Inasmir
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Donec egestas laoreet ipsum in iaculis. Morbi vestibulum ex ut magna pulvinar molestie. Aenean eu est imperdiet, volutpat libero efficitur, ullamcorper tellus. Integer sed euismod libero. Nulla augue mauris, ultrices ac nisi sit amet, tincidunt dignissim est. Donec quis condimentum erat, vel consequat ipsum. In sed condimentum enim. Maecenas sollicitudin iaculis lectus. Proin quis enim metus. ▬ Contributions à l'histoire : 270
| Sujet: Re: Contexte du forum Mar 03 Déc 2013, 22:07 | |
| Ce qui suit est l'ancien contexte du forum. Vous n'êtes pas tenu de le lire, mais cela peut néanmoins s'avérer utile pour mieux comprendre certains aspects de l'univers de Lanriel. De plus, il n'est pas du tout impossible que certains des éléments expliqués ici soient à l'avenir utilisés, au moins à travers des références. - Spoiler:
Mémoires d'Iselin Dunford, Maitre guerrier.
« Puisqu'il le faut, j'écris. Je ne sais pendant combien de temps encore nous pourrons tenir dans ces circonstances, peut-être plusieurs mois, peut-être plusieurs saisons, mais pas éternellement. La Grande Guerre contre Vorlun le Maléfique est terminée et ce que nous prenions pour une bénédiction d'Eydis – car qui aurait pu prévoir notre victoire ? – n'était rien d'autre qu'un leurre. Nous avions à peine pu savourer notre triomphe que, déjà, un incroyable désastre s'abattait sur nous. Cette région du monde ne me plait guère, c'est comme si, depuis la chute de Vorlun, une malédiction s'était abattue sur ces terres... Je ne serai d'ailleurs pas surpris, en fait, j'en suis même sûr, que ce ne soit là l'œuvre de Vorlun lui même... Hardan a créé une ville, Cathairfál, belle ville sans doute, mais hélas, maudite. La journée, tout va bien, mais, dès que la nuit tombe, d'ignobles et maléfiques créatures descendues tout droit des enfers attaquent la citadelle. Nous résistons, bien sûr, et les remparts de Cathairfál sont solides, cependant, combien de temps pourrons-nous continuer ainsi ? Nous ne sommes pas immortels et chaque matin est déplorable : quel supplice, en effet, que de voir le jour se lever en sachant qu'après les créatures de l'enfer, c'est le compte des soldats morts au combat qu'il va falloir supporter. Et ce combat en vaut-il vraiment la peine ? Car c'est une lutte interminable contre la nature elle même que nous menons. Sans compter que les rois de Lanriel ont ignoré notre appel et refusent de nous prêter main forte si bien que nous nous retrouvons seuls. Nous sommes seuls, dans un monde hostile. Je ne donne pas cher de ma peau mais, qui sait, demain sera peut-être un jour meilleur. En attendant, je prends mon arme et pars livrer bataille contre l'enfer. Hardan est un chef, et s'il le faut, je le suivrai jusque dans la mort. »
Citation écrite sous la statue de Hardan le Valeureux, Grande Place, Dinas Uchel.
« Nous survivons. An vingt-huit, Quatrième Âge. »
Lettre de Erriel Sirwë, Inquisitrice à Aloïs la Sage, Singulière d'Unigol. An cinquante-cinq, Quatrième Âge.
« Il ne me reste plus beaucoup de temps pour vous écrire, mais je devais absolument vous clarifier le fond de ma pensée. Ce jeune sorcier, Inasmir, ne me plait nullement, pire que cela, il me dérange. Il est talentueux et intelligent, et il n'y pas, dans ses yeux, trace de mauvaise foi, mais il déborde d'ambition et comme vous le savez, l'ambition peut être dangereuse. En outre, même si je n'arrive pas à pointer le doigt dessus, je sens chez lui quelque chose de mauvais. Peut-être de l'indécision, peut-être de la noirceur ou de la corruption ? Je ne saurai vous en dire plus mais il a ce quelque chose d'anormal qui m'empêche de lui accorder ma totale confiance. Pourquoi suis-je ainsi ? J'aimerai être aussi assurée que l'est ma propre sœur, mais je n'y arrive guère, sans doute est-ce parce que mon cœur et ma volonté y renoncent. Pourtant, je suis bien la seule dans ce cas, tout le monde, au temple, accueille ce sorcier comme un prince qu'il n'est pas. Je crains que le temple ne perde son autonomie et les Inquisitrices leur intégrité, pourtant, je ne saurai me dresser contre Inasmir, car si je sens chez lui, comme je vous le disais, le tourment, je sais aussi sûrement qu'il fera de grandes choses. Il est né pour cela, il vit pour cela. Non, je ferai comme j'ai toujours fait : j'exprimerai ma pensée et mes vœux et j'irai où le vent me portera. Je ne pense pas rester au temple, même si je n'ai jamais entendu dire qu'une Inquisitrice pouvait s'en détacher, pourquoi ne le ferai-je pas ? Les coutumes sont faites pour être cassées, elles sont aussi faites pour évoluer. Si je vous ai fait part de mon inquiétude, je voulais aussi m'assurer qu'une personne au moins saura à quoi s'en tenir. J'irai parler au sorcier, puis je partirai. Si vous n'avez pas de mes nouvelles, c'est qu'Inasmir m'aura tuée. Erriel. »
Correspondance entre Andaril Sirwë et sa sœur Erriel Sirwë, Inquisitrices. Entre l'année soixante-six et l'année soixante-sept, Quatrième Âge.
« Erriel, c'est avec précipitation et empressement que je prends plume et parchemin pour vous écrire enfin. J'ai l'impression de ne pas avoir pris de vos nouvelles depuis des années. Mais, si je n'ai que peu de temps à vous accorder, il me faut toutefois absolument vous faire part de mon émerveillement et admiration. J'imagine sans peine l'expression que prendront vos traits lorsque vous lirez les lignes qui suivent, aussi préfère-je vous en avertir sans plus de détour, c'est bien du sorcier Inasmir que je me dois de vous entretenir. Je me doute bien que vous nourrissez encore quelques rancœurs et soupçons – comment pourrait-il en être autrement ; je ne connais que trop bien votre cœur prudent – mais vous seriez vous aussi tout à fait convaincue, et enchantée, si vous aviez vu ce que j'ai vu. C'est une incroyable aubaine d'avoir le plus grand sorcier que le pays ait jamais connu à nos côtés. Tout objet ou chose qu'il touche se métamorphose au gré de ses désirs. Il sait tout créer et ce même à partir d'une poussière, à partir d'un rien. Peut-être, finalement, sait-il transformer l'air que nous brassons en matière ? Vous qui êtes plus savante que je ne le serai jamais, répondez-moi au plus vite : cela est-il possible ? J'ai envie de croire, Erriel, qu'avec Inasmir tout, absolument tout, est possible. C'est un véritable alchimiste. Un habile inventeur dont le talent et l'imagination ne connaissent aucune limite. C'est un génie. (...) Mais c'est aussi un homme bon, j'en suis maintenant sûre. Et pour cause, ma chère sœur, je me suis permise de lui parler à nouveau de vous, de vos erreurs passées et de l'avenir. Il s'est dit prêt à tout oublier et vous invite, en conséquence, à passer quelques temps à Unigol près de vos sœurs Inquisitrices pour peut-être, si vous les souhaitez, y rester. À titre personnel, je crois que vous avez toujours beaucoup plu à Inasmir, malgré l'affront que vous avez pu lui faire, malgré votre fuite. Inasmir place beaucoup d'espoir en vous, j'en suis certaine. Revenez nous, et vous serez peut-être nommée Mère Inquisitrice, qui sait ? Ma sœur, ce ne sont là que lointaines et vagues conjectures, mais nous aimerions toutes vous revoir parmi nous, moi la première, cela fait tant de temps que vous êtes partie... Et si vous ne souhaitez pas reprendre votre place au temple, venez au moins en invitée, de cette façon vous pourrez voir par vous même à quel point les lieux et choses ont changés. Vous ne vous reconnaitrez plus. Répondez-moi rapidement, Andaril, votre sœur dévouée et sincère. »
« Ma chère Andaril, je vous trouve bien changée. Grandie, sans doute. Mais toujours innocente, je le lis entre les lignes, et simple et sincère. Je constate aussi, non sans plaisir et amusement, que vous vous êtes découvert un exquis esprit politique : quelle habile et ingénieuse idée, en effet, que de me rappeler tous ces simples et agréables moments passés côte à côte pour réveiller l'envie et le regret qui somnolent au fond de moi depuis que je vous ai quittée. Car quel cœur pourrait résister à un tel appel ? Certainement pas le mien. Il me faut aussi vous avouer que vous avez excité ma curiosité et que je suis impatiente de voir par moi même les changements apportés par Inasmir et si les capacités de ce dernier sont telles que vous me les avez évoquées. Sachez que la rumeur de ses talents court à travers tout le pays. Cette lettre est bien courte, et je m'en excuse, mais j'aurai bien plus de temps à vous accorder une fois près de vous. Et plus vite cette lettre sera achevée, plus vite je serai à vos côtés. Je pars immédiatement, j'arriverai d'ici une quinzaine, à la fin de la saison. Accueillez-moi, non comme une sœur de sang, mais comme une sœur de rang, d'Inquisitrice à Inquisitrice, comme il se doit. Sincèrement vôtre. Erriel. »
Lettre de Erriel Sirwë, Inquisitrice à Renel Londunë, Druidesse. An soixante-huit, Quatrième Âge.
« Finalement et malgré tous mes doutes, ma sœur avait raison, il l'a fait. Inasmir m'a désignée comme Mère Inquisitrice. Pour autant, je reste campée sur mes positions : depuis quinze ans que je le connais, je ne peux me défaire de cette maussade impression qu'il m'inspire, et tout comme avant, je ne sais toujours pas de quoi il en retourne. Peut-être suis-je dans l'erreur ? Peut-être lui faudra-t-il attendre quinze autres années pour que mes craintes s'estompent ? Je vous ai déjà fait part de tout cela, à vous et à d'autres personnes de confiance, et je suis navrée d'émettre tant de doutes, mais c'est plus fort que moi, je suis inquiète. Le temps passe et j'ai cette profonde conviction que l'orage approche. Quoiqu'il en soit, je veille et surveille, et je me réjouis de mon nouveau statut, car s'il s'avérait que les choses se passent mal et que les Inquisitrices s'en trouvent divisées, mon propre avis n'en pèsera que plus de poids. Dans cette histoire, mon seul et unique intérêt est de protéger les Inquisitrices et si je devais me retrouver en conflit contre Inasmir, j'espère avoir le soutien de votre communauté. Erriel, Mère Inquisitrice. »
Lettre de Licinius Lyllasre à Loomis Halbret, Sorciers de premier ordre. An soixante-dix, Quatrième Âge.
« Je m'inquiétais grandement du silence de Inasmir, sachant surtout qu'il s'est réfugié chez les Inquisitrices. Je n'avais aucune raison de penser que cette brusque et inhabituelle discrétion soit recèle quelque chose d'équivoque mais tout de même, je ne croyais pas possible qu'un sorcier comme Inasmir, à la fois si ingénieux et si vaniteux, puisse se retirer du devant de la scène. Et comme j'avais raison ! Il se trouve qu'en vérité, je voulais lui parler à propos d'une affaire de dessinateurs, car bien qu'il se montre un peu trop cavalier à mon goût, Inasmir fait également preuve d'un admirable discernement. Quoiqu'il en soit, Inasmir ne donnant plus de nouvelles à aucun sorcier, j'ai me suis donné tant de mal pour le retrouver qu'il m'a finalement fallu demander leur aide aux Inquisitrices pour obtenir une entrevue. Vous rendez-vous compte ? Inasmir nous ferait presque passer pour des novices, ou pire encore, pour des serviteurs. Enfin. Bien que je trouve son comportement insolent voire indigne de notre ordre et que je doute que les choses s'arrangent dans les jours à venir, ce n'est pas pour cette raison que je vous écris. Vous ne le croirez jamais tant que vous ne l'aurez pas vu de vos propres yeux, mais je crois que Inasmir s'apprête à modifier l'Histoire. Il a, en effet, trouvé le moyen d'empêcher les créatures de la nuit d'envahir Cathairfál par un bouclier magique et invisible qui entoure la cité toute entière... Pourquoi nul avant lui - pas même parmi les plus grands d'entre-nous - n'y a pensé ? Et comment a-t-il fait pour réussir à mettre en œuvre une telle protection ? Vous imaginez vous seulement la puissance magique qu'un tel charme requiert ? C'est une grande nouvelle à la fois merveilleuse et effroyable. Oui, effroyable. Effroyable car si nous avions depuis longtemps décelé le potentiel de Inasmir, lui même aujourd'hui n'ignore plus l'étendue de ses pouvoirs... Et qu'adviendrait-il de nous s'il décidait de faire tomber nos têtes ? Mais ne nous angoissons pas inutilement pour l'instant, car ceci n'est qu'une mise en garde, une alarme, puis-je croire. Et, pour une fois, imitons donc les autres en fêtant cette invention soufflée de la Déesse. Au moment où je vous parle, le roi doit être en train de ramener sa famille vers Cathairfál pendant que ses domestiques préparent le palais... La vie et les affaires, à Cathairfál, vont reprendre, que dis-je, vont prendre car depuis le temps du roi Hardan, nul n'a jamais pu vivre en paix dans la cité... Loomis, mon vieil ami, je crois que demain verra une ère nouvelle se lever. L.L. Sorcier. »
Lettre de Erriel Sirwë, Mère Inquisitrice à Rodion Renfor, chef d'armée, Dragonnier. An vingt-trois, Deuxième Âge II.
« Malgré les différends qu'a pu connaître votre peuple avec les autres, l'heure n'est plus aux courbettes et aux négociations diplomatiques. Vous excuserez ma franchise et mon empressement mais ce que j'apprête à vous révéler risque fort de vous concerner, vous autres dragonniers. J'ai, en effet, de fortes raisons de croire que le pays tout entier va connaître des bouleversements, et non des moindres. J'imagine sans peine votre suspicion mais tout cela est très sérieux. Pour vous prouver ma bonne foi et mon respect pour vous, je suis même prête à vous révéler le fin mot de l'histoire, quand bien même celle-ci met en danger des êtres qui me sont chers. Malgré votre indifférence à l'égard de Cathairfál et des évènements qui s'y déroulent, vous avez sans nul doute déjà entendu parler de la légende du roi Hardan et de la création de la citadelle ? Vous savez aussi que durant des centaines d'années, tous les peuples confondus, le votre y compris, ont dû lutter, au prix de lourds sacrifices, face aux créatures des ténèbres à qui personne n'a encore trouvé de nom assez terrible pour s'y référer, si ce n'est Créatures des Enfers ? Voilà de nombreuses années déjà que Inasmir le Sorcier a mis au point de solides barrières magiques protégeant la ville. Nous les nommons à juste titre « le Bouclier du Sorcier » ou plus simplement le Bouclier. Aussi, sans doute, avons-nous contracté une immense dette envers Inasmir... Quoiqu'il en soit, il y a quelques mois de ça, Inasmir nous a tourné le dos. Tout ce qu'il y avait de bon en lui s'est obscurci au point qu'il nourrit aujourd'hui de néfastes projets de domination sur Cathairfál et sur ses habitants, mais sans doute aussi sur le monde dans son entier. Parce qu'il ne trouvait pas assez démonstratives l'admiration et la reconnaissance du roi et plus généralement du peuple pour sa puissance et ses dons, il s'est vengé de la pire manière qu'il soit : après avoir rompu le charme des frontières invisibles de la citadelle, il s'est volatilisé dans la nature, emportant avec lui le secret du Bouclier. La situation ne serait pas si désespérée si l'une de nos sœurs Inquisitrices n'était pas au centre de ses obscurs desseins. En effet, l'une d'entre nous s'est laissée corrompre, elle a pour nom Andaril Sirwë. C'est ma propre sœur. Je la soupçonnais depuis longtemps déjà d'être éperdument amoureuse du sorcier, mais, voulant la protéger, j'ai gardé le silence. Je le regrette maintenant, bien que je n'imaginais pas une seule seconde que sa passion puisse la pousser si loin en dehors des sentiers battus. À la demande de Inasmir, Andaril s'est enfuie. Elle porte sur elle une clef – dont on ignore la description – qui apparemment ouvrirait une boite, la Boite d'Inasmir, aussi nommée Boite Oubliée. Cette boite, vous le devinez, renferme le secret du Bouclier. D'étranges et fabuleux récits circulent sur les pouvoirs de cette fameuse boite, et tout aussi vrai que nous ne savons pas exactement de quoi celle-ci est capable, ces récits ne sont là que ragots et inventions issus de l'imagination du peuple. Il nous faut retrouver au plus vite la clef et la boite, mais je doute que les choses soient si simples. Je crois, de mon côté, que Inasmir nous réserve encore bien des surprises, mauvaises, cela va de soit. Cependant, après vous avoir clarifié la situation, j'en viens maintenant au véritable motif de ma lettre. Je ne serais pas étonnée que le sorcier ou Andaril ou même tous deux ne viennent chercher refuge par chez vous, dans les montagnes de Bairr Bàn, aussi ne serez-vous pas étonnés de rencontrer du monde là-bas, car, bien entendu, nous allons les prendre en chasse. Quant à ce que vous pourriez faire pour nous, si vous vous le demandez, voici mes questions. Nous aiderez-vous ? Laisserez-vous de côté cette vielle rancœur que vous nourrissez contre nous pour voir nos rapports à l'avenir sous un jour nouveau ? Enfin et surtout, si une guerre était déclarée contre Inasmir, vous joindriez-vous à nous ? Erriel, Mère Inquisitrice. »
Lettre de Ydre Hineld à Basilius Hineld, Singuliers. An vingt-quatre, Deuxième Âge II.
« Basilius, tu as sans doute entendu parler des nouveaux décrets du roi. Plus aucun Singulier, quel que soit son quartier d'origine, n'est plus autorisé à voyager seul en dehors des murs de la ville, il faut être au minimum deux pour sortir de Cathairfál mais, en vérité, il faudrait être fou pour voyager sans un guerrier aguerri. Mon fils, je sais ton goût un peu trop prononcé pour l'aventure et le danger, et s'il te venait encore à l'esprit de suivre je ne sais où cette étrange Dessinatrice à qui tu sembles beaucoup plaire, je t'en supplie, repense-y à deux fois. Ni toi, ni elle ne reviendrez vivants d'une rencontre avec une de ces infâmes créatures et un tel dénouement me briserait le cœur. Si tu ne reviens pas, j'en mourrai de chagrin ! Alors, pour une fois, je te demande d'écouter ta pauvre mère et de laisser de côté ta fierté et ta soif d'exploration, au moins jusqu'à ce que les choses s'apaisent. S'il te plait, ne joue pas l'imprudent, ne te prends pas pour un guerrier que tu n'es pas... Bien affectueusement, Ydre. »
Courriers divers adressés au roi.
« Sire, je vous écris encore au sujet d'un de nos domestiques, le jeune Eudes, à qui mon fils est grandement attaché, tant en serviteur qu'en ami fidèle et avisé. Voilà une dizaine de jours que nous sommes sans nouvelles de lui et comme un tel silence ne lui ressemble guère, nous n'en sommes que plus inquiets. Les profonds liens d'amitié qui le lient à mon fils et le désarroi dans lequel celui-ci serait plongé s'il arrivait malheur à son compagnon me poussent à solliciter votre aide malgré, je le sais, les nombreuses préoccupations dont vous êtes assailli en ces temps obscurs. Je sais également que, chaque jour, quantité non négligeable d'hommes et de femmes sont portés disparus et je sais aussi sûrement que vous les retrouvez parfois. Vous connaissez Eudes et je vous prie, mon roi, si vous le retrouvez, mort ou vivant, de me faire parvenir la nouvelle. »
« Mon seigneur, vous me savez totalement dévoué à votre cause et, si vous me le demandez, je n'hésiterai pas, pas même l'espace d'un instant, à courir au combat. C'est d'ailleurs ce que je fais tous les jours depuis la chute du Bouclier. Je n'ai pas peur de mourir car c'est le cours des choses, c'est naturel, et la mort nous cueillera tous, l'un après l'autre. Et laissez-moi vous dire que ce serait un honneur de mourir à votre service, seulement, je n'aimerai pas mourir si jeune. Je n'ai, mon roi, qu'une vingtaine d'années et j'ai l'intime conviction qu'il me reste encore tout à vivre. Je suis navré d'être à la fois si effronté à votre égard et si défaitiste, cependant, je me dois de vous dire que je ne vois nulle façon de vaincre ces infâmes bêtes. En tout cas, un homme, mille hommes, ne peuvent rien contre elle car elles viennent tout droit des ténèbres et je me devais de vous le signaler, afin que vous preniez les directives que les circonstances exigent. Il faut fuir la ville ou se résigner à mourir. Monsieur, la mort n'est pas une fin. »
« Je suis tous les jours et toutes les nuits au cœur de la bataille, mon roi, et je puis vous dire que d'ici nous n'avons aucun espoir de victoire. Pire, nous nous imaginons au temps de votre ancêtre Hardan, et certains de vos plus dévoués guerriers, s'ils ne trépassent pas sous les attaques de ces monstres, deviennent fous. Mais il faut les comprendre, ils voient des choses que nul ne peut imaginer s'il ne s'est pas avancé jusqu'au champs de bataille. Nous avons tous été formé à la guerre, cependant, nous n'avions pas songé un seul instant que notre adversaire pouvait ne pas être une armée d'hommes. Ici, c'est comme si les dés étaient pipés, si la partie était jouée d'avance. Nous n'avons aucune chance. Aucune chance contre le diable en personne. Vos soldats sont fatigués, épuisés, et ils pensent se battre pour une cause déjà perdue. C'est pourquoi les chercheurs doivent redoubler d'efforts. Il faut retrouver Inasmir et son Inquisitrice, ce n'est plus une question de vie ou de mort, c'est l'existence même de Cathairfál qui est en jeu. »
« Monsieur, les recherches continuent. En vain pour l'instant, mais nous ne perdons pas espoir car si la plupart des Dragonniers se détournent de notre route, certains, au contraire, sont bien décidés à nous aider. Et je ne doute pas une seule seconde qu'ils soient aussi puissants que le Sorcier. Partout dans Lanriel, les chercheurs se sont multipliés, à croire que votre annonce a réveillé le courage des plus prudents. C'était, il faut dire, une excellente idée d'offre de si belles récompenses à ceux et celles qui vous ramèneront des indices, cependant, cet appât du gain a peut-être plus amené des brigands que des honnêtes personnes. Les routes sont dangereuses, n'oubliez pas de le rappeler à la population... »
|
|