'histoire : 1982
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 10:32 | |
| humhum |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 14:04 | |
| Merci les copinous! Vous êtes des amours! |
| | | Adrien P. Krenaste
▬ Contributions à l'histoire : 762
| | | | Jullanar Osgrey
▬ Contributions à l'histoire : 4794
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 18:57 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 21:53 | |
| rebienvenue coupine devineresse |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mar 10 Avr 2012, 22:52 | |
| Merci à vous trois.
Pour vous prévenir : j'ai fini et que vous pouvez venir me corriger. |
| | | Izhelindë Hardansson
▬ Contributions à l'histoire : 705
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mer 11 Avr 2012, 08:33 | |
| Re-re-rebienvenue |
| | | Jullanar Osgrey
▬ Contributions à l'histoire : 4794
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mer 11 Avr 2012, 09:22 | |
| Wahou, j'ai adoré ta fiche, Lilith est un personnage vraiment vraiment intéressant. Et j'ai hâte de la voir en action. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mer 11 Avr 2012, 10:55 | |
| Merci Izhi!
Et merci Anarya, je suis contente qu'elle te plaise! |
| | | Una Syrion
▬ Contributions à l'histoire : 3021
| Sujet: Re: LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. Mer 11 Avr 2012, 17:50 | |
| Ah, je suis navrée, le nom de la célébrité n'est pas indiqué, techniquement cette présentation est incomplète et ne peut être validée. Désolée mais surtout au revoir nouvelle 'héritière. Hu hu, j'aime beaucoup ton histoire et je suis pressée de voir comment tout ce petit groupe d'héritiers va évoluer (enfin pas trop quand même si Arsenios est votre cible). Re-bienvenue avec ce nouveau compte et rêve de fortune pour moi. Tant pis, si ce n'est pas ton rayon habituel. |
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| | | | LILITH ♜ Je vois dans mes rêves votre trépas prochain. | |
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