Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)

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MessageSujet: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyLun 13 Déc 2010, 21:48

La justice
miroir de la vérité ?

Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) Feucheminee
(c)Rhewen

Les premiers rayons de soleils faisait baigner Cathairfal dans une douce lumière dorée. Mais déjà, alors que la ville s'éveillait à peine, quatre hommes et une jeune fille traversaient Dinas Uchel à vive allure. Elle portait un robe simple mais brûlée par endroit. Eux portaient des armures scintillantes aux armoiries de la famille royale. De longues épées et plusieurs dagues pendaient à leurs tailles et leurs visages gris semblaient plus que tendus.

En effet de fil en aiguille les rumeurs étaient allées bon train ,en enlevant certains passages en rajoutant d'autres plus épiques...au final les quatre soldats avaient été informé qu'ils devraient retrouver et amener dans les plus bref délais une sorcière folle ayant commis des crimes plus affreux les uns que les autres. Ils furent d'ailleurs bien surpris de trouver une jeune fille au teint pale, aux yeux cernaient de fatigue et tremblante comme une feuille de froid ou de peur, ils ne surent le dire. Cependant, conservant leur esprit martial, ils ne s'attendrir pas et la menèrent sans ménagement au lieu dit.
Rhewen transit et épuisée ne protesta pas, à peine surpris qu'on lui consacre quatre hommes pour son escorte . Elle n'avait pas dormi et vivait un véritable enfer depuis l'explosion de la veille qu'elle ne s'expliquait toujours pas. Tout le monde la traitait de sorcière, de meurtrière, les gens l'avaient évité toute la journée ou s'étaient amusaient à la pourchasser dans l'espoir de lui jeter quelques cailloux dans la figure, mais d'aucun n'avait plus osé la toucher. Comme si elle avait la gale, qu'elle était contaminée par une malédiction... Une malédiction voilà ce qui lui arrivait !
Meurtrie par les brûlures et les coups des passants, exténuée par l'épisode de la veille, engourdit par le froid, Rhewen se laissait guider à travers Cathairfal.

Les sons de leurs pas résonnaient sur les pavés de la grande place du quartier de la couronne. Des volutes de fumé blanche s'élevaient aux rythmes de leurs respirations. Les gardes qui l'escortaient semblait anxieux, peut êtres craignaient-ils de finir en rôtit ? Ou simplement avaient-ils d'autres ordres complexes à exécuter ? En tout cas ils ne laissaient rien paraitre de leurs sentiments et intention à son égard ! Au jeu des devinettes Rhewen n'avait jamais été très forte, d'ailleurs elle faisait une bien piètre commerçante car elle était totalement incapable de deviner ce que pensaient vraiment les gens. Pourtant ce n'était pas faute d'avoir suivit des cours très assidus avec un maitre en la matière. Sa mère n'avait en effet pas lésiné sur son apprentissage des affaires, mais Rhewen n'avait pas son caractère téméraire et fougeux...

Sans s'en rendre compte ils étaient déjà arrivés dans le palais Coròin . Lieu somptueux où avait élu domiciles les familles les plus influentes de la ville, dont le roi. Rhewen n'y avait à l'inverse de la place jamais mis les pieds. Siège des grands discours politiques et de la justice, la jeune fille n'avait au paravent eut aucun prétexte de s'y rendre. À présent hors mis la beauté des couloirs et des salles, la petite sorcière aurait bien préféré pourvoir disparaître et partir à mille lieux d'ici...
Ils tournèrent à droite, puis à gauche, continuèrent tout droit un certain temps avant de continuer à droite...ils déambulèrent ainsi de nombreuses minutes, ce qui parut une éternité pour Rhewen qui avait de plus en plus l'impression de s'engouffrer dans un labyrinthe sans fin. Anxieuse elle finie finalement par rentrer dans une pièce de taille modeste au fond de laquelle crépitait un feu moribond dans une cheminée de marbre. La décoration de la salle était plutôt sobre mais ouvragé avec une finesse impressionnante. Quelques fauteuils rouge sans ornés de quelques dorures, une table basse en chêne et un tapis aux couleurs écarlates.
Les gardes s'arrêtèrent à l'embrasure de cette antichambre et refermèrent la porte sans lui donner plus d'explications.
Seule avec sa solitude Rhewen s'approcha doucement du feu. Elle hésita un instant et voyant que personne ne venait, elle tendit ses mains aux flammes afin qu'elles les réchauffe. Un frisson de bonheur la parcourue, quel réconfort de se trouver près d'un bon feu ! La jeune fille décida finalement de s'assoir devant cette merveilleuse source de chaleur. Somnolente, elle finit par fermer les yeux, les mains toujours proches de l'âtre de la cheminée.
Ses doigts la chatouillèrent doucement, comme si un filme de soie s'était mis à onduler près d'eux.
La jeune fille rouvrit ses yeux doucement et poussa un cri d'horreur à la vision de ses mains en feu. Terrifiée, les flammes qu'elle avaient trouvé si chaleureuses un instant plus tôt, lui faisait mal. Elle essaya les éteindre en tapant vigoureusement ses mains contre le sol de pierre mais sans grand résultat.
Soudain quelqu'un tapa à la porte puis l'ouvrit sans attendre la réponse. Paniquée la jeune fille se releva et cacha les mains dans son dos ne sachant que faire de ce feu récalcitrant.


Dernière édition par Rhewen Faynn le Mar 21 Déc 2010, 20:04, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMar 14 Déc 2010, 08:56

    Tard le soir, des coups avaient été frappés à la porte de Teresa. Le visage sérieux et triste de la mère Inquisitrice lui était apparu, ses grands yeux habituellement vifs cernés de fatigue. Elle tenait entre ses mains un parchemin qu’elle venait de décacheter, comme en témoignait le sceau de cire rouge brisé. Elle prit une inspiration et annonça à la jeune femme qu’elle devait être présente aux premières lueurs de l’aube au palais Coróin situé à Dinas Uchel. Resa avait attendu de longues secondes qu’elle se décide à lui donner la raison d’une voix blanche : le jugement d’une sorcière que l’on accusait d’avoir brûlé vives trois personnes. Son sang s’était glacé dans ses veines. Le meurtre était un crime affreux, encore plus lorsqu’il était fait par magie ou de façon barbare. Elle avait acquiescé, était retournée se coucher dans le lit lui appartenant. Mais le sommeil ne venait plus, seul restait le doute, puis l’inquiétude. Demain allait être une journée particulièrement éprouvante, elle en était certaine.

    La silhouette esquiva aisément les regards curieux, s’engouffrant dans des allées sombres et sinueuses sans ralentir. Une longue robe noire, serrée à la taille par un fin ruban de soie de la même couleur constituait sa tenue. Mais nul ne le voyait grâce à la cape argentée qui la recouvrait, et son visage demeurait inconnu car caché sous la large capuche. Elle passa les portes du palais discrètement, jetant un ultime regard en arrière pour voir le soleil se lever au-dessus des hauts remparts de Cathairfal, et inspira profondément. On lui avait donné des indications précises qui étaient censées la mener dans l’antichambre où allait se retrouver toutes les personnes participant au procès. De mémoire, elle reconstitua le chemin tandis que son esprit en ébullition se remémorait le nom de ces personnes : l’accusée, dont l’identité était inconnue, une représentante des Sorciers, Jullanar Osgrey et une femme qui parlerait au nom du roi, Scarlett de Vinter. Peu au courant de tous les us et coutumes de la cour, Teresa espérait s’en sortir par quelques formules de politesses et un air respectueux… Mais au-delà de ces inquiétudes futiles, elle craignait sa propre réaction lorsqu’elle verrait la sorcière en question. A quoi ressemblait-elle ? Qui était-elle ? Avait-elle vraiment tué ces gens de sang-froid ? Si tel était le cas, pourquoi se serait-elle laissée emmener par la garde afin d’être jugée ? Peut-être regrettait-elle son geste ? Ce serait à elle, l’Inquisitrice, de démêler le vrai du faux. Le mensonge de la vérité. Teresa parvint enfin à destination. Elle considéra d’un œil critique la porte, puis les deux gardes qui l’entouraient. Ils lui demandèrent de décliner son identité, et elle fit glisser sa capuche en clamant représenter l’Ordre des Inquisitrices. Dans le regard du premier, elle vit la crainte, dans celui du second, le respect. Elle poussa la cloison, pénétra dans la pièce en laissant la porte se refermer derrière elle et se figea.

    « Par Eydis… »

    Les mains en flammes, l’enfant l’observait. Elle était terrifiée, cela se lisait sur son visage. Sans doute souffrait-elle, la magie était un art totalement inconnu pour Teresa. C’est pourquoi, malgré sa peur évidente, elle enleva sa cape pour la jeter sur le feu qui émanait directement de la peau de la jeune fille.

    « Là, là, ça va aller… » murmura-t-elle en s’efforçant d’éteindre les flammes.

    Ce n’est qu’après une minute entière à tapoter les mains de l’adolescente qu’elle se rendit compte de plusieurs détails : la prétendue sorcière qui l’avait tant effrayée ne devait pas avoir plus de quinze ou seize ans, qu’elle était tout aussi apeurée par ses dons que Teresa l’avait été en découvrant les siens et, que finalement le feu s’était éteint. Accroupie auprès de la sorcière, la Confidente retira le vêtement qui portait de grosses traces de brûlures, le contempla longuement et dit d’une voix neutre :

    « De toute façon, je ne l’aimais pas. »

    Son regard brun se tourna vers Rhewen tandis que ses lèvres se mouvaient pour former un sourire léger, à peine accentué.

    « J’imagine que c’est toi, alors… Je m’appelle Teresa, je suis une Inquisitrice. Tâche de ne plus faire jaillir de flammes, cela pourrait te causer plus de problèmes que tu n’en n’a déjà. »

    La jeune femme se redressa, s’appuyant sur ses genoux afin de faciliter le mouvement. Elle regarda la cape, puis décida de la jeter sur l’accoudoir de l’un des fauteuils écarlates en priant la déesse que personne n’y prête trop attention. Ses traits redevinrent inexpressifs. Elle se devait d’être impartiale, c’était ce que lui avait répété la mère Inquisitrice durant les cinq années qu’elle avait passé au Temple. Ne faire preuve d’aucune émotion, étudier les réactions de l’accusé et pouvoir affirmer avec certitude s’il mentait ou non. Pour ça, il ne suffisait pas de claquer des doigts, il fallait se concentrer et faire appel au pouvoir qu’Eydis lui avait conféré - si tant est que c’était bien elle qui avait offert aux Inquisitrices ce cadeau empoisonné, cette lame à double tranchant. Teresa s’autorisa un dernier coup d’œil à la sorcière, remarquant seulement à ce moment l’air maladif qu’elle arborait. Des cernes entouraient ses yeux, son visage juvénile portait des marques de coups et elle semblait littéralement morte de fatigue.

    « Les autres ne devraient pas tard… »

    Derrière elle, la porte pivota sur ses gonds, la coupant dans sa phrase. La Confidente masqua le sursaut qu’elle eut en tournant sur elle-même afin de faire face à la personne qui entrait. Une longue chevelure d’un blond sombre, un intense regard bleuté et un port fier. Une Sorcière.


Dernière édition par Teresa Hywel le Ven 07 Jan 2011, 13:49, édité 1 fois
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Jullanar Osgrey

Jullanar Osgrey

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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMar 14 Déc 2010, 21:14

L’aube venait seulement de se lever mais Cathairfál semblait déjà être en ébullition. Alors que la Sorcière marchait d’un bon pas en direction du palais royal, les marchands commençaient à déplier leurs étals, soulever les bâches de leurs chariots ou sortir les cages où des poules s’égosillaient dans un joyeux concert de caquètement. En ce jour de marché sur la Grande Place, les préoccupations des habitants de la capitale étaient tout autres que l’attente d’un procès. Car c’était bien ce qui allait se dérouler dans quelques minutes, probablement dans la plus stricte intimité.

Le jour précédent, tard dans l’après-midi, Jullanar avait été contactée par un condisciple du Sanctuaire des Mages d’une façon toujours très surprenante quand on n’y est pas habitué. Grâce à son don de télépathie, il avait ainsi informé la jeune femme, seule représentante de l’Ordre à ce moment à Cathairfál, qu’un Sorcier très puissant avait été détecté dans la capitale. A priori, il s’agissait de ces personnes très rares, issues de Singuliers, qui se retrouvent un jour investis de magie. Le Sanctuaire possédait une carte, enchantée il y a très longtemps par un Sorcier qui en avait eu la bonne idée, qui se mettait à scintiller sur le point de la carte où ces rares mages étaient découverts suite à leur première expérience de la magie. Et, aussi loin que Jullanar s’en souvienne, l’efficacité de cet enchantement était phénoménale. Mais il s’agissait surtout de la première fois que la magicienne était sollicitée pour un « travail » de ce genre. Ces Sorciers qui se découvraient étaient très souvent effrayés par leur nouvelle nature et l’Ordre des Sorciers se donnait pour mission de retrouver ces jeunes gens et de les rassurer sur leurs pouvoirs, leur nouveau statut, ce qui n’était pas toujours évident. Malgré son appréhension à l’idée de se retrouver dans le rôle de « guide », qu’elle n’avait jamais expérimenté jusque là, Jullanar avait accepté de s’occuper de ce cas et de prendre contact avec ce jeune Sorcier, en espérant qu’il ne poserait pas trop de problèmes…

Malheureusement, il n’avait pas fallu très longtemps à Jullanar pour découvrir que le Sorcier en question avait utilisé ses pouvoirs de manière si terrifiante qu’aucune personne interrogée sur les événements ne tenait le même discours, puis qu’il avait été arrêté pour être jugé. Tout ce qu’elle avait pu retirer des différents témoignages étaient que son Sorcier était une femme, une jeune fille même, et que le feu avait tué trois hommes, feu qu’elle avait déclenché d’une manière ou d’une autre. Ni une ni deux, Jullanar était allée retrouver les autorités compétentes et s’était portée volontaire, en tant que représentante de l’Ordre des Sorciers, pour la défense de sa nouvelle consœur.

C’est sur ce rapide retour sur les événements que Jullanar arriva au Palais Coróin où se tiendrait le procès. On n’avait pas donné le détail à la magicienne, ni même de noms, mais elle ne doutait pas qu’une Inquisitrice serait présente, ainsi qu’un représentant du roi, ce qui était de rigueur quand un ou plusieurs Singuliers étaient victimes d’une autre race. Et, hormis les racontars glanés à gauche et à droite, Jullanar n’avait aucune idée de la personnalité du Sorcier qu’elle avait choisi de défendre. Tout cela était très délicat et, tandis qu’elle entrait dans le palais et tournait d’un côté ou d’un autre pour rejoindre le lieu convenu pour l’affaire, la magicienne se demandait si elle n’aurait pas mieux fait de se préparer d’une manière ou d’une autre. Elle avait revêtu sa robe de velours verte, son unique vêtement destiné aux « événements », mais elle avait l’impression qu’elle aurait dû préparer son cas d’une bien meilleure façon. Pour tout dire, elle n’avait aucune idée du travail d’un avocat et, sans connaître l’accusé, elle ne voyait pas comment le défendre. Jullanar comptait ainsi sur son instinct et sur l’étrange lien qui unissait un Sorcier à un autre, comme une reconnaissance implicite de la magie. Bien sûr, elle n’avait pas le pouvoir de lire dans les cœurs comme le fait une Inquisitrice, de déceler le mensonge de la vérité d’un simple regard, mais elle espérait pouvoir se faire une opinion aussi proche de la réalité que possible.

Il n’était plus temps d’espérer, car Jullanar se trouvait devant la porte de la salle prévue pour le jugement. La magicienne se présenta devant les gardes, montrant son laissez-passer muni du sceau royal – ne sachant trop s’ils en avaient vraiment besoin pour la laisser entrer – et poussa les battants de la porte. Elle reconnut l’Inquisitrice aussitôt, la jeune fille effrayée se trouvant à côté d’elle ne pouvant être que celle qu’elle recherchait. Jullanar sentit dans l’air le parfum de la magie récemment utilisée, ainsi que l’odeur du brûlé. L’addition n’était pas bien compliquée : non seulement la jeune fille craignait son pouvoir, mais ses émotions étaient suffisamment fortes pour déclencher des incendies, ce qui laissait présager d’une puissance digne des premiers ordres de la magie. Il faudrait faire attention à ne pas la brusquer ou à lui faire davantage peur, ou bien cette jolie pièce pourrait finir calcinée. Cette constatation lui rappela aussi qu’elle se trouvait en compagnie de deux êtres bien vivants qui attendaient probablement une parole de sa part. Ce qu’elle ne tarda pas à fournir, souriant avec le plus de douceur possible.

« Bonjour à vous. Je suis Jullanar Osgrey, Sorcière du Premier Ordre, qui représentera la jeune fille ici présente. » Elle se trouva un peu pompeuse malgré la tentative de paraître bienveillante, et ne sut quoi ajouter. Heureusement, la porte s’ouvrit juste derrière elle.
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyJeu 16 Déc 2010, 13:42

Il était rare que Scarlett eut à assumer les responsabilités de Conseillère du roi autrement qu'en se rendant à des réunions restreintes ou en séparant le blé de l'ivraie à la Cour. Seulement la veille au soir, on était venu frapper à sa porte pour lui dire que personne n'était libre au palais pour s'occuper d'une affaire qui ne supporterait aucun délai. Elle avait bien cherché à savoir si ils n'avaient pas par hasard une personne plus appropriée qu'elle pour résoudre un cas pareil. Un obscur diplomate peut-être? Lorsqu'elle se fut assurée qu'il n'y avait vraiment personne pour la remplacer, elle accepta enfin de prendre connaissance des éléments du dossier... Elle se rendit compte qu'il s'agissait de l'évènement qui avait la veille agité tout Cathairfál. Pour une raison qui restait mystérieuse, une sorcière avait carbonisé trois personnes et une partie d'une rue de la capitale. Maintenant le peuple criait pour avoir sa tête et les rumeurs les plus folles avaient couru sur les motifs de son geste. Scarlett avait même entendu dire qu'elle était le rejeton d'Inasmir et de son amante, dont la croissance avait été accélérée par magie et que le sorcier fou avait envoyé pour finir le travail. Chose tout à fait risible pour qui connaissait un peu le sorcier qui avait permis la Chute du Bouclier. Il n'avait probablement jamais voulu anéantir Cathairfál mais punir ses habitants de s'être détournés de lui. Après tout, sa puissance était telle qu'il aurait pu facilement réduire cette puissante cité à un tas de cendres avec son petit doigt. Pour cette raison, la jeune femme s'en tenait à un résumé des évènements des plus simples. À savoir qu'une sorcière au nom et à l'âge inconnus avaient réduit trois citoyens à l'état de cadavres fumants et provoqué un incendie qui avait menacé de s'étendre au reste de la ville. Les soldats étaient sur les dents, des familles avaient tout perdu, la paranoïa en ville avait failli se transformer en émeute et la Cour était presque intenable.

Ce matin-là elle avait été tirée du lit non pas pour aller représenter le roi au procès mais parce qu'un lieutenant arrogant et orgueilleux était venu s'assurer qu'elle prendrait "la bonne décision" et qu'elle ne se laisserait pas tromper par son "instinct maternel de femme". La jeune femme, appréciant déjà modérément de se lever aux aurores pour s'occuper d'une fonction qui n'était clairement pas la sienne, avait explosé devant l'importun qu'elle avait pris grand soin de faire muter à la Garnison des landes dans les plus brefs délais tout en lui souhaitant bon voyage, consciente qu'elle était de le condamner à la dépression. Elle lui ferait réintégrer la capitale, éventuellement, dans une semaine ou deux, si elle ne l'avait pas oublié d'ici là. Puis elle se rendit dans la salle du palais qu'on avait réservé à cette audience. Elle apprécia qu'on n'ait pas rendu le jugement public. La population était par trop difficile à gérer sur des affaires aussi sensibles et elle ne voulait pas avoir à faire face à des émeutes ou des tentatives de lynchage. Mais elle s'interrogeait quant à ses capacités à rendre justice sur un sujet pareil puisque après tout ses mains délicates qui se refermaient sur sa robe, alors qu'elle traversait les vastes salles presque vides de Nobles à cette heure matinale, n'étaient pas exemptes de sang. Personne ne lui avait dit si une Inquisitrice serait présente et la jeune femme appréhendait cette audience où elle risquait de devoir se retrouver à demander la mort pour un être qui relevait d'une communauté sensible. L'inimitié entre le peuple de Cathairfál et les Sorciers du premier ordre n'avait cessé de grandir et les politiciens avaient eu un mal de chien à calmer les échauffourées qui avaient éclaté à plusieurs reprises. Elle espérait qu'au moins un représentant de l'Ordre serait là pour assurer la parfaite équité du procès et éviter que les sorciers ne s'insurgent si jamais on en venait à des extrémités catastrophiques.

On avait laissé rien moins que deux gardes devant la porte et ceux-ci semblaient des plus nerveux. La présence de Scarlett sembla quelque peu les apaiser et il y eut une série de saluts mal coordonnés, fébriles mais relativement militaires. La Blasonnée sourit, fit l'équivalent d'une revue de détails et se renseigna sur les personnes qui se trouvaient déjà là. L'accusée, l'Inquisitrice et une représentante du premier ordre. Scarlett s'autorisa un soupir de soulagement. Au moins, le jugement se passerait-il dans les meilleures conditions possibles. Rappelant aux gardes la nécessité de ne pas quitter leur poste sans ordre de sa part, elle entra dans la pièce. Elle y découvrit une grande femme blonde aux yeux clairs qui ne pouvait être que la représentante de l'accusée, une Inquisitrice dont la robe noire ne laissait aucun doute sur sa fonction et plus loin une gamine visiblement terrorisée. Par Eydis, on ne pouvait pas décemment juger une personne aussi jeune. Elle ne pouvait pas avoir volontairement brûlé trois personnes. Finalement, ce jugement allait être beaucoup plus difficile que prévu. Scarlett se débarassa de sa cape, la posant sur un siège et adressa un salut aux trois personnes présentes.

    ― Le bonjour, si tant est qu'aujourd'hui puisse être qualifié de cette façon. Je suis Scarlett de Vinter et je représenterai le roi.


Avisant l'accusée, la jeune femme ressentit la pitié lui transpercer le coeur en voyant cette adolescente transie, l'air terrorisé, près du feu et elle prit une décision. Après tout, on ne menait pas une guerre le ventre vide et elle ne voulait pas que leur accusée tourne de l'oeil à cause du froid et de la faim. Elle-même n'avait rien ingurgité depuis son réveil et elle ne voulait pas que son jugement ou ses arguments soient troublés par des nécessités purement biologiques.

    ― Je crois que nous sommes toutes d'accord pour dire que cette audience n'a rien de classique. Je vous propose de nous asseoir et de discuter. Je vais faire amener de la nourriture, vous avez l'air transie ma pauvre petite. dit-elle à l'intention de l'accusée. Et quoi que vous ayez fait il est hors de question de vous laisser mourir de faim...


Se dirigeant vers la porte, elle demanda à un des gardes d'aller chercher de quoi à manger, puis se retournant elle s'assit autour de la table, invitant les autres à l'imiter en se disant que l'audience risquait d'être longue et pénible...
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyJeu 16 Déc 2010, 22:49

Une jeune femme brune aux yeux noisette surgit sur l'embrasure de la porte et se figea stupéfaite. Rhewen sentit ses joues s'empourprer. Gênée mais aussi apeurée, elle redoutait plus que tout la réaction de cette inconnue qui devait surement avoir une place importante au sein du procès qui allait se dérouler ici. La jeune sorcière ferma les yeux ne préférant pas voire le visage écœuré, terrorisé ou encore pire le cri que la nouvelle arrivante ne pourrait pas retenir en voyant les flammes danser avec grâce sur ses mains. Mais ce fut un bruissement de cape et la caresse d'une étoffe en coton qui accueillit étrangement cette découverte.
C'est donc surprise et pleine de gratitude que Rhewen se rendit compte que pour une fois fourches et bâtons n'étaient pas de sortis à la manifestation de son « don ». Elle n'en revenait toujours pas ! En plus de lui avoir portée secours, elle ne semblait nullement effrayée et tentait de la rassurée ! Sans s'en rendre compte le feu s'éteignit aussi soudainement qu'il était venu.
Rhewen dévisagea sa mystérieuse interlocutrice. La jeune femme était joliment vêtue d'une tunique noire, qui devait certainement représenter son rang mais dont Rhewen ignorait la signification . Ses yeux était d'une profondeur à perdre le souffle mais la jeune sorcière stoppa net son inspection, consciente qu'à la regarder ainsi sans même l'avoir remercié, elle manquait cruellement de politesse.

_merci bredouilla-t-elle timidement

C'est alors qu'elle se rendit compte de l'état désastreux de la magnifique cape aux reflets argentés. Horrifiée, elle ne su quoi dit, ni quoi faire, elle lu aurait bien donné la sienne ou de l'argent pour s'en racheter une mais elle n'en n'avait pas... à vrai dire elle n'avait rien d'autre que sa vieille robe. Malgré le peu de cas que sembla tenir la jeune femme de cette perte, Rhewen murmura les excuses confuses.
C'est alors que la propriétaire de l'étoffe à présent brûlée déclina son identité...Une inquisitrice. La jeune fille n'en avait jamais rencontré et elle les avait imaginé plus effrayante ! Mais après tout c'était stupide : on la traitait bien de monstre parce que son corps se mettait à cracher des flammes suivant les caprices de son humeur, quoi que la comparaison était très mauvaise car elle, elle avait tué trois hommes... Elle se demanda un bref instant si Teresa avait déjà une opinion fixé sur elle ou pas. De toute façon même si l'inquisitrice la déclarait excepte de mauvaises intentions, elle devrait toujours répondre de la mort de ces individus et vu l'engouement populaire pour cette affaire il y avait fort à penser qu'elle finirait pendue haut et court.
Revenant à la réalité Rhewen se rappela, que aussi gentille qu'elle soit, son interlocutrice attendait surement un réponse de sa part.

_ euh oui...je m'appelle Rhewen. Enchantée. Je voudrais bien arrêter mais je ne contrôle rien...

La jeune femme s'était redressée, son visage s'était figé, il était devenu de marbre inexpressif, ne laissant paraître aucune émotion. La sorcière se raidie devant ce changement d'attitude si soudain et se rappela que rien n'était gagné bien au contraire...

Puis arriva une autre jeune femme mais cette fois-ci blonde avec de jolis yeux clairs. Un aura indéchiffrable l'entourait, une puissance que Rhewen sentait résonner en elle, la même qui l'avait submergée dans la rue. Elle pris peur et fit un pas en arrière alors que l'inconnue s'avançait dans la pièce. Lorsqu'elle se présenta, la jeune fille ne fut nullement surprise d'apprendre qu'elle était une sorcière mais ignorait ce qu'elle entendait par « premier ordre »mais à vrai dire elle s'en moquait pas mal car à cette instant elle se sentait presque étouffée par cette mystérieuse sensation . Petit à petit la jeune fille se fit à la présence de sa voisine de droite, comme si son sixième sens s'était habitué à la clarté qui émanait d'elle.
Puis son cerveau s'attarda sur un détail de sa présentation : Jullanar Osgrey ,comme elle s'était nommée, allait la représenter ! Rhewen compris soudain qu'elle n'appartenait plus au commun des mortels et de les êtres aussi impressionnant que cette sorcière allait être ses nouveaux confrères et consœurs. Ce coup de massue la laissa démoralisée, non pas qu'elle haïssait les sorciers ou la personne qui était si gentiment venue la soutenir, mais elle ne connaissait pas grand chose du monde à l'extérieure des murs de Cartairfal et n'avait pas vraiment envie d'une autre vie qui était la sienne depuis des années. La jeune fille n'avait jamais eut l'âme aventurière et ce n'était pas maintenant qu'elle était un vrai danger public que cela allait changer !

Cependant, Rhewen, toujours décontenancé de la présence du Jullanar, répondit d'une voie chancelante :

_Bonjour, je m'appelle Rhewen Faynn et je suis...

Elle allait dire une singulière et elle était bien consciente que ce n'était plus le mot juste, si un jour cela l'avait été... Elle hésita un instant mais ne pu consentir à dire sorcière et en laissa là sa phrase.

Soudain arriva une personne dont la démarche assurée indiquait clairement qu'elle était parfaitement dans son élément, un véritable poisson dans l'eau de la politique et actuellement du procès ... pas étonnant pour une représentante du roi. Elle se présenta comme ces deux prédécesseurs et Rhewen redonna son nom et son prénom comme deux fois auparavant.
La jeune fille n'était pas à l'aise avec toutes ses présentation,s elle connaissait bien les uses et coutumes de son quartier mais surement pas ceux du palais Coroin ! Elle prie donc Eydis de toute ses forces pour ne pas faire d'autres fautes impardonnable !

Lorsque Scarlett annonça la futur venue d'un repas, les yeux dorés de Rhewen brillèrent d'envie, elle n'avait pas mangé depuis une journée, et bien que n'ayant pas un penchant démesuré pour la nourriture, les torsions de son estomac devenaient de plus en plus insupportable ! C'est donc finalement plus préoccupait par le besoin de satisfaire sa faim, que celui de son jugement imminent que Rhewen s'installa sur un des fauteuils comme l'avait indiqué la dernière arrivante.


Dernière édition par Rhewen Faynn le Mar 21 Déc 2010, 20:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyVen 17 Déc 2010, 09:09

    Jullanar Osgrey était une Sorcière du Premier Ordre, sa puissance magique était quasi-palpable pour l’Inquisitrice, telle une aura enveloppant son corps. Dès qu’elle entra, Teresa tourna son regard vers elle afin de plonger son regard brun dans le sien. Un frisson électrique parcouru le corps de la jeune femme à ce contact incongru, et bien qu’elle veuille détourner les yeux elle ne le fit pas. La commissure de ses lèvres s’étira légèrement tandis qu’elle baissait la tête pour saluer la nouvelle venue : autant être accueillante et montrer qu’elle n’avait aucune mauvaise attention envers Rhewen. D’ailleurs, où était passée la pauvre petite ? Elle était juste à côté d’elle et… Ah, elle avait juste reculé. Resa fronça les sourcils, se demandant pourquoi une telle réaction quand la porte s’ouvrit de nouveau. Un véritable défilé. La femme brune qui venait d’entrer n’avait pas l’air aussi mal à l’aise que les trois déjà présentes, cela se ressentait dans cette façon de se mouvoir, le port altier et le fait qu’elle ne cherche pas où poser son regard. Non, cette femme savait ce qu’elle voulait et où elle allait. Elle se présenta comme la représentante du roi, et Teresa inclina légèrement la tête une nouvelle fois.

    Ses muscles se raidirent dans l’attente. Le procès allait commencer alors ? Comme ça, sans échanger plus de politesses ? Elle ne se sentait pas prête à juger une enfant… Certes, lors de ses voyages elle rendait maintes fois justice mais elle n’avait jamais eu affaire à une personne aussi jeune accusée d’un crime aussi horrible. Sous les amples manches, ses poings se fermèrent. Soudain, la Blasonnée annonça qu’elle allait faire porter de la nourriture et que toutes les personnes présentent allaient s’asseoir pour discuter « tranquillement » autour d’une table. Teresa se figea imperceptiblement, cherchant à savoir s’il s’agissait d’une quelconque ruse ou d’un mensonge, mais non, la Singulière semblait tout à fait sincère. La Confidente saisit la pitié dans son regard lorsqu’elle s’adressa à l’adolescente et comprit que la représentante du Roi était loin d’être une femme sans cœur. Elle n’était pas l’une de ses nobles qui jugeaient une personne sur des actes « prétendument faits », elle se rendait compte de la peur qui faisait trembler Rhewen et cherchait à l’apaiser de son mieux. Lentement, Teresa se détendit : le procès allait être plus long et plus fastidieux que prévu, mais au moins elle n’aurait pas l’impression de voir une innocente partir au bûcher pour un acte qu’elle n’aurait pas voulu faire.

    Sur un geste de Scarlett elle prit place, se postant à la gauche de l’accusée et s’efforçant de ne pas montrer le soulagement qu’elle ressentait à l’idée d’assister à une telle démonstration d’humanité. Le temps que Jullanar et l’adolescente prennent elles aussi place, la porte pivota sur ses gonds et une suite de domestiques vint déposer divers mets au centre de la table. Pour l’essentiel des fruits, rien de chaud pour l’instant : cuisiner prenait un peu plus de temps. Telle une enfant, Teresa attendit les mains posées à plat sur ses cuisses que quelqu’un se serve. Elle avait peur de paraître irrespectueuse en piochant en premier. Seulement, son estomac était aussi vide que celui de Rhewen ou des autres femmes ; elle non plus n’avait rien avalé avant de se présenter au palais. Par conséquent, elle attrapa un morceau de pain à peine plus grand que sa main. Autant montrer l’exemple : si tout le monde agissait comme elle, le repas risquait d’être long. De sa main libre, elle fit glisser une assiette remplie de vivres vers la jeune Sorcière, risquant un coup d’œil sur son visage.

    « Dame de Vinter a raison. » dit-elle simplement « Cela ne sert à rien de s’affamer. »

    D’un signe de tête, elle encouragea l’adolescente à se servir tandis qu’elle portait le pain à sa bouche. Elle espérait ainsi que la jeune fille se sentirait en confiance et n’hésiterait donc pas à faire main-basse sur toute la nourriture qui était à sa portée ; surtout qu’elle avait l’air de ne pas avoir mangé depuis des lustres. Une journée, sans doute ? De nouveau, l’état de sa robe souleva d’importantes questions en elle : si elle avait vraiment voulu tuer ces hommes, n’aurait-elle pas fait en sorte d’être épargnée par son propre feu ? Elle ne donnait pas l’impression d’être une vile maléficienne rusée et manipulatrice. Tout indiquait que cette fille, d’où qu’elle vienne, venait à peine de comprendre qu’elle était dotée de dons particuliers. Des pouvoirs magiques qu’elle peinerait au départ à contrôler. La compassion serra son cœur : elle n’aurait pas dû comprendre ce qu’elle était de cette façon. Pas en ayant le sang de personnes sur les mains. Pas en étant jugée pour meurtre par sorcellerie. Teresa pinça les lèvres et se détourna de Rhewen pour poser les yeux sur la table. Elle attendait que Scarlett de Vinter décide de l’instant où il serait question du jugement… D’ici-là… Elle ne pouvait que patienter. C’était la représentante du roi qui présidait l’affaire, pas elle.


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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptySam 18 Déc 2010, 16:07

La peur mêlée à la tension pesait sur l’ambiance de la pièce et ne fit que s’accentuer lors de l’entrée du représentant du Roi. Un fugace instant de surprise puis de méfiance se peignit sur le visage de Jullanar. A la place d’un juge ou, tout du moins, d’un avocat, le souverain de Cathairfál avait envoyé un assassin. Ce n’était peut-être pas le bon endroit, ni le bon moment pour donner foi aux racontars et aux préjugés mais la réputation de Scarlett de Vinter avait de quoi faire se poser des questions sur le fonctionnement de ce procès. En tous cas, la jeune femme semblait particulièrement à l’aise et s’était déjà emparée des rênes. Si la Sorcière nourrissait quelques soupçons sur l’assassin et son rôle à venir, elle fut néanmoins soulagée que celle-ci prenne l’initiative de cette affaire.

Ainsi, à l’instar des autres femmes, Jullanar prit place autour de la table. Comme probablement toute personne vivant en dehors de la Cour, la magicienne fut surprise par la rapidité avec laquelle on avait répondu à l’ordre de lady de Vinter. Les domestiques avaient tout déposé, sans bruit, et s’étaient retirés, sans plus d’un froufroutement de tissu. Les mets étaient simples, mais appétissants. Pourtant, Jullanar ne se sentait pas particulièrement affamée. Certes, elle n’avait pas eu le temps de déjeuner avant de se mettre en route mais la perspective du jugement à venir lui serrait le ventre et elle ne se sentait pas capable d’avaler quoi que ce soit pour le moment. Cependant, afin de ne pas froisser leur hôte, Jullanar suivit le mouvement intimé par l’Inquisitrice et choisit une grappe de raisin noir dans une corbeille de fruit et la déposa dans une assiette devant elle.

Pour le peu d’Inquisitrices que Jullanar avait rencontré dans sa vie, Teresa Hywel semblait être une femme douce et la bonté qu’elle manifestait à la jeune accusée renforça l’impression de bienveillance qu’elle donnait. Ce qui semblait d’ailleurs étonnant. Non pas le caractère de l’Inquisitrice, mais plutôt le fait que c’était elle qui « s’occupait » de la jeune Sorcière et non Jullanar, qui était censée la représenter, et la défendre le cas échéant. A dire vrai, la magicienne ne savait comment agir. Tout ceci s’était déroulé très rapidement, l’alerte tardive et l’imminence du jugement avaient empêchés la Sorcière de pouvoir rencontrer sa protégée avant le procès. A part le nom qu’elle lui avait donné quelques instants plus tôt et l’accusation à son encontre, Jullanar ne savait rien de plus. Que faire dans un tel cas ? Comment préparer une défense si jamais elle devait intervenir ainsi ? Mais surtout, comment s’assurer que les actes de Rhewen Faynn n’ont pas été accomplis en toute connaissance de cause ? Car il était bien simple de croire en l’innocence de la jeune fille quand on voyait sa mine terrifiée. D’autant que de tels cas – pas de manière aussi grave, cependant – s’étaient déjà présentés par le passé, où un Singulier se découvrait doté de magie par inadvertance. Mais en des temps aussi troublés, on pouvait très bien se poser des questions plus profondes. Après tout, nombre de magiciens s’étaient tournés vers les voies les plus obscures de leur art, il suffisait d’un rien pour qu’une jeune fille à l’air terrorisé ne soit rien d’autre qu’une ruse. Jullanar sentait qu’en allant dans ce sens, elle se tournait vers des théories de complot et dans des méandres de réflexion qui seraient difficiles à démêler, mais il était nécessaire de ne pas se reposer sur les apparences. Il est bien trop facile d’utiliser des enfants à de noirs desseins et ceux-ci se montraient particulièrement doués dans ces jeux. Jullanar ne se souvenait que trop bien de ce jeune garçon de pas plus de huit ans qui l’avait embobinée de bien belle manière avant de la mener droit sur la bande détrousseurs à laquelle il appartenait. Bien sûr, ce n’était rien comparé à la situation actuelle, la magicienne n’avait perdu que sa bourse et quelques effets que les voleurs avaient jugés de valeur, non sa vie. Jullanar était prête à assurer la jeune Faynn de son soutien si celle-ci était aussi innocente que son air effrayé était réel. Dans le cas contraire, la magicienne s’en remettrait à la justice du Roi, ou à celles des Sorciers s’il en était décidé ainsi.

Jullanar se débarrassa de ses pensées. L’heure n’était pas encore aux interrogations et elle aurait probablement tout le temps du procès et des interventions de chacun pour se faire une idée plus précise de la position à adopter en tant que représentante de l’Ordre des Sorciers. La magicienne lâcha des yeux la grappe de raisin sur laquelle avait débutée sa réflexion et se détourna de la nourriture pour porter son regard sur Scarlett de Vinter. Si quelqu’un devait ouvrir le débat, c’était sans doute à la représentante de la royauté de le faire.
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMar 21 Déc 2010, 11:04

Scarlett connaissait la réputation qu'elle avait au-dehors aussi ne ressentit-elle pas la moindre surprise lorsque diverses émotions vinrent danser sur le visage élégant de la sorcière censée représenter les siens. Elle préféra les ignorer. Elle savait les sentiments qu'elle provoquait chez les gens et n'en avait cure. De plus, la Sorcière aurait du le savoir... Si Arsenios avait voulu se débarasser de la jeune sorcière sans procès et sans faire de vagues, il n'aurait pas envoyé une personne qu'il réservait aux assassinats les plus délicats. Il lui aurait juste fait traversé les rues à une heure plus passante que celle-ci et aurait laissé la foule s'en charger. Son roi n'était pas dépourvu de coeur, loin de là. Mais le fait qu'on lui demande de présider au jugement d'une gamine de 16 ans maigre comme un coucou et qui avait l'air réellement terrorisée lui apparaissait comme une mauvaise blague. Pour autant, elle savait ce qui avait motivé ce choix. Elle était entraînée depuis suffisamment longtemps à tuer et à feindre l'inoccence pour que le même comportement ne lui échappe pas. Si on en croyait les rapports, Rhewen Faynn comme elle s'était présentée n'avait jamais fait preuve de la moindre agressivité avant ce jour. Il y avait bien eu des commères pour prétendre le contraire mais la jeune femme n'avait ni le temps ni l'envie de prêter foi aux cancans des rombières des bas-quartiers. Elle laissa les serviteurs disposer les fruits qu'on servait habituellement à toutes les tables de petit déjeuner du palais avant de les laisser quitter la pièce en fermant soigneusement la porte derrière eux. Sa présence avait au moins un point positif, il était à peu près sûr que ce qui se dirait dans cette pièce y resterait. Les gens savaient le danger qu'encourraient leurs semblables trop bavard et par nécessité, Scarlett avait déjà fait éliminer un serviteur trop porté sur les rumeurs et les bruits de couloirs. Elle jeta tout de même un regard glacé vers la porte, se jurant que quiconque assez bête pour répéter la teneur des propos verrait son espérance de vie diminuer à vue d'oeil. Elle étala le dossier récapitulatif devant elle, prit une pomme, un couteau et la trancha en deux parties avant de lever ses yeux clairs vers l'accusée.
    —Bien je pense que nous savons toutes pour quelle raisons nous sommes là, mais le protocole veut que j'énonce les faits avant de commencer. Il est probable que vous trouviez ma présence déplacée au regard de ma... réputation. Mais j'étais la seule personne abilitée disponible à Cathairfál aujourd'hui. Et quoi qu'on en dise, je ne me baigne pas dans le sang des jeunes vierges... Ces mots étaient surtout destinés à calmer la représentante des sorciers dont elle préférait éviter de provoquer la colère. Les relations étaient déjà assez tendues avec les résidents d'Odhra sans qu'on vienne y ajouter un incident diplomatique.Rappelons donc les faits. Hier, vous, demoiselle Rhewen Faynn, fille de forgeron, qui n'aviez jusque-là présenté aucun des signes manifestes qui accompagnent le don de magie avez pour une raison inconnue provoquer un incident d'une ampleur rarement égalée. Les dégâts humains s'élèvent à trois victimes auxquels nous devons ajouter la destruction de biens matériels, l'incendie d'une rue entière de la capitale et la mort d'une jument dont... votre père vous demande le remboursement!

Elle s'abstint de tout commentaire. Sa voix parlait pour elle. Sa voix et son expression. Elle décida que moins elle fréquentait les rustres des bas quartiers mieux elle se portait. Certains nobles étaient assez stupides pour prétendre que le bas-peuple valait mieux qu'eux mais au regard de l'assassin, ils étaient tous à mettre dans le même panier. Son père lui demandait le remboursement d'un cheval qu'elle avait probablement tué par accident. Le dossier mentionnait aussi que la jeune fille avait elle-même prit feu et qu'elle portait d'assez graves brûlures. Où se cachait donc ce père modèle à l'heure qu'il était. Scarlett en avait une vague idée, connaissant relativement bien les moeurs de ce genre de personnage. Il cuvait sans doute un mauvais vin dans un quelconque coupe-gorge ravi à l'idée de l'argent qu'il allait retirer de cette tragédie.à nouveau, elle ressentit de la pitié pour la jeune fille mais étouffa celle-ci sous un professionnalisme exacerbé refusant de se laisser distraire par ses émotions dans le cadre de son travail. Elle reprit.
    — J'ai déjà entendu la version de la moitié de la capitale à ce sujet. Ce que j'aimerais savoir à présent c'est que vous, Rhewen, avez à dire. Expliquez-nous ce qui s'est passé et ne nous dissimulez rien. Ça ne vous aiderait pas. L'Inquisitrice ici présente le sentirait et croyez-moi je n'aime pas qu'on me raconte des histoires. Vous vous mettriez vous et la sorcière qui a accepté de vous représenter dans une position périlleuse... Et ceci n'est pas une menace. Ceci est un avertissement. Le roi contrôle la foule pour le moment. Celle-ci ne se calmera que si votre inoccence est assurée par un juge de vérité et confirmée par les deux partis.

Elle savait que son discours avait probablement terrorisé son interlocutrice mais elle ne pouvait pas faire autrement. Arsenios ne pouvait se permettre une émeute en ce moment et les opportunistes y verraient une chance inestimable de déstabiliser le pouvoir pour se faire une place au soleil.

[hj : désolée pour le retard, je devais répondre hier soir mais nous avons été un peu perturbées, vous n'êtes pas sans l'ignorer]
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMar 21 Déc 2010, 20:02

Un silence lourd pesa sur la salle pendant quelques instants. Tout le monde se lançait des regards plus ou moins méfiant, ce qui créait une atmosphère pesante. C'est donc avec soulagement que Rhewen accueillit l'arrivé des serviteurs, les bras chargés de victuailles. Rien de chaud, certes, mais tout de même un panel impressionnant de fruits. Des fruits, le jeune fille n'en avait que trop rarement mangé ! Ces mets délicats étaient d'ordinaire destinés aux plus hautes castes, leurs prix pouvant atteindre des sommets selon les saisons et les années...Et en plus ils ne se conservaient pas très longtemps ! Ainsi quand on était issue des bas étages de la société de Cathairfal, on ne voyait que les fruits sur les marchés où l'on tentait soit même d'écouler quelques marchandises.
Affamée et incitée par sa voisine de gauche à disposer des plats à sa portée, Rhewen ne se fit pas prier deux fois et attrapa une orange dans l'une des coupelles. Lorsqu'elle planta ses ongles dans la chaire de l'agrume, une odeur douçâtre s'éleva et emplit ses narines. Un petit sourire naquit à la commissure de ses lèvres : s'était peut être la dernière fois qu'elle avait le privilège de se nourrir, l'ironie du sort surement...
Bien que concentrée sur l'orange qui ne se laisser pas peler si facilement, l'adolescente observait la scène avec intérêt. À présent, tout le monde avait pris place et l'on attendait que la blasonnée prenne la parole.

Scarlett De Vinter commença donc à énoncer les faits, rien de bien nouveau pour Rhewen qui savait pourquoi elle se retrouvait là jusqu'à qu'elle mentionne la demande de remboursement de son père ! La jeune fille faillit s'étouffer avec l'agrume qu'elle était en train de mastiquer. Elle toussa discrètement tandis que des larmes lui montaient aux yeux et que sa gorge la piquait à cause de l'acidité du fruit. Une fois sa respiration reprise, elle considéra cette déclaration : Kawyr non content de l'avoir chassé de chez eux avec véhémence, il voulait à présent qu'elle lui reverse une somme qu'elle ne possédait pas pour la mort de SA jument !
La jeune sorcière bouillit de rage, ce cheval lui avait été offert par son oncle pour son dixième printemps. C'était elle qui l'avait débourré et dressé seule sous l'oeil attentif de ce dernier. Elle qui s'occupait de lui changer le foin de son boxe et de lui donner à manger. Elle qui l'avait veillé lorsqu'elle avait eut des coliques. Mais aussi elle qui avait mis fin à sa vie dans d'atroce souffrance... Pyniel lui manquait, et bien que ce soit un peu immoral, elle regrettait plus la mort de sa petite jument à la robe pommelée que de ces trois voyous puants. L'animal lui avait toujours tenue compagnie dans ses traversés solitaires de Cathairfal et les soirs où son père avait trop bu lorsqu'elle se réfugiait dans l'écurie.
Rhewen sera les dents, colère et tristesse se mêlèrent tandis qu'elle essayait de retrouver une contenant auprès des personnes présentes. Pourquoi tout cela lui arrivait ? Pourquoi sa mère n'était plus là pour l'aider ? Pourquoi son père n'était-il qu'un ivrogne avare ? À ses questions le feu dans l'âtre sembla lui répondre en rougeoyant de plus belle. Rhewen compris que si elle n'apprenait pas à se calmer de suite la catastrophe de la veille allait se réitérer à l'infini !
Elle inspira profondément, s'énerver allait lui apporter plus d'ennui qu'autre chose et les personnes dans cette pièce n'avait rien fait pour mériter de finir en cendre...

Les mises en garde de dame De Vinter ne l'avait nullement effrayé : elle disait la vérité, elle l'avait toujours dit ou presque...mais elle doutait que cela soit vraiment suffisant dans cette affaire ! Dans les yeux de la jeune fille flamboyait encore la rancoeur qu'elle éprouvait envers son père mais elle s'était un peu calmé. Elle pris alors la parole, gêné et hésitante au début par l'attention que lui portait toute l'assistance, elle se laissa porter par ses souvenirs et raconta son histoire d'une voix quelque peu monotone.

_Hier, comme tout les matins, je partais pour le marché avec Pyniel, ma jument. Nous venions juste de parcourir la moitié de la rue où se trouve la forge de mon père que trois hommes sont arrivés. Le soleil venait à peine de se lever et il n'y avait encore personne dans la rue. J'ai voulu les contourner discrètement car ils n'était pas très net mais avec une jument chargée comme un mulet ils se sont tout de même dirigés vers moi. Le premier à attrapé les reines de Pyniel pendant que les deux autres m'ont attaqué. Un à posé un couteau sur ma gorge, mais je ne me suis pas débattue : j'avais trop peur.  Elle était consciente qu'elle n'avait jamais fait preuve d'un grand courage et en avait honte maintenant qu'il fallait en parler. Elle continua cependant, le ridicule ne tuait pas à ce qu'on disait.
_ Ils ont trouvé ça très drôle et ils voulaient m'emmener avec eux. Rhewen ne précisa pas ce qu'ils contaient faire qu'elle, c'était déjà dure de se remémorer ces moments douloureux sans qu'elle est à imaginer ce qui aurait pu se passer.
_ Je... Je ne voulais pas, j'ai..J'ai essayé de me débattre mais ils étaient plus fort...Je ne sais pas vraiment se qu' il s'est passé...j'ai eut cette sensation bizarre puis j'ai cru que j'allais exploser. Tout a brûlé dans la rue, moi y compris...mais eux et Pyniel...ils...ils étaient morts. 
Elle aurait voulut continuer à parler normalement mais sa voie chancelait sous le flot des émotions, elle n'avait pas voulut les tuer aussi affreux soient-ils.
_Je n'ai pas voulut les tuer je vous le jure ! Je n'ai jamais voulut faire du mal aux gens et encore moins les faire brûler vif ! Je me serais bien passé de ce « don » .
Elle n'avait pas voulut de ces pouvoirs ! La force, la gloire, la puissance ! Elle n'y avait jamais aspiré, à d'autres ! Elle voulait simplement vivre une vie tranquille si cela était encore possible de nos jours. En cette instant elle regrettait même sa vie, si elle n'avait pas était là ces trois hommes serait encore en vie sans parler de Pyniel ! Valait-elle mieux que quatre âmes ? Elle en doutait.
Ce pouvoir était un véritable fléau, une véritable épée de damoclès qui menaçait à tout moment de la transpercer à nouveau !
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMer 22 Déc 2010, 03:05

    Enfin, la représentante du roi parla. Teresa ne s’attendait pas à ce qu’elle fasse preuve de douceur ou qu’elle modère ses paroles, aussi ne fut-elle pas surprise par la dureté de ses mots. Ce qui la marqua fut plutôt l’air résigné de la jeune fille à sa droite. Aucune larme ne venait troubler son regard, comme si elle savait par avance qu’elle n’était pas innocentée et que tout serait à jouer. Cette apparente force de caractère ne faisait que renforcer l’empathie de l’Inquisitrice à son égard. La femme émietta le morceau de pain dans son assiette, ayant le besoin de s’occuper les mains et l’esprit. Son rôle dans cette affaire n’était pas des plus simples, elle allait devoir inspecter chaque parole dite par l’enfant afin de savoir si oui ou non elle mentait. La Confidente jeta un coup d’œil vers le dossier que Scarlett venait d’étaler devant elle.

    « Bien je pense que nous savons toutes pour quelle raisons nous sommes là, mais le protocole veut que j'énonce les faits avant de commencer. Il est probable que vous trouviez ma présence déplacée au regard de ma... réputation. Mais j'étais la seule personne habilitée disponible à Cathairfál aujourd'hui. Et quoi qu'on en dise, je ne me baigne pas dans le sang des jeunes vierges... Rappelons donc les faits. Hier, vous, demoiselle Rhewen Faynn (…) et la mort d'une jument dont... votre père vous demande le remboursement ! »

    Si elle n’avait pas connaissance des rumeurs qui couraient sur dame de Vinter c’était sans doute à cause de ses nombreux voyages en dehors de Cathairfál. Elle ne passait que très peu de temps à la Capitale, et l’apprentissage qui avait occupé son adolescence ne lui avait pas réellement laissé le temps de penser à la politique. Ce monde brumeux et dangereux ne l’avait jamais intéressée, c’est pourquoi elle ne prêta que peu d’attention au discours de la femme jusqu’à ce qu’elle en vienne aux circonstances qui avaient amené ce jugement. Les yeux perdus dans le vague, elle analysait toutes les informations – les maigres informations – que l’assassin donnait avant de manifester une surprise aussi évidente qu’elle à l’annonce du remboursement demandé par le père de la magicienne. Pardon ? Son esprit marqua un arrêt long de cinq secondes avant de se remettre à réfléchir. C’était ahurissant… Cet individu était-il réellement son père ? Comment pouvait-il exiger cela de son propre sang ? Si Rhewen avait l’air étonnée, elle ne le fut pas très longtemps. Teresa se rembrunit. Elle enleva les miettes de pain qui s’étaient accrochées à ses doigts, et posa ses mains sur ses cuisses.

    L’accusée débuta son long monologue. L’oreille tendue, l’Inquisitrice pesait chaque parole qui sortait de sa bouche afin d’en vérifier la véracité. Elle sentit la gorge de l’adolescente se serrer lorsqu’elle entama le passage qui relatait l’apparition de ses pouvoirs. Les hommes qui avaient tenté d’abuser d’elle étaient sûrement les trois cadavres retrouvés sur les lieux… Teresa nota que la jument mentionnée plus haut appartenait à Rhewen et que, par conséquent, son père n’avait normalement pas le droit d’exiger une quelconque réparation pour sa mort.

    « Je n'ai pas voulu les tuer je vous le jure ! Je n'ai jamais voulu faire du mal aux gens et encore moins les faire brûler vif ! Je me serais bien passé de ce « don ». »

    La Confidente comprenait la terreur de la sorcière ; elle-même, en découvrant ce qu’elle était, avait souhaité n’être qu’une jeune fille normale. Banale. Elle n’avait pas voulu être capable de discerner le vrai du faux, elle n’avait pas voulu pouvoir asservir autrui par un simple contact. Pourtant Eydis lui avait offert ces dons et aujourd’hui elle s’en servait pour faire régner la justice sur son chemin. C’était une maigre compensation que de se dire ça, mais au moins elle était toujours en vie alors que d’autres étaient morts depuis la Chute du Bouclier. Et si tous ne l’appréciaient pas, elle savait néanmoins se faire respecter. Teresa ferma les yeux, soupira, puis les rouvrit. Son regard brun alla trouver celui de Scarlett et elle lui annonça d’une voix calme :

    « Elle a dit la vérité. Elle ne voulait pas la mort de ces hommes, ni même les blesser. Il n’y avait pas la moindre trace de mensonge dans ses mots. »

    Ses mains, sur ses genoux, se fermèrent. Elle espérait que cela suffirait à épargner la vie de la fille… Elle douta cependant que les choses se passent aussi bien. Si la représentante du roi lui permettait de vivre, le peuple ne serait pas heureux : elle avait tué ces hommes, elle devrait en payer le prix. Le sang appelle le sang… Sauf si l’assassin parvenait à tourner la situation à son avantage.


H.J : désolée de la piètre qualité de ma réponse, mon mal de tête m'a empêchée de faire quelque chose de mieux, et je ne voulais pas vous bloquer.


Dernière édition par Teresa Hywel le Ven 07 Jan 2011, 13:51, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMer 22 Déc 2010, 15:09

Lorsque Scarlett de Vinter ouvrit la séance, Jullanar ne put s’empêcher de tiquer à l’évocation des rumeurs dont elle était l’objet et de la raison de sa présence pour ce procès. La magicienne n’était pas idiote au point de prêter foi à ce dernier racontar – bien que la Cour fut connue pour certaines déviances – mais elle soutint le regard de la Singulière. Dame de Vinter n’en restait pas moins un assassin, que la participation à cette instance deviendrait sujet à controverse au sein des Sorciers si l’accusée était jugée coupable. Jullanar se débarrassa de cette pensée quand la représentante du Roi énonça les faits ; elle avait désormais besoin de se vider l’esprit afin de mieux accueillir les informations qu’elle n’avait pas réussi à obtenir avant le début du procès.

A l’image des trois autres femmes de la pièce, Jullanar fut saisie par la surprise. Elle jeta un coup d’œil sur Rhewen Faynn, qui semblait également accuser le coup. Quel genre de père pouvait réclamer réparation pour un cheval mort à sa propre fille ? N’avait-il donc pas plus important à se soucier, comme sa fille, par exemple ? Ayant eu des parents aimants, qui se sont toujours occupés d’elle, Jullanar ne pouvait imaginer pareille réaction venant de son père. Plus jeune, elle avait sûrement été trop occupée par son apprentissage pour se rendre compte que les familles n’étaient pas toutes comme la sienne. Ou, du moins, que tous n’avaient pas eu la chance d’avoir un père comme le sien. Sa volonté de rester neutre vis-à-vis de la jeune accusée, en attendant d’avoir tous les éléments en main, s’écailla quelque peu. La petite ne pouvait même pas compter sur son propre père, pour peu qu’il lui ait jamais témoigné d’amour. Pour cela, Jullanar sentit la compassion lui étreindre le cœur.

La certaine dureté avec laquelle Scarlett de Vinter continua poussa Jullanar à quitter des yeux l’accusée pour se concentrer sur la suite du jugement. C’était au tour de la jeune Sorcière de s’exprimer, sous le regard inquisiteur de celle qui pourrait dire si la demoiselle Faynn mentait ou non. Jullanar écouta le récit des événements avec tout autant d’attention. Si les faits étaient vérifiés par l’Inquisitrice, alors Jullanar comprenait mieux comment on en était arrivé là. La jeune fille avait été attaquée et la perspective de se faire violer avait été source d’une telle peur que la magie s’était libérée. Il ne fallait pas plus d’une forte émotion pour déclencher un pouvoir quelconque, ce qui arrivait constamment aux Singuliers se les découvrant. A en croire la jeune fille, donc, l’incendie et la mort des trois hommes était purement accidentelle, pour ne pas dire qu’il s’agissait presque de légitime défense. Il ne serait probablement pas évident de faire passer ça auprès du Roi et de son juge mais Jullanar était prête à user de tous les arguments pour faire en sorte que la jeune fille ne soit pas jugée trop sévèrement. Mais la dernière phrase prononcée par Rhewen Faynn résonna en elle telle une gifle. Il y avait de la peur dans sa voix, sans aucun doute, mais aussi ce que Jullanar identifia comme de la colère, du dégoût. La magicienne pouvait comprendre cette réaction, se rendre compte de sa véritable condition à travers cette expérience traumatisante était terrible. Mais si Rhewen choisissait de renier cette partie d’elle, de la détester et de vouloir qu’elle disparaisse – chose impossible – alors Jullanar ne pourrait pas l’aider. Et ce serait le meilleur moyen pour que la jeune fille fasse des choses bien pires que tuer trois hommes qui lui voulaient du mal. Pour la Sorcière, c’est ici que la situation se compliquait.

Jullanar détacha un raisin de la grappe dans son assiette et avala le fruit distraitement. Au même moment, Teresa Hywel rendit son jugement. Pour elle, Rhewen Faynn disait la vérité. Jullanar se sentit un peu soulagée. Il n’y avait aucune raison de remettre en doute les paroles d’une Inquisitrice et cela faisait déjà une bonne chose de réglée. Mais le procès était loin d’être terminé, la magicienne en avait conscience. Encore une fois, elle se tourna vers la représentante du Roi.

HJ : Ben moi c'est pas mieux, d'autant que Jullanar est super passive pour le moment... Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) 56663
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyVen 24 Déc 2010, 12:16

Rhewen commença son récit et la jeune femme se fit un devoir de rester impassible alors qu'elle écoutait les horreurs que cette gamine avait du subir. N'eut-elle pas réussi à se débarasser elle-même de ses agresseurs que Scarlett aurait probablement jailli de son siège pour leur envoyer le bourreau pratiquer une ablation bien particulière. Plus le temps passait et plus la ville s'enfonçait dans un marasme sans nom. Non pas que Cathairfál eut toujours été une riante cité de conte de fées... La capitale avait ses zones d'ombre, la jeune femme était bien placée pour le savoir. Mais que des soudards sans contrôle en viennent à s'attaquer à une jeune fille en journée dans les quartiers bas sans peur visible de la moindre milice c'était une autre histoire. Et pour cause, les gardes étaient trop occupés à lutter pour éviter que des créatures enjambent les murailles et ne viennent semer la panique en ville. Elle avait un moment espéré que l'idée d'une solde fixe, faite d'argent facile et d'un poste régulier détournerait ne serait-ce qu'un moment les malfrats de leurs victimes. Mais il fallait se rendre à l'évidence que les citadins n'étaient même plus à l'abri dans leurs propres murs et ce même quand les cauchemars de la nuit avaient finalement mis un terme à leur assaut quotidien. Combien de temps s'écoulerait-il avant que des bandes de maraudeurs ne prennent leur parti d'attaquer les maisons la nuit? La nausée l'envahit et elle réprima le goût de bile qui investit soudain sa bouche. Son visage restait de marbre ou du moins l'espérait-elle... Elle écouta la jeune fille jusqu'au bout, compatissant au sentiment d'infortune qui marquait ses propos lorsqu'elle évoquait sa magie. Elle venait à peine de découvrir ce que tous les citoyens de Lanriel avait un jour ressenti. Le fait que quoi qu'ils fassent leur destin était tout tracé. Certains se rebellaient contre cet état de fait. Parmi eux, un petit pourcentage parvenait à s'en sortir. Elle-même avait choisi d'embrasser son destin plutôt que de continuer à le renier. Aujourd'hui, elle s'épanouissait dans ce qu'elle faisait. La jeune sorcière n'aurait pas le choix. Elle savait ce qui arrivait à ceux d'entre eux qui reniaient leur pouvoir et ce n'était pas beau à voir. La magie ne pouvait pas être négligée de la sorte. Elle devait être contrôlée. Dans le cas contraire, et bien... L'hôte finissait généralement par tomber malade, dépérir pour finir par s'éteindre à la suite d'une longue agonie. Un frisson remonta le long de son échine à cette pensée... Décidément, l'état de Singulier était probablement le plus avantageux en ce bas monde.

Elle tourna ses yeux vers l'Inquisitrice, attendant le verdict de cette femme aux yeux noisettes qui avait le pouvoir de savoir le vrai du faux. Quand celui-ci tomba, Scarlett se retrouva devant un dilemme. Elle ne pouvait clairement pas faire payer à une innocente le fait de s'être défendue... Son roi ne le supporterait pas et sa conscience non plus. Tuer des conjurés, des traîtres, des menteurs était une chose relativement simple qui relevait de la survie. Ôter la vie d'une jeune fille terrorisée c'était s'abaisser à commettre des actes qu'elle ne tolérait pas. Néanmoins le peuple ne supporterait pas qu'elle ne s'en sorte qu'avec une pichenette sur les doigts. Une idée commença à germer dans son esprit et un sourire retors s'afficha sur son visage.

    — Merci mademoiselle Faynn. Et pardon de vous avoir forcé à revivre ces moments pénibles... Dame Hywell, ôtez-moi d'un doute, vous êtes la spécialiste en matière légale ici. Le fait de se défendre contre une agression mettant en péril sa vie même si l'agresseur périt est encore considéré comme de la légitime défense? Et donc nous ne pouvons décemment pas en vouloir à mademoiselle Faynn d'avoir grillé comme des toasts ces trois hommes... Elle se tourna vers Jullanar Osgrey, son sourire roublard s'agrandissant. Vous comprendrez néanmoins que nous ne pouvons pas juste nous contenter de cette explication auprès du peuple... Ma question est combien de temps prendra sa formation?


L'image de cette peste d'Eawian Mildred-Dylis vint danser devant ses yeux. Scarlett ne la supportait pas et reniflait chez elle toutes les traces de la duplicité et de l'opportunisme. La fille assise en face d'elle en revanche était encore un esprit jeune, malléable qui pourrait devenir, si elle avait les raisons de le faire, une alliée précieuse tout à fait capable de défendre la cité...
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyJeu 30 Déc 2010, 15:23

les trois femmes assises au tour de la table écoutèrent avec attention le récit de Rhewen. Toute eurent l'air surprise d'apprendre qu'elle avait un père qui tenait si peu cas d'elle mais d'aucune ne révéla vraiment les sentiments qui l'animaient. le jeune fille s'enfonça un peu plus dans son fauteuil. Elle attendait le verdicte de l'inquisitrice. Si elle décrettait qu'elle mentait sa parole n'aurait plus de valeur pour l'assemblée et ses chances de s'en sortir à bon compte s'en trouverais réduite d'autant ! Ces quelques secondes d'attente s'égrenèrent , s'étirèrent, l'alongèrent pour devenir un éternité aux yeux de la jeune fille. Mais Teresa Hywel décretta cependant que la jeune sorcière disait la vérité. Le soulagement et espoir l'envahirent. Mais ce ne fut que de courte durée, le peuple allait réclamer son sang, et bien qu'elle soit jeune, elle était considérée comme une femme à part entière vu que son père l'avait chassé...
A vrai dire elle avait toujours la possibilité de retourner chez ses oncles, du côté de sa mère, mais la perspective de devoir leur annoncer de but en blanc qu'elle était une sorcière et qu'elle avait carbonnisé trois hommes ne la réjouissait pas vraiment. Si toutefois ils n'étaient pas déjà au courant ! Oui elle avait honte d'elle,honte de ce qu'elle avait fait, honte de ce qu'elle était... Elle espérait cependant ne pas froisser la représentante de l'ordre des mages. Elle aurait voulu rester une singulière mais ne portait aucune animosité envers les sorciers. Elle se risqua une regard timide à dame Osgrey. Ses yeux bleue semblait perdu dans les méandres d'une profonde réflexion. Rhewen aurait aimé lui parler, la questionner sur la condition qui était maintenant la sienne. Mais la timidité l'en empêcha d'autant plus que c'était un tribunal et non un salon de thé ici !
Après l'intervention de la confidente, dame De Vinter avait repris la parole. Rhewen fut suprise par la proposition d'arangement de la blasonné. Si elle s'en sortait idemne, nombre de personne se sentirait biaisés et la roi se retrouverait dans une position bien délicate ! Mais ce fut le question à Jullanar Osgrey qui lui mis la puce à l'oreille: si dame De vinter était si interessait pas sa remise en liberté après sa "formation" c'est qu'elle avait surement quelques chose derrière la tête...Surement un ou des services à rendre au roi pour racheter sa faute.
Son coeur s'emballa, le courage n'était pas vraiment l'un de ses traits de caractère mais avoir une seconde chance était vraiment plus qu'inespéré ! Elle se doutait que cela pouvait tout aussi bien être un traquenard qui la mènerait à sa perte mais qu'importe ! Si elle était assez assidu au cours des prochaines années elle pourrait peut être survivre et protéger à son tour les murs de cathairfal ! Eydis lui tiendrait surement moins rigeur d'avoir tenté d'expier ses péchers ! Cependant il ne fallait pas se réjouir trop vite, elle avait peut être mal interprêté les dires de la représentante du roi et il était sur que l'opignon de la sorcière n'était pas à négliger. Elle se retourna donc vers Jullanar Osgrey enfin d'écouter sa réponse avec la plus grande attention. Il lui fallait absolument savoir si elle avait bien lu entre les lignes !

HJ: un petite réponse bien navrante pour le temps d'attente désolé, c'est la crise de foie xD
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyLun 03 Jan 2011, 07:58

    Teresa caressa la surface rugueuse de la table du bout des doigts. De sa main libre, la droite, elle se servit un verre d’eau en inclinant l’un des pichets que les domestiques venaient d’apporter, puis le porta à ses lèvres. Sa gorge desséchée était une conséquence du stress qu’elle ressentait depuis qu’elle était entrée dans cette pièce. Le poids sur ses épaules s’allégea un peu lorsqu’elle fut certaine de la sincérité de la jeune sorcière mais cela ne résolvait pas tout. Elle était consciente, autant que les autres femmes présentes, que le triple homicide involontaire exécuté par Rhewen ne pouvait pas rester impuni. Ce n’était pas la loi qui parlait, mais le peuple. Il allait réclamer son sang et sa mort pour le malheur qu’elle avait apporté, et rien ni personne ne pourrait les empêcher de lapider la fillette au coin d’une ruelle. Certes, tous n’étaient pas des monstres, mais la haine des sorciers qui était née dans leurs cœurs à la suite de la trahison d’Inasmir était encore trop fraîche, trop douloureuse, pour qu’ils laissent passer un tel acte. L’Inquisitrice tourna son regard profond vers la représentante du Roi, attentive à ses paroles. Il n’y avait qu’elle qui pouvait, d’une façon ou d’une autre, sauver Rhewen.

    « Dame Hywell, ôtez-moi d'un doute, vous êtes la spécialiste en matière légale ici. Le fait de se défendre contre une agression mettant en péril sa vie même si l'agresseur périt est encore considéré comme de la légitime défense ? Et donc nous ne pouvons décemment pas en vouloir à mademoiselle Faynn d'avoir grillé comme des toasts ces trois hommes... »

    Quel esprit brillant, ne put s’empêcher de remarquer la Confidente. Scarlett savait se servir des mots comme personne. Elle connaissait les us et coutumes de la cour et était donc en mesure de contenter le peuple tout en épargnant la vie de la Sorcière. Passé l’étonnement, Teresa esquissa un sourire énigmatique, ses iris bruns s’adoucissant.

    « C’est exact. On ne peut châtier aussi lourdement la victime puisqu’elle n’est pas à l’origine de l’agression. Par conséquent, même si elle ne peut rester impunie, elle peut bénéficier d’une clémence particulière. »

    Elle hocha distraitement la tête lorsque dame de Vinter énonça subtilement sa proposition et admira une nouvelle fois le génie dont elle faisait preuve. Ce ne devait pas être facile de faire la part des choses lors d’un procès aussi délicat, mais d’après ce qu’elle voyait, l’assassin semblait s’en sortir avec les honneurs. Ou presque. Ce que l’Inquisitrice ignorait, par contre, c’était la raison qu’elle donnerait aux citoyens. Elle se demandait si leur expliquer que Rhewen allait suivre un enseignement était suffisant, ou alors… L’idée germa dans son esprit. Peut-être que Scarlett désirait éloigner l’adolescente de la ville le temps que la haine brûlante du peuple s’éteigne ? Le temps était le meilleur remède, généralement. Après ce laps de temps, les pouvoirs de Faynn pourraient être utiles à Cathairfal. Et elle aurait une dette envers cette ville, de toute façon.
    Teresa, bien que pensive, parvint à garder un masque impassible. Elle tourna finalement les yeux vers Jullanar. A la périphérie de son champ visuel, elle distinguait le profil de la jeune fille. Elle était pendue aux lèvres de son aînée et, apparemment, elle semblait avoir plus ou moins compris où l’on voulait en venir. Cela la satisfaisait-elle ? Elle qui disait ne jamais avoir voulu de ses dons se résignait maintenant à les exploiter ? La Confidente joignit ses mains et posa son menton entre ses doigts entrelacés. Tout dépendait de la magicienne, à présent.


Dernière édition par Teresa Hywel le Ven 07 Jan 2011, 13:48, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyJeu 06 Jan 2011, 14:43

Jullanar ne savait absolument pas à quoi s’attendre de la part du Roi et de la représentante qui parlait à travers lui. L’étrange sourire de Scarlett de Vinter ne fit rien d’autre que l’intriguer un peu plus quant à la suite de ce procès. Au moins, elle en était arrivée à la même conclusion que les autres autorités présentes dans la salle et cela rassura Jullanar. Si la jeune fille avait été effectivement coupable, elle aurait accepté la sentence et ne se serait pas interposée sous le seul prétexte que Rhewen Faynn faisait partie de son Ordre. Elle aurait probablement eu du mal à voir une enfant condamnée à mort, quand bien même tout le mal aurait été contenu en elle, mais elle n’aurait pas cherché à défendre l’indéfendable. Entendre cette conclusion de la part de Dame de Vinter et de Dame Hywel fut donc un grand soulagement pour la Sorcière.

La suite de l’entretien fut toujours aussi surprenante. Maintenant que la vérité était établie, il restait cependant la question de la sentence et du peuple. Si la question n’avait pas été soulevée par Scarlett de Vinter, c’est Jullanar qui l’aurait mise sur la table à un moment ou à un autre du procès. La Sorcière se redressa légèrement, s’accordant un instant de réflexion. En temps normal, et comme tous ses confrères et consœurs du Sanctuaire ou d’ailleurs, Jullanar aurait répondu que « la magie ne s’apprend pas comme on apprend à compter, ou comme on apprend les rouages d’un métier, c’est l’apprentissage de toute une vie, la curiosité quotidienne et éternelle, etc. ». Ce qui était parfaitement vrai. Ce n’était pas parce que l’on se découvrait tel don qu’on le maîtrisait aussitôt. Il fallait des années pour l’appréhender et bien plus encore pour le manipuler, l’expérimenter, le travailler et le maîtriser avec une plus ou moins grande perfection. Sans compter que la magie était en constante évolution, que sa puissance était différente pour chacun et tout un tas d’autres raisons qui faisaient que la magie était loin d’être une science comme les mathématiques ou, avec la connaissance des règles et des formules, vous pouviez résoudre tous les problèmes. Jullanar aurait pu se lancer dans un exposé de plusieurs heures sur le sujet, avec autant d’exaltation que le comédien récitait une ode amoureuse, mais elle était parfaitement consciente que ce type de réponse ne conviendrait pas à l’assemblée. Le regard plein d’espoir de la jeune Faynn finit de la convaincre d’adopter une position qui conviendrait à tout non-initié à la magie.

« Deux ans. Peut-être trois selon sa progression et son travail. C’est généralement le temps que mettent les jeunes mages à apprendre à connaître et à maîtriser leurs dons. »

Au sortir du Sanctuaire ou d’un apprentissage auprès d’un Sorcier, ces quelques années d’études étaient cependant bien minces et c’était au jeune magicien de continuer à réaliser sa propre formation, même si la plupart préférait rester au Sanctuaire ou chez leur Sorcier pour approfondir leurs connaissances. En réalité, ces deux à trois ans d’études permettaient aux jeunes de connaître vraiment les bases et de pouvoir choisir d’embrasser complètement la magie ou de la laisser de côté pour se concentrer sur une autre vie. Malgré l’âge déjà avancé de la jeune fille et le fait que Jullanar ne connaissait pas encore la nature exacte de ses dons ou de sa puissance, elle estimait que cette période serait « suffisante » pour répondre aux attentes de la représentante du Roi. Des attentes avec lesquelles Jullanar n’était pas très à l’aise, ni vraiment d’accord, car elle se doutait bien que la question n’avait pas été posée sans une certaine arrière-pensée.

« Bien sûr, il faut que mademoiselle Faynn soit d’accord pour un tel apprentissage. Nous pourrons l’accueillir au Sanctuaire ou bien elle pourra choisir d’être sous la tutelle d’un Sorcier. »

Il était évidemment dans l’intérêt de la jeune fille d’être d’accord pour entamer une formation, à moins de vouloir terminer entre les mains d’une foule avide de sang, mais Jullanar espérait également que Rhewen avait conscience de ce dans quoi elle s’engageait – même si ça devait paraître particulièrement flou pour une Singulière – et de la contrepartie qui allait certainement accompagner le verdict de l’innocence. Et c’était justement ce qui intriguait la Sorcière, quelle serait la compensation pour le peuple et le Roi ?
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMar 18 Jan 2011, 18:25

La confirmation de l'Inquisitrice vint soulager la conscience de Scarlett. Ainsi la justice de Lanriel garantissait aussi la sécurité des innocents qui avaient commis des actes répréhensibles pour sauver leur vie... Un sourire vint planer sur son visage alors qu'elle effectuait une analogie bien mal venue. Comparer la jeune Rhewen qui avait carbonisé les trois soudards pour sauver sa vie et sa propre situation n'avait rien d'approprié. Rhewen n'était pas entraînée à tuer depuis son adolescence et les pouvoirs qui venaient de lui tomber dessus semblaient complètement l'écraser sous leur poids. L'adolescence ne pipait d'ailleurs pas mot, coincée qu'elle était de son côté de la table, son avenir se jouant entre trois personnes qu'elle ne connaissait même pas la veille. Scarlett ressentit la pitié envahir son coeur. Le destin avait le don de fondre sur vous au moment le plus inopportun et de la manière la plus cruelle possible. Voilà une leçon qu'elle allait devoir apprendre... L'assassin se retourna vers Teresa, scrutant de son regard pâle et clinique cette jeune femme dont la douceur manifeste s'alliait avec un grand sens de la justice, inséparable de sa fonction. Hywel avait été bien choisie pour ce dossier sensible. Elle n'était pas une de ses obsessionnelles de la punition comme Scarlett en avait déjà croisé. Et elle semblait relativement à l'aise avec elle, ce qui n'était pas le cas de toutes ses semblables qui évitaient généralement de la regarder comme si assassiner des traîtres avait souillé son âme de façon indélébile. Mais peut-être avaient-elle juste le sentiment qu'elle piétinait leurs plates-bandes. Lui adressant un sourire chaleureux, elle hocha la tête pour signaler qu'elle avait bien compris alors que derrière ce visage charmant et avenant, la diplomate spécialiste des complots calculait à toute vitesse sur la façon dont elle allait se débrouiller pour manipuler la populasse.

Elle laissa Jullanar lui répondre. Deux ou trois ans. C'était un délai raisonnable et le fait que la jeune fille doive quitter la ville pour sa formation permettrait à la ville de se reconstruire et d'oublier. Il suffirait de distribuer des piécettes ici et là pour aider à remettre les maisons détruites sur pied et ce qu'elle avait prévu pour le retour de Rhewen ferait complètement disparaître la rancoeur que les singuliers de la capitale nourrissaient à l'encontre des sorciers. Garantir la sécurité du roi passait aussi par assurer la paix sociale entre les différents peuples du royaume. Rhewen venait de devenir le remède à la folie d'Inasmir dans ses plans et Scarlett ne comptait pas laisser filer cette jeune sorcière sans garder un oeil plus que vigilant sur ses fréquentations et sa formation. Elle accrocha le regard de Jullanar Osgrey. La jeune femme ne devrait pas avoir du mal à saisir le fond de sa pensée. Si tout le monde voulait s'en sortir sans trop de mal, il valait mieux éviter que singuliers et sorciers se sautent à la gorge. Qui savait quel opportuniste en profiterait pour prendre la main dans la panique générale?

Elle se retourna vers l'Inquisitrice.
    ▬ Dame Hywel, avez-vous le pouvoir de décider quand une punition doit être appliquée? Vous comprenez qu'au regard de la population, je ne peux pas laisser mademoiselle Faynn partir avec une tape sur les doigts. Je ne veux pas me retrouver avec une émeute dans les bas quartiers, elle mettrait en danger la sécurité d'Arsenios et je me verrais dans l'obligation de faire tomber quelques têtes ce qui ne ferait qu'alimenter encore la haine de nos chers...Elle eut un sourire narquois sur ce dernier mot.sujets. Je ne veux pas que Cathairfál et tout Lanriel ne devienne un champ de bataille pour une histoire de sorcière incapable de maîtriser ses pouvoirs. Pouvez-vous donc retarder l'application de la sentence le temps que dame Osgrey ou l'un de ses semblables du premier Ordre ait le temps de former mademoiselle Faynn?


Son regard décidé vint se poser sur Jullanar et elle abattit ses cartes.
    ▬ Ce que je vous propose dame Osgrey, c'est que vous éloigniez cette petite de la capitale le temps de lui donner une formation décente et que vous nous la rameniez lorsque ce sera fait. Pour faire amende honorable, mademoiselle Faynn devra mettre ses pouvoirs au service de la protection de la cité. Que ce soit en luttant contre les monstres à côté de nos soldats, et croyez-moi ils seraient ravis de recevoir l'aide d'une pyrotechnicienne ou en faisant des recherches sur la façon de réactiver le Bouclier. Non seulement je suis à peu près sûre que ce genre de choses calmera les vélléités de vengeance des habitants de son quartier mais elle pourrait mettre un terme à la tension entre singuliers et sorciers. Elle sera sous la protection de la Couronne, logée au palais ou dans ma propre forteresse si cela peut vous rassurer et personne n'aura le droit de lever la main sur elle. Je m'en assurerais personnellement.


Pour la couronne et pour les Hardansson, Scarlett était prête à tout. La situation était une vraie poudrière et elle savait qu'un geste fort, des deux côtés, serait ce qui pourrait apaiser la colère qui montait de toute part.


[hj : veuillez me pardonner pour le retard]
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MessageSujet: Re: Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett)   Que justice soit faite ! (pv teresa, jullanar, scarlett) EmptyMer 19 Jan 2011, 13:48

Le cerveau de Rhewen était en plein ébullition. Toute cette histoire c'était passée si vite qu'elle n'avait pas vraiment pris la réelle mesure des choses. Mais à présent elle était soulagée : elle ne serait pas donnée en pâture à la populace ni sacrifié en raison de la haine réciproque qui sévissait entre sorciers et singuliers ces derniers temps. Il restait cependant une zone d'ombre à éclaircir : bien qu'elle soit désireuse de se racheter, elle n'aimait pas beaucoup la manière dont elle devait s'y prendre, c'est à dire brûler vif des créatures terrifiante ou œuvrait à une cause perdue d'avance qu'était la restauration du bouclier. Des légions de sorciers et sorcières bien plus expérimentés et intelligents qu'elle, avaient déjà tenté cet exploit sans succès ! comment diable, elle , simple fille de forgeron et complètement analphabète pouvait-elle bien réussir là où tant d'autre avait échoués ?
La jeune sorcière se doutait que l'on attendait d'elle une prise de décision rapide mais ce n'était pas si simple...Dame Osgrey ne semblait pas douter qu'un jour elle réussirait à contrôler ses pouvoirs, deux ans peut être trois selon ses dires, voilà qui laissait songeur lorsqu'on sentait cette sensation impérieuse déferler en vous, si puissante, si indomptable...Oui Rhewen avait belle et bien peur de la magie. Peur de ce pouvoir dont elle ne connaissait rien et qui semblait suivre les caprices de ses humeurs.
Ah ! quelle bien piètre sorcière elle faisait à japper comme un chien apeuré à la vu d'un bâton ! Au final, elle aurait presque préférer naitre cheval et non humaine, ou sorcière. Certes elle n'aurait jamais été maitre de se destinée mais là l'était-elle vraiment ? Cette dernière pensée lui fit remonter des souvenirs plein de nostalgies...le bouclier existait encore, sa mère était encore là et elles traversaient et au grand galop les plaines jouxtant Cathairfal ...Au moins elle pouvait dire qu'elle avait été heureuse quelques années avant que le ciel, ou plutôt le bouclier ne leur tombe sur la tête !

Le douloureux retour à la réalité émoussa quelque peu l'euphorie précédent de la jeune fille, elle ne savait trop que dire, ni trop que faire. Elle ne voulait pas prendre une décision hâtive qu'elle ne serait pas sur de pouvoir honorer par la suite. D'ailleurs on lui demandait déjà de faire le choix de sa formation dont elle ignorait tout ! Soudain une idée germa dans son esprit : pourquoi ne demandait-elle pas tout simplement de quoi il retourner à la représentante de l'ordre ?
Rhewen ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit, coupé par sa timidité maladive. Ses joues s'empourprèrent et elle pria pour que personne je la vois. Jullanar Osgrey l'impressionnait encore et bien qu'elle sache que son mutisme ne l'aiderais en rien dans sa prise de décision, elle se contenta de fixer ses pieds. Son combat intérieur se poursuivit ainsi jusqu'à que la plupart des personnes de l'assemblée lui jette un regard pressant. En effet cette affaire ne pouvait pas durer éternellement, et elle en avait plus qu'assez de tous ces problèmes ! Et l'aimable proposition de protection de dame De Vinter ne signifiait-elle pas qu'elle voulait l'aider ?

_Excusez moi dame Osgrey je voudrais vous poser un question. Comment se passe la formation dans les deux cas de figures que vous avez évoqué ? Se risqua Rhewen à mi-voix.

La jeune sorcière se doutait bien qu'étudier signifier bien plus que de réussir à allumer un feu en claquant des doigts, il lui faudrait surement se documenter sur ses pouvoirs et le monde de la magie dont elle ignorait tout ou presque...et à cette dernière proposition il y avait un bémol : elle ne savait pas lire. Rhewen se sentit quelque peu honteuse, les autres dames qui lui faisait face étaient toutes des personnes importe de cette société, elle ne devait sans doute pas concevoir que ces rudiments de l'éducation que sont l'écriture et la lecture ne puisse faire partit de ses connaissances.

Dépité par ses propres constatations, Rhewen fixa de son regard doré les flammes qui dansait toujours dans l'âtre. Elle n'avait décidément pas sa place ici et elle aurait donné chère pour avoir la capacité de se volatiliser de cette petite pièce mal éclairée. Se transformer en souris ! Voilà qui serait bien pour quitter les lieux incognito ! Le soupire de la jeune fille se perdit dans la réponse de l'une de ses voisines de table. Elle se concentra alors de nouveau sur ce procès qui était le sien.
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