Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]

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Aislin Basmath

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MessageSujet: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyMar 14 Déc 2010, 14:05

C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] FaramircrditcocoC'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] Lena01C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] Kristannaloken


L’endroit n’avait pas vraiment changé depuis la dernière fois qu’Aislin était venue et les deux femmes parvenaient enfin en terrain moins mouvant. Leur but était presque atteint et elles seraient très bientôt en vue de l’objectif. En vérité il ne leur restait plus qu’une cinquantaine de mètres à parcourir sous le couvert des arbres avant de déboucher devant le château abandonné.

Attentive à l’endroit où elle posait les pieds Aislin s’immobilisa sur une portion dure du sol. Elle jeta un regard en arrière pour s’assurer que son amie suivait la cadence. Jullanar était une compagne de route très agréable. Ysves, sa jument, renâcla à cet arrêt forcé mais Aislin ne bougea pas immédiatement. Il était important de ne pas s’éloigner trop l’une de l’autre.

Un bâton à la main elle avança encore de quelques mètres en tâtant le sol pour être sûre de son fait. C’est alors qu’un feu follet surgit devant elles. Attentive à la petite forme qui s’agitait à distance respectueuse elle mit cependant un moment avant d’identifier un feu follet bleu et en soupira de soulagement.

- Voici un feu follet bleu, apprit-elle à sa compagne en désignant la petite créature, je n’en ai jamais approché un de suffisamment prêt pour pouvoir voir à quoi ressemble leur corps. Je crois qu’ils le font exprès, ils sont très farceurs. Habituellement ils approchent les voyageurs égarés pour leur indiquer le chemin qui les mènera au terme de leur voyage mais il n’est pas rare que le chemin qu’ils choisissent soit semé d’embûches. Ils s’amusent de nous voir en difficulté, je suppose qu’ici ils n’ont pas vraiment d’autre distraction. Je me demande pourquoi celui-ci s’approche de nous… Peut être est-il sensible à ton charme. ajouta-t-elle d’un ton taquin.

Elle se garda de dire à Jullanar qu’elle aurait été nettement moins enchantée de croiser un feu follet blanc. Il se murmurait que ceux-ci avaient des accointances avec les êtres des marécages qui pouvaient se révéler des plus dangereuses pour les voyageurs. La difficulté consistait à différencier les deux races qui se ressemblaient de la plus trompeuse des façons.

Evoluer en terrain marécageux n’était pas chose aisée, c’est pourquoi Aislin préférait en général être accompagnée même s’il lui arrivait de faire le chemin seule. Elle prit le parti de laisser la créature à ses évolutions aériennes et reprit la route en inspectant minutieusement chaque endroit où elle posait les pieds. Qu’elles soient apparemment en terrain plus sûr ne l’empêchait pas de faire très attention. Aislin n’était plus une débutante et savait que le marécage était un lieu changeant, chargé de mystères et hanté par des créatures méconnues.

Elle guida Jullanar quelques minutes supplémentaires en silence lorsqu’une petite lueur jaillit à nouveau près d’elle. Le feu follet. Elle s’arrêta brusquement.

- Je suis prête à parier que c’est le même que tout à l’heure, lança-t-elle j’ai l’impression qu’il nous suit.

Un pli soucieux lui barra le front. Le visage d’Aislin était très expressif et elle savait que son air perplexe risquait d’alarmer sa compagne.

- Les feux follets sont des êtres inoffensifs. ajouta-t-elle rapidement. Je ne comprends pourtant pas pourquoi celui-ci nous escorte alors que nous ne sommes visiblement pas égarées.

Elle bougea la tête de droite à gauche en observant attentivement la réaction de la créature inhumaine près d’elle. Celle-ci suivit ses mouvements et émit un drôle de son ressemblant à un petit bourdonnement, Aislin eut l’impression qu’elle riait. Elle jeta un regard à Jullanar.

- Qu’en penses tu ? demanda-t-elle. On dirait que cette petite chose a envie de nous accompagner.

Elle observa les alentours d’un air soupçonneux, inquiète à l’idée que le feu follet soit accompagné d’une autre créature nettement moins sympathique. Son regard se posa sur un assemblage de branches et de pierres au pied d’un arbre. Aux yeux d’un néophyte il eu semblé insignifiant mais elle reconnu immédiatement les signes que les rôdeurs se laissaient parfois. Elle s’en approcha à grandes enjambées en prêtant une oreille peu attentive à la réponse de Jullanar. Non pas qu’elle ne fut pas soucieuse de ce que pouvait lui dire la jeune femme mais ce genre de signes apportaient en certaines occasions des informations de grandes importances, voire même totalement vitales. Elle s’accroupit et les déchiffra très consciencieusement. Ce genre de signes n’étaient en effet pas toujours faciles à interpréter.

Elle releva les yeux et les plongea dans ceux d’un joli mordoré de Jullanar. Son visage s’était quelque peu assombri.

- Un rôdeur nous informe que d’étranges choses se passent par ici. Enfin… Plus étranges que d’habitude. Il semblerait qu’une chose dans la forteresse soit suffisamment puissante pour inquiéter les mages sombres et même les autres créatures alentours. Il nous faudra faire preuve d’une très grande prudence…

Un bruit inhabituel à ses oreilles rompit soudain le calme ambiant et la fit basculer aussitôt en position de défense. Toujours accroupie elle changea sa prise sur le bâton et saisit le couteau caché dans sa botte.

- Attention, souffla-t-elle précipitamment à Jullanar, quelque chose...

Elle ne prit pas la peine de finir sa phrase, elle pensait que la jeune femme devait avoir saisi la teneur de son propos. Même le feu follet cessa son étrange bourdonnement. Elle jura doucement entre ses dents, elle détestait se faire surprendre en terrain exposé.

Ysves ne paniquerait pas en cas d’attaque mais elle ignorait comment se comporterait la monture de Jullanar. Aislin envisagea le fait qu’un prédateur se jetterait peut être en priorité sur une proie mobile. Si la monture de sa compagne détalait au mieux la chose se lancerait à sa poursuite, au pire cela leur causerait une diversion des plus bienvenues. Elle était prête à parier que la sorcière ne broncherait pas face à un ennemi et elle se sentie soulagée de ne pas être accompagnée d’une débutante.

Quelqu’un ou quelque chose approchait. Aislin resserra sa prise sur le bâton se demandant si elle avait le temps de saisir son arc et de se mettre en position de tir. La tension monta d’un cran. Une branche craqua. Ça arrivait…


Dernière édition par Aislin Basmath le Mar 26 Juil 2011, 23:09, édité 1 fois
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Jullanar Osgrey

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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyJeu 16 Déc 2010, 18:17

Jullanar mettait les pieds dans le marécage de Dorcha Dúil pour la toute première fois de sa vie. Et elle eût préféré qu’un tel baptême n’ait jamais lieu. Si le début du trajet, depuis la capitale, avait pu se faire à cheval, les deux femmes avaient du abandonner la hauteur de leur position pour se retrouver les pieds plongés dans une sorte de boue saumâtre. Jullanar n’était pas particulièrement précieuse ou douillette mais l’humidité qui pénétrait dans ses bottes la motivait à avancer le plus vite possible pour trouver un endroit au sec, en espérant que la Forteresse de Mogaròr leur offrirait ce luxe.

La Sorcière faisait bien plus attention à l’endroit où elle posait le pied, espérant ne pas s’enfoncer trop profondément dans le sol, qu’au paysage alentour, mais elle gardait également un œil alerte sur sa compagne de route qui s’était révélée être un excellent guide en plus d’une agréable compagnie. Jullanar appréciait également l’indulgence de la Rôdeuse à son égard car elle ralentissait sans aucun doute leur progression, à patauger comme une enfant apprenant tout juste à marcher. Heureusement qu’elle tenait les rênes de sa monture d’une main ferme où elle se serait probablement déjà affalée dans la gadoue à plusieurs reprises. Jullanar avait d’ailleurs une grande admiration pour sa jument, qui semblait dans le marécage aussi à son aise quand dans une jolie plaine, même si elle avait glissé lors des tous premiers pas avant de s’adapter avec une étonnante facilité. La magicienne soupçonnait sa monture de se moquer d’elle lorsqu’elle glissait ou s’enfonçait dans un bruit écœurant, tirant sur la longe pour l’aider à se redresser et comme pour dire « allons ! Ce n’est pas si compliqué ! ».

Une petite lumière dans la grisaille de l’endroit retint son attention et il ne fallut pas longtemps pour que Jullanar obtienne la réponse à la question qu’elle s’apprêtait à poser. Un feu-follet. Une créature dont elle connaissait l’existence mais qu’elle n’avait encore jamais eu l’occasion de voir. Décidément, le périple jusqu’à la Forteresse se révélait être un véritable voyage de découverte pour la magicienne !

« Oh, crottée comme je suis, je n’en doute pas un instant ! » répondit Jullanar sur le même ton.

Et elle continua à marcher en suivant les traces de la Rôdeuse. Le sol se fit petit à petit plus solide et la Sorcière apprécia ce changement de terrain, se décrispant de son angoisse de tomber dans un trou ou d’y laisser une botte. Elle n’en resta pas moins attentive, mais elle se permit de jeter un coup d’œil aux alentours et plus particulièrement à l’horizon où se dessinaient les ruines de la Forteresse. Les deux femmes n’étaient donc plus très loin, voilà une bonne nouvelle. Le sourire de Jullanar s’étira sur ses lèvres et mourut presque aussitôt quand Aislin s’arrêta brusquement devant elle. Si elle n’avait pas eu la tête levée, elle lui serait probablement rentrée dedans. Hormis la petite lumière qui était réapparue, Jullanar n’avait rien vu ou entendu d’inquiétant mais elle se doutait qu’en tant que Rôdeuse, Aislin avait un instinct et une connaissance du danger beaucoup plus développé que celui de la magicienne. L’air qui se peignait sur le visage de sa compagne lui fit également froncer les sourcils. Que se passait-il ? La présence du feu-follet semblait inquiéter Aislin et, après ses explications, Jullanar se posa la même question.

« Je crois que… »

La Sorcière n’eut pas le temps de terminer sa phrase, qui n’avait pas d’espère d’importance, que la Rôdeuse s’était déjà activée pour rejoindre un tas de pierres et de branches qui ne semblait à Jullanar rien d’autre que ce qu’il était : un tas de pierres et de branches. Visiblement, il restait encore de nombreuses choses que la magicienne allait devoir apprendre sur les Rôdeurs. Elle écouta attentivement Aislin et hocha la tête. Ce qu’elle venait de lui révéler ne semblait pas étonnant. C’était même la raison pour laquelle sa compagne l’avait contactée quelques semaines plus tôt : explorer l’ancienne forteresse et découvrir la nature de ces étrangetés murmurées dans les coins sombres des tavernes par des personnages tout aussi ténébreux.

Avant de pouvoir poser une question à son amie, celle-ci l’avertit d’un danger imminent. Aislin était déjà dans la position d’un défenseur quand Jullanar s’empara de son bâton de combat accroché à la selle de son cheval. S’il devait y avoir confrontation sur un tel terrain, la magicienne doutait de pouvoir repousser son ennemi avec cette seule arme mais, aussi proche d’une source de magie antique et noire, elle préférait ne pas utiliser ses dons en premier recours. A l’instar de la Rôdeuse, la magicienne se tint prête...
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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyVen 17 Déc 2010, 01:34

Une heure... deux heure... après cela, Moëho avait arrêté de prendre en note dans la terre humide le temps qu'il attendait ses coéquipières. Il est vrai qu'il était venu un peu trop tôt à la forteresse, mais il n'aime pas faire attendre qui que ce soit. De tout de manière, il pris plaisir ( tout juste avant de s'impatienter ) de sommeiller un peu, ayant passé la nuit entière à chasser la vermine. Dire « bonne nuit » à n'importe qui, lui était devenu presque qu'impossible, quelque chose du passé. Mais il n'en se plaignait pas, se rassurant que ça allait devenir une habitude.

Toujours assis sur son gros cailloux devant l'immense mur de pierre, il tourna la tête vers sa jument qui était décidément toujours fatiguée et encore un peu endormie. Il poussa un soupir et regarda vers le ciel. « Mais qu'est-ce qu' Aislin peut-elle bien faire? », se demanda le Rôdeur. Non, pas qu'il avait peur de se retrouver dans ces lieux, il les avait visité un nombre incalculable de fois, parfois avec cette dernière même, mais disons que ce n'était pas du tout son coin de paradis. Loin de là. Ce lieu était inquiétant, puant et il y avait toujours cette même mixture de sol que l'on ressentait constamment sous les pieds. Ce marais ne donnait le goût à personne d'être visité, à part à quelques petits idiots téméraires qui se croient invincibles. Ce qui d'ailleurs, après à peine quelques heures, pouvait être facilement démystifié. Contrairement à ce que Moëho avait cru il y a plusieurs années auparavant, chasser les créatures qui mettent en péril le monde de Lanriel, n'est pas une partie de plaisir. C'est loin d'être drôle et divertissent. Ces créatures ne t'apportent aucune pitié si tu as passé une très mauvaise journée, si tu es malade ou déjà blessé. Elles sont loin d'être loyales au combat, surtout les arachnées qui prennent un malin plaisir de venir vers le défenseur en grand nombre.

Le grand homme mit fin à ses rêveries et décida de se lever et prendre une marche. Juste avant de quitter, il flatta le museau de sa monture et lui ordonna de rester où elle se trouvait ( il ne voulait tout de même pas qu'elle se perde ). Seulement après un nombre calculable de secondes et qu'il était encore possible de percevoir la silhouette de l'animal, il entendit des voix au loin. Le seul avantage, mais bien le SEUL avantage dans ce marais, c'est qu'il est très écho grâce à ses dimensions colossales. Il arrêta de marcher par méfiance et écouta. Après un court moment, un sourire se dessina sur ses lèvres; il avait reconnu la voix de la Rôdeuse qu'il attendait. Mais il ne reconnu pas la seconde voix. Cependant, il ne resta pas perplexe trop longtemps. Aislin lui avait avertie qu'elle serait accompagnée par une sorcière de sa connaissance. Ne l'ayant toujours pas rencontré, il lui était dur de porter un jugement sur l'inconnue. Enfin... cela n'importait que très peu, ils allaient se rencontrer dans peu de temps de tout de manière. Sur ce, il se mit à marcher vers elles.

Plus qu'il s'approchait, plus qu'il réussissait à les distinguer. Ce n'était plus qu'une question de mètre à présent qu'il ralenti le pas. Quelque chose ne tournait pas rond. Il se sentait observé. Peut-être l'avaient-elles aperçu? Probable, mais pourquoi donc cet air méfiant envers lui? Il avança tranquillement sans geste brusque et puis, il sursauta légèrement lorsqu'il vit une flèche pointé vers lui. Le brouillard était-il si épais pour que sa consœur ne le reconnaisse pas? Sans se soucier d'avoir provoqué un son d'une branche cassante, il s'avança vers les deux femmes d'un pas tranquille lent et leva les bras, geste pacifiste. Le voilà assez proche pour que l'on sache parfaitement de quoi il a l'air, ce fameux "danger".

- Ça va, ce n'est que moi, pas la peine de tirer ou frapper, avait-il dit d'un ton des plus sérieux.

Il baissa les bras d'une façon comme si il les avait garder longtemps dans cette position et poussa un soupire. Rapidement, un coin de sa bouche forma un sourire mesquin. Il n'allait pas passé à côté d'une occasion pour taquiner son amie. D'un ton à la fois faussement blessé et moqueur il lui dit:

- Franchement, Aislin! Croire quoi moi, je suis un monstre? Tu me blesses profondément...


Il se retourna vers l'étrangère et lui afficha un air plus sérieux, mais paisible et s'inclina devant elle.

- Veuillez excuser ma rudesse, je ne me suis pas présenté. Je suis Moëho Le Fortis.

Il n'en dit pas plus sur lui-même. Que peut-on vouloir savoir plus sur lui, de tout de manière? Il n'est qu'un Rôdeur pacifique appelé par un nom quelconque. À part le nom de la femme devant lui, il ne demandera pas plus. Le Rôdeur est méfiant, mais si l'un de sa classe sociale ( si on peu dire ) a confiance en cette personne, il ne voit pas l'utilité de la questionner. D'autant plus qu'elle ne lui paressait pas hostile. Soudain, quelque chose lui attira l'attention du coin de l'oeil. Ce signe qu'un certain Rôdeur avait laissé, il l'avait aperçu plus tôt.
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Aislin Basmath

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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyVen 17 Déc 2010, 14:09

Aislin fut très favorablement impressionnée par la rapidité de la réaction de Jullanar. Rassurée de voir qu’elle ne s’était pas trompée sur sa compagne elle reporta son attention sur le danger imminent. La rôdeuse était soulagée de ne pas avoir à diviser sa concentration à la fois sur leur ennemi et sur la protection de la sorcière. Elle avait beau savoir que celle-ci avait ce qu’il fallait en elle pour se défendre il était parfois difficile de prédire la réaction des gens face à une attaque. Elle avait parfois été surprise de voir que de jeunes soldats entraînées pendant plusieurs mois au combat se figeaient soudain face à l’assaillant.

Aislin fronça les sourcils lorsqu’une silhouette familière avança vers elles, elle maintint pourtant la position de défense jusqu’à ce que l’homme lui apparaisse plus précisément, car c’était bien un homme qu’elle voyait. Lorsqu’elle comprit que c’était Moëho qui approchait les mains levées elle baissa immédiatement ses armes avec un soupir de soulagement.

- Moëho ! grogna-t-elle avec un sourire. Je te promets qu’un jour je vais finir par t’embrocher si tu persistes dans cette plaisanterie ridicule ! Il me fait le coup à chaque fois ! ajouta-t-elle à sa compagne avec un éclat de rire un peu rauque.

Mais Aislin savait qu’elle n’y couperait pas, son facétieux compagnon n’allait pas tarder à se moquer d’elle. Il adorait la surprendre. Tandis que le rôdeur commençait déjà à la taquiner le feu follet attira à nouveau son regard. Il avait reprit son étrange bourdonnement et semblait briller un peu plus fort. Détendue auprès de son compagnon d’arme, Aislin lui adressa un petit sourire. Cette petite créature attirait sa sympathie malgré elle.

- Je confirme, tu es le pire des monstres et un jour tu finiras avec une flèche fichée dans le séant…

Pendant que son compagnon s’intéressait à Jullanar elle reporta son attention sur le feu follet qui restait obstinément près d’elle.

- Et bien mon petit ami, dit elle à mi-voix, ça y est, tu y as assisté à la blague du siècle dans ces marais. Pourquoi restes tu près de nous ?

Aislin savait que Jullanar et Moëho s’entendraient bien. Pour elle ça coulait de source. Le rôdeur était toujours respectueux d’autrui et elle avait apprit à connaître la répartie facile de la sorcière durant leur périple commun. Nul doute qu’il ne faudrait que quelques instants pour que ces deux là s’entendent comme larrons en foire. Ils étaient tout les deux très attachants.

Ecoutant d’une oreille distraite les présentations de ses deux compagnons elle tendit la main devant elle, mue par un subit pressentiment. Le feu follet sembla hésiter un instant et s’approcha avec circonspection avant de tourner autour de sa main tendue à trois reprises et de finir par s’y poser. Même d’aussi près l’éclat de la créature empêchait qu’on puisse voir de quoi son corps était fait. Aislin se demanda s’il était possible qu’en fait il n’y ai pas de corps. La créature était elle uniquement composée de lumière ? Aislin savait que le feu follet était sur elle parce qu’elle le voyait, mais s’il s’était posé sans qu’elle s’en aperçut elle n’aurait jamais soupçonné qu’elle portait un passager clandestin. Elle s’apprêtait à attirer l’attention de ses compagnons sur cet étrange phénomène lorsqu’elle vit que Moëho regardait le message qu’elle même avait observé quelques minutes auparavant.

- Qu’en pensez-vous ? demanda-t-elle à ses deux compagnons en reprenant son sérieux. Quel genre de créature peut faire peur à des araignées géantes ou aux mages aux cœurs les plus sombres ?

Sa question résonna sinistrement tandis que chacun se plongeait dans des pensées peu réjouissantes.
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Jullanar Osgrey

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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptySam 18 Déc 2010, 18:45

Aislin était à quelques pas devant elle mais, si le danger décidait de quitter la grisaille et la maigre végétation qui le cachait, elle serait en première ligne. Jullanar ne doutait pas de la vaillance de sa compagne et de l’habitude qu’elle devait probablement avoir de ce genre de situation. Cependant, même si la Sorcière se trouvait en retrait de la Rôdeuse, elle estimait que, si elle devait intervenir pour aider son amie, elle pourrait facilement le faire. A condition de ne pas tomber dans une des traîtrises du marais, ce qui faisait une variable fort dangereuse.

Heureusement pour Jullanar, il n’y avait pas de raison de se battre. A l’instant où Aislin prononça le nom de l’homme qui venait de surgir, la magicienne se détendit et relâcha sa prise sur son bâton. Il s’agissait donc de la personne qu’ils devaient retrouver aux ruines. Jullanar en était soulagée et elle sourit sans plus de soucis à la remarque de son amie. Les deux Rôdeurs semblaient proches, à en juger par leur façon de plaisanter, ce qui rassurait la Sorcière. Jullanar avait pleinement confiance en son amie et avait accepté sans réticences qu’une de ses propres connaissances les accompagne dans leur quête. Il n’était pas toujours évident d’accorder sa confiance à un tiers quand on ne le connaissait pas mais, dans ce cas précis, aucun doute, aucune méfiance ou apriori n’avait traversé l’esprit de Jullanar. Oh, bien sûr, il n’était pas à exclure que la magicienne et l’ami d’Aislin pourraient ne pas s’entendre pour une raison ou une autre, rendant le reste de l’aventure particulièrement désagréable.

« Jullanar Osgrey », répondit-elle à sa courbette d’un signe de tête et d’un sourire. « J’imagine qu’à défaut d’un ennemi pour nous dégourdir les jambes, nous allons nous contenter d’un nouveau compagnon », ajouta-t-elle avec malice. Le lieu sinistre dans lequel ils se trouvaient n’était probablement pas le meilleur endroit pour une plaisanterie de ce genre mais c’était la façon que Jullanar avait choisie pour évacuer la tension qui l’avait saisie plus tôt.

L’instant ne dura pas, cependant. L’intervention d’Aislin lui rappela qu’ils n’étaient pas là par hasard, dans le simple but de rencontrer quelque ami pour partager railleries et autres galéjades. Jullanar fit quelques pas vers la Rôdeuse pour observer d’un peu plus près le message laissé par ses pairs. Evidemment, rien de tout ça ne lui parlait et regarder le message codé n’aillait rien lui révéler de plus que ce qu’Aislin lui avait déjà annoncé. Quant à connaître l’étendue de cet avertissement, Jullanar n’avait pas plus d’idée. Depuis la Chute du Bouclier et la réapparition des monstres innommables, on entendait la rumeur d’un regain d’activité dans cette région, sans savoir de quoi il s’agissait exactement. Les deux événements étaient forcément liés, la coïncidence était trop belle pour être vraie. Cependant, il serait étonnant que les monstres se soient aventurés par ici. Il n’y avait rien d’autre que la mort, dans ces marais. Et tout le monde connaît le goût pour la chair humaine de ces atrocités qui se cachent dans l’ombre. Si même les mages noirs avaient disparus de la région, c’est qu’eux-mêmes craignaient ce qui rôde dans les ténèbres du marais. Jullanar frissonna. Cet avertissement laissé par le Rôdeur la faisait enfin se rendre compte de ce qui l’attendait ici. En s’engageant dans cette quête, elle avait su que ce ne serait pas facile et qu’il fallait se préparer au danger et à peut-être rencontrer des créatures terribles. C’était une chose que de se préparer à cela, savoir qu’il y avait pire en était une autre.

« Je n’en ai aucune idée. »

Ce fut la seule chose que Jullanar fut à même de déclarer après réflexion. Elle se tourna vers ses compagnons, se demandant s’ils en étaient arrivés à la même conclusion qu’elle ou si leur expérience de Dorcha Dúil et de ses dangers leur avait fourni une idée sur la nature de cet avertissement. Puis elle jeta un coup d’œil derrière les Rôdeurs, là où se dessinaient les ruines de la forteresse.

« La réponse à ta question doit sûrement se trouver là-bas. »

D’un geste du menton, elle indiqua les tours édentées, les murs écroulés et les lignes de briques désordonnées. Depuis le début, leur objectif était d’atteindre les ruines. Maintenant que la compagnie d’aventuriers était au complet et qu’ils ne se trouvaient plus très loin de la forteresse, il était peut-être temps de découvrir ce que cachait Mogaròr…
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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptySam 18 Déc 2010, 20:37

Lorsqu'il s'était montré aux jeunes femmes, son amie fut la première à réagir des deux. Elle lui lança une menace de mort avec le sourire, chose très peu crédible, mais assez amusante. Aislin s'était confiée à sa camarade qu'il lui faisait le coup à chaque fois. « Mouais, bon... pas tout le temps, disons d'une manière fréquente. » s'était-il dit mentalement. C'était maintenant le tour de la rôdeuse de le taquiner. C'était toujours comme ça entre ces deux-là: lorsqu'un commençait à agacer l'autre, le second rétorquait et ça pouvait continuer longtemps, mais cette fois. Non, car cette fois c'était assez sérieux et plutôt risqué. Alors, sur ce, il s'était tu à ce sujet.

La sorcière se présenta au nom de Jallanar Osgreyet avait continuer sa phrase par une petite plaisanterie. Moëho sourit sur ce commentaire, il ne pouvait être que d'accord avec ce qu'elle avait dit. Dans un lieu pareille, un marais ayant une horrible réputation, c'était beaucoup mieux de tomber sur un allié que sur un adjuvant. En observant sa nouvelle camarade, le rôdeur remarqua que c'était peut-être l'une des premières fois que celle-ci s'aventurait dans ce coin de Lanriel ou peut-être même sa toute première fois. Non, décidément sa première fois. Pas qu'elle semblait nerveuse ou quoi que ce soit de ce genre. Seulement, elle semblait curieuse part rapport à son environnement. Comme n'importe qui d'autre dans n'importe quel autre lieu. Dans le fond, ce n'est pas bien grave. Moëho avait porté son attention sur le fameux signe du rôdeur inconnu et Aislin s'y intéressa également. « Qu’en pensez-vous ? Quel genre de créature peut faire peur à des araignées géantes ou aux mages aux cœurs les plus sombres ? », demanda Aislin dans ton sérieux. Moëho émit un silence pendant quelque temps, réfléchissant aux possibilités. Vraiment, il était dur de demeurer positif avec une annonce pareille. Jullanar avait déjà partager son point de vue et désigné le lieu de réponse du menton. Il baissa les yeux, priant un instant que ce qu'il allait dire n'apporte pas malédiction, puis projeta un regard absent sur le tas de roches et de brindilles pour ensuite dire d'un air sombre:

- En tout cas, j'espère seulement que cela ne soit ni un être à écailles ni un être venant du sous-sol...

Il secoua légèrement la tête, se débarrassant de cette idée et se retourna vers ses deux connaissances. Ils avaient tous les trois besoins d'être rassurés pour bien faire leur quête et voilà que lui, il partage des idées comme celles-là? Non, il fallait penser à autre chose.Quoi qu'il ne fallait pas non plus trop s'éloigner de ces possibilités. Parce qu'à croire que rien n'allait leurs arriver de grave, ce pourrait être une importante erreur. Il fallait être préparé à tout, en tout temps.

- Bon, eh bien, ce n'est pas en restant planté là qu'on va le savoir de si tôt.

Dès qu'il fini sa phrase, il traînant les filles avec lui, leur montrant le chemin jusqu'à la forteresse qui était à proximité. On ne pouvait pas dire que les murs de pierres à moitiés détruits recouverts de mousses et de vases rendait la destination bien... charmante. C'est devant l'ouverture du tombeau de plusieurs qu'il s'arrêta net. Il jeta un rapide coup d'oeil à Béccas, sa jument, qui n'avait pas bougé d'un poil depuis qu'il était partie rencontrer ses camarades. Il se retourna vers la sorcière et la rôdeuse.

- Je ne crois pas que ce soit un lieu pour les cheveux. On devrait laisser nos montures à l'extérieur.


Désolé, un peu court... ^^'
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Aislin Basmath

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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyDim 19 Déc 2010, 12:28

La réflexion de Moëho avait fait son chemin dans la pensée d’Aislin durant leur trajet jusqu’à l’entrée du château maudit. Ne plus être en tête de ligne lui avait permis de relâcher un peu de la tension qui l’habitait depuis qu’elle avait quitté Cathairfàl en compagnie de Jullanar. Les rôdeurs avaient identifié la vieille forteresse comme une plaque tournante, si ce n’est l’origine, d’un élevage de basilic. Se pouvait-il que maman ait échappé à l’emprise des mages sombres et soit en goguette dans les marais ? Cela pourrait certainement expliquer la discrétion des araignées géantes… Moëho avait également parlé d’une créature venant de sous terre. Un balrog ? Aislin en frissonna d’horreur.

- Tout, tout mais pas un balrog ! pria-t-elle silencieusement.

Elle ne fit part à personne de ce qui lui traversait l’esprit comme si, très superstitieusement, elle avait peur que ses paroles donnent corps à l’objet de ses pensées.

Elle sortit de ses sombres réflexions lorsque Moëho lui désigna une entrée qu’il avait certainement trouvé lui-même. Cela lui paraissait une bonne idée de ne pas se présenter à la porte principale. Après tout, inutile d’avertir tous les méchants du coin de leur arrivée…

Lorsque Moëho proposa de laisser les montures à l’extérieur Aislin acquiesça. La pauvre Ysves n’avait certainement pas besoin qu’on la traîne dans les couloirs d’une vieille ruine. Elle obéit dans la seconde et commença à défaire son paquetage avant de le hisser sur son dos. Puis elle caressa l’encolure de sa jument.

- Ma chère Ysves, dit elle de sa plus douce voix, tu vas tranquillement te planquer dans le coin jusqu’à mon retour. Fais attention à toi.

La jument poussa un hennissement, elle connaissait ce genre d’au revoir. Aislin lui tourna le dos et Ysves souffla une dernière fois dans son cou avant de rejoindre Becca, la jument de Moëho. Leur amour pour leur jument était une des choses qui avaient rapproché les deux rôdeurs. Chacun avait rit la première fois qu’ils s’étaient rendus compte qu’ils avaient tout deux une couverture supplémentaire pour leur cheval. C’était en d’autres temps…

Aislin attendit patiemment que ses deux compagnons prennent leurs affaires en observant le trou sombre qui allait les avaler probablement pour plusieurs jours. Elle se sentit mal à l’aise et se tortilla inconsciemment.

- Il doit y avoir plus de lumière en enfer ! lança-t-elle avec sa subtilité habituelle. Il va nous falloir des torches.

A peine avait elle fini sa phrase qu’une lueur flamboya juste devant elle. Le feu follet venait de faire un retour… brillant. Lorsqu’elle intercepta le regard de Moëho Aislin se sentit un peu gênée de ne pas lui avoir fait part de leur étrange rencontre un peu plus tôt.

- C’est un feu follet bleu, expliqua-t-elle à son compagnon sachant pertinemment qu’il avait probablement déjà identifié la créature, celui-ci est un peu étrange. Visiblement il a eu un coup de foudre pour nous et il nous suit depuis un moment maintenant. On sait combien ces créatures sont farceuses, il était mort de rire après ta petite blague tout à l’heure. Ou du moins c’est l’impression qu’il m’a donné. ajouta-t-elle en espérant que cette petite flatterie ferait mieux passer la chose. Je pense qu’il nous suit parce qu’il nous trouve distrayant. En tout cas, nous l’intéressons et je ne pense pas qu’il nous veuille du mal.

Le feu follet avait profité de sa petite logorrhée pour se rapprocher d’elle et suivait chacun des mouvements de main qui accompagnait son discours. Il donnait l’impression de danser et Aislin ne put réprimer un petit sourire. Elle savait combien cela pouvait être contre nature mais elle ne pouvait s’empêcher de ressentir de l’affection pour cette créature mystérieuse. Elle jeta son regard le plus attendrissant à Moëho.

- De toute façon, nous ne pouvons pas le tuer car il ne nous a rien fait… On ne peut pas non plus l’empêcher d’aller où il veut. Et apparemment « où il veut » inclut « où nous allons ». dit elle avec un sourire éclatant d’innocence.

Aislin en faisait souvent à sa tête et savait que Moëho connaissait les mœurs des feu follets bleus aussi bien qu’elle. Il ne s’opposerait pas à ses arguments, du moins elle l’espérait. Et c’est ainsi que la compagnie de trois aventuriers compta un membre de plus.

Le feu follet se précipita à nouveau dans l’obscurité et brilla de plus belle. Son étrange bourdonnement retentit encore et Aislin eut l’impression qu’il s’agissait cette fois plus d’un cri de victoire que d’un rire.

Aislin jeta un regard complice à Jullanar et se glissa derrière leur étrange compagnon après un clin d’œil. Aislin se doutait que Jullanar aurait certainement du mal à comprendre ce qui arrivait à la rôdeuse, mais Aislin avait été confrontée à bien des horreurs au cours des dernières années de sa vie et se raccrochait parfois à une certaine légèreté comme à un bouclier pour son esprit. Après tout, Aislin en était sûre, ce feu follet était absolument inoffensif.

Le bruit de leurs pas résonnaient étrangement dans la vieille bâtisse. Aislin reprit tout son sérieux, une étrange angoisse lui serrait le cœur. Elle avait conscience qu’ils risquaient leurs vies ici et surtout, elle espérait pouvoir trouver quelque chose, n’importe quoi, qui puisse les aider dans leur lutte quotidienne contre des forces qui menaçaient constamment de les submerger.

Après quelques pas dans un couloir très sombre ils débouchèrent sur un croisement. La lueur du feu follet s’intensifia éclairant tout à coup les alentours et Aislin poussa un sifflement.

- Ca alors ! s’exclama-t-elle.
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Jullanar Osgrey

Jullanar Osgrey

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MessageSujet: Re: C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE]   C'est un peu ça, la vie d'aventurier... [ABANDONNE] EmptyDim 19 Déc 2010, 14:57

Alors qu’ils se dirigeaient vers les ruines, Jullanar réfléchit aux possibilités évoquées par ses compagnons. Tant le basilic que le balrog ne la transportaient pas particulièrement de joie. Sans compter qu’il existait des créatures dans les marécages dont on ne savait rien. Si celles-ci passaient pour légendes – très peu pouvaient témoigner en avoir vu – il suffisait d’un seul de ces êtres planqué dans la forteresse pour que le cauchemar devienne réalité.

Plutôt que de continuer à s’assombrir l’esprit avec des suppositions, Jullanar se concentra sur le « floc, floc » de ses bottes. En cet instant, un bon feu et des vêtements secs auraient été bienvenus. Elle se serait également volontiers débarrassée de ses bottes quelques instants mais elle savait que si elle le faisait, les remettre serait bien plus difficile. Décidément, quoiqu’elle pensât, elle en arrivait toujours à des conclusions négatives. A croire que le paysage de Dorcha Dúil avait été soigneusement réalisé pour qu’un seul mot n’en ressorte pour en parler : désespoir. Car tout se grisaillait, même les moments de camaraderie finissaient par faner, supplantés qu’ils étaient par l’atmosphère du marais. La noirceur vaseuse des ruines ne fit rien d’autre que renforcer le sentiment de Jullanar.

Quand Moëho suggéra de laisser les chevaux à l’extérieur des ruines, Jullanar suivit Aislin dans son mouvement. Elle récupéra les affaires dont elle avait besoin et flatta l’encolure de sa monture avant de la laisser s’éloigner avec les autres. La Sorcière n’avait aucun doute sur les capacités de sa jument à prendre soin d’elle-même. Comme elle l’avait montré un peu plus tôt, elle était bien plus dégourdie que l’être humain qu’elle acceptait de transporter et Jullanar savait que si l’une d’entre elles devait sortir de ce marais en vie, ce serait sans aucun doute la jument. La Sorcière sourit à cette idée avant de se retourner vers ses compagnons. Tout le monde était prêt et on n’attendait plus que le signal pour s’engouffrer dans les ténèbres. Ce fut Aislin qui le donna. Jullanar s’apprêtait à lui proposer son concours pour préparer les torches mais le feu-follet fut plus rapide. Finalement, ce n’était pas de la Sorcière dont il était tombé amoureux, mais bien de la Rôdeuse. Jullanar garda cette réflexion pour elle, mais ne put empêcher un sourire malicieux de se dessiner sur ses lèvres.

Tandis qu’Aislin racontait à son ami par le menu comment cette petite créature était apparue aux deux femmes, Jullanar se concentra sur la lumière qui dansait au rythme des gestes de la Rôdeuse. La magicienne ne connaissait pas suffisamment le comportement des feu-follets pour juger de l’étrangeté de celui-ci mais si son amie affirmait l’inoffensivité de ce petit être lumineux, elle voulait bien la croire. Quand cette dernière, justement, lui lança un clin d’œil avant de s’enfoncer dans le noir à la suite du feu-follet, Jullanar ne sut ce que cela signifiait réellement et, après un haussement d’épaules adressé aussi bien à Moëho qu’à personne en particulier, la Sorcière s’engouffra à la suite de sa camarade.

Le changement d’ambiance était radical. S’il faisait froid et gris à l’extérieur, source de désespoir, l’intérieur des ruines dégageait une sorte de lourdeur infernale et les couloirs noirs comme de la poix vous donnaient l’impression d’avoir pénétré dans le ventre d’une terrible bête. Le feu-follet diffusait la seule lumière qui leur permettait de voir où ils posaient les pieds, un sol crasseux où la poussière se soulevait à chacun de leurs pas. Inconsciemment, Jullanar retenait son souffle, comme s’attendant à découvrir un ennemi à chaque coin de couloir. Aussi, quand Aislin s’arrêta, la magicienne était prête à affronter quelque danger que ce soit. Sauf qu’à l’exclamation de la Rôdeuse, il ne s’agissait vraisemblablement pas de danger à proprement parler. Jullanar se plaça aux côtés de son amie, pour observer ce qui avait pu la surprendre ainsi.

Les yeux de Jullanar s’agrandirent de stupéfaction. A leurs pieds, des coquilles d’œufs brisés, éparpillées vers l’un des couloirs, et des larves de la taille du plus gros des serpents de Lanriel, toutes plus ou moins en décomposition. A en juger par leur état, cela faisait des années que ces choses avaient été tuées. Car les œufs ne semblaient pas s’être brisés tous seuls, par un malencontreux concours de circonstances. Quand Jullanar s’accroupit pour observer les cadavres, elle remarqua que tous portaient des marques nettes au niveau de ce qui devait être le cou de l’animal. Certains avaient même la tête complètement séparée du reste du corps.

« Il est désormais avéré que les mages noirs de Mogaròr élevaient des basilics ici. Mais il semblerait que quelqu’un se soit occupé de mettre fin à cette abomination. »

Aucun doute n’était permis sur qui avait procédé à cette épuration. Et les compagnons de Jullanar en étaient sûrement arrivés à la même conclusion. Seuls les hommes pouvaient se servir d’épées ou de haches, suffisamment tranchantes pour couper des têtes. Quant à savoir si c’était là l’œuvre des mages noirs, qui avaient finis par prendre conscience de ce qu’ils avaient fait, ou de quelqu’un d’autre, cela restait un mystère. Mais il y avait désormais quelque chose de sûr : le danger annoncé par le message du rôdeur n’était pas du fait des basilics. Ce qui avait quelque chose de rassurant, dans un premier temps, puis d’effrayant. Jullanar essaya de ne pas y penser et, jetant un dernier coup d’œil aux cadavres, s’adressa à ses compagnons.

« Quel chemin ? »
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