Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
AccueilAccueil  RechercherRechercher  Dernières imagesDernières images  MembresMembres  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Partagez
 

 Highway To Hell

Aller en bas 
Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
AuteurMessage
Aislin Basmath

Aislin Basmath

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 01 Avr 2011, 16:02

Highway To Hell Forteressedemoragorcrdi


Aislin Basmath, rôdeuse de son état, s'était une nouvelle fois mise au service de sa majestée. Elle contemplait en silence le groupe qui s'était formé et se demanda vaguement comment certains avaient pu parvenir sans encombre jusqu'à la forteresse aux travers des marais particulièrement dangereux qui l'entouraient. Le crépuscule rendait l'atmosphère encore plus lugubre et le feu que la rôdeuse avait allumé dès son arrivée crépitait joyeusement, inconscient des tourments qui agitaient les cœurs autour de lui. Jugeant que tout le monde devait plus ou moins être arrivé Aislin se permit d'examiner quelques minutes ses compagnons.

Son regard tomba sur Javeed Ursha, un marchant avec lequel elle avait coutume de faire affaire. Sa présence en ce lieu sombre lui sembla aussi incongrue qu'une robe de soie rose sur une rôdeuse... Aislin remarqua en revanche que le marchand semblait connaître la plupart des personnes présentes, apparemment le commerce créait des liens. Elle lui sourit et se promit de lui demander ce qui avait bien pu l'attirer dans l'antre des basilics.

Tout au contraire la présence de Madwyn ne la surprit absolument pas. Au fur et à mesure de leurs nombreux entretiens la rôdeuse avait bien comprit que le jeune sorcier était particulièrement intéressé par la forteresse et rêvait d'y pénétrer. Elle n'avait pas fait appel à lui lorsqu'elle y était allée la première fois et se le reprochait à demi. Madwyn était si jeune qu'elle n'avait pas pu se résoudre à l'exposer au danger bien qu'elle sache pertinemment que c'était d'une grande naïveté de sa part. Madwyn lui avait confié avoir fait une partie de son apprentissage dans le sanctuaire des mages et Aislin savait combien la jungle qui l'entourait pouvait se révéler riche en dangers... Elle lui fit un petit signe encourageant de la main avant de tourner son regard sur un autre membre du groupe.

L'arrivée Serwyx ne l'étonna pas vraiment non plus. Le courageux archer avait été son compagnon d'armes à maintes reprises et il lui paraissait tout naturel qu'il ai décidé de se joindre à ce qui semblait être la seule initiative possible pour tout combattant quand les soldats devaient la plupart du temps se contenter d'encaisser les assauts des créatures. Aislin devait bien se l'avouer, elle se sentait plus tranquille avec cet homme de valeur pour couvrir ses arrières.

Lorsqu'elle avisa un autre sorcier le cœur d'Aislin fit un bond. Lundre était venu. Bien qu'elle ne le connaisse pas dans son quotidien la rôdeuse avait partagé avec lui des moments forts lors de leur enlèvement par Inasmir et elle se réjouit de le voir, anticipant par avance sa conversation chaotique si prompte à la faire sourire.

Elle ne connaissait pas personnellement les deux autres. La feuille de recrutement lui indiqua que la jeune femme aux allures de bohémienne devait être Prophessy et elle inclina prudemment la tête dans sa direction pour lui souhaiter la bienvenue. Elle n'avait pas à consulter le parchemin pour savoir que l'homme qui restait se nommait Nylem Fairban. Aislin avait déjà aperçu cet homme à quelques reprises et connaissait les bruits qui courraient à son sujet. On disait qu'il aimait le sang, que partout où il était présent on était assuré d'assister à un carnage... Voilà qui pouvait peut être expliquer la présence d'un tel gradé dans cette mission d'exploration. Aislin frissonna légèrement, elle n'appréciait pas vraiment le personnage et espéra qu'il ne remettrait pas ses instructions en cause. Elle le salua avec respect mais retenue.

Ce petit tour d'horizon fait elle décida qu'il était temps pour elle de lancer le signal du départ. Attirant l'attention des autres elle donna quelques explications supplémentaires.

- Pour ceux qui ne me connaissent pas je me nomme Aislin Basmath. J'ai fait partie de la première équipe d'exploration de la forteresse. Nous n'avons pu aller très loin aussi est-il difficile de savoir ce qui nous attendra. Cependant nous avons pu vérifier la présence de basilics en ce lieu. Le roi des serpents tel que nous le surnommons n'a pas pour habitude de chercher le conflit, mais si nous le dérangeons il attaquera. Je vous conseille de ne pas le regarder dans les yeux et si nous devions être confrontés à cette créature sachez qu'il nous faudra lui planter une épée à la base de la mâchoire pour le tuer. A moins que l'un d'entre vous ai un miroir en sa possession... ajouta-t-elle d'un ton de plaisanterie.

Cette dernière phrase s'adressait moins à Prophessy, seule autre femme du groupe, qu'à Javeed dont elle avait apprit avec le temps qu'il avait toujours les poches pleines de surprises. Elle regarda chacun des membres de son groupe pour vérifier l'effet de son discours. Aislin n'avait pas besoin de plaisantin, ils allaient risquer leur vie et elle se sentait responsable d'eux. Si un seul n'en revenait pas son souvenir hanterait la rôdeuse jusqu'à la fin de ses jours.

Elle vérifia une dernière fois son paquetage. Torche, nourriture, couverture, la rôdeuse avait essayé de couvrir toutes les possibilités, se chargeant même un peu plus qu'à son habitude pour pouvoir prêter son matériel à quelqu'un qui n'aurait pas eu la même prévoyance.

- Je suggère que Nylem et Madwyn marchent devant avec moi et que toi, Serwyx, tu fermes la marche. Si cela convient à tout le monde bien sûr...

S'étant acquis l'accord de ses compagnons la rôdeuse s'approchait du feu et plongea résolument sa torche à l'intérieur. Ils n'étaient pas là pour faire des mondanités. La résine s'enflamma immédiatement et lorsqu'elle la ramena à elle tout le monde put voir le sourire carnassier de la rôdeuse.

Elle s'approcha d'un pas conquérant de l'ouverture par laquelle elle était déjà passée lorsque Jullanar et Moëho l'accompagnaient. Aislin n'aimait pas beaucoup les endroits clos mais elle n'en montra rien.

- Bienvenue dans l'antre du Mal, mes amis ! lança-t-elle avec un sourire éclatant.

Et la rôdeuse pénétra dans la forteresse de son pas décidé. Leur destin était en marche.
Revenir en haut Aller en bas
Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 01 Avr 2011, 20:19



Du temps et une bonne occasion. C’était tout ce qu’il avait fallu à Madwyn pour enfin avoir l’occasion de pénétrer dans la forteresse de Mogaròr. Perdue au milieu de marécages nauséabonds, la bâtisse de pierres grises offrait à son regard un spectacle plein de promesse. Il savait qu’en son ventre elle portait de nombreux secrets. A quelques pas à peine de l’entrée, il aurait même juré ressentir des émanations venir du bâtiment et il avait sentit le bout de sa langue le picoter. Tournant la tête vers Lundre, son compagnon de route il essaya de distinguer si ce dernier ressentait la même chose mais il ne distinguait rien de particulier dans ses traits. Juste cette bonhommie avenante qui le suivait à toute heure du jour ou de la nuit et qui régulièrement donnait la nausée au sorcier de second ordre. Qu’on puisse avec un cœur comme du miel, le dépassait et il était surpris, pour ne pas dire choqué, qu’un spécimen aussi étrange que le fauconnier soit toujours en vie. Laissant là leur monture les deux jeunes hommes rejoignirent l’attroupement qui s’était formé à l’entrée de la forteresse.

Madwyn remarqua immédiatement Aislin, une rôdeuse un brin farouche qu’il avait déjà rencontrée à de nombreuses reprises. Avenante à son égard, la jeune femme semblait le prendre pour un gamin inoffensif, ce qui allait très bien à Madwyn tant qu’elle ne s’amusait pas à lui ébouriffer la tignasse. Répondant à son signe par un geste nigaud de la main, Madwyn se remémorait les différentes conversations qu’il avait eues avec la brunette. Il en était ressortit que c’était une personne à fort caractère, courageuse et qui n’avait pas peur d’exprimer son opinion. Une vraie femme de tête. Cela semblait donc presque naturel à Madwyn de la retrouver à la tête de l’expédition. On pouvait voir, rien qu’à sa façon de jauger chacun, qu’elle mesurait leur potentiel ou faisait un bilan des informations qu’elle avait à leur égard.

Spontanément, le regard électrique du sorcier suivit le même chemin que celui d’Aislin et il dévisagea ceux qui seraient ses alliés le temps d’une ballade. Il y avait d’abord un grand costaud à l’air farouche qui avec son air supérieur s’attira aussitôt l’inimitié du sorcier. Ce genre d’homme, il en avait vu des tas, prolixe avec les filles et la bouteille, avide de dégainer son arme, et le cerveau de la taille d’un petit pois. Un vrai canasson de foire.
Puis venait ensuite une petite rouquine d’aspect frêle. La surprise de l’expédition. La fixant avec attention Madwyn essaya de discerner quelque chose dans son aura qui aurait pu expliquer sa présence dans la forteresse mais il faisait chou blanc. Pourtant elle avait l’air décidée et sûre d’elle, autant de contradictions qui ne manquaient pas d’éveiller sa curiosité.
A ses côtés on trouvait un grand gaillard aux longs cheveux bruns et à l’air filou. Il semblait avoir l’esprit vif et la main sur le cœur. Encore une personne de l’acabit de Lundre que le sorcier ne comprenait pas. Toujours est-il que Madwyn aurait pu lui accorder sa confiance s’il n’avait pas senti l’opium à dix lieues, tant que les narines du sorcier frémirent.
Le dernier à s’être présenté était un grand joufflu. Rouquin lui aussi, ce qui poussa Madwyn à se demander s’il n’avait pas un quelconque lien de parenté avec la mignonette, qui expliquerait sa présence. Il respirait la stabilité, la gentillesse et l’endurance. Il portait un arc, et à le voir comme ça on pouvait jurer qu’il connaissait parfaitement les points forts et les points faibles de son arme et qu’il savait s’en servir.
Ce fut juste une esquisse brossée à la hâte, Madwyn aurait bien le temps durant cette mission de se faire une meilleur opinion de chacun.

Reportant son attention sur Aislin qui avait prit la parole, le magicien dut se contenir pour ne pas laisser transparaître son excitation. Plutôt que de l’inquiéter la présence de basilics le confortait dans son idée qu’il y avait bien quelque chose d’important caché ici. Hochant la tête aux ordres qui étaient donnés, Madwyn s’assura que son paquetage était solidement attaché dans son dos, administra une grande claque dans le dos de Lundre pour lui donner du courage, avant de se saisir lui aussi d’une torche qu’il enflamma. En la retirant il faillit mettre le feu aux sourcils de celui qui s’appelait donc Nylem puis il trottina derrière Aislin, scotché déjà, dés ses premiers pas dans la forteresse.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyLun 04 Avr 2011, 18:44

Une forte odeur de souffre s'élevait des eaux stagnantes. D'un aspect verdâtre et recouverte de mousse, Nylem les avaient pris au premier abord pour une plaine faite de terre ferme. Erreur . C'était un vrai bourbier ! Il était arrivé à cheval en compagnie de son lieutenant et de Javeed . le général ignorait encore le motif de sa présence. Jusqu'à présent il avait semblant de ne pas le connaître, inutile de faire étales de son trafic quelque peu douteux avec ce commerçant. Mais plus il avançait dans ce paysage désolant, plus il se demandait si ce brave homme n'avait pas pris cette expédition pour un séjour dans les coffres du palais royal ! Nylem lui risqua un regard en biais, Javeed semblait perdu, complètement désadapté à cet environnement austère. Sewyx croisa alors son chant de vision. Pourquoi cet imbécile c'était-il porté volontaire pour la mission ? Un archer dans un château quelle bonne blague ! Le blasonné lui jeta un regard dédaigneux. Ne voulant pas prendre de monture, il était joyeusement en train de patauger dans ce bourbier verdâtre. Au moins une chose était sur : il allait pouvoir suivre son lieutenant à l'odeur s'il le perdait!

Après avoir longuement peiné pour atteindre forteresse de Mogaròr. Le trio s'installa patiemment pour attendre le reste des troupes. Une femme était déjà là, attisant les flammes de son feu naissant. Nylem la connaissait de nom uniquement. Aislin Basmath une rodeuse qui vendait ses services aux aventuriers. Le général avait souvent rencontré les gens de son espèces. D'étranges énergumènes qui étaient retournés vivre à l'age de pierre , des originaux. Cependant il reconnaissait leurs qualités : dans des régions aussi inhospitalière que les terres australes ils étaient de précieux atouts. Il la salua d'un léger mouvement de tête. Pas besoin de se présenter, elle avait déjà informé de leur présence.
Rapidement deux personnes vinrent se joindre à eux. L e groupe était apparemment au complet car la rodeuse commença à expliquer la mission. Le général croisa les bras sur son torse et regarda la scène d'un air non chalant. Les rougeoiement du feu se reflétaient sur son armure qu'il avait revêtit pour l'occasion . Nylem n'écouta que d'une oreille distante, il connaissait déjà les faits, les risques et les enjeux, c'était d'ailleurs pour cela qu'il était présent. Il avisa les nouveaux arrivant... Une fille accoutrée comme une diseuse de bonne aventure et un gringalet...Génial deux touristes de plus ! On ne pouvait pas tomber plus bas ! Déjà le roi ,ne pouvant plus former autant de soldat qu'il en tombait en une nuit sur les remparts, se retrouvait réduit à demander de l'aide à des aventuriers et ceux-ci ne semblaient jamais avoir tenu une arme dans leurs mains ! Mais en fait le plus beau dans tout ça c'est qu'IL était responsable de leurs vies ! Alors que la présence même en ce lieu présageait déjà des tendances plus ou moins suicidaires de leur part...

Le blasonné jeta à leur guide un regard outré lorsqu'elle l'appela par son prénom. Elle se prenait pour qui celle là ? Il ne la connaissait depuis moins d'une minute qu'elle se permettait des familiarités ! D'autant plus que sa stratégie était stupide ! Mettre un archer derrière, dans un couloir ! À quoi pouvait-il bien servir ? Avec eux devant il n'aurait aucune chance de pouvoir tirer. Quant à surveiller les arrières, les archers n'étaient pas fait pour arrêter la progression d'un ennemi, surtout quand il s'agissait de Kelrynion ... Autant dire que le mettre dernière position revenait à signer son arrêt de mort. Quoi que l'idée était assez séduisante en fin de compte...
Soudain le dénommé Madwyn se retourna une torche à la main et manqua de lui bruler le visage. Nylem évita de justesse l'objet incandescent et foudroya du regard le jeune imbécile qui lui tournait désormais le dos. Il ne perdait rien pour attendre, tôt ou tard il lui revaudrait son affront.
Sans se presser, le général récupéra ses affaires sur son cheval, avant de regarder la pauvre bête attaché là. S'il ne perdait pas trop de temps peut être ne serait-elle pas morte de soif d'ici leur retour. Nylem haussa les épaules, pourquoi se poser tant de question, lorsqu'il partait en mission on lui indemnisait toutes les bêtes mortes. D'ailleurs, il ne les comptait plus. Il ne leur donnait même pas de nom, tout ce qu'il leur demander c'était de continuer de galoper même si c'était la fin. Toujours aussi indifférent à l'animal, il ramassa sa torche et s'engouffra dans l'entré de la forteresse.

_Dame Basmath, je me permet de vous faire savoir que le lieutenant est un archer et que dans un lieu clos, il est peu judicieux de le laisser en arrière.
Cependant je ne connais pas nos autres compagnons de route. Je propose donc, si vous le voulez bien, que tout le monde énonce brièvement ses aptitudes au combat ou autre, afin que nous nous positionnons de façon à être le plus réactif possible en cas de problème.

Protesta Nylem tout en essayant de ne pas laisser transparaitre l'agacement dans sa voix.
_Et pour ceux que cela gênerait, il n'ait pas encore trop tard pour partir...
Il prononça sa dernière phrase un sourire au coin des lèvres. Moins il aurait de monde à surveiller, mieux il se porterait.
_pour ma part je suis le général Fairban. Et je ne pense pas avoir besoin de vous détailler ma fonction …
Son armure rutilante, son bouclier et son épée courte étaient en effet d'assez bons indicateurs, même pour une personne peu observatrice. Il regrettait cependant de n'avoir pu prendre sa lame habituelle...mais elle aurait été bien trop encombrante dans ce dédale de couloirs.
Il se retourna pour s'assurer que les trois autres, qui venaient de pénétrer dans ces lieux, avaient bien suivit la discussion. Il jeta un sourire mauvais à son lieutenant avant de rajouter.
_Même si je suis sur que ça vous ne prendrait pas beaucoup de temps, ne vous donner pas cette peine messire Kelrynion !
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMer 06 Avr 2011, 22:00

    Tout était vert. De la verdure maudite à perte de vue. Rien que du vert et des fumées à l’odeur répugnante. Dorcha Duil s’étendait sous les bottines d’une silhouette filiforme qui regardait de tous les côtés. Elle était venue jusqu’ici en cheval, spécialement empruntée pour l’occasion, mais l’avait laissé un peu plus loin en sécurité et loin des marais. Ses bottes pleines de boues, parsemées de mousse verdâtre, avait donc dut endurer plus d’une heure de marche pour arriver à destination. Maintenant, il ne s’étendait plus seulement le marécage derrière le corps fragile, une immense forteresse s’élevait également sous ses yeux admiratifs. La forteresse de Mogaror n’avait beau être qu’un petit château délabrée, on devait lui reconnaitre une certaine prestance macabre qui décourageait de rentrer. Devant le bâtiment envahit par les ronces qui avaient su résister autant de temps, un brise qui avait réussi à s’engouffrer à travers cet inextricable mangrove et fit s’envoler un foulard multicolore qui s’éleva dans les airs. Il manqua de retomber dans une flaque peu profonde mais terriblement croupie quand la main d’opale de Prophessy la rattrapa. Ses cheveux roux retombèrent en cascade sur sa nuque tandis qu’elle jurait. Elle noua le foulard autour de sa taille et celui s’ajouta aux multiples pans de couleur chaudes qui pendaient de la jupe courte, aux genoux, et fendue. La jeune bohémienne passa une main dans ses cheveux pour les rejeter en arrière ; elle devait bien avouer que son allure ne lui donnait pas beaucoup de crédibilité comme aventurière, mais le long poignard, un peu plus long qu’un avant-bras, aiguisé il y a peu rappellerait à ses futurs compagnons qu’elle ne venait pas simplement en voyageuse de passage.

    La rouquine s’avança vers le groupe d’aventurier déjà formé et elle les avisa. La plupart étaient des hommes normaux qui n’avaient rien de particulièrement remarquable à part un archer tout aussi roux qu’elle, un jeune homme aussi mince qu’elle et un soldat dans une armure rutilante. Prétentieux, pensa-t-elle immédiatement et puis elle tourna les yeux. Puis elle remarqua la femme, semblait-il une rôdeuse, qui lui inspira le respect. C’était la seule autre femme du groupe et elle ne vit rien d’autre de surprenant alors elle entreprit de nouer ses cheveux qui rougeoyaient comme le feu déjà allumé. Ses yeux se perdirent dans le vague et elle ne remarqua pas tout de suite le marchand de Cathairfal qu’elle connaissait pourtant si bien. Prophessy ne remarqua sa présence que lorsque que ces yeux repassèrent sur l’homme un poil désorienté à cause du changement d’environnement. Elle lui fit un signe de la tête avec un sourire, mais ne manquerait pas d’aller le taquiner plus tard.
    Les autres membres du groupe faisait comme elle et se détailler entre eux : elle rousse savait lire les regards parfois inquiet, parfois simplement jaugeur. Elle se sentit observer, voir reluquer. Elle s’en fichait, qu’ils la prennent donc pour une diseuse de bonne aventure bonne à rien faire s’ils en avaient envie. La jeune femme leur montrait lors qu’un bon vieux combat au corps à corps, seul combat donc elle s’avait se sortir. Et elle, contrairement aux autres, hormis la rodeuse, avait déjà vu plus de monstres et de créatures tout aussi redoutable que celles qui attaquaient la capitale à la nuit tombée. Elle posa délicatement sa main sur la lame qui tapait contre sa cuisse à chaque pas et tapota ses ongles dessus. Elle se plaça vers les autres alors que la rôdeuse, qui se présenta sous le nom d’Aislin Basmath, commença un petit discours de bienvenue qui leur rappelait également la teneur de leur mission.

    Ses mains, à peine à la moitié de l’explication d’Aislin, se posèrent sur ses hanches et la rouquine pris une pause désinvolte. Elle écoutait vaguement, comprenant qu’elle se trouverait au milieu du groupe. La brillante idée fut de mettre le soldat clinquant devant, au moins il servirait à quelque chose. Elle, par contre, elle n’aurait pas un rôle très utile au milieu. Mais soit. Elle n’était pas venu pour les combats en eux-même, les carnages ne l’attirant pas particulièrement, mais pour l’aventure qui casse la routine, pour le piment et la dangerosité de la mission. Si au passage, celui lui permet de se trouver un nouvel amant ou de bien se faire voir du roi alors il n’y avait que du positif dans cette histoire. L’hypothèse qu’elle meure dans d’atroces souffrances transpercer de part en part par les dents pointues d’un basilic lui traversa pendant un instant l’esprit et les coins de ses lèvres s’étirèrent.
    Comme la troupe hétéroclique se mettait en mouvement pour s’enfoncer dans la noirceur de la forteresse, la bohémienne tira son poignard. Il était toujours plus prudent de l’avoir tout de même à la main si jamais elle se devait de réagir vite. Etant déjà prête, elle regarda les autres s’activer et ses doigts firent tourner la lame comme un simple bâton sans qu’elle ne se coupe. Une façon de s’occuper plus instinctive que réellement désirée. L’homme en armure, Nylem avait-elle cru comprendre, se fit entendre. Prophessy roula des yeux en entendant sa voix agacée. Elle espérait qu’il n’essayerait pas de lui donner des ordres à elle personnellement avec ce ton, parce qu’elle comptait bien faire tout le contraire de ce qu’il lui demanderait. Lors qu’il demanda si des personnes voulaient faire demi-tour, elle se sentit un peu visée et fronça les sourcils. Ah s’il transpirait moins une virilité délicieusement bestiale, il aurait été fort simple de le haïr totalement… La jeune femme emboîtait donc le pas aux autres, sans répondre tout de suite. Puis après le ton légèrement hautain et moqueur de Nylem, qui soit dit en passant lui rappelait un peu sa propre voix lorsqu’elle sortait de ses gonds, elle se décida à enfin parler.

    _ Si cela intéresse quelqu’un, je suis bonne au corps à corps moi, précisa-t-elle suivant docilement et en faisant machinalement tourner sa lame entre ses doigts. Et le premier qui demande de lui dire son avenir, je lui tranche la main !

    Elle les aurait au moins prévenus puis elle s’adressa au « Général Fairban » de sa voix mutine incapable à réprimer.

    _ Si j’ai bien compris, général, vous devriez être devant ? Mais, simple supposition il n’y a qu’Aislin qui connaisse bien le chemin donc il vaut qu'elle nous guide, non ?

    Elle ferma sa bouche ne pinçant les lèvres. Il fallait vraiment qu’elle apprenne à se taire des fois.




Revenir en haut Aller en bas
Lundre Soleren

Lundre Soleren

▬ Contributions à l'histoire : 486

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyJeu 07 Avr 2011, 19:23

S'il ne l'avait pas effectué en compagnie de Madwyn, Lundre aurait bien volontiers siffloté durant le trop long trajet séparant capitale et marécages. Il s’en était abstenu par respect pour son compagnon de route, qui tolérait à grand-peine de longues discussions. Le fauconnier n’avait toutefois su se départir d’un sourire heureux, des plus confiants. Cette expédition ne pouvait qu’être amusante. Pour lui, tout du moins. Ses compagnons auraient peut-être d’autres difficultés, mais le sorcier avait une confiance insolente en son pouvoir. Il fit ralentir sa monture en arrivant près des marécages. Plus de grandes cavalcades où il faisait l’effort de ralentir pour un Madwyn qui ne devait pas comprendre pourquoi cet hurluberlu accélérait brusquement l’allure. Par fantaisie, à vrai dire. Toute cette expédition n’était que pure fantaisie à ses yeux. Il n’avait jamais réellement ressenti le besoin d’aider son prochain, se contentant d’aider ses proches. Il n’en avait financièrement pas besoin, puisqu’une situation tranquille l’attendait à Cathairfal. Cette expédition, ce voyage, n’était au fond qu’un vaste jeu. Il guida sa monture à travers les marécages, visiblement peu concerné par l’atmosphère angoissante qui baignait cette région. Il n’aurait eu qu’à reprocher un manque de lumière à l’endroit. Et quelques moustiques. Mais Madwyn ferait sans doute une bien meilleure proie, d’ailleurs … Après quelques secondes de raisonnements alambiqués qui laissèrent un bienheureux silence à son compagnon, le fauconnier décida que savoir les goûts des insectes de l’endroit n’était pas important. Ils allaient passer leur temps sous terre. Boah. Un détail, tout ça. Comme les basilics. Un détail.

Imitant Madwyn, Lundre laissa son cheval avant de s’approcher de l’entrée de la caverne. Il y trouva sans surprise Aislin à qui il adressa un petit sourire discret mais sincère, trop occupé à vérifier que ses affaires ne l’encombreraient guère. L’espace d’un espace, Lundre hésita à emporter une arme : les sorciers du cinquième ordre pouvaient apaiser les créatures leur voulant du mal. Se munir d’une arme aurait été inutile, une précaution qui comptait moins que ce pouvoir. Mais il s’était promis de garder ses pouvoirs aussi secrets que possible. Il en avait touché mot à Madwyn, lui demandant de ne pas s’étendre sur le sujet. Précaution inutile, il imaginait bien mal le jeune homme bavarder avec un des membres du groupe. Avec n’importe qui, à vrai dire. Les pensées du fauconnier revinrent à Aislin. Avait-elle oublié sa promesse de ne pas en parler ? Il chercha à sonder son regard pour obtenir une réponse, mais elle avait déjà entrepris de s’adresser aux autres membres du groupe. Non, à l’ensemble du groupe. Ce qui voulait dire qu’il devrait écouter. Après avoir réglé le baudrier qui maintenant l’épée légère qu’il emportait, Lundre afficha un silence aussi respectueux que celui de ses compagnons. Tant pis, il tiendrait la lance à la main. Ce serait plus cohérent. On se demanderait sans doute bien moins ce qu’il fichait là.

Le petit discours terminé –il ne voyait pas pourquoi il aurait pu se sentir concerné- Lundre regarda brièvement ceux qui s’étaient enrôlés. Brièvement. Il ne s’attarda pas, ne jugeant pas cela utile. De toute manière, il ne les connaissait pas. A quoi bon se fier à une première impression ? Il fut surpris de la tape de Madwyn et se tourna vers lui.

« Je ne te pensais pas si naïf, Mady. » murmura-t-il à l’intéressé d’un ton neutre, simple constat.

Naïf d’avoir cru qu’il se serait engagé s’il n’avait pas été sûr d’en réchapper. Certes, le sorcier ne savait pas que son confrère se reposerait en grande majorité sur son don. Autant que sur les "rudiments" de combat qu’il avait pu apprendre à l’armée. Il aurait plus à l’aise à cheval, mais inutile de faire le difficile. Cette exploration de souterrains irait très bien. Lundre se saisit d’une torche qu’il alluma et laissa dans sa main droite. L’autre servirait à porter la lance qu’il emportait, bien plus agréable au demeurant que l’épée. Le soldat de plomb fut le second à troubler le calme du fauconnier qui se serait bien lancé immédiatement dans l’exploration des souterrains. Aislin avait donnée une stratégie. Aislin était le guide. Aislin était sympathique, par-dessus-tout. Et à tout prendre, Lundre préférait écouter les personnes sympathiques. Bien sûr que l’on se doutait de la fonction du bonhomme, du général. Un type en grosse armure, était forcément quelqu’un désirant en imposer. Le genre qu’on plaçait là d’après le volume musculeux qu’il occupait, chevilles gonflées comprises. Pas très intéressant. Les autres, en revanche … Devant la pique lancée par la rouquine, le fauconnier grimaça. Misère … S’ils commençaient à se disputer comme des adolescents, il partait à l’aventure dans le souterrain. Zut, à la fin.

Toussotant un peu en espérant que le général rutilant aurait oublié dans quelques secondes, Lundre se décida à prendre la parole. A vrai dire il était sûr qu’une fois que Fairban aurait compris l’insulte, il se plaindrait. Mais rien ne coûtait de vouloir rendre service à Aislin qui était chargée de coordonner tout ce petit monde.

« Je sais me servir d’une lance, d’une épée également bien que ce ne soit pas mon domaine de prédilection. J’ai des notions des premiers gestes à accomplir en cas de blessure. »

Le reste ne concernait que lui. Ses pouvoirs ne serviraient qu’en cas de blessure ou d'attaque. Autant dire qu’ils avaient du temps. A moins que la rouquine n’étrangle le général. Ou que Madwyn n’étrangle le général. Ou que le dénommé Kelrynion ne s’en charge. Cette pique n’avait pas eu l’air d’une remarque anodine faite à un ami. Pour l’instant, Lundre laissa le bénéfice du doute. Si cette inimité se vérifiait, il s’opposerait au général. Hors de question de se rallier à un type mesquin qui critiquait Aislin et une autre personne, par lubie. Le fauconnier adressa un sourire confiant aux deux autres membres de l’expédition qui ne s’étaient pas encore présentés. Ils avaient l’air bien sympathique, après tout.
Revenir en haut Aller en bas
Javeed Ursha

Javeed Ursha

▬ Contributions à l'histoire : 144

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptySam 09 Avr 2011, 21:10

    Je sais. Je sais bien. J’ai un tas de raisons, toutes meilleurs les unes que les autres, pour me retrouver planté ici entre une tête de plomb caractérielle dont l’armure parvient à peine à contenir la masse palpitante de ses muscles barbares, et la tignasse flamboyante de mon bon rouquin de Serwyx. Les pieds dans le boue, le nez dans le vent, et la tête toute entière prise par les remugles malsains de ce morceau d’enfer concentré, je contemple le carnage d’une lande de terre sèche et de feu malade oubliée par les dieux eux-mêmes.

    Joli tableau, non ?
    La mine butée, je me fends d’un regard désabusé pour mon ami, et charge sur mon épaule ma vieille besace de cuir pour rejoindre d’un bon pas la troupe éclectique qui nous collera aux basques pour les prochains jours. Serwyx, si je suis là, aussi à l’aise qui salamandre courtisée par un dragon, c’est bien pour toi, et à cause de toi ! Bon. Je ne dirais pas que les jolies choses dorées gobées par le ventre usé de temps et de mauvaise pluie de ce tas de pierre, monstre endormi par les vapeurs toxiques du marais, ne m’intéressent pas. Qui ne le serait pas ? Mais je suis un couard, et je sais déléguer les tâches les plus risquées.

    Mais pas cette fois.
    Tu voulais venir ici, bête parmi les bêtes, avec ton honneur et ton goût douteux pour les ennuis. Toi qui m’a un jour offert un toit, un avenir, et surtout ton amitié, je ne peux pas te laisser risquer ta peau pour de vagues rêves de reconnaissance. Si je ne suis pas un combattant, je serai ta prudence, et je saurai te retenir par le col en cas d’avarie, quitte à fuir en te traînant derrière-moi.

    Je reconnais Aislin, et réponds à son salut d’un sourire sincère, quoique nuancé d’un poil de ma malice habituelle. Une brave tête dure comme le roc, qui ne s’en laisse pas compter. Et encore moins par moi, je l’ai appris à mes dépends. Nous nous croisons de temps à autres au gré de nos contrats. Je l’apprécie. Je toise, un sourcil arqué, deux jouvenceaux lisses comme des fleurs de mai. Drôle d’équipage que ces deux là. L’un a le sourire apaisé de l’homme repu de toutes choses, quand l’autre a dans le regard une sorte de faim sèche, grouillante. Je me promets de fouiller un peu de ce côté-là. Si les aléas de notre aventure nous le permettent.

    Une démarche légère comme le vent, un éclair fauve. Prophessy. Je lève les yeux au ciel, très tenté de lui conseiller un chapeau à grelots, pour aller avec sa tenue si discrète. Puis de détailler un peu mieux, et de m’en tirer avec un sourire satisfait. Toute compte-fait, c’est le genre d’apparition qui vous remet de bonne humeur en un rien, ne serait-ce que par sa promptitude à vous réjouir le regard. Je note dans un coin de ma tête de surveiller ce morceau de folie. Nylem reste égal à lui même. A savoir, dangereux. Un sourire mauvais étire ma bouche en saisissant au vol les piques qu’il lance à Serwyx.

    Je lâche sur le ton de la plaisanterie : « Du temps, messire Fairban, mon frère Serwyx en manque certainement, à trop fréquenter mon établissement. » Je glisse un sourire de chat sur mon faciès léonin. « Oh, pardonnez-moi, vous devez le savoir.. » Juste une petite aiguille, entre ses omoplates, et entre les miennes. Sûr que Nylem ne veut pas ébruiter le commerce qu’il entretient avec moi. Autant lui faire savoir que ma langue risque de devenir un peu agitée si son attitude menace mon ami.

    Je suis la formation proposée par Aislin, et écoute d’une oreille l’objection de Nylem. Je ne suis pas un soldat, laissons à ces deux là le soin des tactiques guerrières. La noirceur du caveau dans lequel nous nous enfonçons écrase mon estomac d’une poigne glacée, et je me rassure d’un bref coup d’œil à Serwyx, trouvant en ce contact visuel une foi que je n’ai jamais eu. Un léger frétillement froisse les plis de mon chech sombre, et une petite tête écailleuse émerge près de ma joue. Ma fidèle Bérénice, caméléon de son état, est solidement cramponnée à mes vêtements. Une bête merveilleuse, aussi intelligente que moi, comme j’aime à le prétendre. Je ne pouvais décemment pas la laisser seule dans ma boutique, aux soins d’un quelconque rustre. Mon petit amour.

    J’observe un instant Prophessy, un sourire désabusé au coin des lèvre, et lui glisse comme autant de mots d’amour : « Ma perle, si tu évites de couper quoi que ce soit qui appartienne à tes alliés, je t’offre de retour à Cathairfal une montagne de gâteaux au miel. » J'ajoute simplement :: « Tout doux. » Elle sait que je ne me moque pas d’elle. Mais elle est tellement imprévisible… Je rajuste les plis de mon chech, heureux de constater que mes souples bottes foulent le sol sans plus de raffut qu’un soupir de poussière. Bon choix. Mon sarouel sombre, serré à mi-mollet, est un indice de mon petit exotisme. J’ai passé mes habituelles protection de cuir à mes avant-bras, utiles pour alourdir mes coups en cas d’affrontement à mains-nues. Quoique je doute que nos ennemis aient seulement des mains. Une sueur glacée se fraie un chemin sous ma simple chemise de toile, seulement renforcée d’une pièce de cuir léger.

    « Pour ce qui est des aptitudes, si je pense que la prudence est la meilleure d’entre elles, je me contenterai de vous proposer ce qui suit : je sais manier le poignard, mais suis surtout efficace en combat à mains nues. Je ne suis pas un guerrier. Je dispose de quelques onguents de base en cas de petit bobo des uns et des autres. Et désolé Aislin, mais ne sois pas déçue si je te dis que je en dispose pas de miroir, ni autre artefact réfléchissant. Mais une pièce d’armure bien polie ferait l’affaire, hm ? Et puisque nous parlons de serpents, je sais en aspirer les noires humeurs en cas de morsure. Mais vu la taille de la bête, je doute que je puisse le faire sans avoir à vous vider de votre sang. »

    Un peu d’humour ne fait jamais de mal, aussi noir soit-il.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyLun 11 Avr 2011, 19:30

N’y avait-il pas un seul endroit de ce trou à rat qui ne fut pas recouvert de boue ? Certainement pas, au vu de l’immensité verdâtre et visqueuse qui s’étendait devant Serwyx. Il était bien loin de ses remparts… Emmitouflé dans une cape qu’il avait empruntée à un ami pour l‘occasion, l’archer pataugeait d’une manière qui le rendait certes plus stupide qu’à l’accoutumé mais qui était le seul moyen de ne pas finir englouti par la masse répugnante et malodorante. Se retournant, il jeta un coup d’œil à son filou de marchand, lui adressant un sourire encourageant. Il faut dire qu’il y était un peu pour quelque chose si Javeed se retrouvait au cœur du danger. Après tout, loin de la Cité, qui aurait veillé sur l’exotique vaurien ? Et puis, on avait toujours besoin d’une personne capable de détendre l’atmosphère… Un sourire amusé se dessina sur son visage quand il se rappela que Javeed avait insisté pour emmener sa « douce » Bérénice. Pour sa part, notre cher lieutenant avait été surpris d’être convoqué par des personnes très haut placées. Soi-disant qu’il devait faire attention à ce que le général n’en fasse pas qu’à sa tête et qu’il devait protéger les autres membres de l’équipée. Auraient-ils oublié que la dernière fois qu’ils ont fait équipe, ils ont failli s’entre-tuer ? Alors qu’il évitait une fois de plus de finir le nez dans la boue, il sentit le regard dédaigneux du « grand » Général Fairban se poser sur lui. Soutenant son regard sans sourciller, il lui fit comprendre que lui non plus n’était pas heureux de se coltiner le pire supérieur qu’il n’ait jamais connu. Quitte à choisir, il préférait puer pour le reste de la journée plutôt que de supporter l’une de ces bêtes à quatre pattes qu’on appelle cheval. Ses vêtements de cuir étaient bien adaptés à ce type de voyage et ses bottes n’avaient rien à envier aux sabots de la monture de Nylem. Son arc fétiche était accroché sur son dos, mais il savait qu’il utiliserait plutôt son petit arc, lequel était parfait pour des endroits clos, même s’il manquait de puissance…

Arrivés près d’un feu, Serwyx aperçut une silhouette féminine et familière : Aislin. Un soupir de soulagement s’échappa de la bouche du rouquin. Enfin, il allait pouvoir converser avec des gens dignes d’attention, en plus de Javeed évidemment. Lui adressant un signe de tête amical, il se réjouit que sa sœur d’armes en bien des batailles fût leur guide. Au moins, ils ne se perdront pas avec elle. Que dire sinon qu’elle lui avait fait changer d’avis sur les femmes dans l’armée? Désormais, ils se méfiaient un peu plus des femmes qu’il croisait et ne se prenait plus à les sous-estimer. Doucement, ses yeux s’habituèrent à la lumière vive et chaleureuse du feu. Se réchauffant petit à petit, il se sentit observé et se rendit compte qu’une bonne partie des « aventuriers » se jaugeaient. Refusant les préjugés, il n’en fit pas de même. Par principe, il pensait que toute personne était digne d’intérêt. La suite des aventures lui dira ce qu’il aura besoin de savoir, même s’il était triste que de si jeunes personnes viennent ainsi risquer leur vie. Il sut cependant instantanément que deux d’entre eux utilisaient la magie : leur seule présence lui avait fait ressentir ce picotement caractéristique dont il avait horreur… Ah, si Jullanar était là, elle aurait bien ri de le voir dans cette position. Alors qu’il était plongé dans ses pensées, la voix douce mais ferme de la Rôdeuse le ramena à la réalité. Il écouta patiemment ce qu’elle avait à dire et attendit qu’elle ait fini pour lui faire part de son avis. Cependant, l’autre fut plus rapide que lui. Devait-il donc toujours se mêler de tout ?

Les yeux verts de l’archer se firent plus sombre alors que son insupportable Supérieur s’échinait à le rabaisser, tout en essayant de démontrer aux autres qu’IL était le chef. Surtout, reste calme Serwyx ! Pas d’esclandre maintenant… Parfois, il avait l’impression que Nylem faisait tout pour qu’on le déteste et qu’on ait envie de le tuer dans son sommeil. L’intervention de la jeune femme rousse le fit sourire. La fougue de la jeunesse. Il faudrait qu’il la mette en garde, Nylem n’était certainement pas un homme à prendre à la légère. Une femme qui a du cran, voilà qui lui plaisait bien ! Et puis, entre roux, il faut se soutenir… De plus, quelque chose lui souffla que le dénommé Lundre était tout à fait sympathique, notamment par ce sourire amical qu’il affichait.

Alors qu’il allait enfin prendre la parole pour se défendre, Javeed lui coupa d’herbe sous le pied. Ses yeux verts brillèrent tandis que son ami s’exerçait à asticoter le Général, tout en restant dans les limites à ne pas franchir. Eh bien aurait-il tant déteint sur son ami qu’il en vienne à vivre dangereusement ? Cette pensée fit plaisir à Serwyx… Posant une main sur l’épaule de Javeed, il lui souffla sur un ton amusé :

« Ne va pas nous l’enrager, sinon j’ai bien peur que notre grand Général ne se débarrasse de nous tous avant la fin… »

Laissant à son ami le temps de présenter ses aptitudes, il finit par prendre à son tour la parole, sur un ton qui se voulait léger et amusé. Cependant il suffisait de le connaître un peu pour savoir que chaque mot, chaque syllabe était pesé et pensé. Rien n’était laissé au hasard, même pas les quelques mots d’esprit qu’il se plaisait à introduire dans ses paroles.

« J’ai bien peur, mon Général, que notre guide n’ignore en rien mon état. Et permettez-moi de vous dire que cette armure sied à merveille à votre statut, l’auriez-vous astiquée avant de venir?»

Un pique par-ci par-là, l’air de rien… Un sourire pseudo-innocent sur le visage. Décidemment, il avait l'art et la manière de provoquer en restant dans la plaisanterie légère. Mais avec le Général, c'était la seule arme qui pouvait le tenir à distance. Quoique... Ils ne s'étaient jamais aimé et ce n'était pas maintenant qu'ils allaient changer. Décidant que se présenter était plus poli, il rajouta :

« Comme vous l’avez certainement déjà compris, je suis le lieutenant Serwyx Kelrynion. Même si certains en doutent surement, j’ai quelques talents en tant qu’archer et ma vue est excellente, même dans l’obscurité. Faut croire que j’ai eu un bon entraînement… J’ai une dague en cas d’urgence, mais autant que possible j’utiliserais mon petit arc et mes flèches.»

Ignorant consciemment Nylem, il regarda Aislin et lui donna son propre avis sur la question de l’ordre dans lequel ils devaient avancer. Ils étaient censés être des volontaires, donc chacun a son mot à dire, peu importe ce que pourrait dire le général.

« Tu fais comme tu le sens, Aislin, je pourrais tout autant surveiller nos arrières en sondant l’obscurité que partir en éclaireur devant avec toi. Mon petit arc n’est peut-être pas aussi puissant que l’autre, mais il est tout aussi précis… »

Attrapant au passage son sac qu’il mit en travers de ses épaules, il attendit le feu vert de la Rôdeuse.
Revenir en haut Aller en bas
Aislin Basmath

Aislin Basmath

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMar 12 Avr 2011, 18:07

Aislin aimait bien Madwyn malgré cette propension un peu étrange qu'il avait à lui faire des avances et elle était soulagée qu'il lui emboite le pas. Le jeune homme lui avait toujours semblé d'un caractère affirmé malgré sa discrétion et elle sentait bien qu'elle aurait besoin de son soutien ainsi que de celui des autres face au général Fairban.

Elle eut à peine le temps d'y songer que déjà le personnage en question l'avait rattrapée pour lui faire part de ses objections. La rôdeuse se retint de grogner en sentant l'agacement dans la voix de l'homme d'arme. Décidément, rien ne lui serait épargné... Elle le laissa à sa diatribe, attendant patiemment qu'il termine son monologue même si les piques glissées à l'égard de l'autre archer du groupe lui firent froncer les sourcils dans une mimique qui ne pouvait laisser personne ignorant des pensées qui l'agitaient.

Aislin laissa chacun présenter ses aptitudes enregistrant le comportement des uns et des autres pour en apprendre un peu plus sur leur personnalité. Prophessy la fit sourire, Aislin appréciait déjà ce petit bout de femme qui avait eu assez de cran pour traverser les marais et se lancer dans une expédition constituée majoritairement d'hommes. Elle connaissait déjà les aptitudes de Javeed et Serwyx pour les avoir fréquenté en de maintes occasions mais un élément du discours de Lundre attira son esprit fertile.

Lundre en tant que sorcier disposait d'un pouvoir particulier à son ordre. Il avait la capacité d'apaiser tout prédateur. Voilà qui méritait d'être mis en avant... Le seul problème était que Lundre désirait par dessus tout conserver le secret sur sa petite spécialité. Avisant la lance de celui-ci elle jugea qu'elle pouvait s'en servir comme motif légitime pour placer le jeune homme en avant tout en ayant conscience que le général risquait là aussi de lui mettre des bâtons dans les roues.

Lorsque chacun eut fini son petit discours Aislin reprit la parole à regret, consciente qu'il n'était pas vraiment dans sa personnalité de mettre des formes à son discours. Elle était là pour mener une mission à bien, pas pour faire des ronds de jambes à un militaire obtus bon sang !

- Nylem, reprit elle en ayant parfaitement conscience qu'il aurait voulu qu'elle fasse montre de plus de déférence à son égard, nous ne sommes pas ici au sein de l'armée mais dans une mission que les autorités royales ont choisi de mettre sous ma direction. Je pense qu'en tant que responsable stratégique vous devez savoir que dans un milieu clos il est logique d'accorder aux archers la place de soutien arrière, et au vue du talent de notre ami commun et de la hauteur d'un basilic je ne crains pas qu'il manque sa cible. D'ailleurs je serais à ses côtés si comme l'a justement souligné Prophessy je n'étais pas ici en ma qualité de guide. En revanche, ajouta-t-elle en se tournant vers Lundre, il n'était pas inutile de faire préciser à chacun ses aptitudes je souhaiterais que tu prennes les devants avec moi. Je pense que tu comprends pourquoi...

Elle jeta un regard aux autres, espérant puiser du soutien dans ceux de Madwyn, Javeed et Serwyx. Il fallait à tout prix qu'elle évite que leur petite promenade de santé ne vire à la bataille d'égo, leurs vies étaient en jeu et la rôdeuse n'était pas prête à risquer sa peau parce qu'un ponte avait décidé qu'il devait prendre la direction des opérations. Surtout si des personnes à qui elle tenait faisaient partie des victimes potentielles...

Elle esquissa un sourire à l'égard de Serwyx et Prophessy pour manifester sa compassion à l'un et son encouragement à l'autre. Ses deux là auraient pu faire partie de la même famille et n'auraient pas déparés au milieu des rôdeurs. S'il lui fallait en apprendre un peu plus sur Prophessy, Serwyx avait déjà démontré sa bravoure à plusieurs reprises et il était un véritable frère d'arme pour Aislin.

Adressant un clin d'œil à l'égard du marchant qu'elle affectionnait également la jeune femme prit son parti de clarifier la nouvelle donne.

- Lundre avec moi devant, on vous servira de guide. Madwyn et Nylem juste derrières nous soyez prêts à parer à toute éventualité. Prophessy et Javeed puis Serwyx. Quand nous sortirons des couloirs pour déboucher dans les pièces nous pourrons nous déployer en attendant restons groupés, que personne ne parte de son côté.

La dernière fois qu'elle était venue Aislin avait trouvé la mue d'un basilic. Elle était si longue et large que la rôdeuse avait eu des difficultés à imaginer la bête prête à attaquer, s'ils se retrouvaient en proie à la créature à laquelle appartenait cette peau... Qu'Eydis leur vienne en aide.

- Nous avons assez perdu de temps. conclut-elle en reprenant sa marche.


♠ ♠ ♠


Les grandes enjambées d'Aislin les avait mené rapidement plus avant dans la forteresse. Un silence pesant s'était installé sur la petite troupe qui progressait avec régularité. La torche de la rôdeuse révélait des couloirs sombres puis des salles aux dimensions gigantesques, la forteresse devait avoir été splendide en son temps.

- Splendeur et décadence... songea-t-elle en soupirant. Tel est notre lot à tous.

Voilà un certain temps qu'ils marchaient, elle indiquait leur passage par quelques signes rôdeurs à chaque croisement qu'ils passaient, assurée ainsi de leur éviter de se perdre. Le temps de poser leurs affaires pour préparer leur repos ne devrait plus tarder. Quelque chose disait à Aislin que pour trouver ce qu'ils étaient venus chercher il leur faudrait du temps. La nouvelle pièce dans laquelle ils débouchèrent était légèrement moins spacieuse que les autres. Avec ces deux entrées elle s'apparentait plus à une sorte de boyau et elle suggéra qu'ils s'y arrêtent le temps de se sustenter et de prendre du repos.

Aislin avait du vague à l'âme et les nerfs à vifs, le silence qui régnait était plus dense que la dernière fois qu'elle était venue, plus angoissant aussi. La rôdeuse avait parfois l'impression de distinguer des ombres mouvantes à peine au delà de la visibilité que lui accordait la torche. Elle se sentait épiée, une sombre présence avait pris possession de la forteresse et elle pressentait que dans les ténèbres quelque chose de sinistre grandissait, prêt à refermer son piège sur les êtres fragiles qui avaient osés s'aventurer dans ce territoire dédié au mal. Oui, quelque chose rôdait...
Revenir en haut Aller en bas
Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMer 13 Avr 2011, 19:24



Il fallait avouer qu’il avait fallu quelques secondes à Madwyn pour enregistrer ce que Lundre lui avait dit et assimiler l’information correctement. Plutôt que de lui répondre il avait sourit, goguenard, et avait conclut qu’il lui faudrait bien plus de temps encore avant de comprendre la petite mécanique du sorcier. Soit il était complètement inconscient, théorie que favorisait Madwyn, soit il réservait encore quelques surprises. Dans tout les cas le sorcier de second ordre avait décidé d’être très vigilent quant à son jeune compagnon. Il pouvait aisément comparer Lundre à l’un de ses oisillons dont il prenait tant soin. Naïf et tête en l’air. Une petite chose toute déplumée qu’il fallait charrier avec précautions. Craignait-il aussi que ce voyage le change ? Madwyn haussa imperceptiblement les épaules et continua son chemin en tête du groupe. Il n’avait pas fait trois pas que ce que tout le monde redoutait arriva, Nylem crut bon de partager son opinion avec tous, ne manquant pas au passage d’écraser tout ce qu’il pouvait. Pour avoir déjà agit ainsi Madwyn savait que cela n’apportait rien de bon, les « autres » aimaient être flattés, choyés et considérés pour leurs décisions, l’inverse de ce que le soldat de plomb était en train de faire en somme.

Et les réactions ne se firent pas attendre. Tout d’abord ce fut la donzelle flamboyante qui ouvrit la bouche, avec toute la désinvolture et l’arrogance de sa jeunesse. Fière, elle entendait bien montrer qu’elle avait sa place dans cet étrange équipage. Ses motivations restaient floues pour le sorcier mais il ne doutait pas qu’elle devait être piquée par le goût de l’aventure. Ne jamais juger un animal à sa fourrure, une chose qu’il avait apprise et qui s’était souvent révélée exacte. Elle était forte et volontaire. Ce serait un beau gâchis s’ils retrouvaient ses tripes étalées au quatre vent. Tournant son regard vers Aislin, le petit brun remarqua qu’elle avait l’air crispée. Elle aussi était une personne de caractère et qu’on mette en doute si directement son autorité l’avait certainement agacée. Il n’aimait pas ce petit air grognon qui barrait son visage.

Pourtant il ne dit rien pour la soutenir, laissant la parole à Lundre qui énuméra brièvement ses capacités. Silencieux comme toujours sur son don de sorcier. C’était un choix, compréhensible par les temps qui courraient, même si Madwyn n’aurait pas envisagé s’en blâmer. Il était fier de ce qui coulait dans ses veines. Puis l’escalade continua. Le grand aux longs cheveux, Javeed comme il convenait de le nommer, fit par de son agacement avec un humour que goûta le sorcier. Les personnalités se dessinaient petit à petit et ce qui se déroulait sous ses yeux le fascinait. Ce fut enfin au tour du solide rouquin de prendre la parole et il n’épargna pas non plus le rutilant soldat. L’atmosphère étaient tendue entre les deux hommes et il serait sûrement facile en tant voulu d’en jouer. Pour l’heure Nylem s’occupait très bien de s’enterre seul. Quand Serwyx se tut, Madwyn avait retrouvé renforcée sa première impression envers l’homme. C’était quelqu’un de solide qui savait ce qu’il faisait et méritait les marques de déférence que l’on pouvait capter chez certains membres du groupe. Il avait hâte de le voir à l’œuvre.

Coupant court à la guerre de tranchées qui faisait rage, Aislin réaffirma son autorité et soustraya à Madwyn le besoin d’énumérer ses propres qualités. Répondant à son regard par un franc éclat de rire, le sorcier voulut alléger les interrogations qu’il lisait dans son regard et la tension naissante. Maintenant que chacun avait marqué son territoire ils allaient pouvoir se concentrer sur la raison de leur venue. S’écartant légèrement il laissa passer Lundre devant lui et lui emboita le pas. Ils avancèrent longuement dans la forteresse, longeant des couloirs qui aux yeux de Madwyn étaient tous identiques. Il avait même salement l’impression de tourner en rond, ce qui rendait l’expédition bien moins palpitante. L’architecture du bâtiment était magnifique mais il n’y avait pour l’instant que peu de traces de ce dont ils étaient en quête. Seul le vide répondait à leurs espoirs désabusés. Si le sorcier avait été plus inquiet, il aurait pu jurer que la forteresse était lentement en train de refermer ses bras autour d’eux. Jetant un regard en arrière alors qu’il débouchait dans la salle où Aislin avait fait halte, Madwyn essaya de déchiffrer les expressions de ses compagnons de route mais aucune réponse ne lui vint. Laissant tomber son sac à ses pieds il poussa un soupir et leva les bras pour s’étirer et délier ses muscles. Un courant d’air froid le frappa et un long frisson remonta le long de son échine, le faisant grimacer.

« Par Eydis… Pas l’ombre d’un début de quelque chose et pourtant ça semble être partout. »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 15 Avr 2011, 18:40

Dans une cascade de cheveux écarlate la cadette du groupe, dont Nylem n'aurait su dire le nom, passa devant lui d'un pas non chalant. Essayant à grande renfort de sarcasme d'atteindre le gradé, sans vraiment y parvenir. Son visage d'opale si juvénile tranchait avec son caractère fougueux. Aussi douce que de la soie, aussi impétueuse que le feu. Le contraste était saisissant. Il n'adressa qu'un haussement de sourcil à cette inconnue qu'il n'avait jusqu'alors pas considéré . Mais quelque chose en lui avait sourit, le replongeant dans un passé oublié. Il se rappela de la caresse du soleil, du vent qui charriait les embruns marin, d'une fillette souriante qui courrait sur la plage. Erywel. Cela faisait plus de vingt an... Ery, qu'était-elle devenue ? Voilà des années qu'il n'avait plus pensé à elle, trop occupé à courir derrière ses rêves de vengeance. C'était son seul regret, sa plus grande perte. Elle avait du l'oublier après toutes ses années ou devait encore lui en vouloir. Qui sait ? Perdu dans ses souvenirs, il repris la parole d'une voix moins abrupte.

_Ce n'est pas ce que j'ai dit, jeune fille. Je ne serais devant que si cela est nécessaire. Et oui Aislin est notre guide...

Du moins l'était-elle en vertus de son statue de rodeuse mais pas de ses compétences de leader. Surtout lorsque la protection de l'existence de cette bande d'imbécile lui incombait.
_Ce que j'ai contesté, ce sont ses compétences de stratège.

L'humour de Javeed ne lui arracha qu'un sourire narquois. N'étaient-ils pas mignons tous les deux ? Veillant l'un sur l'autre comme deux amants ! L'homme aux milles et un tour venait de descendre bien bas dans son estime. S'amouracher de Kelrynion, quelle idée ! c'était aussi ridicule que de déclarer sa flamme à un bovin ! Il avait décidément bien des choses à apprendre au sujet de cet éleveur de reptile. D'ailleurs, « la chose » venait de faire irruption sur son épaule, difficilement discernable dans la peine ombre tant son camouflage était parfait. Ses gros yeux globuleux exploraient les environs sans chercher à conserver une quelconque symétrie. Ce spectacle l'indisposait, cette créature était un monstre que Nylem aurait volontiers écrasé sous ses bottes de métal !
En entendant les dires du marchant, le regard sombre du général s'anima d'une lueur de défit. S'il allait plus loin, il savait tout aussi bien que lui ce qui allait ce passer. Le générale était particulièrement consciencieux dans ce genre d'affaire. Il ferait en sorte que cet humoriste perde bien plus que sa boutique et ses clients...
Néanmoins le blasonné ne jugea pas nécessaire de le préciser. Son interlocuteur était une personne à l'esprit agile pour qui un simple regard valait bien tous les discours du monde. Tout du moins s'il ne se laissait pas une fois de plus abuser par son amour pour le lieutenant !

Serwyx...quel idiot celui là ! Que croyait-il ? Qu'il lui avait demandé de venir parce que sa présence lui était indispensable ? Non, il n'avait pas eut le choix. Qu'il avait été convoqué pour venir s'amuser avec sa bande de copain dans cette forteresse puante et humide ? Non ils étaient en mission ! Ils devaient protéger ces...ces gens. Il était donc par ce faire sous ses ordres, que cela lui plaise ou non. Mais la réaction la plus intelligente qui lui vint à l'esprit fut de contester son autorité ! Cette dernière étant déjà mise à mal par la compagnie d'aventurier en herbe... S'il avait pu le tuer d'un regard, son corps reposerait déjà depuis quelques minutes par terre. Nylem rêvait de voir son sang se répandre lentement sur le sol humide, le voir agoniser comme des centaines de personnes sous la morsure de sa lame. De pouvoir l'humilier une dernière fois avant de se débarrasser de lui comme un chien galeux...
S'il voulait être derrière, grand bien lui fasse ! Qu'il crève la bouche ouverte, il n'aurait pas l'ombre d'un remord à son égard.

_merci pour vos remarques et commentaires pertinent, lieutenant. Mais ,comme vous semblez l'ignorer, nous avons une armurie, cela ne vous ferez pas de mal d'y faire un tour...
Il jaugea le rouquin d'un regard méprisant, devant sa brigandine et ses vêtements miteux dont émanait encore la puanteur du marais.
_Il va vous falloir apprendre à tenir votre langue si vous souhaitez garder votre poste, soldat. Ne me faite pas répéter ! Est ce que c'est clair ?

Le ton avait été sec, intransigeant, militaire. Si son confrère voulait faire des fantaisies ce ne serait pas sous son commandement. Il se fichait de l'estime de ses hommes, tout ce qu'il leur demandait s'était qu'ils obéissent. Rapidement, efficacement, et s'ils n'en étaient pas capable autrement, sans réfléchir. Avec eux il était dur, froid, cassant. Mais rare avaient été ceux qui mourraient à ses cotés. Dans la bataille il n'y avait pas d'inimitié qui tienne. Il n'y avait que l'objectif, les alliés, les ennemis, point. Du moins pour les autres...

Aislin reprit alors la parole, le générale se tourna vers elle. Regardant de haut ce petit bout de femme qui lui semblait si fragile. Il soupira, consterné devant l'exposé de la rodeuse. Plus que l'impolitesse dont elle faisait preuve à son égard, c'était son manque de logique qui le déconcertait. Elle même possédait un arc, elle devait pourtant bien le savoir ? Avec des murs tout autour et des compagnons de voyage devant, il était très difficile d'avoir un bon angle de tir ! Sans parler des risques de ricoché. À moins que le combat ne se fasse dans un espace plus grand . Auquel cas ils saurait toujours temps de changer de position. Mais pour le moment, ils se situaient dans ce qui devait servir d'entrée aux serviteurs ou aux marchandises dans les temps glorieux de la forteresse ! Ne se laissant jamais abattre, Nylem fit part de ses explications à sa « coéquipière ».

Prendre les devants avec elle, ce n'était pas exactement ce qu'il venait de faire ? S'il n'avait pas été de bonne composition, il n'aurait jamais perdu son temps à jaser avec ses comparses ! Cela aurait été fait comme il l'entendait et personne n'aurait eut rien à y redire. Il l'avait appris à ses dépends : le pouvoir était l'une de ses rareté de la vie que l'on ne partageait pas.

_les autorités royales comme vous dites, m'ont aussi convoqué pour veiller à la sécurité de ce groupe.
Il préférait prendre de la distance avec ce mot, ne souhaitant pas s'acoquiner avec ces traines savates.
_Ainsi, je pensais que vous l'auriez compris, vous êtes notre guide. En d'autre terme vous nous indiquez la direction à prendre et vous nous faites sortir de là en temps voulut. En qui nous me concerne, je m'occupe de la stratégie de combat, je décide donc de la position de chacun. Un rôle, une place. C'est aussi simple que ça ! C'est pourquoi j'ai fait spécifier à chacun ses capacités. Et donc son rôle et par extension sa place...
Nylem se tue. Il jaugea le jeune pyromane qui était resté silencieux, impassible. Souhaitant surement rester discret, il se réfugiait derrière les belles paroles de la brunette. Sa maigreur ne lui permettait pas de manier des armes digne de ce nom, d'ailleurs il ne semblait possédait qu'une dague pendant lamentablement à sa ceinture. Son propriétaire n'avait même pas tendu la main vers elle en rentrant dans la château. Il était détendu, affichant un air supérieur. Arrogant pensa le général. Une telle confiance en soi ne pouvait signifier qu'une chose : il possédait une botte secrète.
L'homme d'arme lui adressa un sourire acerbe. Son sens de l'observation avait été aiguisé au cours de ces nombreuses années de guerre. Un sorcier, c'était un sorcier !C'était l'une de ces erreurs de la nature, imbus de leur pouvoir, qu'il détestait tant !

Revenant à la problématique de départ, Nylem renchérit .
_Quant à mettre cet homme devant.
Il désigna Lundre d'un mouvement de tête.
_Bien qu'il manie une lance, je trouve que ce serait bien trop risquer de le mettre devant. Les unités de soin ne sont jamais mises en première ligne parce qu'une fois morte, le reste du groupe est vulnérable. Mais comme vous l'avez dit nous avons perdu du temps, en route.

Serwyx pouvait bien rester en arrière ça lui était égale. Et si part miracle il arrivait à se rendre utile tant mieux ! Mais mettre devant un singulier qui ne semblait pas plus taillé pour le combat qu'un paresseux pour la fuite, cela était inconscient ! Surtout quand celui-ci présentait des prédispositions pour les premiers soins...
Leur déambulation coupa net à la discussion. Aislin et lui même étaient d'accord sur se point au moins : perdre du temps à régler des conflits sans rapport avec la mission ne les ferait pas avancer. Mais Nylem resta intransigeant. Lundre, Javeed et Prophessy, drôle de nom pour quelqu'un qui ne lisait pas l'avenir, formeraient le cœur de la troupe.
La procession hétéroclite s'engouffra sans un bruit dans le dédale de pierre.


♠ ♠ ♠


Un silence pesant, des couloirs sombres interminables, une étrange sensation de déjà vue, l'atmosphère était étouffante ! Seul le changement de topographie semblait donné plus de légèreté à ces lieux. Depuis quelques temps déjà les plafonds étaient plus haut, les salles s'ornaient de piliers qui avait du être somptueux. Seuls quelques bruits de pas des moins discrets venaient perturber se calme religieux.
Lorsqu'ils s'arrêtèrent , Nylem s'assit et contempla les restes de ce qui avait du être une des merveilles de l'architecture. Sans dire un mot, il s'empara de sa gourde et but quelques gorgées. Mais sa quiétude fut perturber par les remarques abjectes de ses coéquipiers. Il leur jeta un regard dédaigneux. Réitérer à l'oral ce que tout le monde était capable de voir, c'était pathétique... Il abhorrait ces personnes qui se sentaient obligées de parler pour ne rien dire.
Revenir en haut Aller en bas
Lundre Soleren

Lundre Soleren

▬ Contributions à l'histoire : 486

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 15 Avr 2011, 22:34

C’était trop, cette fois-ci. La goutte d’eau faisant déborder le vase, le bout de viande faisant régurgiter l’oiseau. Lundre envisagea quelques secondes de rester calme et ne rien dire par égard pour Aislin qui tentait tant bien que mal d’éviter une guerre civile. Mais il n’y parviendrait pas. Et au fond, il ne tenait pas à y parvenir. Il n’était pas à l’armée, n’avait pas renouvellé son engagement. Pourquoi aurait-il du obéir à ce type ? Parce qu’il portait une armure qui reflétait la lumière ou qu’il avait quelques galons ? Ca ne comptait pas. Lundre doutait que les basilics soient sensibles aux pierreries et se disent que ohlalala, ciel, non, ils ne pourraient pas vaincre ce groupe si bien organisé, mieux valait se rendre tout de suite et laisser ces individus parcourir les lieux, les copains. Tant pis pour les conséquences que cela aurait dans un futur lointain où monsieur-grosse-armure demanderait sans doute un duel. Le sorcier était prêt à le lui accorder, tant qu’il finissait par la fermer.

« Bon sang, mais épargnez-nous vos discours protocolaires ! Je doute que Serwyx ait l’étroitesse d’esprit de rapporter à votre hiérarchie que vous n’avez pas remplies toutes les clauses de sécurité. Nous sommes un groupe, pas un de vos régiments. L’unité de soin a un nom, comme le reste des personnes présentes ici. C’est à se demander si vous cherchez à vous rendre antipathique. Auquel cas, mes félicitations : vous y parvenez admirablement bien. Je ne suis pas ici pour bêler de bonheur à chacun de vos ordres. Je suivrais Aislin, ce à quoi je me suis engagé en me portant volontaire pour cette mission. Ne vous souciez pas de me voir mourir. Vous enjamberez mon cadavre si votre armure ne vous force pas à le contourner, et nous en resterons là. Surtout moi. Et laissez-moi mourir, sapristi. »

Zut, il n’allait quand même pas devoir se sentir coupable, non ? Cette espèce de gros ours de plomb avait clairement ouvert des hostilités et s’en prenait aux membres de l’équipée les uns après les autres. Le genre d'attitude que Lundre avait bien du mal à comprendre, fichue vengeance permanente à demi cachée. Serwyx, Aislin, et maintenant lui-même ? Il aurait peut-être fallu attendre qu’il s’en prenne à Prophessy, Javeed et Mady, tant qu’à y être. Non, décidément, Lundre ne parvenait pas encore à regretter la puérilité de son discours. D’une certaine manière, il en était même plutôt satisfait. Il ne s’était pas clairement emporté. Ses paroles avaient été pressés, un peu emballés de revenir à une prononciation plus calme. Il avait certes employé un ton parfois puéril, mais il n’avait pas été furieux. Il lui semblait être resté assez calme pour éviter que le gradé ne lui envoie un coup d’épée en pleine tête, en guise de réponse instinctive. Ou peut-être était-ce ce merveilleux don d’apaisement des prédateurs, qui comprenait les humains désirant vous abîmer. De toute manière, puisqu’il avait déjà tout du babouin, Nylem était sans doute sous cette influence.
Lundre adressa un sourire calme à Aislin et lui emboîta le pas, marchant à sa hauteur en veillant aux directions qu’elle souhaitait prendre. Et aux petits signes qu’elle faisait sur les murs. C’était amusant. En d’autres circonstances, il se serait attardé sur leurs significations et aurait cherché à les reproduire. Ça aurait pu être diablement amusant, ces petits signes sur des murs.

Du sérieux. Le fauconnier reporta son attention sur le bruit régulier que produisaient les avancées du groupe. A vrai dire, c’était suffisamment intéressant pour qu’il en oublie de veiller aux règles élémentaires de prudence et guetter l’arrivée d’un ennemi. Il passait sans doute pour légèrement distrait aux yeux des autres qui ne voyaient pas son regard papillonner. Et peut-être indigne de confiance pour les autres, plus observateurs. En dépit de ses considérations diverses, il gardait sa lance prête à porter un coup, dans le cas où quelque chose aurait surgi brusquement. D’ailleurs, il aurait préféré que quelque chose surgisse du côté où il se trouvait, en comptant une fois de plus sur ce merveilleux pouvoir d’apaisement. Peut-être obtiendrait-il quelques secondes d’avance sur un adversaire. Encore qu’il n’ait pas été sûr de porter un coup instantanément. A bien y réfléchir, il était ô combien stupide de sa part de ne pas être capable d’attaquer. Peu désireux de ruminer des pensées qu’il était incapable de voir évoluer, le sorcier décida de ne plus s’en soucier. Oh, il verrait en temps voulu, après tout. Il espérait juste qu’aucun membre ne serait blessé gravement, voire pire.

Le groupe marquant un arrêt, Lundre appuya brièvement sa lance contre un mur, le temps de s’étirer un peu. C’était bougrement désagréable d’emporter une arme avec soi. Peut-être aurait-il valu mieux expliquer tout de go qu’il n’avait pas grand-chose à craindre et pourrait servir, à défaut d’appât, de distraction. Quoique non. Ses pouvoirs de sorcier cachés, il pouvait espérer se confondre parmi les singuliers et échapper à des débats stériles sur la magie. Pas de parti à prendre, c'était merveilleux. Soupirant doucement, le fauconnier décida de s’approcher de Madwyn. Puisqu’ils faisaient une halte, il pouvait bien vérifier que son compagnon de voyage aille bien. Cette expédition, ils l’avaient plus ou moins décidée ensemble et Lundre se sentait un peu responsable de ce qui pourrait arriver au sorcier. Mady, son petit Mady. Madwyn en lequel il avait une confiance aveugle, persuadé qu’il n’était pas aussi sombre qu’il voulait en donner l’impression. Son ambition démesurée, ce n’était jamais qu’un peu de volonté …

« Tout va bien, Mady ? » demanda-t-il à voix basse
Revenir en haut Aller en bas
Javeed Ursha

Javeed Ursha

▬ Contributions à l'histoire : 144

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyLun 25 Avr 2011, 14:28

    …. Bérénice, que le monde des humains est dur. Non, ma beauté, mon amour, lueur de mes jours et soie de mes nuits, ne détourne pas tes yeux doux comme le ventre d'un agneau. Les mous bipèdes que nous sommes sommes cruels. Terriblement cruels. Et moi, honnête marchand qui ne cherche qu'à tirer droitement et adroitement son épingle de ce panier de crabe, je trouve un réconfort sans nom dans ta présence pleine de sagesse. Puissent tes yeux strabiques m'aiguiller sur les chemins les plus faux et les plus fourbes, les plus moches et les plus malins, pour m'assurer en ces terres sanglantes la plus belle des conquêtes : la survie.

    ….Je soupire en flattant le cou écailleux de ma compagne à sang froid. Pourquoi suis-je là ? Je commence à croire que cette entreprise est le fruit d'un léger abus d'opium. Que c'est une erreur. Je suis venu pour Serwyx. Mais un simple regard pointu de ce général, et j'en oublie tous mes beaux (et nouveaux) principes. Je soutiens ce défi dont les yeux du soldat me dardent, plaquant un sourire de chat sur mes lèvres serrées. Mais tout ça, c'est du chiqué. Il suffit de me connaître pour savoir que je ne surenchérirai pas. L'honneur ? A quoi bon être honorable si l'on est mort. Serwyx, je te préviens : si cette aventure a raison de moi, je maudirai du fond de ma tombe, et pour l'éternité, l'ensemble de la gent des archers et des roux.

    ….Je détourne le regard le premier sur un reniflement méprisant, serrant ces poings dont je n'use que pour le jeu, ou le sport. Les ailes de mon nez frémissent. Je suis sûr qu'une dose de ma fumée magique me calmerait les nerfs. Mangerait ma peur. Un peu. Mais pas question de sortir mon attirail maintenant, devant tout ce beau monde. Déjà que mon potentiel confiance est moyennement stable, vu ma qualité de trafiquant du dimanche, autant éviter de se faire griller avec une dose d'opium dans le nez. Alors je gratouille Bérénice. Et me sens mieux. Un peu.

    ….Je laisse mon regard se glisser dans les moindre coins d'ombre que cette avancée absurde nous oppose, tous mes sens de roublard en éveil. Manquerait qu'on se fasse dévorer par un songe. Peut-être même que c'est bien ce qui va nous arriver. Ce que je veux dire, c'est que la tension qui chuinte dans notre groupe ne va pas nous aider à survivre. Je veux bien proposer de nous assoir tous en rond, d'allumer un feu, et de chanter des chansons paillardes pour détendre l'atmosphère. J'espère que les serpents à plumes connaissent celle de Janeton et de sa faucille.

    ….L'intervention du lancier imberbe me laisse sans voix. Il en a, le petit. Mais peut-être juste moins dans le cerveau, et plus ailleurs. J'ai failli entendre les violons exploser en paillettes de papillons et de petits oiseaux sur la fin de sa diatribe. Je regarde sa bouille de gâteau au miel. Et me radoucis. C'est mignon, à cet âge-là. Mais Nylem est le genre de gars qui vous fait grandir, et vite. J'adresse un sourire encourageant au dénommé Lundre, et me détourne pour explorer un peu cette salle dans laquelle nous avons échoué. Non sans gratifier mon ami l'archer d'une tape sur l'épaule.

    ….Je n'aime pas ce coin.
    Superbe surprise, me direz-vous. Je sais. Mais je suis nerveux. Je note du coin de l'œil les trous béants d'obscurité qui percent la pierre des murs suintants, considérant avec méfiance ces morceaux d'inconnus d'où pourraient débouler les hordes jointes de l'enfer, du paradis, et du reste. J'inspire lentement, emplissant mes poumons d'un air vicié par l'âge et la poussière, et touche l'épaule d'Aislin, pour lui glisser à l'oreille, dans la confidence d'une boucle brune :

    « Il ne faut pas que le feu de la salamandre s'attaque à son propre nid... »

    Question de cohésion. Toute bonne communication implique un peu d'abnégation. Je ne veux pas que Serwyx ou moi-même tombions à cause d'une querelle interne. Ravalant mon orgueil avec autant de facilité que je goberais un œuf, je glisse d'une voix douce à Nylem, et un peu aux autres.

    « Mes excuses, général. Nous avons tous nos capacités, et nos caractères. Faisons une trêve, oublions donc nos griefs. Du moins jusqu'à ce que nous sortions vivants de cet endroit. Si nous en sortons vivants. Nous en tirerons tous bénéfice

    Un clin d'œil cache mal un pot-de-vin. Qu'il le prenne comme il le désire, tant qu'il le prenne bien.
    Je me méfie de l'intelligence.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMar 26 Avr 2011, 23:24

Quiconque n’avait pas encore compris que les deux militaires ne pouvaient pas se piffrer était maintenant fixé. Le rouquin savait les risques qu’il prenait en se confrontant directement avec son supérieur. Mais tout comme les autres membres de l’équipée, il n’avait pas envie de se faire marcher sur les pieds et encore moins de supporter la désagréable humeur du bon Général. La réponse de celui-ci à l’attaque presque directe de l’archer ne se fit pas attendre. La réplique fut dure, cinglante et autoritaire. Depuis quand ce général avait le droit de lui retirer son grade ? Ce n’était pas lui qui lui avait offert. Toutefois, Serwyx resta prudent. Pas question de perdre sa place à cause d’un mauvais jeu de mots. Nylem n’avait peut-être aucun remord à se faire haïr de ses hommes, mais le lieutenant accordait beaucoup d’importance à la confiance que ses hommes mettait en lui. Il ne devait pas les décevoir et revenir pour mieux les guider vers la fin de cette bataille interminable… Pendant un instant il resta silencieux, dévisageant intensément son supérieur. Il devait à tout prix se retenir de lui répondre, ne pas relever l'insulte pour mieux le prendre à son propre piège plus tard. D'une voix claire, presque mécanique, il répondit:

"Bien, mon général." Il n'y avait dans sa voix ni respect ni reconnaissance, seulement une froideur peu coutume à notre rouquin pourtant si optimiste. Il fallait croire que Nylem avait coupé court à tout ce qu'il pouvait trouver de joyeux dans la très acceuillante demeure du Mal.

Détournant les yeux pour mieux signifier au Général qu'il avait compris sa place, il serra néanmoins les poings et dans ses yeux brillaient une envie de vengeance habilement dissimulée. Tôt ou tard, il renverra la balle à son adversaire... Alors qu'il remettait son paquetage sur ses épaules, il écouta à demi-mot ce que disait Nylem. Tiens, voilà qu'il s'en prenait à ce sympathique jeune brun -qu'il soupçonnait être un sorcier. Tout le monde allait y passer, c'était sûr. Ses yeux verts jetèrent un regard amical vers lui et un sourire se dessina avec plaisir sur son visage quand sa voix s'éleva contre le Général. Ce petit avait du cran, pas de doute!

Bien vite, ils rentrèrent dans le ventre de la forteresse, leurs yeux s'habituant plus ou moins bien à l'obscurité. Nylem ne le prenait peut-être pas au sérieux, mais Serwyx avait des années d'expérience de combat en pleine nuit, alors c'était un véritable jeu d'enfant pour lui. Surtout ne pas regarder les torches, rester concentré sur ce qui pouvait bouger à l'arrière et sur les côtés. Vif d'esprit, talentueux archer, il lui fallait seulement quelques dixièmes de seconde pour viser une cible et décocher une flèche. Il posa de temps en temps un regard compréhensif sur Javeed, essayant de l'inciter à garder le moral. Le roublard avait proposé une trève au général mais celui-ci n'allait certainement pas en rester là...

Arrivés dans un coin tout aussi lugubre, il vint se poser quelques instants auprès de Javeed, gratifiant Bérénice d'une petite gratouille amicale. L'intelligente bêbête était certainement plus courageuse que tous les équipiers réunis et sa présence rendait l'atmosphère un peu moins lourde. L'endroit était oppressant et c'était comme si des milliers d'yeux les surveillaient minute après minute.
Souriant gentiement à son ami, il lui glissa dans un murmure:

"Si on s'en sort vivant, je te promet que je trouverai un compagnon pour ta Bérénice..." Highway To Hell 314445
Revenir en haut Aller en bas
Eydis

Eydis

▬ Contributions à l'histoire : 424

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMer 27 Avr 2011, 10:51

Sous les voûtes craquelées, dans les couloirs envahis de ténèbres que des siècles d'abandon et de silence avaient rendu imperméables à tout être vivant qui n'était pas lui-même issu de ces ombres, quelque chose errait effectivement... A l'affût, une créature séculaire tirée de son sommeil antédiluvien par le bruit impie de ces vivants trop téméraires observait les aventuriers. Le silence. Le silence avait toujours été la chose à laquelle cette abomination aspirait. Le silence et un sommeil dans lequel il rêvait à des mondes que les humains ne pouvaient pas connaître. Et ces êtres dérisoires, ces morceaux de chair qu'une vie haïssable animait vaguement l'avaient privé des deux seules choses qui lui apportaient un peu de bonheur ou qui, du moins, rendaient son existence contre-nature un peu moins misérable. Le mufle du monstre se releva pour observer un peu plus en détail le lieu où il se trouvait, tentant de reprendre ses repères. Le temps, notion plus que vague pour lui, avait indéniablement passé et ses stigmates étaient visibles dans la moindre pierre de son univers....
L'odeur rance de poussière envahit ses vastes narines alors qu'il humait l'air ambiant dans une grande inspiration. Ce reniflement pourtant parfaitement audible passa complètement inaperçu pour les intrus qui continuèrent à débattre de sujets humains alors qu'à proximité d'eux une forme sombre issue des ténèbres elles-même se dépliait avec raideur. Les réflexes du chasseur revinrent immédiatement et de l'affût, la traque commença... La silhouette s'aplatit et commença une reptation étrange sur ses membres torves, tout en décrivant une courbe qui devait l'amener à portée de ses victimes pour une attaque qu'il prévoyait déjà dévastatrice. Se faisant, des flashs confus, des souvenirs de massacres commis des siècles plus tôt lui revinrent. La créature repassait un film embrouillé de mémoires sanglantes jusqu'à la nuit de sa création au moment le plus noir d'une nuit maudite. Il savait qu'il n'était ni le premier ni le dernier de son espèce à être généré ainsi par un mage fou selon un procédé découvert des années plus tôt et il se rappelait qu'à la minute où il avait posé ses yeux sur le monde il l'avait haï. Son créateur ne l'avait contrôlé qu'à grand peine l'empêchant de justesse d'immôler la totalité de ces terres pour le jeter sur ses ennemis. Puis quand il n'avait plus eu besoin de lui, il l'avait autorisé à retourner dormir dans les caves du palais de Mogaror où la créature avait espéré pouvoir reposer jusqu'à ce que cet univers qu'il méprisait finisse par tomber en poussière. Mais son repos avait finalement été perturbé par l'espèce qu'il détestait le plus et qui se trouvait à quelques mètres de lui, argumentant sur des sujets dont il ignorait tout, ignorante du danger qui ramassait son énorme masse pour bondir.

Sous des ailes qui semblaient faites de pierre, un brasier antique se ralluma et dans les yeux caves de la bête se ralluma le feu duquel il avait été issu des siècles plus tard... La chaleur qui se dégagea soudain du corps puissant fit fondre le sol le transformant en une matière incadescente, un foyer qui consumait les pierres elle-même... Avec un rugissement de colère pure, le Balrog bondit entre les colonnes vers ses proies, atterrissant à quelques mètres d'elles...

Highway To Hell Balrog-intrigue
Combattez...
Revenir en haut Aller en bas
Aislin Basmath

Aislin Basmath

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMer 27 Avr 2011, 13:45

Aislin avait avancé en silence, laissant ses compagnons prendre leur propre décision. Intérieurement elle commença la rédaction du rapport qu'elle se devait de faire à l'assassin royal qui l'avait personnellement chargé de prendre la tête de l'expédition, prenant garde à n'oublier aucun détail de ce qu'elle voyait.

Elle sourit à la réaction de Lundre qui la rejoignit rapidement et tapota son épaule pour le remercier. La rôdeuse n'était pas très à l'aise dans l'expression de ses sentiments mais elle tenait à lui faire part de sa reconnaissance. Rassurée par sa présence à ses côtés et son pouvoir pacificateur elle se détendit un peu et sur sa demande lui narra quelques légendes de chez elle. Le petit fauconnier se montra des plus intéressés par la possible existence du phénix et Aislin lui promit de l'accompagner dans sa recherche.

Javeed contribua davantage à son apaisement par son sage conseil et elle lui offrit un discret hochement de tête pour montrer qu'elle avait saisi le conseil. Sa frustration atteignait des sommets et elle souhaitait presque que Rayner soit à la place de Nylem, ce qui en disait long sur son état d'esprit...

Pourtant elle avait bien conscience que Serwyx devait être bien plus en colère qu'elle. Aislin appartenait à un peuple bien différent des singuliers et si elle décidait de planter là le mufle rien ne l'en empêchait. L'armée était toute la vie de l'archer.

Un peu à l'écart des autres elle scrutait les ténèbres autour d'elle et l'angoisse lui étreignit le cœur. Elle suivit des yeux l'échange de Lundre et Madwyn et sourit brièvement de les voir si complices. La plupart des personnes présentes se connaissaient d'une manière ou d'une autre et elle se fit la réflexion que de nombreux liens unissaient les habitants de Lanriel malgré l'étendu de leur continent.

Un bruit ténu attira son attention et elle sentit un frisson d'anticipation la parcourir. Les autres ne semblaient pas s'être alarmés mais la rôdeuse sentait un regard plaqué sur elle, sur eux... Une ombre lui sembla plus foncée que les autres et elle fléchit légèrement les jambes prête à réagir à la moindre injonction de son instinct.

Ce qui ne l'empêcha pas d'être surprise par l'attaque éclair du monstre qui surgit devant elle, gueule béante, créature la plus effrayante qu'elle n'ai jamais rencontré. Elle hurla autant pour avertir ses compagnons que de la douleur qui dévora ses pieds instantanément. L'enfer se déchainait sur eux.

Elle sentit plus qu'elle ne vit ses compagnons se mettre en garde et la première flèche qu'elle lança sembla gêner la créature sans pour autant lui faire vraiment mal. Une roulade arrière lui permit de se mettre hors de portée du brasier qui s'était ouvert sous ses pieds.

Aislin plongea le regard dans les yeux inexpressifs du balrog, car ça en était forcément un, et le temps lui sembla figé durant quelques centième de secondes avant que la réalité ne les rattrape. Effarée par la rapidité mortelle de son adversaire elle saisit son poignard et vint au contact pour la frapper de toutes ses forces. Le corps du balrog était monstrueusement brûlant.

Pendant quelques secondes Aislin ne sentit rien et continua de frapper puis la douleur l'assaillit et elle sentit ses avants bras et son visage qui étaient entrés en contact avec la peau de la créature la démanger et se couvrir de cloques. Elle gémit et lâcha une bordure d'injures. Elle vit du coin de l'œil l'un de ses compagnons courir à son aide, du moins le supposa-t-elle, et lui hurla de ne pas s'approcher.

- Cette putain de créature est faite de feu ! parvint elle à articuler alors qu'elle y était toujours accrochée.

Sa peau à vif lui semblait littéralement sur le point de tomber mais une seule pensée agitait son esprit effrayé : survivre.
Revenir en haut Aller en bas
Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyJeu 28 Avr 2011, 23:46



Dans l’esprit de Madwyn les querelles avec le général s’étaient rapidement effacées. Chacun avait cru bon de mettre un terme à la discussion qui s’échauffait, s’épargnant ainsi que les prochains jours ressemblent d’avantage à un cauchemar qu’à une mission des plus importantes. Le sorcier pensait même que le brusque éclat de Lundre en avait surpris plus d’un et qu’ils s’étaient décidés à ne plus juger à la hâte, une leçon qu’il ne devait pas oublier lui non plus. Car bien qu’il connaisse le fauconnier depuis quelques temps maintenant, il semblait toujours conserver quelques parts de mystère. Alors de complets étrangers n’avaient pas fini d’éveiller des interrogations. Faisant rouler les muscles de ses épaules alors que Lundre s’approchait de lui, il nota que chacun semblait soulagé de faire halte, ne serait-ce que pour quelques minutes. Le silence s’était rapidement installé sur la petite troupe durant leurs pérégrinations et Madwyn reconnaissait bien là la nature de l’homme peu encline à la solitude. Chacun cherchait auprès d’autres la tranquillité d’esprit qu’il ne trouvait pas chez lui.

« Je ne sais pas. » Répondit-il franchement sur le même ton que le fauconnier.

Véritablement cette bâtisse le laissait perplexe. Ses poils se hérissaient au moindre courant d’air, comme si une menace latente était suspendue au dessus de leurs crânes et pourtant elle était trop évanescente pour qu’il en fasse une certitude. Pourtant il y avait bien quelque chose et à observer les visages tendus autour de lui il aurait juré ne pas être le seul à ressentir la menace. Rapidement il fit le tour de ceux qui étaient ses compagnons de malheur pour les jours à venir mais il en demeura plus confus encore. Il s’était rapproché du jeune homme, semblant paré à toute éventualité.

« Tu... » Pour autant il ne put garder son équilibre quand le colosse de feu et de pierre surgit brusquement dans l’antichambre où ils s’étaient arrêtés. Paumes contre pierre incandescente, il sentit une douleur qui s’annihila d’elle-même tant elle semblait intolérable. Eydis seule sait comment il parvint à se redresser pour faire enfin face au monstre qui les menaçait. Son esprit lui peinait à reconnaître l’intrus, refusant de croire qu’une telle bête venait leur chercher querelle. Une légende, voilà ce que le Balrog aurait du demeuré. Avec une telle puissance, la question n’était pas de savoir comment combattre, mais plutôt couraient-ils assez vite pour lui échapper ? Car il n’y aurait rien qui pourrait éveiller la pitié de ce colosse. Et rien qui viendrait les sauver non plus, songea le sorcier avec horreur en avisant qu’ils étaient piégés sous terre.

Mais ça ne sembla pas décourager Aislin qui se lança au devant du géant de feu pour le frapper de son arme. Comme la flèche, les coups portés n’eurent aucun effet sur le monstre si ce n’est celui d’éveiller d’avantage son aigreur. Une aigre odeur de chair brûlée parvint bientôt aux narines du sorcier et il eut peine à soutenir la vision d’Aislin en danger. Il n’imaginait pas la fin de la rôdeuse ainsi. Se recentrant sur lui à peine une seconde il souleva son corps pour s’approcher de la jeune femme, sans brûler la plante de ses pieds. S’il voulait agir, il devait réduire la distance qui s’étalait entre eux, au risque de s’exposer lui aussi au souffle enflammé du Balrog. Il eut d’ailleurs l’impression qu’il avait directement mit son visage sur un foyer et ses cheveux commencèrent à sentir le roussi. D’une nouvelle impulsion de son esprit il s’élança de nouveau dans les airs jusqu’à ce qu’il puisse enfin agir. Deux énormes paluches invisibles saisirent la rôdeuse pour l’éloigner de la menace. Une fois certain de bien la tenir, il la projeta vers un coin isolé de la pièce et l’y rejoignit. Il ne lui laissa pas le temps de souffler, pas plus qu’il n’écouta les élancements douloureux de tout son corps. Il la saisit par le col, meuglant un gémissement alors que sa peau brûlée craquait, et la releva pour la pousser à avancer.

« FUYEEEEEZ ! »


Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 29 Avr 2011, 13:17


La litanie du jeune lancier arracha un sourire moqueur au général. Un silence de plomb retomba alors sur la petite troupe, guettant la réaction du blasonné, à l'affut du moindre signe d'agressivité. Il savourait à chaque instant l'anxiété qui s'invitait sur le visage de ses compagnons. Celle-ci le grandissait, le renforçait. Il se sentait supérieur à ces proies trop facile qui étaient dénuées d'intérêt, fades. Elles vivaient au nom de principes qu'il ne comprenait pas. Englués dans règles, idéaux, lois et autres stupidité que des hommes plus intelligent avaient inventé pour les manipuler.
Lui était un prédateur. Ce qu'il aimait c'était le frisson de la traque, le doux parfum de la mort. Cet instant si précieux où une personnes se résigne à la dur réalité des choses, où elle abandonne tout espoir, où elle meurt avant même d'avoir quitté son corps. Oui, il aimait tuer. Mais en cet instant il ne ressentait rien. Il n'y avait que ce vide qui l'habitait depuis des années. Cet homme, à peine sortit des jupons de sa mère, ne réveillait en lui aucune excitation, aucun plaisir morbide.
Sur ces entre-faits, le jeunot alla rejoindre Aislin. Nylem capitula, du moins en apparence. Qu'importes qu'ils ne suivent pas ses conseils. A leur retour, il rédigerait un rapport cinglant sur l'insubordination dont ils avaient fait preuve . Certes cela n'aurait aucune conséquence sur leur misérable vie, mais pas pour Kelrinyon...

♠ ♠ ♠
Si certaines personnes éprouvaient un besoin immodéré flatter leur égo, Javeed n'était pas de ceux là. Le marchant tenta habillement de négocier une trêve avec le générale qui, pour toute réponse, darda sur lui son regard glacial. Nylem n'appréciait les sous entendus de sa phrase. Il le prenait vraiment pour un imbécile ! Après l' avoir menacé, il tentait de l'acheter ! De plus en s'adressant à lui il l'accusait indirectement d'être la cause du déchainement de cette bande d'excentriques !
Sans qu'un autre de ses long débats stériles ne puisse s'engager, Aislin avait bondit sur ses pieds et scrutait une masse sombre qui se rapprochait dangereusement .Sans plus attendre le général se releva dans un chapelet de juron. Un balrog ! Malgré toutes les horreurs dont il avait été témoin, Nylem tressaillit à cette vision cauchemardesque. Jamais il n'avait cru en ces fables tout juste bonnes à effrayer les bambins. Et pourtant... Le sol était devenu brulant, l'air lui même était irrespirable, infligeant à chacun de ses passages des dommages cuisants.
Sans plus attendre, Nylem s'élança sur les traces d'Aislin. Laissant derrière lui ses compagnons médusés. Il planta sauvagement son arme dans ce magma de feu et de pierre, projetant des débris incandescents qui s'écrasèrent lamentablement sur son armure. Le blasonné suait à grosses goutes sous son carcan de métal. Sa tunique matelassée jugulait tant bien que mal cette surcharge de liquide. Mais après une minute de lutte infructueuse, l'eau se mis à ruisseler sur sa peau. Quelques gouttes perlèrent sur son front, meurtrissant un peu plus ses yeux déjà asséchés.
Le temps s'égrenait lentement. La température augmentait dangereusement et malgré son heaume, le feu commençait à lécher cruellement son visage. Une odeur acre s'éleva, celle de la chair brulée. Une voix, presque un cri, confirma ce qu'il avait redouté : S'ils restaient là une seconde plus ils allaient tous cuire !

En retirant son arme du monstre, Nylem eut une désagréable surprise. Sa lame de si bonne facture avait été tourmenté par ce foyer séculaire. Inutile, il la lança au loin en poussant un cri de frustration. Car à présent il était désarmé, il devait battre en retraite.
Son armure ,qui l'avait jusqu'alors protégée de la fureur du Balrog, disséminait à présent une chaleur insoutenable à son propriétaire. Chacun de ses mouvements semblaient attiser le feu qui ravageait un peu plus son corps. Le général arracha son casque à grande peine, tant sa peau voulait garder ce métal meurtrier contre elle. Une fois libéré de son emprise, Nylem savoura ses quelques goulées d'air salvatrices. Après cette chaleur suffocante, l'atmosphère était presque fraiche. Il hurla aussi fort que ses poumon et sa chair meurtrit le lui permirent.

_REPLIEZ VOUS MAIS RESTEZ GROUPE !

Il espérait que ces idiots n'aient pas la brillante idée de railler ses ordres en pareil circonstance. Nylem maugréa , son humeur était massacrante. Il abhorrait la fuite et avait l'impression de rôtir dans cette prison de métal ! De plus, avec un peu de chance, ils allaient bien se dénicher un petit basilic au détour d'un couloir ! Quelle journée de merde !
Passant devant le duo d'estropié, le blasonné en profita pour les attraper, les obligeant à suivre la cadence effrénée de sa course. Courir ou mourir, ils n'avaient pas le choix. Les autres s'élançaient, juste devant eux, dans ce dédale de pierre. mais la distance qui les séparait était un gouffre. Peut être celui entre la vie et la mort.
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 29 Avr 2011, 22:09

    Finalement se quereller avec le général n’avait rien de foncièrement plaisant. Aussi Prophessy avant laissé tomber ses sarcasmes, ravalé sa fierté pour l’enfermer à double tour au plus profond d’elle-même et avait même sourit malgré le regard tueur que Fairban jeta sur Javeed ce qui ne lui plaisait pas beaucoup. Elle avait préféré suivre la démarche assurée de la rôdeuse aux cheveux noirs comme les ténèbres qui les attendaient dans cette forteresse ce qui promettait plus d’aventures que de rester à la lumière pâlissante du soleil dans les premiers couloirs. Elle s’obligea au silence et se promit de tenir cette résolution le plus longtemps possible. Toute la troupe hétéroclite semblait avoir choisit d’en faire de même et ils avancèrent sans aucun bruit, à peine une phrase échangée de temps à autre.

    Cela laissa tout le temps du monde à la rouquine, qui sentait toujours taper contre son flan son poignard au tintement rassurant et protecteur, pour observer et détailler les lieux qui l’entouraient. Ses yeux mordorés s’étaient habitués à la pénombre et parvenaient à distinguer la formes des pierres brisées derrière l’épaisse couche de poussière qui démontraient bien qu’il y avait un moment que personne n’avait mis les pieds ici. Un délicieux frisson parcourut son échine et sa poitrine se souleva tandis qu’elle aspirait une grande goulée d’air vicié. Le terrain de jeu qu’était la vie lui avait vraiment offert une occasion merveilleuse aussi dangereuse qu’enrichissante. Il fallait toute bien saisir que la demoiselle avait une définition du danger propre et qu’elle sous-estimait certainement ce que représenter le dédale que des pieds foulaient. Une part d’elle-même se rendait compte de cette insouciante inconsciente, mais elle était submergée par le plaisir que cela procurait.

    Après de longues minutes les ténèbres eurent finalement un peu raison de son engouement ; Prophessy commença à se sentir à l’étroit sous la terre et remercia mentalement Aislin de s’être arrêter faire une pause. A ce stade, l’obscurité paraissait presque palpable et la bohémienne sentait derrière elle la présence de Javeed plus qu’elle ne pouvait voir lorsqu’elle se retourner pour observer comment il se débrouiller. Lors de la halte, où elle s’assit en hauteur sur un rocher plein d’aspérité dans lesquelles elle posa ses pieds, elle observa le reste du groupe. Ses yeux passèrent sur ce qu’elle reconnu comme Lundre, puis l’archer roux un peu plus loin et enfin sur Aislin qui venait de se raidir. Prophessy en fit de même instinctivement, un demi-sourire se dessina sur son visage d’opale. Mais elle n’eut pas le temps de faire beaucoup plus qu’un grondement déchirait le silence pesant.

    _ Bordel , par Eydis...

    Balrog. Balrog. Balrog. Sa mère avait raison enfin de compte : les légendes ont toujours une part de vérité. Elle sauta à terre, ses doigts se tendant sur son arme, ses muscles tendus à en faire mal. L’odeur de chair brûlé lui fit penser à un de ses repas communs les jours de fête dans les petits villages où l’on faisait griller un énorme porc sur la place, puis elle vit la grimace qui déformait le visage de la rôdeuse déjà au corps à corps. Son sourire s’effaça pour laisser à un rictus dégouter. Un vent de chaleur se propagea soudainement et la terre qui n’était en réalité qu’un foyer moribond se ralluma. Le brasier à ses pieds obligea la saltimbanque à faire un saut en arrière car il s’infiltrait dans ses bottes. Elle jeta un regard devant elle. Tout allait extrêmement vite. Elle vit Fairban jeter son épée tandis que le sorcier récupérait Aislin qui manquer de griller contre le Balrog.

    Le cri qui sonna la retraite mis un moment à arriver jusqu’à son cerveau. Elle savait pertinemment qu’elle ne pouvait rien, mais son esprit était englué dans un mélange de peur et d’étonnement. Une décharge d’adrénaline déboula dans ses veines lorsque quelqu’un passa devant elle en trombe. Elle fut incapable de dire qui c’était, mais elle courut à sa suite. Ses volants caresser sa peau, ses cheveux rougeoyaient magnifiquement plus que jamais dans la lueur de la créature de flamme et ses longues faisaient les plus longues enjambées de leur courte vie qui pourrait l’être encore plus dans quelques minutes. Elle s’éloignait lorsqu’elle attrapa quelqu’un qui traînait pour le pousser un peu et se remit à courir contre un lapin en fuite. Elle n’aimait pas ça : la fuite et le vent qui sifflait dans ses oreilles. Mais elle était bien obligé de le reconnaitre : sept homme contre un balrog était un bataille perdu d’avance pour les aventuriers si chétifs et vulnérables.
Revenir en haut Aller en bas
Lundre Soleren

Lundre Soleren

▬ Contributions à l'histoire : 486

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptySam 30 Avr 2011, 23:32

Lundre n’aurait su dire quand était apparu le Balrog, pas plus qu’il n’aurait pu mesurer le temps depuis lequel ses camarades d’infortune s’étaient lancés à l’assaut de la créature. Il lui semblait apercevoir du mouvement derrière lui si bien que tous n’avaient pas du s’y précipiter, ce qui en soi n’était pas stupide. A vrai dire, le fauconnier n’aurait même pas été capable d’évaluer la distance qui le séparait du Balrog. La chaleur qui en émanait n’était en rien dans cette perte de repères. Pour la première fois, le sorcier du cinquième ordre sentit que son don d’apaisement des créatures devenait faillible. Que celle-ci ne changerait pas radicalement d’attitude. Magie contre magie, que pouvaient ses faibles pouvoirs devant ceux qui avaient du imprégner ce souterrain depuis des années ? Au fond, ce Balrog était-il arrivé là selon les désirs d’Eydis ou s’agissait-il de la création d’un mage dont il ne mesurerait jamais la puissance ?

Etrangement calme, le sorcier ne bougea guère. Juste assez pour s’éloigner de la source de chaleur qui manquerait de transformer le sol sous ses pieds en brûlante bouillasse. Pas envie de finir comme … Il ne savait pas. L’odeur de chair brûlée l’écœurait un peu sans parvenir à le sortir de sa torpeur et à se tourner vers ceux de ses camarades qui l’exhalaient. Il ne tenait pas tant que ça à savoir, à voir les visages se décomposer devant ses yeux. Ce qu'il voulait savoir, c'était bien si ce don dans lequel il avait toute confiance ferait effet. Et si ... Peut-être que son pouvoir ne marcherait pas. Qu'il serait tenu au même rang que les singuliers et que tout autre être humain, devant s’inquiéter des prédateurs éventuels. Des prédateurs qui n'avaient rien d'éventuels quand ils se tenaient près de vous et faisaient brûler à feux doux vos camarades.

Il tira brusquement par la manche un des membres du groupe qui passait à sa portée dans un déplacement un peu curieux. Aislin ? Va pour Aislin. Les yeux du jeune homme devinrent jaunes tandis qu’il s’employait à soigner du mieux qu’il pouvait les traces de brûlures qu’il apercevait. Tant pis pour la douleur que la rôdeuse devait ressentir avant que la magie ne fasse effet. En d’autres circonstances, Lundre aurait à peine osé toucher les plaies. Aujourd’hui, il avait vivement empoigné le bras de la meneuse et en ferait autant pour les autres qui trimballaient cette atroce odeur de chair brûlée à juste titre. Combien de petites couches de peau avaient été touchées ? Il ne pourrait pas tout soigner, simplement réparer le plus urgent. Atténuer un peu la douleur. Pour le reste, tant pis. Aislin devrait se lever et s’éloigner au plus vite. Il bredouilla quelques syllabes, incapable de parler rapidement et par des phrases construites. « ‘eux pas ‘aire plus ». Qu’elle comprenne ou non, il était assez tard.

En se relevant, ses yeux n’eurent pas le temps de perdre la magie qui se diffusait actuellement dans le corps du fauconnier : il remarqua une blessure chez un autre de ses compagnons et s’occupa de premiers soins magiques. Tant pis pour cette fichue histoire de secret. Il n’était même plus sûr de s’en sortir. Et il s’en fichait un peu. Comme à son habitude, la magie semblait l’apaiser. A moins que ce ne soit que l’habitude de se reposer sur ce pouvoir d’apaisement qu’il aurait pu brandir sous le nez de n’importe quelle bestiole du continent. Il lui était encore impossible de réaliser que cette fois-ci, les choses ne seraient peut-être pas aussi paisibles, qu’il allait peut-être bien falloir se battre, ou tout du moins battre en retraite.

Le fauconnier n’eut pas besoin de pousser Aislin qui avait déjà été happée par le général. Quand bien même il se rendait compte de la stupidité de ses gestes, le fauconnier ne put s’empêcher de sourire, presque rassuré. Il y aurait au moins eu un peu d’entraide. Une silhouette passa devant lui et il fut emporté à son tour. Par Prophessy, la petite rouquine. Avaient-ils vraiment une chance de semer un tel monstre dans un dédale qu’il devait connaître, en gardant à l’esprit qu’ils ne pourraient guère s’approcher de lui ou revenir sur leurs pas puisqu’il ferait à peu près tout fondre ? Non. C’était stupide. Qui sait d’ailleurs si, à terme, le Balrog n’aurait pas commencé à faire fondre ce fichu bâtiment ? Lundre courut à la suite de ses compagnons et se retourna fréquemment. Quelque chose n’allait pas. Indépendamment du fait qu’un monstre de magma leur courre après, quelque chose n’allait pas. Il jeta un bref coup d’œil à la lance qu’il tenait à la main. Se battre avec le Balrog aurait été d’une rare stupidité là aussi. Que pouvait-il bien faire, là où la rapidité d’Aislin et la force brute de Fairban avaient échoué ? Il était loin d'avoir l'un ou l'autre. Tout ce qu'il possédait, c'était ... Après quelques secondes de plus, le fauconnier sut ce qui lui manquait et qui l’empêcherait de courir. S’il n’en était pas fichu, autant dire qu’il n’aurait rien à faire à la périphérie de ce groupe qu’il suivrait comme un boulet, au mieux comme un obstacle pour le Balrog. En sachant qu’on se sentirait tôt ou tard coupable qu’il se soit bêtement fait tué. Fut-ce par une pierre tombée par hasard. On finissait toujours par se sentir coupable, une fois tiré d’affaire. Dans le lot, une partie au moins s'en sortirait, non ? Plus la peine de se prendre la tête pour ça, il avait trouvé ce qui l’empêchait de se concentrer. Lundre haussa les épaules. Sans vraiment savoir ce qu’il faisait, le jeune homme confia sa lance à une des personnes près de lui.

Et resta en arrière, sans même courir après ses camarades. On pouvait lui reprocher d’être stupide, mais pas encore d’ajouter des tendances suicidaires à ses défauts. Tout en fixant le Balrog qui n’avait pas l’air de prendre réellement conscience de la petite créature arrêtée entre lui et les autres courant à perdre haleine, Lundre fit un petit signe de main aux éventuels camarades qui se seraient retournés. Assurer qu’il avait une idée aurait été utile, mais le sorcier ne parvenait pas à ordonner ses idées. Un signe, ça serait bien. Et puis ce n’était plus l’heure d’utiliser des mots. Peut-être que la magie ne marcherait pas sur le Balrog, et qu’il n’aurait plus qu’à courir aussi vite que possible. Mais il serait au moins fixé. Est-ce que l’apaisement de toute créature vous voulant du mal peut aussi marcher sur une créature de feu tout entière, animée par une rage meurtrière ? C’était la question du jour. Angoissé, Lundre résista à l’envie de se reculer. S’il s’en sortait, le sorcier se renseignerait auprès des druides pour savoir comment on remerciait Eydis, pour avoir fait de lui l’un des sorciers de l’ordre qui pouvait vous permettre d’être tout à fait lâche. En observant le sol sous le Balrog, il rectifia cette supposition. Non, l’ordre qui vous permettait d’être tout à fait utopiste.
Revenir en haut Aller en bas
Javeed Ursha

Javeed Ursha

▬ Contributions à l'histoire : 144

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyDim 01 Mai 2011, 17:10

    « Je T'INTERDIS d'y aller, tu m'entends ? »

    ….J'ignore si Serwyx a jamais entendu mon cri. Une poignée de mots, échappés de moi avec toute la force que ma terreur peut motiver. Je le connais. Et je ne veux pas qu'il fasse ce qu'il est capable de faire. Tu as beau être fort, l'ami, tu n'es pas immortel. Par pitié, n'abuse pas de cette confiance dont tes grands principes t'oignent. Pas aujourd'hui, pas maintenant. Quant tu te lèves et que tu te rases, tu peux être courageux. Quand tu t'enivres et que tu te perds en ma compagnie, tu peux être courageux. Mais pas contre cette chose qui dépasse mon entendement. Mon domaine du possible.
    Mais d'où vient cette chose ?

    ….J'avouerai avoir d'abord cru à une illusion. Un songe, un fantasme en noir et feu, motivé par l'éloignement trop prolongé de ma pipe à opium. Malheureusement, les cloques dodues qui boursouflent la plante de mes pieds, et mes mains mises à vif par le simple contact de cet air brûlant me susurrent que ce n'est pas à la reine Mab que je dois cette vision de cauchemar. Toute l'eau de mon corps trempe mes vêtements, ma bouche est un désert de sable, et je reste ainsi, figé, rôtissant par la flamme et la peur. Proie facile devant un prédateur trop gros et dangereux pour être compris. La fourmi et le dragon.

    ….Une douleur au côté me tire de ma stupeur, tant ouatée que mortelle. Bérénice, géniale Bérénice, sachant dans ses écailles et dans son cœur froid le danger, merveille de l'instinct d'une bête, lacère dans sa panique la peau de mon flanc de ses petites pattes griffues. Cette petite souffrance me ramène à la réalité avec autant d'efficacité qu'un baquet d'eau glacée. Me laisse tout le loisir de d'observer, à la fois impuissant et terrorisé, les tentatives malheureuses d'Aislin et de Nylem. Ils sont fous. Ils veulent mourir. L'odeur de chair chauffée à blanc glisse sur ma langue un poisseux révulsant. Je fronce le nez, ordonne en vain à mes jambes tétanisées de bouger, de courir, de fuir comme un rat cette Mort Enflammée.

    ….J'ai beau dire, Nylem est un guerrier, et ses réflexes sont ceux d'un homme fort, rompu aux dangers. Je l'admire pour cela. Lui, et Aislin. Mais en même temps, je les méprise un peu. Parce que je ne les comprends pas. A quoi bon risquer sa vie pour une cause perdue ? Ils auraient dû commencer par fuir. Sérieusement, qu'espéraient-ils ? Je suis sincèrement soulagé de les voir finalement agir normalement. A savoir, sauver leur peau. Quelque peu grillée, néanmoins. Quelque chose me perturbe. Me dérange. D'abord, il y a eu ce jeune gars, Madwyn, sa façon d'agir, et maintenant Lundre. Sérieusement, une apposition de mains ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

    …. Un contact froid fait crisser la douleur au creux de mes mains brûlées. Le voilà qui me refile sa lance. Parfait, je suis maintenant en mesure de gratter le dos de notre ami Tout-Feu-Tout-Flamme. Incapable de sortir de la salle à cause de la frousse, quoique légèrement en retrait derrière une saillie pierreuse, ce qui m'assure une distance respectable avec cet enfer, je vois le jeune homme s'avancer vers la bête comme une mariée remonterait l'allée centrale d'une église. Sauf que c'est pas le prince charmant qui t'attend au bout, mon chou, c'est carrément la Camarde.

    …. Je constate que la majorité de la troupe s'est carapatée. Et me demande pourquoi je suis toujours là. Je crois que c'est simple. Si je veux partir, il faudra que je me mette à découvert. Et j'ai jamais aimé cette expression. Question de monnaie et de sécurité. Je ne veux pas passer sous... sous Sont attention. Sous Ses yeux. Je ne veux pas qu'il prenne conscience de mon existence. Ainsi, je pourrai encore faire semblant de ne pas y croire, de ne pas le voir. Mais ce gamin, là... Il s'approche. Il ne bouge plus. Il veut... faire quelque chose.

    …. Mais je ne suis pas assez emphatique pour laisser mourir quelqu'un qui en a envie. Tachant de ne pas perdre son arme qui m'encombre d'une façon assez pathétique, je me lance en envoyant mes pensées au diable. Ne pas penser, courir, ne pas regarder, faire comme si. Mon chech passé sur mon visage, m'aidant à mieux respirer dans la fournaise, je saisis le dénommé Lundre à la taille et le jette sur mon épaule, quitte à pulvériser à jamais sa dignité. Je flanche sous son poids, manque de nous étaler tous deux sur le sol brûlant – ce qui reviendrait à nous cuire tous les deux – mais parviens avec l'aide du ciel à conserver mon équilibre pour filer ventre à terre vers des horizons plus frais.

    Mais une chose est sûre, je ne tiendrai pas longtemps.
    Fleur de mai, prie pour que mes nombreuses beuveries et excès de chair n'aient pas trop émoussé mon aptitude à la course !

    « NON ! »

    Je constate avec horreur qu'une petite boule de nerfs et d'écailles vient de heurter le sol, trois pas derrière mois.
    J'ai perdu Bérénice dans ma course.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyMar 03 Mai 2011, 17:36

Serwyx sentit la menace se confirmer un quart de seconde avant que la fournaise ne rende l’air irrespirable. Premier réflexe : se lever et encocher une flèche à la vitesse du vent. Mais la flèche ne fit que se consumer au contact de la créature haute en couleurs. Et quelle créature ! L’archer en avait pourtant rencontré des tas de bestioles, de toutes tailles et de toutes formes. Mais ça, c’était au-delà de toute imagination. Un Balrog, une créature mythique tout droit sortie des contes de fées pour enfants ! Passés ces premiers instants de stupeur, l’entraînement militaire reprit le dessus. Mais alors qu’il allait tenter d’envoyer une seconde vague de flèches (inutiles, soit dit en passant), une voix familière l’exhorta de ne SURTOUT pas aller au-devant du danger. Même dans un moment aussi tragique, un sourire se dessina sur les lèvres du rouquin. Son gredin d’ami cherchait encore une fois à le protéger, n’était-ce pas mignon ? Prends donc soin de ta Bérénice et laisse les pros faire le boulot ! Cependant il y avait une chose qu’il ne pouvait pas nier : cette créature n’avait rien à voir avec ce dont il avait l’habitude et forcément, son espérance de vie en était fichtrement abaissée… Alors quand il vit les murs et les pierres fondre autour de lui, il rangea son arc et arma ses éléments les plus utiles dans ce genre de cas : ses jambes. Cependant, pas question de partir en lâche. Il devait vérifier que tous ses équipiers prenaient leurs jambes à leur cou.

« Aislin ! » Fut tout ce qu’il est le temps de dire avant de la voir disparaître dans la fournaise. Il était presque impossible de respirer et même sa si bonne vue ne pouvait l’aider. Il essaya de repérer Javeed, mais il devait plisser les yeux pour ne pas souffrir de la chaleur et ne voyait déjà plus la silhouette du marchand. S’élançant en avant où il put mieux respirer, il croisa Prophessy, et l’incita à le suivre, même si elle ne semblait pas l’entendre. Puis tout se passa très vite. Alors qu’il se tenait proche de l’ouverture qui leur offrait une issue de secours, il vit avec soulagement Nylem pousser Aislin vers la sortie, tout comme Madwyn. Le général semblait bouillir de l'intérieur, rien d'étonnant puisque pour une fois, il ne pouvait pas faire joujou avec son épée. Mais l'heure n'était pas aux enfantillages. Offrant également son aide à Aislin pour avancer plus vite, il récupéra ses affaires pour qu’elle ne souffre pas de leur poids, avant de s’élancer à la suite du trio. Comme quoi, la peur de la mort rassemblait les êtres mêmes les plus différents. Il sentit plus qu’il ne vit que d’autres les suivaient. Se retournant pour jeter un regard inquiet, il vit Prophessy, mais une révélation affreuse le fit soudain stopper : Ou était Javeed ? Ou était passé son stupide froussard d’ami? Et ce jeune sorcier ? Un soupire imperceptible s’échappa de sa bouche, tandis qu’il levait les yeux au ciel en imaginant Javeed terré dans un trou à rat en attendant que ça se passe. Il n’en fallut pas plus pour le convaincre qu’il devait faire quelque chose. Pas question de les laisser en arrière ! Marmonnant quelques mots à ses compagnons pour leur dire qu’il les rejoindrait, il repartit en arrière, luttant contre une peur panique de se faire griller sur place. Et ce qu’il vit le fit sourire l’espace de deux secondes. Javeed, l’ai complètement paniqué et les cheveux un peu roussis tenait sur son épaule une drôle de bagage : Lundre ! Mais qu'avait bien pu tenté le jeune sorcier pour se faire ainsi sauver par un adepte de la plus antique des stratégies: la fuite. Alors que Serwyx n’était plus qu’à quelques mètres de son ami, il vit une petit chose écailleuse se recroqueviller sur le sol, digne fifille à son papa. La mine horrifiée de son ami lui fit craindre une action mortelle à la fois pour Javeed, mais aussi pour Lundre.

En arrivant à son niveau, il hurla pour qu’il l’entende :

« Continue à avancer, j’me charge de ta belle. » Sitôt dit, sitôt fait. L’archer attrapa la petite bête au vol et fit demi-tour dans un mouvement certes pas du tout gracieux, mais qui lui permettait d’être le plus rapide possible. Ses cheveux pourtant si roux semblèrent s'enflammer sous la lumière de la créature. Il essaya tant bien que mal d'ignorer la douleur des brûlures qui parcouraient ses mains. Bérénice s'accrochait à lui tel à un tonneau vide dans l'océan, ses yeux globuleux cherchant sans cesse Javeed. Rattrapant au pas de course le marchand, il l’incita à continuer à courir avant de lui faire remarquer en souriant :

« Je pense qu’il peut marcher tout seul maintenant ! Et tu me dois une bière, mon ami ! »

Le rouquin était essoufflé, mais il ne pouvait s’empêcher de détendre l’atmosphère. Après tout, il était tellement assoiffé… Il secoua violemment la tête, c’était pas le moment de penser à ça ! La grosse bête ne les lâchait pas d’une semelle, mais ils arrivaient peu à peu à rejoindre l’autre partie du groupe, ne pensant plus qu’à une chose : s’en sortir vivant…
Revenir en haut Aller en bas
Eydis

Eydis

▬ Contributions à l'histoire : 424

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyJeu 05 Mai 2011, 13:56

Du bruit... Les humains n'étaient que du bruit. Un bruit irritant, persistant et dont le volume avait nettement augmenté avec son apparition. À ce brouhaha s'était joint l'odeur de la chair brûlée, signe que les siècles avaient certes passé mais que les humains étaient toujours ces créatures fragiles et molles dont la peau se racornissait à sa simple approche. Le Balrog rugit, essayant de piétiner un de ces insectes exaspérant qui s'agitait à la périphérie de son champ de vision. Avant que le brasier intérieur du monstre n'attaque la peau de la jeune femme qui avait osé s'en prendre à lui, il flaira sur elle l'odeur du dehors, celle d'une vie d'errance et de liberté qui n'était pas assujettie à l'absence de lumière qui soit celle du soleil ou de la lune. Plus que la colère d'avoir été tiré de son sommeil séculaire, c'était la sensation d'être prisonnier de ces murs qui alimentait maintenant sa rage. Et c'est là que quelque chose se planta dans sa patte, à la hauteur de l'articulation du genou, provoquant dans tout son être une douleur aigüe, fulgurante qui lui arracha un nouveau rugissement. Ce qui pouvait s'apparenter à une main griffue se porta à la zone de la douleur pour attraper son assaillant... mais l'humain s'était déjà écarté. Ensuite la petite bande d'intrus prit la fuite au grand complet. Créature massive et lente par nature, le Balrog les regarda quelques secondes s'éloigner avant de se lancer à leur poursuite d'une démarche lourde et pesante ébralant les murs de la forteresse en ruine, faisant choir du plafond des pans entier de mortier et de blocs entre lesquels les aventuriers devaient maintenant zigzaguer en espérant échapper aux pierres qui tombaient littéralement du ciel.

Puis au milieu de la débandade, l'un des humains s'arrêta et fit face. Le monstre ne prit même pas la peine de ralentir devant cet accès d'héroïsme désespéré... Et c'est alors que quelque chose se passa... Une idée traversa l'esprit de l'abomination. Où était la nécessité de courir après cette bande hétéroclite? De perdre son temps à arracher la chair de leurs os alors qu'ils hurleraient dans d'atroces souffrances? Son maître était mort depuis longtemps. Ses buts, ses croyances, ses raisons n'avaient jamais été ceux de sa créature... La course du Balrog ralentit. Se fit hésitante alors que l'idée de laisser ces humains explorer la forteresse germait dans son esprit. Retourner dormir. Ne plus se soucier d'un monde duquel il était de toute façon exclus. Sa démarche s'était faite encore moins assurée lorsqu'une ombre passa devant l'humain qui le bravait et l'emporta comme un vulgaire bagage... La colère revint alors que l'influence de la magie cessait et que la créature prenait conscience qu'elle avait été flouée et qu'il s'en était fallu de peu avant qu'elle ne devienne le jouet d'un nouveau magicien. Pourquoi ne pas se régaler de leurs cris de douleur finalement? Ceux-là paieraient pour les autres. Avec un hurlement de rage qui ébranla une nouvelle fois l'architecture fatiguée, le titan de flamme déploya ses ailes. Avisant la sortie vers laquelle se précipitaient ses proies, le Balrog décida de ne pas leur laisser la moindre chance. S'emparant d'une colonne cyclopéenne que le temps avait fait chuter, le monstre rassembla ses forces et la lança vers la seule échappatoire qu'avaient envisagé les humains. Dans une explosion de roches et un bruit de tonnerre, les aventuriers ne purent que constater qu'ils se retrouvaient pris au piège avec un être issu de leurs pires cauchemars et que celui-ci s'avançait vers eux. Le pouvoir d'un sorcier du cinquième ordre ne l'apaiserait pas deux fois...

[HJ : L'auteur de ces lignes tient à remercier Javeed pour sa brillante intervention]
Revenir en haut Aller en bas
Aislin Basmath

Aislin Basmath

▬ Contributions à l'histoire : 1030

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyJeu 05 Mai 2011, 16:27

Lorsqu'elle se sentie enlevée dans les airs Aislin demeura quelques instants dans le flou, hésitante entre un sentiment de délivrance et l'envie de leur crier leur bêtise de ne pas avoir profité de son intervention pour prendre leurs jambes à leurs cous... Mais Madwyn rétablit la balance cosmique par son hurlement et elle se sentie entrainée en avant jusqu'à ce qu'une nouvelle personne la saisisse à son tour. Le reflux de la douleur plus encore que l'éclat doré qu'elle vit poindre dans les yeux du fauconnier lui apprit que Lundre venait de pratiquer une petite intervention médicale à sa manière et un sentiment de gratitude l'envahit alors qu'elle se sentait tirée en avant par une autre paire de bras puissants.

Encadrée par Nylem et Madwyn qui n'avaient de cesse de la faire avancer la rôdeuse tordit le cou pour voir Prophessy et le reste de la troupe les suivre à grandes enjambées... A l'exception de Lundre qui se dressait seul face à l'imposante créature en approche. Si son premier réflexe fut de se débattre entre les rudes mains qui la forcaient à avancer pour aller l'aider elle eut tôt fait de comprendre l'intention du sorcier et de l'encourager de ses vœux... Jusqu'à l'intervention aussi héroïque qu'ignorante de Javeed qui la fit jurer comme un charretier. La créature sembla hésiter quelques secondes face au petit sorcier qui ne paraissait pas particulièrement sûr de lui et se redressa de toute sa hauteur quand Javeed l'arracha à sa vue avant de leur barrer définitivement le passage qu'Aislin s'apprêtait à leur indiquer... et par là tout espoir de fuite. Ils étaient pris au piège. Faits comme des rats. La claustrophobie d'Aislin faillit reprendre le dessus mais l'imminence de sa mort la dissuada de céder à la panique. Quitte à mourir, autant mourir dignement.

La rôdeuse eut une pensée émue pour Accolon et Jullanar, deux êtres qui comptaient à ses yeux, avant d'en revenir à ceux qui partageaient ce moment terrible avec elle. Serwyx, son ami de galère, toujours prêt à se sacrifier pour autrui ou à partager une pinte de bière était là avec elle. En le regardant, si soldat, si altruiste, elle eut une idée terrible, mais après tout... N'était-ce pas là une journée comme une autre pour quitter Lanriel ?

- Madwyn, hurla-t-elle dans son oreille pour se faire entendre du sorcier, tâche de me déblayer ça avec les autres !

Elle désigna la colone fracassée contre le mur en des centaines de gravats. S'ils parvenaient à y creuser un petit passage un certain nombre d'entre eux pourrait peut être en réchapper. La petite bouille de Prophessy s'imposa à son esprit. Elle était si jeune... La survie d'un seul serait en elle-même une victoire au vue de la situation inextricable qui était la leur... Et le pouvoir de Madwyn serait certainement d'une grande aide. Aislin sentit une grande lassitude l'envahir et elle adressa un petit sourire qui se voulait rassurant au sorcier du Second Ordre en espérant de toutes ses forces que son sauveur parviendrait à s'en sortir.

Se faufilant entre les pans de murs qui jonchaient le sol elle courut agilement jusqu'à Serwyx qui venait de rendre sa compagne bien-aimée au marchand qui l'employait régulièrement depuis plusieurs années déjà. La complicité entre les deux hommes était bien connue de quiconque côtoyait l'un ou l'autre et Aislin avait la chance incomparable d'être amie avec les deux, et pourtant c'est bien un sacrifice qu'elle s'apprêtait à requérir...

- Faut distraire le balrog... lança-t-elle de sa plus voix la plus forte pour être certaine de se faire comprendre.

Ce n'était pas un ordre. Ni une injonction. Ni quoique ce soit qui y ressemblait. Mais la demande implicite flottait quand même dans l'air. Encochant la première flèche Aislin pria Eydis de toutes ses forces pour masquer la peur qui menaçait de l'asphyxier plus encore que les émanations du Balrog. Puis elle tira.

- Petit, petit, petit... murmura-t-elle. Viens voir maman...
Revenir en haut Aller en bas
Madwyn Dinaflet

Madwyn Dinaflet

▬ Contributions à l'histoire : 1982

Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyVen 06 Mai 2011, 22:01



Madwyn avait l’impression que la peau de son visage s’était étrécit, comme s’il avait directement mis le nez au dessus d’une forge. La chaleur que dégageait le Balrog dépassait de loin ce à quoi il s’était attendu et il savait qu’il porterait longtemps les stigmates d’une telle rencontre. Ne serait-ce que son esprit, si d’aventure il en réchappait, ne pourrait pas oublier la monstruosité et la puissance d’une telle créature. Il n’osait imaginer quel fou avait été à l’origine de sa création et les vies qu’il avait déjà annihilées. Ni ce qui lui était passé par la tête pour le laisser en vie. Mis à part si les raisons de sa présence était qu’il était toujours gardien de quelque chose. Et là l’envie grouilla dans le ventre du sorcier car souvent le gardien était à l’image de la surprise dont il se faisait le protecteur. A cet instant plutôt que de penser à sa fuite il pensait à ce qu’il trouverait après. A ce que le ventre de la forteresse cachait aux yeux du monde.

Mais il n’eut pas le loisir de s’appesantir plus longtemps sur ses espoirs car on le saisissait par le col avec une poigne incroyable et on le forçait à avancer. Tournant la tête il reconnut Nylem, qui entraînait également Aislin, et il fut surpris que le général ait eut un tel geste. Il était infect mais visiblement une fois sur le champ de bataille il était avant tout un homme qui veillait à la réussite et à la survie de ses soldats. Un bon point pour lui, même si le sorcier doutait qu’il n’y ait une autre intention que celle de briller devant les têtes couronnées derrière tout ça. Il n’en était pas moins qu’il l’avait tiré de sa torpeur et que Madwyn avançait maintenant de son propre chef. Il eut un regard en arrière pour le reste de la troupe et vit qu’ils avaient tous prit la fuite bien décidé à quitter l’antre de l’enfer.

Le brusque revirement de Lundre ne lui échappa et faillit d’abord lui arracher un cri de frustration. Imprudent ! Lundre se croyait flanqué d’une aura protectrice. Il aurait marché sur des charbons ardents si on le lui avait seulement suggéré. Comment pouvait-il croire être de taille face à un tel déchaînement de fureur ? Et pourtant. A son approche le Balrog sembla hésiter et ralentir. Le souffle de Madwyn se bloqua dans ses bronches et il ralentit l’allure, toujours poussé au devant par Nylem. Son corps tout entier se tendait vers Lundre, lui apportant son soutien. Il savait qu’il y était presque. Le fauconnier avait le cul bordé de nouilles. La délivrance était proche. Puis Madwyn glapit de douleur alors qu’une roche tombait lourdement sur son épaule. Javeed avait saisit Lundre et l’emmenait au loin. Le Balrog crachait toute sa frustration. Il semblait nourrit d’un nouveau feu.

Eperdue la troupe continua sa course jusqu’à ce qu’ils se trouvent bloqués par la colonne lancée par le monstre. Il ne voulait pas qu’ils sortent. Il avait décidé de tous les carboniser. Au comble de l’horreur Madwyn ne savait même plus ce qui l’avait poussé à venir ici. A agir de manière aussi inconsidérée alors qu’il étudiait toujours chaque risque. Son regard balaya ses compagnons. Le pouvoir crépita autour de sa peau. D’une impulsion il envoya un message, l’étendant aussi loin qu’il le pouvait. Pour mettre en garde. Ils étaient des fous. Ils seraient sacrés comme des héros. Pour rien. Mais au moins les prochains à s’aventurer ici seraient informés. Eydis déesse miséricordieuse, ouvre les bras à tes enfants. Car ils ont faillit.

Hébété il tourna la tête vers Aislin qui lui hurlait à l’oreille. Sa protestation mourut sur ses lèvres mais il tendit le bras pour la retenir. La préserver. La rôdeuse ne devait pas disparaître. Sa fin ne pouvait pas être aussi stupide. Il ne put que lui effleurer l’épaule et répondre à son sourire par une grimace. Il lui semblait que cette fois dans le jeu du sacrifice la balance ne penche pas du bon côté. Pourtant il hocha la tête, résigné, et se précipita vers les roches qui bloquaient leur sortie. Ils ne pouvaient se concentrer que sur celles qui faisaient la taille d’un demi-homme malgré son pouvoir. Bandant ses muscles, il puisa au fond de lui pour rassembler jusqu’à la plus petite parcelle de son pouvoir. Des mains s’apposèrent sur la roche à côté des siennes et dans un effort combiné la pierre bougea.

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité



Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell EmptyLun 09 Mai 2011, 09:44


Un souffle incandescent effleura le dos de l'armure de Nylem. Ce dernier jeta un bref regard par dessus son épaule : il s'en était fallut de peu  ! La température déjà insupportable continuait dangereusement d'augmenter. Dans sa fuite il entendit le monstre rugir. Cet assaut n'avait fait qu'accroitre son hostilité. Le général pris note de cet information. Si jamais il sortait en vie de ce trou à rat ,et qu'il recroisait un Balrog, il prendrait les jambes à son cou !

Nylem resserra la prise sur ses deux compagnons et tenta d'accélérer. Encore. Il fallait aller plus vite. Il allait les rattraper . Leurs poids étaient un véritable fardeau. Sans eux il aurait déjà atteint l'autre coté de la pièce. Mais il ne pouvait pas abandonner sa précieuse cargaison. Sans Aislin , il devait le reconnaître, ils étaient perdu. Perdu, dans une forteresse inconnue, qui devait s'étendre sur des kilomètres, où tous les couloirs se ressemblaient et poursuivit par une bête antique qui faisait fondre les murs... Sans Aislin tout était perdu.
Le général examina un instant le jeune homme qu'il charriait à grande peine. S'il ne le gardait pas peut être pourrait-il atteindre l'autre coté de cette salle ?
Le dénommé Lundre fit irruption, coupant court aux réflexions du gradé. Ses yeux animèrent d'une lueur dorée qui le laissèrent pantois. A présent tout lui apparaissait comme une évidence. Mais quelques instant plutôt, il était bien loin de croire que le jeune lancier puisse être un sorcier ! Il l'avait pris pour l'un de ces indigents en mal d'aventure, prêt à risquer sa vie pour des causes qu'il ne comprenait même pas. Cependant il n'en restait pas moins un sorcier et à ce titre Nylem se méfierait de lui. La peau d'Aislin se régénéra instantanément au contact des doigts de Lundre. Le choix du patient était très judicieux, le général l' approuva d'un imperceptible hochement de tête.
Néanmoins distrait par l'irruption du lancier, Nylem faillit télescoper un monstrueux bloc de pierre qui s'était décroché du plafond. Le plafond ?! Un bref coup d'œil confirma ses craintes : l'activité soudaine de la créature était en train de détruire cet édifice usé par le temps. Avec eux à l'intérieur !

La douleurs se faisait plus saisissante à chaque instant. Le général essaya de n'en rien laisser paraître. Il ne pouvait pas passer pour un faible, pas maintenant ! Usant de ses dernières ressources, il continua à trainer ses coéquipiers tant bien que mal. Mais la rodeuse ne l'entendait pas ainsi. Ravigotée par les soins de Lundre, elle se débattait à présent comme un beau diable, rendant leur déambulation encore plus périlleuse.
Le blasonné avisa la source de cette agitation soudaine. Le jeune lancier s'avançait vers la créature d'un pas mal assuré. Ce fou voulait se mesurer à un Balrog ? Seul ? Sans arme ?! Cette attitude suicidaire fit sensation dans le petit groupe . Même Javeed qui n'était pas connu pour sa témérité se lança à sa rescousse. Suivit de près par Serwyx qui ne manquait jamais une occasion de se faire remarquer. Nylem soupira et secoua la tête en signe de dénégation. S'il voulait tous mourir c'était leur problème ! Il n'était plus en mesure d'aller chercher les brebis égarées et doutait sérieusement que quelqu'un affronte le danger pour lui ! Sans ralentir le général continua sa course, tirant d'un geste sec sur les vêtements d'Aislin pour la forcer à avancer. Ils pleureraient plus tard la disparition de leurs compagnons, pour l'heure il fallait sortir de ce merdier !
Contre toute attente le titan ralentit sa progression. Il semblait sous le charme de ce sorcier dément qui semblait intensément concentré sur sa tache. La jeune femme qui s'était quelque peu calmée se mis à jurer comme une poissonnière en voyant le marchant tenter un sauvetage quelque peu bancal. Un rictus mauvais traversa le visage du gradé. Javeed était en train de payer ses années excès. Peut être aurait-il était plus vaillant avec une pipe d'opium dans la bouche et une pinte à la main ?
Cette situation bien que cocasse n'en restait pas moins dramatique . Le monstre était sortit de sa torpeur, plus déterminé que jamais à vouloir les réduire en cendre.

Soudain, plus que quelques éboulements de pierre , une colonne entière vola au dessus d'eux pour venir s'écraser au pied du trio de tête. Nylem freina leur avancée dans une grimace de douleur. Ils étaient pris au piège ! La général jura, il détestait les souterrains, les espaces clos... surtout quand ses derniers étaient occupés par un Balrog enragé ! Le blasonné balaya d'un regard la salle. Les trois fugitifs qui s'étaient mutuellement secouru arrivaient en courant. Le sorcier dont la peau était aussi brulé que la sienne s'attaquer à un rocher bien trop gros et Aislin...était repartit au combat !
Mais qu'elle idiote celle là ! Si elle pensait son sacrifice noble il n'en était pas moins stupide ! Il n'y avait pas de gloire dans la mort ! Du moins maintenant pour des gens de sa culture ...
Agacé par l'attitude stupidement héroïque de ses confrères, Nylem rejoignit la rodeuse d'un pas mal assuré. L'adrénaline l'avait jusqu'à présent préservé d'une partie de ses souffrances, mais à présent qu'il sentait la fin proche, tout semblait plus pesant, plus inaccessible, plus cuisant . Il avait l'impression d'être soudé à son armure, lui donnant un pas plus lourd et raide qu'à l'accoutumé.

_Aislin donne moi ton arc, je vais l'occuper !


Avant que la jeune femme ait pu émettre la moindre protestation, il enchaina.

_Si tu meurs maintenant, les personnes qui pourraient s'échapper ne retrouveront jamais leur chemin. Et mourront eux aussi . Que ce soit de faim de soif, ou tout simplement en faisant une autre mauvaise rencontre... Alors donne moi ton arc s'il te plait !

Bien que le ton soit pressé par l'urgence de la situation, il avait essayé d'user de toute la diplomatie dont il était capable. Il tendit ses mains pour que la rodeuse y dépose son arc et son carquois. Affichant un sourire crispé qui se voulait rassurant.
De toute façon, si elle refusait, il lui prendrait de force et lui botterait le cul jusqu'à qu'elle passe dans ce foutu trou !
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




Highway To Hell Empty
MessageSujet: Re: Highway To Hell   Highway To Hell Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Highway To Hell
Revenir en haut 
Page 1 sur 3Aller à la page : 1, 2, 3  Suivant
 Sujets similaires
-
» ezephine ↑ i can't escape this hell

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir :: QUITTER LANRIEL :: Vous serez tous pendus ! :: Miroir aux souvenirs-
Sauter vers: