Prophessy ❖ Bohemian Rapshody

▬ Par le nom que je porte, Prophessy Selia.
▬ Par mon lieu de naissance, Óir Gaiste. Juste aux frontières du désert. Bien que mon enfance soit un mélange des paysages de Darya et Riocht Na Elves
▬ Mon âge, Vingt-deux ans.
▬ La personne que je suis, une singulière
▬ Et les responsabilités qui vont avec : Bohémienne voyageuse qui se nourrit grâce à la recette de ces spectacles ou de ces entourloupes. Voleuse agile fait également partie de ces attributions, mais seulement en cas de besoin.
▬ J'ai voué ma loyauté indéfectible à ma liberté, aux bruits des rires dans le vent. A la vie en somme.
▬ Miroir, mon beau miroir Karen Gillan.

▶ LES VETEMENTS & ACCESSOIRES ▬ Des tenues variées, généralement soit des robes aux multiples rapiéçages et aux couleurs chaudes soit des pantalons de toile, en cuir… ▬ Un manteau de fourrure blanche qui lui sert aussi de tapis, de serviette ou de couverture. ▬ Un vieux casque et une épaulette d’armure dont elle ne se sert pas, mais qu’elle garde pour une raison inconnue. ▬ Des foulards et des bijoux de toutes sortes qui lui servent lors de ces spectacles, ou simplement lorsqu’elle a envie de les porter.

▶ LES OBJETS DE VOYAGE ▬ Nécessaire pour l’hygiène et la nourriture dans sa caravane, la même chose que dans la maison d’un sédentaire, mais en plus petit. ▬ Une bourse de cuir constamment sur elle qui contient les bijoux très précieux ou ses maigres recettes. ▬ Une carte récente qui a coûté une petite fortune à laquelle elle porte une attention toute particulière.

▶ LES ARMES ▬ Une petite dague émoussée à sa ceinture. Elle ne sait pas se servir d’armes plus lourdes, mais a parfois besoin de se défendre.

▶ LES POTIONS ▬ Potion revigorante, échangée contre un repas chaud et une nuit dans sa caravane.

▬ Je ne vous apprends rien en vous disant que Lanriel possède un roi, mais ce que j'aimerais savoir c'est ce que vous pensez de lui :

Si je ne m'intéresse pas vraiment à lui préférant se concentrer sur le monde remplit de bassesses et de danger insoupçonné que ce roi ne verra surement jamais, je dois cependant reconnaitre que c'est le roi dont Lanriel a besoin pour surmonter cette crise. Il sait redonner de l'espoir aux gens après les terribles nuits et c'est la seule chose dont le peuple a besoin pour tenir.

▬ On a tous son petit ego et moi, Inasmir, le sorcier légendaire, n'échappe pas à ce vice. Alors répondez donc à cette question, que pensez-vous de moi?

Je ne connais pas toute l'histoire de votre déchéance, mais je sais que le peuple de Lanriel avait foi en vous et que vous les avez trahis et jeté aux lions. Ou plutôt aux démons dans le cas présent. Je vous hais de m'avoir ôté ma liberté de mouvement, je vous hais d'avoir trahi la terre qui vous a vu naitre. Et je vous hais parce que vous n'êtes qu'un faible.

▬ La chute du Bouclier aurait secoué toutes les terres mais il y a des gens que cela laisse de marbre, je serai curieux de savoir si vous êtes une de ces personnes

Il me semble que la chute du Bouclier soit la pire chose que j'ai vécue pour l'instant et je vis pourtant toujours exposé aux dangers depuis mon enfance. Je n'ai pas peur de ces montres, qu'ils viennent un peu rôder autour de chez et ils comprendront leur erreur. Mais j'aimais regarder les étoiles dans le silence des plaines, j'aimais voyage de nuit et dormir au soleil, j'aimais m'imposer aux rôdeurs ou autres voyageurs que je repérais grâce à leur feu de camps. Les larcins mineurs étaient également plus faciles à effectuer de nuit... Et vous, pauvre imbécile imbu de sa petite personne, avait détruit mon rêve de liberté. Mais désormais me voilà prisonnière d'un horaire, d'un endroit en quelque sorte. Je ne peux plus m'aventurer où je veux la nuit. La chute du Bouclier me fait également éviter Cathairfal ; les cris d'agonies des soldats, les pleurs des femmes... J'ai beau jouer les jeunes filles insensibles, cela me retourne toujours les tripes.

▬ Mais dites-moi mon ami(e), racontez-moi donc un peu ce qui fait de vous un être si exceptionnel...

Exceptionnelle… Je dois avouer que la question ne m’était jamais venue à l’idée. J’ai toujours trouvé normal de savoir danser les danses qui réchaufferaient le cœur d’un mort, de parcourir les routes sans jamais s’arrêter, de vivre simplement animée par la passion qui vous habite. Même si cette passion impétueuse entraîne des situations cocasses, dangereuses. La seule chose qui, sans aucune prétention, me rend exceptionnel par rapport aux autres singulier, hormis mon métier, étant peut-être que je sais lire et écrire de manière assez convenable.

▬ Tous les goûts sont dans la nature, n'est-ce pas? Alors éclairez-moi donc sur les vôtres...

J'aime ce que je fais, j'aime la vie que je mène plus que toute autre chose. Elle n'est composée que d'instants de liberté d'une beauté grandiose et de dangers qui pimentent chaque jour. Je vois les plus magnifiques paysages de Lanriel, mon pays, ma terre, dans ma maison sur roue. Les forêts sont les lieux que je préfère, bien qu'elles ne me permettent pas d'exercer mon métier.
Si je ne suis pas farouche, la solitude est pourtant ma meilleure amie, celle qui ne me laisse plus depuis mes quinze ans. C'est un vice comme une qualité pour une jeune fille, mais cela ne me fait pas peur. J'apprécie les hommes, ou plutôt j'aime rire du sexe fort si facilement manipulable, mais la foule n'ai pas ce que je préfère. Loin de là.
Il y a aussi toutes les petites choses de la vie qu'y font des petits plaisirs. Comme le tabac que je consomme un peu trop souvent au goût des hommes qui essayent de m'apprivoiser. Comme les fruits sauvages pour lesquels je pourrais m'écorcher les mains. Comme mon cheval à la robe d'un noir pur qui tire ma roulotte peinturlurée depuis cinq ans déjà, Ejah. Comme le gout d'un baiser volé, les picotements de l'eau de mer sur les pieds, la chaleur du soleil et la douceur de la lune.

▬ Tout le monde veut quelque chose, il suffit de découvrir ce que VOUS vous désirez.

La liberté intérieure et l'apaisement de l'esprit, certainement, qui sont encore inaccessibles à l'enfant passionné que je suis. J'aimerais alors rencontrer l'amour qui déferle en vous comme un ouragan, balaye vos certitudes, change votre vie et vous laisse en pièce après. Parce que l'on a jamais vraiment aimé tant que l'on n'a pas aimé comme cela rien qu'un instant. Et que j'en ressorte grandit ou morte, peu m'importe. Pour l'heure, j'aimerais quelques compagnons de routes pour me tenir compagnie pendant mes voyages et avec qui je pourrais entretenir des véritables liens d'amitié ainsi qu'un but commun.

▬ Et les autres dans tout ça.

Si la solitude est innée chez moi, j'apprécie également la compagnie de temps à autre. Il est évident que les personnes avec qui je m'entends le mieux sont les saltimbanques et les autres bohémiens, mais les rôdeurs qui goûtent parfois à la chaleur de ma roulotte sont d'excellents compagnons qui savent pour la plupart respectée les silences. Les voyageurs, quels qu'ils soient, sont également les biens venues pour partager un repas. Je n'ai que très peu de méfiance vis-à-vis de ceux-là, alors que j'ai de la méfiance pour tout le monde bien que personne ne le décèle dans mon regard.
Les blasonnés me détestent généralement, comme ils détesteraient une fille de joie qu'ils iraient pourtant voir danser, et je leur rends bien. Ce n'est pas leurs personnes que je n'aime pas, c'est leurs vies étriquées qu'ils passent claquemurer entre quatre murs. Les inquisitrices n'ont pas non plus une grande place dans mon coeur ; il est vrai que je passe mon temps à mentir et que dire la vérité à une femme que je connais ni d'Eve ni d'Adam m'horripile au plus au point.
Sans prendre en compte mon léger problème d'agoraphobie, je me sens plutôt à l'aise au milieu des singuliers bien que leur vie de soumission et de pauvreté m'attriste. Je ne me rend alors que dans les grandes villes le temps d'une nuit pour faire un spectacle et repartir loin des murailles. Les sorciers ne me gênent pas ni les dessinateurs, mais j'ai toujours une certaine appréhension en leur compagnie. La magie m'intrigue et me fait peur à la fois comme le monde de l'Imagination que je ne peux même pas percevoir. Les druides, à l'inverse, sont des gens bons par nature et ils méritent donc mon respect,, car je sais que ce n'est pas facile d'être altruiste.
J'admire comme aucun autre peuple les dragonniers ; si fier, si juste, si libre de voler dans le ciel en harmonie avec leur dragon. Ils ont toute ma sympathie, mais ils ne voient en moi qu'une fille en fleur de Cathairfal plus qu'autre chose. Et pourtant j'aimerais rallier leur cité dans les montagnes d'ici peu.

De sa main de porcelaine, elle détacha ses cheveux flamboyants qui tombèrent en cascade sur ses épaules nues. Elle fit tomber sa tunique de cuir qui servait lors des voyages et qui se fondait dans la forêt dense autour de son corps gracile, fragile. Elle leva les yeux vers le ciel, mais éblouit par la brillance du soleil, elle baissa les yeux pour regarder les frémissements de la source. La brise inattendue fit crisser les feuilles et le froid se heurta à sa peau d’albâtre, y laissa sa marque de morsure. Ses vêtements mis en tas sur un rocher, elle jeta même le collier grossier qu’elle portait et la dague attachait à ses hanches. Elle frissonna rien qu’à l’idée de ce qu’elle allait faire, mais plongea la tête la première dans l’eau claire qui s’écoulait lentement en suivant son lit de pierres lisses et régulières. La fraîcheur de l’onde piqua sa peau tiède et la réveilla alors que celle-ci se battait contre la perte de chaleur. Lorsqu’elle sortit la tête des flots, le contraste avec la moiteur de la forêt était saisissante et délicieusement agréable. Elle revint en quelques brasses sur la rive et s’allongea sur une rive qui ressemblait plus à une plage de galets blancs, offrant sa chute de rein aux rayons du soleil à son apogée. Elle ferma les yeux lentement, enivrés par le parfum des arbres et de la terre humide, bercée parle champs des oiseaux et les cris de bêtes de tout genre ; elle avait tout son temps, la nuit ne tomberait pas avant plusieurs heures.


Le temps était, comme d'habitude, ensoleillé et l'air ambiant était sec. Partout autour de la roulotte blanche, le désert s'étendait à perte de vue. Bringueballante, lente surtout, la caravane avançait. À son bord, une femme d'une beauté passe partout tenait les rênes. Une petite enfant, d'environ cinq ans et qui semblait être sa fille, ouvrit une petite porte grinçante et s'assit à ses côtés. Elle faisait une moue dubitative en fixant l'horizon et sa mère le remarqua bien vite.

« Qu’est-ce qui ne va pas, mon cœur ? »
« J’ai pas envie de partir. C’est chez moi. » soupira la petite fille.
« Non, mon cœur. Chez toi, c’est la roulotte. Plus tard, ce sera ta roulotte à toi. Et puis, nous allons voir des paysages merveilleux. C’est le début de ta formation de saltimbanque », expliqua sa mère d’une voix douce.
« J’aime pas ce mot. Il est vilain.»

La jeune mère n'ajouta rien et donna un nouveau coup de fouet aux deux chevaux mouchetés. Psychée, elle était heureuse de repartir enfin à l'aventure. Elle était restée cinq ans aux portes du désert dans Oir Gaiste, le temps que son enfant grandisse et puisse supporter les voyages. Mais c'était trop, elle n'en pouvait plus d'attendre. Cette impatience se lisait sur son visage.

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« Plus souple, tes jambes »
« Par Eydis,Maman, arrête ! Ça fait trois heures que je fais ça.»

La voix de l'adolescente se faisait dure et hargneuse. Tout son corps frêle tremblait de fatigue et de rage. Sa respiration était saccadée et ses genoux en sang. Elle regarda sa mère derrière ses mèches de cheveux humides de sueur. Elle avait toujours voulu devenir bohémienne comme sa mère, comme sa grand-mère et ainsi de suite. Elle rêvait déjà de grands espaces et avait vu la moitié du pays à l'âge de douze ans. Et Prophessy avait déjà la langue bien pendue de sa mère dont les cheveux commençaient à grisonner quand ceux de sa fille rougeoyait de plus en plus.
Elles se trouvaient toutes les deux sur une plage de sable fins de Darya. Il ne faisait pas beau, le ciel était gris et le vent soufflait durement de temps à autre ; c'était le temps idéal pour s'entraîner à danser et toutes sortes d'autres pirouettes qui remplissent les numéros de foire. Psychée astreignait sa fille à un rythme de vie dure et fatiguant, mais elle était terriblement fière d'elle. La petite avait déjà une souplesse impressionnante. D'ici peu, l'élève dépasserait le maître.

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Perdues dans Riocht Na Elves, Prophessy essayait d'allumer un feu tandis que sa mère découpait en tranche un poisson. Ses courbes naissantes étaient serrées dans un ensemble en cuir souple, peint à des endroits de signes géométriques sans signification apparente. Le printemps s'épanouissait autour des bohémiennes.

« Nous allons bientôt arriver dans une ville » dit sa mère, toujours les yeux rivés sur le poisson.

Prophessy la regarda en coin. Une question qui dérangerait surement sa mère lui trottait dans la tête depuis un petit moment, il lui sembla que c'était le bon moment pour la poser. Même si cela n'avait pas été l'instant approprié, la question lui brûlait tant les lèvres qu'il fallait la faire sortir.

« Pourquoi je n'ai pas de père ? »

Psychée releva les yeux en laissant tomber son couteau. Elle savait bien évidemment que cette question allait arriver un jour ou l'autre, elle s'y était préparée. Mais c'était quand même violent pour elle et un flot d'émotions la submergea. Elle ravala ses larmes pour expliquer d'une voix chevrotante à sa fille.

« Ton père était un soldat. Je ne le voyais que très peu, mais pour lui je suis resté à Cathairfal des mois durant. Et puis... et puis un jour, il est mort dans une bagarre en voulant protéger quelqu'un... »

Devant les larmes de sa mère, Prophessy jura de ne plus jamais parler de ce sujet. Elle se contenterait toute sa vie de penser à un père soldat mort pour l'Etat.

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Les pieds de la rousse de quinze ans ce jour retombèrent sur le sol et elle salua la petite foule qui s'était groupé autour d'elle après avoir éteint la bougie qu'elle avait fait tenir en équilibre sur ses pieds. Les applaudissements ne se firent pas attendre, ni les bruits des pièces tombants dans la casserole prévue à cet effet. En sueur, mais pas moins rayonnante pour autant, Prophessy salua les spectateurs avant de partir en sautillant. L'effet que produisaient sur elle ces bravos la revigorait et la rendait en même temps nostalgique. C'était la première fois qu'elle faisait un spectacle sans sa mère. Un test, avait dit celle-ci, juste le temps de lui préparer une surprise pour son quinzième anniversaire. La jeune fille sortit de la ville, le soleil couchant donnait un aspect de pèche à sa peau blanche. Sa mère l'attendait devant les portes de Cathairfal avec un sourire resplendissant qui lui redonnait la beauté de sa jeunesse. Elle serra dans ses bras sa fille et lui montra une roulotte de toutes les couleurs attelée à un cheval noir comme l'encre.

« Voici ta nouvelle maison ! »S'exclama Psychée avec un geste démonstratif. « C'est avec elle que tu vas partir sur les routes, maintenant que tu sais te débrouiller seule »
« Tu ne viens pas ? » demanda prudemment l'adolescente.
« J'ai assez voyagé dans ma vie et je compte m'arrêter. Mais toi, jamais tu ne pourrais te satisfaire d'une vie monotone. Et puis, tu sais te défendre à merveille. Tu n'as plus besoin de moi »

Les adieux effectués, les sourires tristes affichés, Prophessy monta dans sa caravane et partit. Elle venait d’avoir quinze ans et quittait sa mère. Elle ne montra pas ses larmes, mais en partant droit vers le soleil, elle ne put s’empêcher de pleurer un peu. La liberté s’offrait à elle, immense, infinie, joyeuse. Et pourtant trois mois plus tard, elle se retrouvait nez à nez avec une des créatures de l’enfer. De cette entrevue, elle ne se souvient que du bruit de bois mort qu’avait fait son poignet et le feu transformé en brasier impressionnant quand elle avait réussi à pousser la créature dans le feu. Mais cela ne la fit pas renoncer pour autant et elle continua de s’éloigner de la capitale.



Des bruits de pas étouffées par les branchages au sol la firent se redresser sur ses bras. Ses cheveux, sec désormais, cachaient ses seins. Mais elle était toujours nue, donc vulnérable. Elle jeta un rapide coup d’œil à la dague qui brillait de mille feux comme un petit soleil sur le rocher, trop loin pour l’attraper avant que l’intrus n’arrive et ne la voit. Ses muscles se tendirent à l’extrême, ses sens se mirent en alerte prêts à la faire bondir sur le possible ennemis toute griffes dehors comme la sauvageonne qu’elle était parfois.
L’homme apparut alors entre les arbres massifs et ses yeux foncés ne s’attardèrent que quelque instant sur la rivière qui semblait être son but. Ils dérivèrent rapidement vers le corps blancs de jeune fille qui se détendait peu à peu. Elle vit les yeux de l’homme passaient rapidement sur sa nudité et sur ses courbes puis revenir à son visage. Il était homme, elle pouvait lui pardonner ce regard, et il était bien élevé. Sa voix l’interpella alors qu’il faisait quelques pas dans sa direction.

« Qui es-tu ? » demanda-t-il d’une voix portante.

Elle sourit, fière de l’étonnement dans les yeux de l’homme qui semblait être un rôdeur vu sa tenue et son habilité à marcher discrètement dans les sous-bois. Si elle-même n’avait pas eu l’ouïe fine, elle ne l’aurait pas entendue venir.

« Prophessy Selia. Fille de Psychée Selia. Bohémienne de mon état. »

Elle laissa un blanc avant de poursuivre d’une voix suave.

« Et toi, importun, qui es-tu ? »

Il ne répondit pas tout de suite et la jaugea un peu avant. Sa voix, un peu rocailleuse, mais grave était magnifique. La jeune fille aurait pu l’écouter parlé pendant des heures, mais dommage pour elle, il ne semblait pas d’humeur.

« Un rôdeur. »
« Je l’avais remarqué. Tu ne me dis pas ton nom, avare ? Tu as raison de ne pas me faire confiance, ce n’est pas une bonne idée de croire en moi »

Sans plus de discours, elle vit le rôdeur se penchant à la rivière pour remplir sa gourde. Elle en profita pour se lever et pour attraper rapidement sa tunique ample qu’elle mit rapidement. Elle ne saurait dire si les yeux de l’homme restèrent concentrés sur l’outre. Mais quand il se releva, il ne parut pas surpris de la voir debout. Ils se regardèrent un moment sans prononcer aucune parole, lisant dans les yeux l’un de l’autre. Ce n’était ni un coup de foudre, ni une haine qui s’installait à ce moment. C’était simplement deux personnes devant l’immensité de la nature qui sans se connaitre échangeaient quelque chose qu’aucun mot ne pouvait définir.

« Adieu rôdeur. Peut-être nous reverrons nous un jour. »

Entièrement rhabillée maintenant, Prophessy s'approcha de sa démarche chaloupée de l'homme avec un sourire malicieux. Il n'eut que le temps d'esquisser un sourire, qu'elle trouva si étrange sur ce visage. Elle lui vola un baiser, touchant les lèvres chaudes contrairement aux siennes qui étaient gelées. Elle ne pourrait dire combien de temps cela dura, car son esprit embué aurait des heures quand sa tête disait à peine une seconde. Elle sait seulement qu'il commençait à répondre à cette ''attaque '', plus par habitude et par réflexe qu'autre chose, quand elle s'éloigna en riant. Son rire était léger, comme un bien fait dans l'air lourd de la forêt dans laquelle elle disparue peu de temps après. Sa voix s'entendait encore en échos quand le rôdeur décida de bouger enfin, après avoir fixé l'endroit où il avait pour la dernière foie vu les cheveux de feu de l'étrange jeune fille.