Tuuri Ikuinen

▬ Par le nom que je porte, Tuuri Ikuinen.
▬ Par mon lieu de naissance, la cité de Mhian Dhiaga, au cœur des rudes montagnes de Bairr Bàn.
▬ Mon âge, 21 ans.
▬ La personne que je suis, un dragonnier.
▬ Et les responsabilités qui vont avec, coursier.
▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à ma dragonne Rauni et aux miens, les dragonniers.
▬ Miroir, mon beau miroir, Petri Lindroos.

Comme tout dragonnier qui se respecte, Tuuri possède le harnachement nécessaire pour monter sur Rauni, le tout agrémenté de nombreuses sangles pour attacher paquets et autres sacs. Son nécessaire de voyage se compose essentiellement de sa besace et d'objets simples et utiles pour la cuisine et le campement, lorsqu'il est amené à effectuer des longs vols. Étant donné le froid de certaines contrées et surtout celui des hauteurs, il possède également un long manteau épais et chaud, qui peut faire office de couverture. Des armes complètent l'attirail, un arc et un poignard. Tuuri, bien que sachant se battre, n'est pas non plus un guerrier, il s'en sert donc rarement pour la bataille, si ce n'est tout au plus pour se défendre. La plupart du temps, elles sont plutôt destinées à la chasse au gibier. Enfin, grand voyageur, Tuuri possède une carte des contrées avoisinantes -sans noms mais avec de nombreux symboles, car il ne sait pas lire-, mais cela ne l'empêche pas de se perdre de temps à autres, surtout quand Rauni décide de lui tenir tête...


▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui :
Jusqu'au jour où les chevaucheurs du ciel sortirent enfin de leurs rustres montagnes pour aider une Cathairfál débordée et où la princesse héritière lia son destin à celui de leur meneur, jamais le jeune Tuuri n'avait vraiment songé au roi de Lanriel. Du moins en tant que dirigeant, puisque seuls les récits chevaleresques de batailles livrées par l'homme parvenaient à éveiller sa curiosité. Depuis, eh bien, disons qu'il n'a pas vraiment réussi -ou même tenté- de revoir son jugement. Arsenioss Hardansson, il se nomme, puissant guerrier il est, mais Tuuri n'a jamais eu l'occasion de le rencontrer. Ainsi, à défaut de réellement le louer ou de le glorifier, Tuuri ne peut donc se contenter que de le respecter.

▬ En parlant de seigneurs souverains, évoquons un peu les deux puissances divines de Lanriel
Insousciance oblige, Tuuri n'est pas un fervent croyant. Les Dieux qui gouvernent les terres de Lanriel alimentent plus les récits qu'il affectionne, plutôt que ses idéaux. Il y croit, sans y croire...En résumé, il n'y pense pas. Néanmoins, il respecte profondèment Conhwegar, le Premier Dragon, et bien qu'il ne soit pas vraiment le plus assidu aux prières ni le fidèle le plus dévoué, il ne manquera pas de défendre le premier Dragon face à celui qui osera le critiquer.

▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi?
Pas grand chose, à dire vrai. La distance volontaire entre les dragonniers et les autres peuples les a toujours préservés de réellement s'intéresser aux grands de ce monde, et Tuuri n'a pas échappé à cette règle. Néanmoins, le nom du sorcier alimente avec ferveur les plus sombres et les plus hardis récits, récits que le jeune homme se plait à entendre. Mais comme vous le dites si bien, de l'homme il ne reste plus que la légende.

▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes
Étranger à Cathairfál, Tuuri n'a à priori aucune raison de s'inquiéter des défenses déchues de la cité. Et maintenant que les dragonniers ont lié leurs destins à la famille royale et aux Singuliers, cela n'a à vrai dire guère changé...le jeune dragonnier s'en soucie toujours comme de sa première épée.  

▬ Mais dites-moi mon ami(e), racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel...
Pour les gens du royaume et des contrées voisines, le seul fait de pouvoir s'élever dans les airs, juché sur le dos d'un dragon, et d'entretenir un puissant lien avec cette créature légendaire et dangereuse, est à lui seul un argument sans faille pour voir Tuuri comme quelqu'un d'exceptionnel. Malheureusement, il n'en va pas de même pour son clan. Bien loin de sortir du lot, Tuuri serait plutôt resté sur le banc de touche, encore jeune et inexpérimenté. Il est le grand gaillard un peu gauche à la silhouette trop élancée et au visage enfantin. Visage qui ne semble avoir connu aucune guerre alors que ses larges mais fines mains ont pourtant goûté à la dureté du fer et de la forge. Tuuri n'est pas non plus du genre à se jeter dans la bagarre, il préfère de loin voler et découvrir. Quand il le faut -et surtout quand ils se décident- lui et sa compagne ailée fendent les airs comme personne. Enfin, il faut retenir que la complicité n'est parfois pas telle qu'on pourrait le croire. Rauni sait se montrer capricieuse avec son acolyte humain, jalouse et possessive. Une vraie drama-queen. Ce qui arrache bien des rires aux autres.

▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres...
Battre le fer, manger du serpent grillé, dormir à la belle étoile, entre les griffes de son acolyte ailée...Des goûts simples, presque ceux d'un enfant. Une dragonne collée aux basques en plus, et les dieux, quels qu'ils soient, savent combien il l'aime, son écaillée. Sauf quand elle fait des siennes, quand elle est loin de lui. Mais tout s'efface lorsqu'il grimpe sur son dos et qu'ils décollent du sol. Rauni est petite, mais elle est belle, rapide et agile. Tuuri aime bien le rappeler quand on se moque d'eux. Sa princesse, à ses yeux, vaut plus que tout le reste. Il affiche un air boudeur lorsqu'on le réprimande de trop. Quand on lui reproche de s'être encore perdu. Sur le dos de Rauni, il se plait à rêver d'aventures à ses côtés, des rêves alimentés par les récits des autres. Des contes, des légendes, des récits fantastiques. Tuuri s'en abreuve avec délectation, et à défaut de savoir lire, il sait bien écouter. Son métier de coursier lui convient. A défaut de réelles aventures, il goûte à la liberté des voyages en solitaire. Loin des vraies préoccupations. Ne lui parlez pas de responsabilités, de règles excessives. Non vraiment, des plaisirs simples.

▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez.
Encore jeune et insouciant, Tuuri n'est point habité de désirs secrets, ambitions tordues et autres grandes destinées. Bien qu'il aime à écouter les récits des voyageurs qu'il rencontre, sa vie actuelle lui convient très bien. Peut-être caresse-t-il l'idée de devenir espion un jour, qui sait, mais curieusement personne parmi les dragonniers ne semble vraiment y croire. Car déjà, si sa dragonne pouvait au doigt et à l’œil lui obéir, comme il sied à tout bon compagnon apprivoisé, Tuuri sans aucun doute, serait vraiment comblé.

▬ Et les autres dans tout ça.
Tuuri n'est véritablement à l'aise qu'avec les siens. Même s'il lui arrive de partager un verre ou un moment avec des étrangers à son clan, il ne se sépare pas pour autant de la méfiance propre aux dragonniers ainsi que de cette sorte de timidité propre à la jeunesse. Poussé à bout, le jeune dragonnier peut pourtant se révéler boudeur, moqueur et orgueilleux, et une fois en confiance, il est parfaitement capable d'aligner plusieurs phrases, n'allez pas croire. Néanmoins, ne vous attendez pas à de grands discours. Tuuri est rustre et franc dans ses mots, comme il l'est dans ses gestes. Sauf pour Rauni, à qui il réserve une tendresse toute particulière.