Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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MessageSujet: Meant To Live   Meant To Live EmptyLun 04 Juil 2011, 11:56

Nevaëh savait parfaitement qu’elle n’avait pas le droit de se trouver là mais comme toujours la demoiselle se moquait des règles. Déjà petite alors qu’elle vivait dans la cité et que son père tentait de faire d’elle un homme, Nev’ avait la fibre rebelle. Pourtant il y avait des moments où on l’autorisait à pénétré l’académie, pour qu’elle s’entraine et apprenne à se battre, comme un vrai guerrier et puis il y avait les fois où on le lui interdisait sous prétexte qu’une femme ne devait pas se trouver parmi tant de soldat. Loin de renier son passé, la devineresse savait que si elle n’était pas un cadavre aujourd’hui, c’était grâce à son entrainement, alors cette après-midi là, prise d’une nostalgie certaine, elle avait voulu revoir ce lieu. Provocatrice sur les bords, Nev’ ne s’était pas parée de sa cape pour se cacher ou dissimuler ses formes aux hommes qui se trouvaient là. Parce qu’elle en cherchait un en particulier. Un garçon qui n’avait que deux ans de plus et qui lui avait servis d’adversaire à l’époque. D’après ses informations, il se trouvait toujours là.

Tournant dans un couloir, Nevaëh se retrouva dans une salle abritait en plus de ses nombreux souvenirs plusieurs combattant dont deux qui se tapaient dessus. En tout amitié bien sur. Ici les hommes trompaient l’ennuie en s’exerçant, jusqu’à la tombée de la nuit. Aussi doucement qu’une feuille se posant par terre, Nev’ se glissa contre le mur pour observer la scène. Neil, se trouvait là, debout au centre de l’arène improvisée, ses deux pieds enfoncés dans le sable, attendant le prochain assaut de son adversaire. La brunette reconnu la posture, au prochain coup, il serait le vainqueur. Ainsi fut dit, ainsi fut fait. La minute d’après l’homme autre se tordait de douleur à plat ventre sur le sol. Par-dessus les cris d’animaux que poussèrent les autres males de l’assemblée, la devineresse tenta d’applaudir plus fort et fendit la foule pour se retrouver en son centre.

Soudain il n’y eu plus un bruit, même pas le chant des oiseaux à l’extérieur. Nevaëh avait obtenue la réaction voulue. Et cerise sur le gâteau, Neil avait une lueur de reconnaissance dans le regard, il savait qui elle était et sans peur, Nev’ s’avança encore dans le cercle formé par les hommes, prête à se battre elle aussi. Un brouhaha de stupeur et d’approbation monta à ses oreilles, un véritable délice. Distraite, son ami d’enfance fut le premier à attaquer. Il attaqua la gorge avec un mouvement arrière pour coincer la brune sous son aisselle, il visa ensuite les jambes pour la décrocher du sol et l’envoyer par terre. Comme une débutante, Nevaëh s’écroula mais reprit bien vite. Elle profita de l’élan de sa chute pour effectuer une roulade arrière et se relever, mais seulement à moitié. Puis elle s’élança tel un cobra vers son adversaire, entourant sa taille de ses bras pour enfoncer son épaule dans son estomac. Le sable accueilli leurs deux corps, mais il ne fallu pas longtemps à Neil pour inverser leurs positions. Comme cela lui avait manqué, et grisée par l’interdit Nev’ se sentait revivre. Oh ce n’était pas les règles de l’académie qui l’empêchaient d’être là, c’était une ancienne après tout. Non c’était le fait qu’elle aurait déjà dû depuis longtemps avoir retrouvé Riagán. Son protecteur ne serait pas très content.
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MessageSujet: Re: Meant To Live   Meant To Live EmptyMer 27 Juil 2011, 19:46

Dans la société actuelle, la hiérarchie était omniprésente. Ainsi chacun avait un rang, et par ce rang certaines actions à accomplir, et par analogie certains lieux où accomplir ces actions. Et de même que certaines activités étaient interdites à tels groupes, certains lieux leurs étaient formellement interdits. Riagàn était autorisé partout. En tant que sorcier de premier ordre, même déchu, en chaque lieu tout être se devait de l'accueillir sinon sympathiquement, au moins dignement. Oh, ça ne voulait pas dire qu'il était bien vu, loin de là. Seulement le respect de tout un chacun n'est parfois que la marque d'une peur profonde. Riagàn n'avait plus à se faire ces réflexions là depuis bien longtemps, déjà. Il pénétra l'académie des officiers sans la moindre hésitation, entrant un monde qui lui était bien étranger, bordé d'armes qu'il ne savait pratiquement pas utiliser - sans que personne ne le sache, bien sûr. Et après tout, quel danger pouvait il courir à ce que l'on sache qu'il était incapable de se défendre efficacement lors d'un combat à main armé? Il était sorcier de premier ordre, que diable! Les lames ne lui paraissait être que de faibles artifices face à ses illusions. La jeune femme qui avait coutume de le talonner, en revanche, usait de ses poings comme certains peintres font de leurs pinceaux. Elle mettait un point d'honneur tout particulier à faire de ses "tableaux" des épaves à demi vivantes, et ne s'était jamais occupée du sorcier par simple respect. Pas le respect que j'évoquais plus haut, celui provoqué par la peur, non! Ce respect là venait d'une certaine affection. Une redevance, peut être. Nevaëh Armansson, sauvageonne infinie, était la seule personne qu'il côtoyait plus que régulièrement depuis qu'il était parvenu à se détacher de l'emprise de la magie noire. Une femme, qui plus est! Il lui arrivait d'observer le visage de la devineresse et de se haïr de prendre le même risque. Certes, le risque n'était pas exactement le même dans la mesure où il ne poserait jamais de main sur elle, de même qu'il ne la regarderait jamais autrement que comme il l'eut fait d'une disciple. Elle était devineresse, oui. Le sorcier, une fois de plus, se faisait l'effet d'un type qui vend son âme au diable. Il suffirait de si peu pour qu'elle ploie devant lui. Une illusion terrible, dévastatrice, qui ferait d'elle un objet pitoyable dont il aurait pu rire...Les pensées de ce genre défilaient dans son esprit à longueur de journée, équilibrées par les autres, les pures, celles qui prônaient la pitié, et l'amitié. Le sorcier n'avait pas un ange sur son épaule gauche, un diable sur l'autre, mais c'était tout juste. Quand donc s'arrêterait cette dichotomie ridicule qui déchirait son âme en deux? Combien de temps se forcerait-il à côtoyer la jeune femme tout en décidant de l'abandonner dans un coin au moins dix fois par jour? Combien de temps aurait il absolument besoin de sa présence tout en la dénigrant l'air de rien dès que possible?

Oh, ne vous méprenez pas. Le sorcier a beaucoup d'affection pour la jeune femme. Ses allures de chien enragé qu'on vient tout juste de détacher pour la première fois, il les connaissait. Il avait emprunté les mêmes quelques années auparavant, crachant à la face du monde entier, perché sur le piédestal de sa supériorité. Il connaissait ses sentiments, sa révolte, et surtout, il savait, pour ce sentiment grisant de liberté volée aux autorités compétentes, qu'on ne rendrait sans aucun prétexte. Voilà qu'il avait marché dans l'idiotie jusqu'à ses tréfonds, qu'il s'était laissé emporter par son narcissisme primaire et les jolies courbes d'une femme, et qu'il s'en mordait les doigts. Oui, Riagàn pouvait jouer au vieux sage d'expérience. Mais il n'en avait pas la moindre envie. En revanche, la jeune louve le forçait à jouer les pères de famille, les tuteurs, les individus responsables. Il n'y avait pas l'once d'une trace de responsabilité chez le sorcier - incapable d'être responsable de lui même, comment pouvait-il l'être des autres! Certains disent, cependant, que la responsabilité d'un autre résout l'air de rien la responsabilité de l'être lui même. Peut être. Il s'agirait en tout cas d'une bonne nouvelle. Conscient que ses rencontres avec l'autre l'équilibrait à chaque fois un peu plus, il n'était cependant pas sûr que ses dilemmes infinis s'arrêteraient avec le temps, et les gens. Il était vrai, à tout considérer, que lorsqu'elle lui tenait compagnie, lorsqu'occasionnellement ils se lançaient dans une discussion ou une autre, il cessait de penser. Comme ce silence spirituel était reposant! D'être métaphysique, il passait à être complet. "Mon royaume pour un cheval!", s'il faut résumer tout cela de manière sibylline.

L'académie des officiers, donc. Qu'allait-il faire là? Non pas acheter une épée, pour les raisons que j'ai pu énoncer plus haut, mais pour une autre raison, que l'on vient par ailleurs d'évoquer. Elle possède deux bras, deux jambes, en revanche c'est parfois à se demander si elle a un cerveau. Le sorcier attache sa monture à l'entrée, se défait de ses armes comme par une envie de provocation, et salue d'un hochement de tête les gardes à l'entrée, auxquels ses pupilles ambrées ont imposé le respect décrit précédemment. Où se trouve-t-elle? Leurs conversations elliptiques ne permet par à Riagàn de connaitre véritablement le passé de la jeune femme. Malgré son manque de connaissances en combat dénué de magie, il sait bien qu'elle a suivi un quelconque entrainement. Mais, une femme? A l'académie? La chose parait impossible. Elles n'y ont pas place. Si un officier avait eu la même question à se poser, il aurait presque parlé de blasphème. De la même manière qu'une femme sans pouvoir agressif ne part pas seule à l'aventure dans ce vaste monde cruel, une femme ne vient pas défier les hommes de l'académie. Devinez cependant quelle est la seule femme qui, à la connaissance du sorcier, soit partie à l'aventure sans rien d'autre que ses poings pour se défendre? Nevaëh. Ce fut donc très naturellement qu'il prit le chemin de la salle de combat, suivant son raisonnement logique.
Depuis sa brève et néanmoins trop longue aventure avec la magie noire, Riagàn rechignait à user de ses pouvoirs. Il le faisait le moins possible, les économisant comme il avait pu le faire autrefois de ses sentiments. A ses propres pouvoirs, il préférait - et il valait mieux que ses semblables ne viennent jamais à l'apprendre - les raisonnements logiques. La magie lui semblait être une solution de facilité, dans un certain sens, qui ne s'accordait pas avec la difficulté des pensées qui traversaient son esprit. Cette facilité était un poison. Elle rejoignait les femmes dans le pré des fleurs du mal.
Il arriva assez vite à la salle d'entrainement, malgré le dédale de couloirs et d'escaliers qui composait l'académie. Assez vite, en tout cas, pour entrapercevoir sa protégée tomber à terre - ou plus exactement sur un homme lui même allongé au sol. Incorrigible louve.

Être un sorcier torturé n'empêche pas pour autant d'avoir un certain sens de la bonne humeur. Décidant qu'il ne pourrait de toute façon rien y faire sans utiliser la magie, et qu'il était hors de question d'utiliser ses pouvoirs dans l'enceinte de l'académie - c'eut été provoquer une guerre microscopique, mais une guerre tout de même - il s'accouda au chambranle de la porte, et attendit, le sourire en coin. Que l'enfant sauvage reconnaisse le seul homme qui lui fasse entendre raison? Que le combat s'achève sur une victoire féminine? Il ne le savait pas lui même. Mais dans la vie d'errance que Riagàn avait nouvellement choisie, le temps ne pressait jamais, et il apprenait à sculpter son empressement habituel en patience.
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MessageSujet: Re: Meant To Live   Meant To Live EmptyDim 31 Juil 2011, 14:31

Allongée, ou plutôt plaquée au sol par le poids de Neil, un ami d’enfance, que Nevaëh était venue chercher à l’académie des officiers, la demoiselle tentait de ne penser à rien d’autre qu’au combat. Comme on le lui avait apprit durant son enfance, comme elle savait si bien le faire, mais c’était oublier les souvenirs qui la hantaient et que le lieu ravivait dans sa mémoire. Combien la brune avait pu être acculée sous une solitude profonde alors qu’elle n’était considérée ni comme une femme ni comme un homme. Une sorte d’hybride qui n’avait pas sa place. Pas de frère pour que Nev’ puisse être élevée comme une petite fille, pour profiter de la vie comme toute les gamines, devenir une femme pleine de grâce et de beauté, trouver un mari et fonder son propre foyer, non cette destinée lui avait été refusée. Mais trop pleine d’assurance, rebelle et nécessaire à sa famille, elle n’était pas encore assez parfaite pour être un homme, son physique ne trompait pas, son caractère non plus. Telle une âme mi ange mi démon, Nevaëh n’était pas un matrice accomplie ni un poing assez fort pour mener des guerriers au combat. Et encore là, alors que la devineresse aurait pu profiter du meilleur des deux mondes, on la regardait de travers, la cité établissait les règles de la vie en société et dans celle-ci chacun devait occuper une place claire et bien définie, tout ce que Nev’ n’était pas.

Distraite par tant de pensées qui n’avaient pas leur place sur un champ de bataille, la demoiselle fut bien vite rappeler à la réalité par un ensemble de phalanges s’abattant violement sur sa joue. Tournant la tête sous le choc et la puissance du coup, la jeune femme cracha une giclée de sang par terre. Si certains n’avaient jamais su voir les traits féminins sous sa carapace, Neil en faisait partie. Au si bien sur il lui était arrivé de vouloir faire d’elle une amante, une femme qui n’aurait plus à se battre ou apprendre à se protéger mais il savait faire la part des choses, lorsqu’ils s’affrontaient, Nevaëh n’était rien d’autre qu’un adversaire de plus et là tous les coups sont permis du moment qu’ils mènent à la victoire, et même si cela voulait dire défigurer son beau visage. Ainsi réveillée, elle non plus n’allait pas faire dans la dentelle. D’un mouvement souple et Neil assit sur son buste, la devineresse releva une jambe assez haut pour la faire passer devant le corps de son adversaire et le repousser en arrière. N’ayant pas la force suffisante pour le faire totalement basculer, la jeune femme plongea la main entre les cuisses du combattant pour se saisir de ses attributs masculins. En bon guerrier aucun son ne sortit de la bouche de Neil mais les hommes qui regardaient le spectacle laissèrent quant à eux échapper une exclamation de douleur en signe de soutient. Calant son pied entre la mâchoire du blond et son cou, Nev’ cherchait à l’immobilisé le temps que se soustraire à son corps qui la retenait elle-même prisonnière. Mais le soldat ramena ses genoux sur la poitrine de Nevaëh et lui lança une poignée de sable au visage. Si la demoiselle n’avait visiblement pas fait beaucoup de progrès, son compagnon avait lui gagné en force et en stratégie. D’un rapidement mouvement de reins lui fit faire à leur corps une rotation, les amenant face contre terre.

Elle l’avait bien cherché, pensa la brunette avec malgré tout un certain amusement. Elle qui pensait que le combat serait facile, que sa vie d’errance lui avait apprit à devenir une guerrière, elle s’était bien trompée, mais abandonner n’était pas une option. Sa main toujours positionnée sur les testicules de Neil, Nev’ augmenta la pression pour déconcentrer le jeune homme et elle se servi de la seconde pour se redresser, avalant un peu de sable au passage. Assise de façon très inconfortable sur le dos de son ami d’enfance, une jambe coincée sous lui, Nevaëh tenta de réfléchir très vite à une façon de prendre le dessus autrement que par leur actuelle position physique, d’autant que le blond, ne mit pas longtemps pour gigoter sous elle et l’envoyer de nouveau au sol en se relevant complètement. Sans perdre de temps, la devineresse se remit sur ses pieds aussi, sachant qu’elle venait de bénéficier d’une poignée de secondes offertes par Neil. Il paierait pour ce geste de pitié se dit-elle en s’élançant sur le soldat qui tenta de la prendre à la gorge. Nev’ esquiva au dernier moment et de justesse en se baissant puis elle enfonça son coude dans le plexus du guerrier qui courba le torse dont il se servit ensuite comme d’une barrière pour empêcher la belle de reculer. Il referma ses bras sur son corps frêle et serra pour l’étouffer. La foule était maintenue dans une tension palpable, dans l’attente du prochain retournement.

« Aller je te laisse une dernière chance de me battre… »

Fut la phrase que Nevaëh entendit prononcer à son oreille. Deuxième fois que Neil la prenait de haut, c’était humiliant, même si personne à part elle ne devait s’en rendre compte. Avec rage et détermination, la brune mordit la chair qui se trouvait devant sa bouche et mit toute sa force dans ses dents. Cette attaque eu le don de surprendre son adversaire mais toujours aucun son de douleur ne s’échappa de ses lèvres. En revanche une grosse voix résonna dans la salle attirant l’attention de tous ses occupants.

« Meqvren ! Toi et les autres à la douche la pause est terminée! »

Nevaëh ne se retrouva pas le cul par terre mais Neil répondant à son nom de famille la lâcha rapidement, salua un homme à la barbe impressionnante, à la carrure de gorille et à l’armure étincelante, puis il regarda la brunette avec un sourire espiègle avant de sortir suivi par une masse informe d’officiers ne souhaitant probablement pas subir les foudres de leur supérieur. Et si même la devineresse était capable de comprendre le message, ce n’était pas surprenant qu’ils détalent tous comme des lapins. L’homme posa ensuite ses yeux sur la demoiselle et sur une autre figure qui se trouvait derrière elle. Nev’ n’osa pas regarder de qui il s’agissait, elle connaissait l’homme qui lui faisait face et lorsque la jeune femme croisa les deux émeraudes qui lui servaient d’yeux, elle retrouva ses dix ans et la peur que lui inspirait ce soldat balafré au niveau de la gorge.

« Toujours à distraire mes hommes Ármansson… tu n’apprendras donc jamais rien. Et vous êtes ? »

Fit-il à l’attention de la troisième personne dont Nevaëh ignorait toujours l’identité. Elle se décida alors à jeter un regard en arrières, pour recenser les participants, si elle allait se prendre le sermon de sa vie, il fallait savoir qui étaient les témoins gênants dont il faudrait ensuite se débarrasser. Découvrir Riagán était loin de la rassurée mais la première chose qui vint à la devineresse était de savoir depuis combien de temps il était là et ce qu’il répondrait à Darige. Quoi qu’il en soit la brune se trouvait dans de beaux draps, dont elle ne savait pas comment se sortir. Elle aurait dû savoir qu’aller à l’encontre des règles lui poserait des problèmes, cela avait toujours été le cas depuis son enfance, enfin c’était trop tard, il lui fallait maintenant penser à une très bonne raison pour se trouver là et pour avoir commencer une bagarre au sein de l’académie alors qu’elle n’en faisait plus partie. Et oui son père ne déposait plus une bourse d’argent pour que l’on ferme les yeux sur sa présence.

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MessageSujet: Re: Meant To Live   Meant To Live EmptyJeu 11 Aoû 2011, 16:12

Pendant un bon moment, Riagàn contempla le joli dos de sa protégée, attendant. Attendant qu'elle réagisse, réponde à ce type, que quelque chose se passe. Il avait compris très vite qu'il s'agissait de quelqu'un d'important, contre qui elle ne pouvait se permettre l'insolence. Cherchait-elle a peser ses mots? Ou bien devenait-elle lâche, à le laisser lui, sorcier de premier ordre, à régler cette affaire digne d'une bataille d'écoliers? Cette deuxième supposition le fit bouillir. D'une impulsion de l'épaule, il se détacha du mur contre lequel il s'était appuyé et fit un pas, puis deux. Il s'agissait de faire face à l'homme sans être trop près de lui. Il ne voulait pas qu'il vit ses prunelles ambrées. C'était trop facile, de brandir son rang comme un étendard allant au devant de tout danger. D'après ce que l'homme avait déjà dit, il connaissait Nevaëh, et la jeune femme faisait des visites régulières à l'Académie. Le sorcier ne s'offensa pas de ce que sa phrase avait prit une tournure grossière: on aurait pu croire que Nevaëh servait de fille de joie à tout le régiment. Riagàn avait confiance en son éphémère compagne de voyage. Et puis! Quand bien même elle eut été femme aux mœurs légères, il n'avait pas à la juger. Il se rappela soudain que l'homme lui avait posé une question, et n'eut aucune peine à comprendre pourquoi son esprit avait éludé cette interrogation. Qui était-il? Pertinente question. N'en sachant rien lui même, il fut tenté de répondre avec un cynisme évident. L'homme ne lui inspirait ni confiance ni sympathie. Cependant, il lui fallait montrer l'exemple, et apprendre lui même à se contrôler afin de se comporter en homme réfléchi: c'est cette impulsivité qui lui avait coûté sa magie blanche. Il considéra à nouveau Nevaëh, au cas où celle ci eut soudainement trouvé quelque chose à répondre, après ce combat lamentable, puis, exaspéré de son silence, il joignit les pieds et salua l'homme d'une brève inclination de la tête. « Riagàn Duibhlinn. » Il était d'usage d'énoncer son rang après avoir donné son nom. Priant pour que son nom ne soit pas connu aux abords de Catharfàil, le sorcier s'appliquait à ne pas trop imposer son autorité. Ils devaient s'en sortir sans trop se faire remarquer. Une devineresse doublée d'un sorcier à présent connu comme maléfique, ça n'avait rien de reluisant, ni de rassurant. Et, s'il tenait à rester discret pour éviter notamment les sorciers maléfiques qui cherchaient à le récupérer dans leurs rangs, il valait mieux la jouer fine.

« Excusez ma compagne, elle est parfois prise d'une impulsivité sans limites. Elle est encore jeune! » L'argument était bien faible, et plutôt péjoratif pour la jeune femme. Il ne restait qu'à espérer que la compagne du type en question qui devait être maitre de régiment ou d'armes ne soit pas trop austère, et qu'il acceptait ce genre de comportement sinon avec une certaine tendresse, au moins avec tolérance. Riagàn n'était pas fin psychologue. Il n'avait aucune idée de ce que pensait son interlocuteur à l'instant même; s'il était animé de colère, de curiosité, s'il était tout simplement neutre... La sensation d'oppression que l'on ressent parfois dans les situations d'urgence saisit Riagàn. Il fallait partir tout de suite, maintenant. Avant que le moindre petit élément ne déclenche la rumeur de sa présence près de Catharfàil. Il s'approcha, et saisit Nevaëh par le bras. Gentiment, mais fermement. Il n'avait aucunement l'intention de se battre avec elle. Mais il ne la laisserait pas non plus là seule. Si elle désirait rester là, il n'avait pas d'autres solutions que la tuer, la rendre folle ou lui faire oublier. Ils ne devaient pas savoir...Ysorheä ne devait jamais le retrouver, sous aucun prétexte. Le corps tendu à l'extrême, les yeux fixés à terre, il attendit l'aval de l'homme pour pouvoir disparaitre, emportant la devineresse. « Oh que non, jeune fille, tu ne vas pas t'en tirer comme ça. Je te connais. » dit-il simplement. Le nom de Riagàn n'avait-il pas fait chemin dans son esprit? Ou bien le sorcier était-il muni d'une chance insolente faisant que personne ne connaissait son nom? Le ton de l'homme ne ressemblait pas à de la vrai colère, pas même à de l'agressivité. Non, en fait, il y avait même un certain amusement dans ses intonations. Il s'agissait d'un substitut de père faisant la morale à une sale gosse, et y prenant un malin plaisir. Riagàn aurait peut être pu s'offenser de ce qu'on traite cette jeune femme qu'il estimait de cette manière, mais le soulagement était tellement intense, son corps reprenant sa souplesse habituelle, ses pupilles cessant de briller de colère, qu'il eut un long soupir de reconnaissance. Lâchant le bras de Nevaëh, reprenant sa position en face de l'homme tout en en étant éloigné, il eut presque envie de glousser - ce qu'il ne fit pas, bien heureusement. Prendriez vous un sorcier qui glousse comme une midinette au sérieux? Il réagirait plus tard, si le type abusait de son rang. Pour l'instant, il s'agissait d'être subtil. Il jouait à un jeu très dangereux.

Riagàn avait le sentiment que ce petit laïus ne ferait pas de mal aux instincts de Nevaëh, un peu trop développés. Tant que l'homme ne la touchait pas, la leçon valait absolument la peine. Passant les mains derrière son propre dos pour se donner une contenance, le sorcier attendit. Et il fallu attendre un certain temps, assez douloureux. Le soldat balafré était sans pitié. Sa voix terrible résonnait dans la salle d'armes, proférant contre Nevaëh comme si elle avait ouvert la boite de Pandore. Il vit les épaules de la jeune femme se ratatiner de colère un peu plus à chaque fois que l'homme reprenait, après avoir reprit sa respiration. Seules ses épaules, par ailleurs, bougeaient. Tout le reste était immobile, contracté, dans un mélange de colère et d'ennui que Riagàn admira très vite. A force des vertes remontrances parfois injustifiées du soldat, il avait fini par changer de camp. Il savait, de plus, qu'il récupérerait ensuite une Nevaëh avec les nerfs en pelote. C'est donc sans réfléchir qu'il avança à nouveau, et posa ses mains sur les épaules de la jeune femme, protecteur. Il ne s'attendait pas à ce que ce contact soit aussi violent. A la minute où sa peau effleura celle de la devineresse, il eut un spasme nauséeux. Pas besoin de beaucoup de réflexion pour comprendre pourquoi: contrairement à ce qu'il avait dit au soldat, il n'était pas le compagnon de Nevaëh. La première et dernière femme qu'il avait touchée était celle, démoniaque, dont il se cachait maintenant. Rassemblant ses pensées fuyantes, il n'enleva pas ses mains des épaules de la jeune femme, levant un regard rendu horriblement agressif par le souvenir d'Ysorheä sur le soldat balafré, il prit la parole. Cette fois, ce ne fut pas de manière cordiale. « Monsieur. Monsieur! Je vous remercie mais ça suffit. Il me semble que vous soulagez plutôt votre colère récurrente contre le monde entier que vous ne punissez cette jeune femme à juste titre. Nevaëh, partons. » Pourquoi prenait-il ainsi la défense de la devineresse, dont il ne savait rien? Se défendait-il lui, plus jeune, à travers? Justifiait-il ce qu'il avait fait de sa vie? Était-ce une nouvelle façon d'expier ses crimes innommables?
Je vous l'ai déjà dit, Riagàn Duibhlinn, sorcier de premier ordre, n'avait jamais su se battre sans le recours à la magie qui lui était présentement interdit. En conséquence,

il regarda, interdit, le soldat gargantuesque prendre une position de combat.
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