Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]

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Aislin Basmath

Aislin Basmath

▬ Contributions à l'histoire : 1030

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MessageSujet: ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]   ♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] EmptyMar 22 Fév 2011, 14:32

♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] Eydis

Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie…


Aislin soupira d’aise lorsque les premières habitations arrivèrent en vue. Le voyage avait été des plus pénibles, avec l’hiver qui tardait à quitter Lanriel les routes étaient difficilement praticables. L’absence du printemps. C’était cela qui l’avait conduite vers Loch Eydis et plus précisément en direction de la petite communauté de La Fierté De La Dame.

De nombreux évènements avaient perturbé sa vie durant les derniers mois et la rôdeuse éprouvait le besoin de venir se recueillir dans ce lieu consacré à la Déesse en laquelle elle croyait. Elle avait longuement hésité, envisageant au départ un retour aux sources dans les Voies Oubliées. Aislin y avait finalement renoncé pour des raisons qui lui paraissaient maintenant assez obscures. Elle se souvint que, dans son esprit, il avait été question d’éviter cet endroit plein de souvenirs parce qu’elle craignait de ne pouvoir y trouver la sérénité qu’elle recherchait. La Fierté De La Dame, connue pour son caractère religieux et recueilli, lui paraissait bien mieux indiquée.

Un autre besoin qu’elle avait du mal à définir l’avait également poussé à diriger ses pas vers cette petit bourgade sans histoire. Appelons cela un besoin de rédemption. Aislin, à l’image de nombreux habitants du pays, n’avait pas participé aux festivités d’Imbolc. Bien qu’elle sache qu’à son seul niveau elle n’aurait pas changé le cours des évènements elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle avait eu grand tort et de culpabiliser. Elle était venue ici faire amende honorable et montrer ses regrets en bonne et due forme. En un mot comme en cent la rôdeuse éprouvait le besoin viscéral de racheter ses péchés et ses manquements.

Elle fut accueillie par un paysan des plus chaleureux qui lui offrit le gîte et le couvert ainsi qu’à Ysves sa bien aimée jument qui l’avait accompagnée dans ce long périple. Le village semblait des plus paisibles et Aislin apprécia ce calme bien éloigné de l’agitation de Cathairfàl qu’elle avait fréquenté plus qu’à son goût au cours des derniers mois. Elle était tout aussi loin de l’atmosphère glauque des marais de Dorcha Dùil. Ici la rôdeuse se sentait en paix avec elle même.

Désireuse de prendre son temps Aislin mangea d’abord avec son hôte, un homme récemment veuf, à qui elle rapporta diverses nouvelles qui lui étaient parvenues durant son voyage. Souriante et détendue elle se montra aussi charmante qu’il était possible de l’être pour une rôdeuse aux mœurs rudes. Dehors la pluie continuait de tomber, fine mais dérangeante, l’humidité s’infiltrait jusque sous les vêtements et Aislin était reconnaissante à son hôte d’avoir allumé un feu. Lorsque celui-ci prit congé pour se coucher elle resta encore de longues minutes à contempler les flammes crépitantes dans l’âtre. Ses yeux se fermèrent doucement lorsqu’il n’en resta plus que des cendres rougeoyantes et Aislin s’endormit du sommeil du juste.

Lorsqu’elle s’éveilla le lendemain elle resta stupéfaite par le changement climatique. Au cours de la nuit la bruine s’était transformée en neige et toutes les maisons alentour en étaient recouvertes.

- Mère Eydis, soupira-t-elle, c’est donc vrai que nous sommes tous maudits ?

Son hôte qui venait d’arriver entendit ces tristes paroles et hocha la tête, ayant l’air de porter tout le poids du monde sur ses épaules.

- Nous organisons une cérémonie de pénitence ce soir en l’honneur de la Déesse Sacrée, lui annonça-t-il, peut être serait il bon que vous vous joignez à nous ?

Aislin hocha la tête pour signaler son accord. Après tout, c’est bien pour cela qu’elle était venue : montrer sa contrition et purger son âme. Elle échangea quelques mots avec lui et il lui apprit qu’une source chaude se trouvait toute proche. Les fidèles l’utilisaient régulièrement pour se purifier le corps. Il lui apprit que la sensation de cette eau délicieusement chaude était un vrai régal pour les membres et qu’on racontait qu’elle pouvait guérir de certaines maladies. Curieuse, comme toujours, Aislin promit à son hôte d’y aller avant la cérémonie.

Elle passa le reste de la journée à se promener en compagnie de sa jument à pas lents autour du village. Ici point de jugement, personne ne prenait ombrage à voir la rôdeuse près de sa demeure, les gens la saluaient avec respect et Aislin se prit à sourire aux villageois avec sincérité. Elle s’assit ensuite en tailleur devant la maison de son hôte et entreprit de tailler dans le bois d’une branche qu’elle venait de trouver une figurine. Ses gestes étaient sûr et les enfants qui l’observaient à distance respectueuse eurent rapidement la surprise de voir une silhouette d’ours encore grossière émerger de ce qui moins d’une heure auparavant était un bout de bois. Contente de son petit effet la rôdeuse prit soudain note que le jour se ternissait. La cérémonie prévue pour la soirée commencerait dans quelques heures. Se souvenant de la promesse qu’elle avait faite à l’homme qui l’avait accueilli Aislin abandonna à regret son œuvre et prit le chemin qu’il lui avait indiqué, munie d’une étoffe qu’on lui avait prêté pour se sécher.

Arrivée à la source elle fut étonnée de ne voir personne. Tout le monde avait probablement procédé à ses ablutions un peu plus tôt dans la journée et elle se trouvait à présent avec la source pour elle tout seule. Enchantée de ce coup du destin elle décida de se déshabiller entièrement. Les vêtements qu’elle portait glissèrent lentement au sol. D’abord la cape qui produisit un bruit feutré en heurtant le sol, puis ses braies et enfin sa tunique. Le froid mordit son corps et elle resta quelques instants exposée profitant de cette sensation intense. Lorsque ses membres nus furent immergés dans l’eau chaude elle ressentit un fourmillement qui la fit frissonner avec force. Elle se recroquevilla jusqu’à ce que sa poitrine fut recouverte d’eau jusqu’à la naissance des seins, seules ses épaules et sa tête dépassaient. Aislin ferma les yeux et renversa la tête en arrière pour profiter plus intensément de la moindre sensation. L’homme lui avait dit la vérité, elle n’avait jamais rien senti de comparable à cette eau qui l’enveloppait avec chaleur et semblait dénouer chacun de ses muscles. Elle savoura l’idée qu’autour d’elle il y avait de la neige et n’en apprécia que plus ce bain. Elle ouvrit les yeux, désirant profiter du paysage.

Mais si Aislin n’avait jamais été aussi détendue, elle n’en était pas moins une rôdeuse et ses réflexes revinrent au grand galop lorsqu’elle entendit un bruit assourdi par la neige. En un éclair elle attrapa son couteau de chasse dans le tas de vêtement près du bord.

- Qui est là ? lança-t-elle d’une voix forte.


Dernière édition par Aislin Basmath le Dim 25 Sep 2011, 19:28, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]   ♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] EmptyDim 08 Mai 2011, 01:17

« Regarde », dit Romir en pointant un doigt noueux en direction d'un groupe de personnes priant au bord du lac, regarde et apprends. Eydis, mère des mères, punit les enfants trop arrogants et cruels, mais elle pardonne aussi » Le vieux rôdeur lui lança un merveilleux sourire édenté et d'un signe de tête, l'incita à rejoindre le groupe.

Accolon ouvrit les yeux avec difficulté, il était allongé dans l'herbe boueuse où il était tombé d'épuisement. Il ne savait pas depuis combien de temps il était resté étendu là, mais au-dessus de lui le soleil avait laissé place à la lune. Pendant qu'il reprenait doucement conscience, il remarqua que Rhev, son cheval, s'agitait tout près de lui, sans doute inquiet. « Viens là mon ami » lui dit Accolon et le cheval s'exécuta, pressant ses naseaux contre la main que lui tendait le rôdeur.

Plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis sa sortie des ruines, des semaines dont il avait peine à se souvenir avec clarté, tout était enveloppé du même flou que les rêves, si proche et en même temps si lointain. En vérité il ne voulait pas se souvenir, ni de cette silhouette qui s'était révélé dans l'obscurité, ni de ces mots qu'elle avait glissés à ses oreilles, de rien. Il avait laissé sa raison dans les souterrains du château où on l'avait retenu captif et son monde s'était comme rétrécit jusqu'à ne devenir d'une petite fenêtre, une idée fixe, Loch Eydis. Depuis, le peu de nourriture et de sommeil qu'il s'accordait lui avait ouvert les portes d'un monde onirique ou se mêlait rêves et réalité. Jouant les funambules au bord de la conscience, il voyait souvent la silhouette maigre de Romir, le bras tendu comme pour lui indiquer le chemin. C'est cette silhouette qu'il avait suivi, intimement persuadé qu'elle le guidera au plus près d'Eydis, là où la douleur n'existe plus, là où Elle vous guérit de vos peines, là où Elle vous prend dans ses bras et vous pardonne.

Accolon remonta difficilement sur son cheval et repartit droit devant lui, au hasard, jusqu'à ce qu'il aperçoive la silhouette encapuchonnée de Romir. Derrière le vieux rôdeur, au-delà des sous-bois, les habitations de La Fierté de la Dame baignait dans la lumière bleutée de la lune.
Des petits flocons de neige se déposaient doucement sur les cheveux et les épaules d'Accolon pendant qu'il parcourait les rues du village à la recherche d'une maison précise, celle avec une tâche de peinture sur la porte, une tâche en forme d'oiseau. Le temps passa, il tournait en rond, incapable de prendre des points de repères et pendant ce temps son corps s'impatientait, son coeur battait beaucoup trop fort, il haletait comme un chien et par moment le monde s'assombrissait pendant que de petites mouches dorés dansaient devant ses yeux hagards. Il en aurait pleuré s'il en avait encore eu la force, il s'apprêtait à abandonner et à se coucher là, sur la terre battue de la ruelle où il se trouvait quand il la vit, la marque bleue. Il lâcha la bride de Rhev pour s'approcher de la porte ou il pressa son front comme s'il s'agissait d'une relique sacré, un sourire sans joie étira ses lèvres pendant qu'il caressait le bois solide de la porte. « Est-elle seulement encore en vie ? » demanda-t-il tout haut et le son de sa propre voix le terrorisa. Il frappa à la porte, une fois, deux fois, trois fois, chaque coup résonnait d'une façon sinistre dans la ruelle.

Au bout de ce qui lui sembla être des heures, la porte s'ouvrit prudemment et une vieille femme glissa un oeil par l'interstice. « Ma' ? » Gémit presque Accolon et la porte s'ouvrit plus grand laissant apparaitre une vieille femme à la peau tannée par le soleil, les cheveux blancs lâchés sur les épaules. Elle leva un sourcil étonné et bafouilla quelques jurons avant de l'inviter à entrer et voyant qu'il ne bougeait pas d'un pouce, elle le prit par le bras et l'accompagna jusqu'à un banc où elle le força à s'asseoir avant d'aller refermer la porte. « Accolon ? Que t'es-t-il arrivé ? Je t'ai à peine reconnu sous cette barbe ! » Mais le rôdeur ne répondait pas, alors elle répéta, une fois, deux fois, toujours aucune réponse, il se contentait de fixer le vide devant lui, la bouche entrouverte. Ce regard sans vie lui faisait froid dans le dos alors, ne sachant quoi faire d'autre, elle lui balança une gifle maison, la même qu'elle donnait à ses propres enfants lorsqu'ils lui manquaient de respect, celle qui vous embrase la joue et vous fait même parfois siffler les oreilles. Accolon lui lança un regard surpris, la mâchoire pendante et éclata en sanglot. De ces sanglots terribles qui vous monte de l'estomac, vous casse en deux et vous épuise. Macha l'attira contre sa maigre poitrine et lui caressa les cheveux en chantonnant doucement, comme une mère le ferait avec son enfant et quand les sanglots ne furent plus que des hoquets déchirant, elle lui essuya le visage avec le châle qui couvrait ses épaules et lui embrassa les deux paupières. « Que t'es-t-il arrivé mon garçon ? » Demanda-t-elle encore en sortant une couverture d'un coffre pour la poser sur les épaules d'Accolon.

Et il lui dit tout. Parce que c'était Ma' et que Ma' pouvait tout entendre, parce qu'il savait que Ma' ne le jugerait pas quand il lui avouera que parfois, au plus profond de son âme, dans des recoins qu'il préférait ignorer, il lui arrivait de penser à abandonner Elvire et fuir. Il savait qu'elle le croirait quand il lui dirait qu'il n'avait rien à voir avec le meurtre dont on l'accusait, qu'elle ne le blâmerait pas quand il lui raconterait cette sombre nuit au pied des remparts de Cathairfál où il avait maudit Eydis et douté de son amour. Enfin, elle ne le prendrait pas pour un fou quand il lui raconterait ce qui s'était passé dans les ruines.
Elle comprendrait sa détresse parce que Ma' connaissait bien les rôdeurs, elle avait été le grand amour de Romir et elle savait combien Accolon lui ressemblait. Trop d'évènements étaient venus bousculer la vie paisible et l'avait poussé à douter de la Déesse, de lui-même, il avait perdu tout contrôle et ça lui pesait. En réalité, c'était là des préoccupations que Macha n'était pas sûre de comprendre, mais elle était sensible à la souffrance de celui qu'elle considérait presque comme son cinquième fils alors elle dressa un lit d'appoint en superposant toutes les couvertures qu'elle possédait et elle lui caressa les cheveux en chantonnant jusqu'à ce qu'il s'endorme.

Il ne rouvrit les yeux qu'en milieu d'après-midi et alors qu'il s'attendait à apercevoir le soleil briller à travers le feuillage des arbres, tout ce qu'il vit fut un toit et pendant quelques secondes il cru avoir été encore enlevé, la panique déclencha une douleur sourde dans ses tempes et sa bouche se tordit, prête à hurler jusqu'à ce que le bruit familier et rassurant des sabots en bois de Ma' résonne dans la pièce. Il en fut tellement soulagé qui aurait voulu l'embrasser et la serrer dans ses bras, mais avant que les pensées ne se transforment en actes, la vieille femme le regarda en retroussant le nez d'un air vaguement dégouté.
« Souhaites-tu toujours participer aux festivités ce soir ?
- Quelles festivités ? Dit-il en se relevant.
- En l'honneur de la Grande Déesse, je t'ai posé la question avant que tu t'endorme, tu ne te souviens pas ? Il haussa les épaules et tendit la main pour saisir une pomme du panier que Ma' avait posé près de lui, mais avant qu'il n'ait pu en toucher une seule, Macha lui gifla la main. Va d'abord te laver, tu sens comme un troll mort depuis trois semaines. J'ai rempli la vasque dans la chambre, tu y trouveras aussi des vêtements de mon fils Hadris, change toi et taille donc cette barbe, tu ressembles à un de ces vauriens de pirate.
- Ah ! Charmant.
- Après tu iras à la source pour te purifier avant les festivités.
- Très bien. »

Suivant les instructions de Ma', il tailla sa barbe, se lava et enfila les vêtements d'Hadris qui devait être né d'un amour interdit avec un balrog tant sa chemise et son pantalon flottaient sur le corps légèrement amaigris d'Accolon. Il mangea ensuite comme il n'avait plus mangé depuis sa sortie des ruines, tant et si bien qu'il quitta la maison de Macha avec un mal d'estomac parfaitement désagréable, mais qui ne l'empêcha pas pour autant de profiter de la marche jusqu'à la source. Au fond, rien n'avait changé, mais en surface il se sentait mieux, plus léger et se demandait si ce serait une bonne idée de partir à la recherche d'Elvire - il pria pour qu'il ne lui soit rien arrivé depuis son départ - pour la ramener ici, peut-être y trouverait-elle aussi la paix de l'esprit quand une voix féminine éclata tout près de lui. Il tourna au coin d'un immense rocher et son regard se posa sur la source d'eau chaude. Autour du grand bassin, la neige avait fondu et un petit nuage de vapeur montait de la surface de l'eau, au bord, le corps majoritairement immergé se tenait une femme qui lui faisait face, un couteau à la main. Cette femme, Accolon la connaissait bien.

« Ais... Aislin ? » Il détailla du regard comme s'il n'était pas sûr que ce soit elle et bien malgré lui, ses yeux s'accrochèrent à la pointe de son sein droit sortant tout juste à la surface de l'eau juste en dessous du couteau qu'elle tenait toujours devant elle. Il s'avança doucement, comme s'il craignait qu'elle ne l'attaque et si son visage n'était que prudence et interrogation, il y avait un sourire en lui, parce qu'il n'aurait pas pu faire meilleure rencontre. « Par Eydis ! Qu'est-ce que tu fais là ? »



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Dernière édition par Accolon Cil-Gandra le Dim 05 Juin 2011, 22:09, édité 1 fois
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Aislin Basmath

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♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] Empty
MessageSujet: Re: ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]   ♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] EmptyDim 08 Mai 2011, 23:18

Accolon. Accolon pâle, amaigri, halluciné même. Mais Accolon malgré tout. Aislin cligna stupidement des yeux en abaissant son arme lentement avant de la jeter à nouveau sur le tas de vêtements dont elle l'avait extraite. La rôdeuse n'avait pu se résoudre à retourner dans les Terres Oubliées où elle avait vécu les meilleurs moments de sa relation avec l'homme solide qui lui faisait face mais ses pas l'avaient quand même dirrigés vers un lieu qui lui était rattaché. Aislin avait soigneusement omis de visiter Ma, mère de cœur de son ancien amant, par crainte de réveiller de vieilles plaies. Eydis semblait en avoir décidé autrement et la femme, jeune encore pour une rôdeuse, contemplait le seul homme à qui elle avait offert son cœur.

Accolon était un homme solide, fort, trapu, beau sans l'être au sens conventionnel du mot. Son sourire doux, sa longue chevelure, son odeur, ses mains calleuses, Aislin avait aimé chaque caractéristique en celui qui avait été d'abord son meilleur ami avant d'être son amant, un être qu'elle respectait et qu'elle chérissait. Le seul homme pour lequel elle avait été prête à tenter de se sédentariser, celui pour lequel elle s'était prise à rêver de voir son ventre s'arrondir. Et surtout un homme qui ne lui appartenait plus.

Aislin se souvint de cette conversation entre rôdeurs dans le coin d'une taverne. La relation qu'elle avait eu avec Accolon n'était pas méconnue au sein de leur peuple. Là où de plus en plus de rôdeurs choisissaient de s'unir avec des singuliers l'amour de deux rôdeurs devenait plus rare et sujet à l'attendrissement. Et le regard d'apitoiement auquel elle avait eu droit lorsqu'on lui avait annoncé que son ancien compagnon avait tué pour l'amour d'une blasonnée lui avait crevé le cœur. Elle se souvint de sa volonté de garder un visage impassible à tout prix alors que sa poitrine lui faisait tout à coup si mal qu'elle avait soudain la sensation qu'elle allait défaillir. Mais après tout, pourquoi l'aurait-il attendu sept ans durant ? Ils ne se devaient rien après tout... Et pourtant Aislin l'avait défendu avec ardeur. Jamais l'homme qu'elle avait connu n'aurait tué un autre pour une querelle amoureuse. Et de cela elle n'avait point voulu démordre. Accolon avait peut-être débauché une blasonnée mais il n'aurait pas pu être un assassin.

Elle accrocha le regard du rôdeur qui détaillait son corps et s'attardait sur son sein découvert. Étrangement gênée elle détourna les yeux et s'assit à nouveau dans l'eau chaude et protectrice. Aislin n'avait jamais été particulièrement pudique, ses mœurs rudes en étaient probablement la cause, mais le voir la regarder de cette façon tant d'années après alors qu'il était lui-même engagé dans une autre relation la mettait profondément en colère. Elle avait envie de laisser éclater l'amertume et la jalousie qui la consumaient mais un regard sur Accolon l'en dissuada. Il avait beau ne pas paraître en meilleure forme la rôdeuse ressentit soudain une contraction dans son bas-ventre alors qu'une douce chaleur l'envahissait. Comment croire que si longtemps après leur dernière étreinte les corps puissent si bien se souvenir ? Les doigts d'Aislin auraient pu retracer par cœur les lignes des douces hanches du rôdeur, la jeune femme avait toujours adoré cette partie de son corps qu'elle trouvait éminemment érotique. Elle secoua doucement la tête pour chasser ses idées mal venues et dégagea une mèche ondulée qui avait glissée sur son front sous son mouvement. Elle prit soudain conscience du long silence qui les enveloppait et comprit qu'il serait de meilleur ton de le rompre enfin.

- Visiblement je fais ce que tu es venu faire aussi, dit elle d'une voix qu'elle tenta de rendre dégagée, les purifications semblent d'usage avant les festivités de la soirée.

Un nouveau silence passa. Aislin ignorait si elle devait l'inviter à se joindre à ses ablutions. Mais après tout Accolon n'avait jamais fait de manière avec elle, pourquoi aurait-il eu besoin de son invitation pour la rejoindre dans cette source purificatrice pour l'âme autant que pour le corps ? La rôdeuse ignorait tout du protocole en vigueur lorsqu'on rencontrait l'homme de sa vie sept ans après une séparation qui devait se solder sur de rapides retrouvailles. Son incapacité à exprimer oralement ses sentiments la mettait profondément mal-à-l'aise mais Aislin sentait bien qu'il lui fallait formuler le plus important à voix haute. Ne serait-ce que pour qu'Accolon comprenne qu'elle était habitée de sentiments pour la plupart positifs à son égard.

- Je suis contente de te voir. avoua-t-elle d'une voix rendue rauque par l'émotion. Tu m'as beaucoup manqué...

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MessageSujet: Re: ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]   ♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] EmptyDim 12 Juin 2011, 00:36

Si Aislin avait été incommodée par le regard qu'Accolon avait posé sur son corps, celui-ci ne remarqua rien, trop occupé qu'il était à se dandiner d'un pied sur l'autre en s'étreignant les deux mains comme une adolescente. Il n'avait jamais préparé de grands discours pour le jour de leur retrouvailles, il croyait à l'instinct, mais trop d'années étaient passées et aujourd'hui son instinct lui hurlait de faire demi-tour et de courir loin en levant les genoux bien hauts tout en vagissant le nom de Ma'. Il fit taire ce besoin impérieux en secouant la tête comme pour s'ébrouer. Le silence était tombé comme une chape de plomb sur les anciens amants, les enveloppant de ses ailes épaisses et étouffantes, et pendant ce court moment il sembla à Accolon que la distance entre eux deux se creusait bien plus que pendant toutes ces années d'absences. Un gouffre exhalant un souffle lourd de non-dits, de reproches et de colère contenue. Il était mal-à-l'aise, passait sans cesse une main dans ses cheveux, tirait nerveusement sur son manteau en se disant que s'il ne se passait pas bientôt quelque chose, il allait bien finir par céder, se draper dans sa dignité, faire demi-tour, passer le coin du rocher et prendre ses jambes à son cou une fois hors du champ de vision de son ancienne compagne.

Si c'était un homme parfaitement agréable par temps calme, s'il savait garder son sang froid quand une menace arrivait, il n'avait jamais su gérer les conflits. Les vrais conflits, entendons nous bien. Si un jour un homme venait le provoquer en remettant en question les moeurs de sa mère, alors Accolon le ferait taire en lui réaménageant la cloison nasale. Ce type de conflit le laissait de marbre, ce n'était pas ce qui lui faisait peur, il ne craignait que ceux qui laissaient des marques indélébiles sur l'âme, comme l'empreinte fossilisée d'un doigt dans l'ambre.
Il y avait eu des conflits du temps de sa cohabitation avec Aislin, majoritaire concentrés sur les quelques mois ayant précédé leur séparation. Le schéma était toujours le même, la dispute démarrait à cause d'une broutille, puis chacun se reprochait l'échec de leur vie de couple et lorsque la tension était à son comble, ils se jetaient l'un sur l'autre et déclaraient l'armistice dans la chaire. Il n'y avait que peu d'amour dans ces moments, c'était brutal, colérique, horriblement bon, mais toujours une forme de fuite.

Il tressauta quand Aislin lui répondit enfin, ce ne fut pas tant sa voix résonnant contre les parois montagneuses qui entouraient partiellement les sources chaudes qui le surpris, mais son ton. Quand Aislin était en colère, on pouvait entendre le tonnerre gronder dans sa voix et au fond de lui c'était ce à quoi il s'était attendu. Désarçonné, mais finalement assez content, il lui adressa un sourire franc qui se fana légèrement quand elle ajouta qu'elle était contente de le revoir. Ces dernières paroles ne sonnaient pas tout à fait comme une invitation, mais il s'avança tout de même au bord du bassin.
« Moi aussi » Il avait prononcé ces deux mots sans la regarder, de peur de ce qu'il pourrait voir dans ses yeux. Il laissa tomber sa besace et son manteau à terre et se rappela en les voyant qu'il portait les vêtements deux fois trop grands d'Hadris, il se faisait l'impression de ressembler à un enfant portant les vêtements de son père. L'idée le fit sourire et ce sourire flottait toujours sur son visage quand il se délesta de ses vêtements pour s'immerger entièrement dans l'eau avant de ressortir la tête quelques secondes plus tard, soufflant bruyamment pour chasser quelques mèches mouillées collé sur son visage. Il souriait comme un simple d'esprit mais un regard en direction d'Aislin fit réapparaître son malaise, il ouvrit la bouche et inspira comme pour parler avant de se rétracter. Que dit-on à la femme qu'on a aimé, quitté en promettant de revenir, puis oublié. Non, oublié n'était pas le mot exact, il n'avait jamais oublié Aislin, il avait emporté une partie elle en partant à la chute du bouclier et elle l'avait toujours accompagné depuis. Pourtant, il avait ignoré sa présence, sans jamais savoir pourquoi.

Il se tourna vers elle, posa son bras au bord du bassin et l'observa d'un oeil attentif, elle n'a pas changé se dit-il et c'était ce qui le troublait le plus. Les temps avaient changé, les circonstances de leur réunion étaient exceptionnelles, pourtant, eux, étaient restés fondamentalement les mêmes.
« Pourquoi as-tu ressentis le besoin de venir te purifier ? ». Les pieds dans le plat. Bravo Accolon, vraiment. Il aurait pu louvoyer, commencer par des banalités, mais il était avide. Avide de savoir ce qu'avait été sa vie toutes ces années.



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Aislin Basmath

Aislin Basmath

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MessageSujet: Re: ♥ Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE]   ♥  Pardonne moi, Si la douleur remue tout, Qu’elle me broie… ♥ Aislin & Accolon [ABANDONNE] EmptyJeu 21 Juil 2011, 14:51

Le sourire d'Accolon la rassura quelques secondes, quelques secondes seulement avant qu'il ne détourne les yeux. Lui mentait-il en disant qu'elle lui avait manqué ? Faisait-il seulement preuve de la plus élémentaire des politesses à son égard ? Le regard de la rôdeuse accrocha la nuque de son ancien compagnon alors qu'il se penchait pour enlever ses vêtements. Les cheveux d'Accolon tombèrent sur son visage, lui donnant une expression de tristesse qu'elle trouva inhabituelle. Elle se demanda à quoi il pouvait bien penser en cet instant pour aborder un air si contrit.

Aislin aurait voulu avoir le courage de détourner le regard du corps dénudé d'Accolon, ne serait-ce que par égard pour sa nouvelle compagne. Mais en vérité c'était trop lui demander. La rôdeuse avait l'impression que les sept dernières années qui s'étaient écoulées étaient passées dans l'attente d'un pareil moment. Le corps amaigri de son ancien amant la choqua et l'idée lui vint qu'il avait probablement souffert dans son âme pour que son corps se transforme de cette façon. Mais il n'en était pas moins désirable.

Les doigts d'Aislin brûlaient presque du désir de se poser sur cette chaire autrefois si bien connue et la rôdeuse ferma presque les yeux sous la force des souvenirs qui l'assaillaient. Elle se rappela de ses nombreuses fois où ils avaient fait l'amour, quand leurs corps apprenaient à se découvrir avec tendresse. Elle se souvint également des moments où tout ne semblait être que sexe, lorsque la colère les faisait trembler davantage que le désir, ces instants où l'abrasion de leurs peaux nues auraient pu les faire jouir de douleur. Sans être un homme violent Accolon n'en était pas moins un amant exigeant et puissant, il savait combler les besoins d'Aislin au delà des mots et la rôdeuse n'avait jamais connu d'autre homme capable de lui apporter la même satisfaction.

Pourtant il était parfois d'une telle sensibilité... Aislin sourit de le voir si timide envers elle alors même qu'elle le connaissait si impétueux à de nombreux égards. Il avait toujours réussi à l'émouvoir, c'était pour cette raison qu'elle s'était si bien ouverte à lui. Lui, le seul homme auprès duquel elle pouvait se montrer vulnérable, aujourd'hui à peine capable de la regarder dans les yeux. Son sourire alors qu'il profitait de la douceur de l'eau lui fit mal. Elle aurait voulu lui dire combien il lui avait manqué, peut-être même combien elle l'aimait encore. Mais la rôdeuse était bien trop fière pour se livrer de cette manière et les mots qui auraient pu la libérer refusaient de franchir ses lèvres.

Bien loin de la paix intérieure qu'elle était venue chercher Aislin se débattait avec cette curieuse sensation dans la poitrine qui lui donnait l'impression que quelque chose se recroquevillait là dedans. Un peu comme si son cœur allait cesser de battre sous le coup de l'émotion. Son regard se posa sur ses mains qui tremblotaient doucement, créant des rides à la surface de l'eau paisible. L'apparition impromptue de celui qui avait été son homme semblait lui faire autant de mal que de bien et Aislin se maudit de ne pouvoir davantage se contrôler. Elle serra les poings pour s'empêcher de trembler, furieuse contre sa propre faiblesse.

Le regard attentif d'Accolon était posé sur elle, l'intimidant, et la rôdeuse ne sentit pas venir la question pourtant cruciale. Pourquoi avait elle sentie le besoin de se purifier ? La croirait il si elle lui avouait qu'elle ne le savait pas exactement ? Elle avait tué au cours des dernières années, des être qui n'avaient rien d'humains certes, mais elle avait tué quand même. Son histoire avec le rôdeur n'avait jamais cessé de la hanter non plus. Et son enlèvement par Inasmir avait profondément ébranlé la rôdeuse qui avait de plus en plus la sensation non seulement que la situation lui échappait, mais qu'en prime elle ne l'avait jamais vraiment contrôlé. Était-ce pour l'une de ces raisons en particulier qu'elle se trouvait à la Fierté de la Dame en cet instant, ou pour la somme d'entre elles ?

- Je pourrais te raconter tout ça pendant des heures sans avoir l'impression pour autant de t'avoir expliqué, lança-t-elle avec une fausse désinvolture en haussant les épaules, disons simplement que les nombreux évènements de ces derniers temps m'ont donné envie de faire une retraite spirituelle.

C'était sincère, au moins autant qu'elle pouvait l'être. S'immergeant doucement elle ressortit de l'eau plus proche d'Accolon. Trop proche, certainement. Détaillant le corps qu'elle sentait presque vibrer elle ne put se retenir non plus.

- Tu as l'air d'avoir vécu des jours meilleurs Accolon, murmura-t-elle en effleurant du bout des doigts le bras de son ancien amant comme mue par une vieille habitude, qu'est-ce qui a pu te changer à ce point?

Se rendant compte de son geste elle retira prestement la main, craignant d'avoir dépassé les limites.

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