Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 Imagine one day •• Khaleb Alarhic

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MessageSujet: Imagine one day •• Khaleb Alarhic   Imagine one day ••  Khaleb Alarhic EmptyMer 08 Déc 2010, 15:37

Elaswen & Khaleb
« imagine one day »


Les bruits étaient assourdissants. Un brouhaha qui agressait mes oreilles et qui me faisait plisser les yeux de mécontentement. Je détournai un instant le regard, essayant de savoir d'où venait tout ces bruits. Mais je dus vite me rendre à l'évidence qu'il venait d'un peu partout à la fois. Devant moi une marchande de poisson hurlait à s'en rompre les cordes vocales pour attirer les passants du jour, tandis que son voisin d'à côté s'époumonait à vendre ses tripes extirpaient du matin. Les joies du marché, je les avais presque oubliées. La place du marché étant bondée d'exposants en tout genre, et j'avais du me résoudre de me poser à l'écart. J'avais réussi à me trouver une petite place entre un vendeur de chapeaux et un drapier, donc les merveilleuses pièces attiraient la foule de badauds.

Je dois avouer que je ne connaissais pas cette ville. Ou du moins que de nom. Ayant eus la chance d'avoir un précepteur, ce dernier m'avait fait apprendre les diverses villes que Landriel comptait. Vielleville en faisait parti, même si je dois avouer qu'au départ je l'avais appris lorsqu'elle appartenait encore à la glorieuse race des elfes. Mais c'est un temps résolu. Les elfes ont fuit, et ne reste donc que ces quelques villes et ruines qui peuvent attester de leur gloire passée. Pourquoi visiter cette ville ? Disons que c'était le destin qui m'avait amené ici. Enfin, pas exactement. Disons que le destin m'avait amené jusqu'à Riocht na Elves, et qu'étant quelque peu à cours d'argent, je m'étais résolue à utiliser mon don pour remédier à ce problème.

J'étais arrivée lorsque l'aube pointait. La plupart des exposants avaient cependant déjà choisi leur place et commençaient à exposer. Ils ne firent même pas attention à eux lorsque je passai à côté d'eux. Juste les voisins de stand me lancèrent un rapide regard en coin, pour ensuite retourner à leurs préparations. Ils devaient me prendre pour une simple voyageuse en quête de divers objets ou en quête de distraction. Une jeune voyageuse, certes, mais c'était tout de même ce que j'étais. Mon poncho en poil de loups et mon sac l'attestaient. Simplement, comme je l'ai dit plus haut, je n'étais pas ici pour acheter quoi que ce soit, mais plutôt pour me faire de l'argent. Avec quoi me demanderez-vous ? Avec mon don. Un don que peu de personnes connaissent, ou du moins avaient déjà vu en action. Il faut dire que les dessinateurs sont plutôt rares dans le monde, la plupart préférant le calme et la sérénité du Loch Eydis avec le Sérail. De plus, ce n'était pas dans les forêts elfiques que les Dessinateurs aimaient se balader. Ils préféraient de loin la capitale pour exposer leur don. Là-bas ils trouvaient très vite du travail. Les gens avaient toujours besoin de nous, d'une manière ou d'une autre. Qui ne rêvait pas de posséder l'impossible, même provisoirement ?

Je n'avais pas besoin d'un quelconque stand. Je n'avais à la base même pas besoin d'avoir une place dans le marché. Mon don, je pouvais l'employer où je voulais et quand je le voulais. Simplement, il fallait que quelqu'un m'engage, et c'était assez dur de trouver des passants intéressés lorsque l'on savait que tout Landriel était habité par un temps sombre et où les routes étaient dangereuses. De plus, voir une jeune fille seule sur le chemin ne pouvait qu'attirer les suspicions. N'y avait-il pas un décret interdisant de voyager seul ? Certes, simplement, je n'arrivais pas à être conforme à cette règle. J'étais la meilleure défense que je puisse avoir. Un chevalier, rôdeur ou compagnon en général ne ferait que de me ralentir. Et puis qui voudrait accompagner quelqu'un qui ne sait pas où il va ? Oui, je ne sais pas où je vais. J'avance au jour le jour, attendant la nuit avec impatience pour attendre ma nouvelle destination. Cette dernière arrive par le biais des étoiles, Eydis me parlant à travers les astres. Où veut-elle que j'aille ? Je n'en ai pas la moindre idée. J'ai quitté le Loch pour arriver jusqu'ici, sans encore savoir pourquoi. Mais j'ai appris à obéir sans me poser de questions.

Assise sur une caisse en carton, j'attendais tranquillement. Comme à mon habitude, je plongeai dans mon esprit, y faisant le vide. Un dessin naquit dans ma tête. Au début une pale esquisse. Puis, petit à petit, le dessin prit de l'ampleur. Une matière, une forme, une couleur particulière le caractérisèrent. Et quand ce dernier fut près, le dessin se matérialisa à mes pieds, sur une autre petite caisse qui symbolisait mon stand. C'était une petite toupie en bois. Tout à fait banale si ce n'est que la couleur argenté brillait au contact des rayons lumineux et qu'elle ne cesserait jamais de tourner. Elle avait un équilibre parfait, impossible. N'ai-je pas dit rien ne m'était impossible ?

Mon sac était posé à côté de moi, mon regard brillant de mille feux tandis que le marché connaissait à prendre de l'ampleur. Les premiers cris parvinrent avec fracas contre mes oreilles, mais je finis vite par m'y faire. J'étais née dans ce genre de village, j'y avais passé une partie de mon enfance. Quoi que cela remontait à cinq ans maintenant. Ce n'était pas si loin que ça, mais ça me paraissait une éternité. Il s'était passé tellement de choses depuis cette époque. J'avais l'impression que cette période n'était plus qu'un simple songe.

Un passant visiblement de bonne famille -à en croire le chapeau démesuré et les dorures de ses habits- s'arrêta un instant chez le drapier. Il contempla un instant les étoffes, avant que son regard ne croise le sien. Je ne bougeai pas, attendant qu'il vienne de lui-même à moi. Je n'avais pas à hurler à tout poumon qui j'étais, en général les Singuliers le devinaient d'eux-mêmes. Ou du moins ils devinaient que je n'étais pas comme eux. Sorcière, Devin, Dessinatrice ? Là c'était plus complexe. Son regard se posa pendant plusieurs secondes sur la toupie. Lorsque qu'il comprit qu'elle ne s'arrêterait pas, il fronça les sourcils, perplexe. Ses mains, machinalement, continuaient à toucher les étoffes. Mais son esprit était ailleurs. Il finit par acheter de la soie, et tandis qu'il tendait les pièces au drapier, s'approcha de moi, lentement et avec prudence. Les Dessinateurs étaient craints par leur don qui dépassait l'imagination, mais aussi admirés secrètement. Une sorte d'aura de fascination nous entourait. Notre don était souvent utilisé à des fins peu glorifiantes, comme par exemple la création de faux bijoux. Des bijoux qui resteraient encrés dans la réalité pour quelques heures seulement. Le temps de se pavaner lors d'un bal ou d'une grande réception et qui ne coutaient que très peu d'argent. C'était pourquoi les Dessinateurs préféraient la capitale : les nobles de la cour aimaient avoir recours à ces usurpations.

« Combien pour la reproduction de ces pierres précieuses ? » L'homme tira avec précaution une petite bourse de sa manche. Il l'ouvrit et fit glisser diamants et rubis sur la caisse, non sans un regard derrière lui. Mon regard se posa un long moment sur les pierres, pour faire un peu mariner le noble. Ce dernier faisait tourner ses bagues autour de ses doigts, regardant autour de lui et m'observant avec attention. Sa nervosité était perceptible. « Pour combien de temps ? » Ma voix s'était fait plate, dénuée de sentiments particuliers. Ma concentration était telle que les sentiments n'avaient pas leur place dans mon esprit. « Deux-trois heures. » J'acquiesçai. Ce laps de temps était souvent celui que les clients demandaient. Allez savoir pourquoi. « Deux sous. » Il sortit d'une autre bourse assez copieuse les deux pièces, et les posa à côté des pierres. Quelques secondes plus tard, apparaissaient dans une bourse similaire à celle qui enveloppé les pierres originales, les copies que m'avait demandé l'homme. Il prit les fausses pierres dans sa main, et ne put cacher son étonnement. Seul le temps pouvait révéler les copies des originaux. Et souvent, lorsque l'on s'en rendait compte, il était trop tard pour avoir des revendications, car l'arnaqueur était déjà parti. L'homme prit les deux bourses contenant les vraies et fausses pierres, et partit sans un "merci". Cela ne m'étonnait pas. Je le regardai se faufiler entre les stands, puis repartis dans mes pensées. La journée allait être longue.
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Imagine one day •• Khaleb Alarhic
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