Echo des Plaines : Chapitre VII ▬ Le Retour d'Inasmir


 
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 [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë

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Galahad Caherval

Galahad Caherval

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MessageSujet: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 24 Jan 2012, 14:00

     Il avait attendu un petit moment dans cette ruelle de Cathairfál avant que Izhi ne daigne montrer ses jolies fesses. Le Singulier n'était pas la patience faite homme et autant dire que si la demoiselle ne lui avait pas promis quelque chose « d'intéressant » il l'aurait plantée là sans même attendre de la voir pour lui faire savoir qu'il détestait attendre en vain ! Mais la jeune femme savait comment s'y prendre avec lui, chose qui avait le don de lui mettre les nerfs à fleur de peau et de le rendre particulièrement irritable lorsqu'elle le manipulait de la sorte, dire qu'elle avait promis qu'elle arriverait rapidement ! Ils ne devaient pas avoir la même conception de ce mot visiblement, mais enfin, le Singulier ne pouvait malheureusement pas faire grand-chose mis à part se montrer encore plus patient et se promettre de lui faire « payer » cette patience déjà épuisée. Lorsque la silhouette familière de la belle s'était dessinée au bout de la ruelle, le jeune homme avait quitté le mur contre lequel il était appuyé pour s'avancer légèrement, sans toutefois faire l'effort d'aller la rejoindre. Elle l'avait fait attendre ? Qu'elle vienne jusqu'à lui dans ce cas ! Tête de mule à ses heures, le Singulier avait accueilli la demoiselle avec une mine assez renfrognée, ne desserrant les dents que lorsque Izhi le salua à sa manière.

     ▬ Des gens sont morts d'attendre, sans compter que je déteste attendre.... »

     Il avait volontairement appuyé sur le mot « détester » pour bien lui faire comprendre qu'il était agacé, mais rien que son expression et ses yeux mordorés pétillants de frustration devaient la renseigner à ce sujet. Peut-être que c'était ce qu'elle cherchait finalement, tester sa patience ? Et bien elle ne serait pas déçue du voyage ! Souvent il se disait qu'à force de le chercher, même son joli minois digne d'une princesse ne suffirait pas à lui sauver la mise. Soupirant de lassitude, Galahad avait fini par demander à son « amie » ce qu'elle souhaitait donc de lui, mais la belle fidèle à elle-même refusa de lui en dire plus avant qu'ils ne soient arrivés sur place. C'était la seule chose qu'elle daigna lui offrir comme maigre pitance : le nom de l'endroit où ils se rendaient. Agacé, mais encore une fois obligé de se soumettre à ses désirs, le Singulier avait haussé les épaules pour lui dire d'entamer la marche, il n'avait pas vraiment le choix il lui faudrait bien suivre après tout !

     Bien que la compagnie de Izhi était agréable à sa manière, elle arrivait à le faire frôler l'envie de meurtre dans certaines occasions et le Singulier devait se raisonner en se disant qu'une princesse dans ses relations n'était pas négligeable. Elle avait beau ne pas savoir qu'il connaissait sa véritable identité – bien que le jeune homme se doutait qu'elle devait avoir des doutes à ce sujet – il continuait de se comporter « normalement » avec elle. Bien évidemment la normalité était toute relative et la demoiselle était un cas particulier à elle seule aussi, ce qui n'était pas pour déplaire au forgeron. Le voyage fut donc un mélange de plaisir et d'irritation alors que l'agacement provoqué par l'attente ne semblait pas prêt de s'envoler. Le jeune homme pouvait se montrer particulièrement désagréable à ses heures, surtout lorsqu'il sentait qu'il se faisait embobiner comme un débutant et que son interlocutrice menait la danse. Ne pas tenir les cartes entre ses mains n'était pas ce qu'il aimait comme genre de situation, mais des fois il n'y avait malheureusement pas le choix !

     Après ce petit voyage, ils arrivèrent donc en vue de Tuamarbh et bien que la destination avait quelque chose de prometteur, le jeune homme n'envisageait pas pour autant que les choses s'améliorent. La manière que Izhi avait de cacher les choses n'enchantait pas du tout le jeune homme qui se contentait de subir avec la plus mauvaise volonté du monde. Alors qu'au long ils approchaient de ce lieu réputé hanté, le Singulier attrapa le bras de sa compagne de voyage, pas franchement désireux de s'aventurer encore longtemps sans savoir où est-ce qu'elle comptait le mener. Pour être franc, le forgeron ne craignait absolument pas les fantômes et tout ce qui en découlait, Mynkor était une entité bien trop « malfaisante » de l'avis général pour qu'il tremble devant des choses sans intérêt. Seuls les idiots craignaient ce qui n'était pas palpable. Après avoir saisi le bras de Izhi pour la forcer à s'arrêter et lui faire face, le Singulier plongea donc ses yeux mordorés dans ceux de la jeune femme pour commencer à l'interroger d'un ton toujours frustré, mêlé à son arrogance naturelle.

     ▬ Alors, tu comptes me dire ce que tu as en tête ou est-ce qu'il va falloir que je te suive encore des heures sans savoir où je mets les pieds ? »

     Son impatience était palpable, mais Izhi devait rarement l'avoir vu autrement. Elle avait le don de le mettre en colère sans véritable raison, il perdait ses moyens et cela n'était pas du tout dans son intérêt. Inspirant légèrement il détourna ses yeux du minois de la jeune femme, se faisant force pour regagner son calme et cesser de se laisser dominer par ces ressentiments négatifs. Seulement cela avait toujours été son point faible, Galahad gardait quelque chose d'enfantin qui l'empêchait de résister aux provocations trop bien ciblées. Mais il ne doutait pas une seule seconde que cette réaction était simplement liée au fait que Izhi pouvait lui apporter bien plus que toutes ses anciennes « proies », il ne fallait pas faire de faux-pas avec elle. Au moins jugeait-elle utile de lui demander son aide à lui et non un autre crétin lambda. C'était une sorte de consolation. Arborant son habituel sourire arrogant, il acheva.

     ▬ Est-ce que je te manque au point que tu doives me mener aussi loin de Cathairfál pour être seule avec moi ? »

     Bien sûr il plaisantait. A demi. Cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas vu et le jeune homme ne se privait jamais de le lui faire remarquer.


Dernière édition par Galahad Caherval le Dim 12 Fév 2012, 14:34, édité 1 fois
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 24 Jan 2012, 19:36

    La liberté n'avait jamais été aussi salvatrice depuis qu'elle y avait goûté. Trop longtemps, elle avait été alitée sous une présence accrue de sentinelles, esseulée dans ses appartements telle la féline dans sa cage d'or. Cette meurtrissure sur son flanc dextre, causée par un manque de Providence et de vigilance de sa part avait mis un temps de guérison incommensurable. Encore aujourd'hui, des douleurs lancinantes la surprenaient parfois et ne manquaient pas de lui rappeler qu'elle n'était point à l'abri d'éventuels incidents. La chose n'en était que plus risible lorsque l'on savait que sa témérité usuelle ne lui avait ployé que quelques écorchures bénignes, alors qu'une innocente flânerie avait manqué de lui coûter la vie. Chaque passage sur la Grande Place de Cathairfàl était source de réminiscences, jamais elle ne pourrait omettre l'ébranlement sismique qui avait secoué la ville ce jour-ci, ni même cette effroyable sensation lorsqu'elle crut son âme perdue à jamais. Fort heureusement et en dépit des temps difficiles qui succédèrent à ce drame, Izhelindë ne se laisserait pas happer dans une quelconque psychose par ce traumatisme. Son père lui avait toujours enseigné à se relever quelle que soit la culbute, bien qu'il ignorait que sa pédagogie jouerait un jour contre lui. La princesse ne se contenterait pas de redresser fièrement la tête, elle brûlait d'envie de flirter avec de nouvelles péripéties pour mieux combler la monotonie de sa convalescence forcée. Son imagination fertile n'ayant rien perdu de sa superbe, il n'avait fallut que la découverte d'un ouvrage suranné de la bibliothèque royale pour la convaincre d'outrepasser à nouveau les ordres paternels et de se lancer dans l'aventure. Et pour cela, elle avait l'acolyte idéal en tête !

    Elle-même n'aurait pu dénombrer les aurores qui étaient passés depuis leur dernier conciliabule. Ce grand rustre qu'elle avait cherché à fuir pour quelques temps lui avait manqué plus que de raison. Pourquoi cela ? Car il était à la fois le martyr de ses facéties et le parfait archétype du quidam qu'elle ne croiserait jamais au palais. A peu de choses près, elle aurait pu lui attribuer le sobriquet « d'Ostrogoth », ce qu'elle ne se privait pas de faire lorsqu'il avait le dos tourné. Sans doute devait-il se languir de n'avoir guère aperçu son galbe princier depuis longtemps, par crainte qu'elle n'ait perdu tout intérêt pour lui. Elle ignorait si son arrivée casuelle l'avait rassuré ou exaspéré d'avance, mais elle était au moins parvenue à captiver son attention par quelques répliques tout aussi tacites que mystérieuses. Galahad aurait certainement accepté de l'accompagner si elle lui avait tout confessé, mais le voir se morfondre dans l'ignorance de leur destination était d'un délassement ineffable. Aussi la naïade avait-elle prit le soin d'avoir du retard pour que la patience de l'étalon soit mise à l'épreuve avant même qu'elle n'ai lancé les hostilités. Une stratégie qui avait vraisemblablement porté ses fruits lorsqu'elle authentifia l'exaspération naissante sur la physionomie du jeune homme. La seule réponse offerte à la remontrance qu'il lui adressa fut une risette mutine qui précéda l'assurance qu'il ne regretterait pas de lui accorder sa confiance – ou de céder à sa lubie selon les points de vue. La belle ne céda guère plus d'explications durant leur trajet durant lequel elle ne fit qu'alterner déclarations taquines en tout genre et concentration sur leur orientation – s'égarer aurait été une plaisanterie de bien mauvais goût qui lui aurait coûté cher. Ce fut alors qu'elle aperçut une impressionnante sépulture, dont elle se souvenait avoir vu une esquisse dans le fameux livre qu'elle transportait dans sa besace. Son faciès s'illumina d'émerveillement et d'avidité à poursuivre leur quête, encouragée par l'exactitude des informations qu'elle avait recueillies. Elle fut tant fascinée par l'occultisme des lieux qu'elle en omis la présence de son compagnon qui ne tarda pas à se manifester. Une pression exercée sur son bras la désenchanta instantanément et la contraignit à faire face aux conséquences de ses actes, à savoir : l'agacement de Galahad.


    « Hey ! »

    Expira t-elle seulement alors qu'elle fut prise dans une joute visuelle dans laquelle elle mena bataille en soutenant le regard adverse qui finit par capituler. Elle l'observa un instant, suffisamment longtemps pour témoigner de son changement d'attitude, l'un de ceux qui lui faisait penser qu'il ne partageait pas sa compagnie de manière désintéressée. Aurait-il seulement pris la peine de supporter ses galéjades aux prémisses de leur relation ? Quelque chose avait changé, quelque chose qui les liait inexorablement pour le meilleur, et surtout pour le pire. S'il espérait réellement lui soutirer quelques avantages en temps voulu, encore se devait-il d'assumer sa position de bouc émissaire occasionnel. Et s'il voulait jouer de ses charmes, il ne serait point déçu des retombées ! Son ultime accusation créa une nitescence d'espièglerie dans les prunelles azurées d'Izhelindë qui défia les règles de bienséance en se rapprochant outrageusement de la proie de sa raillerie. Une main posée sur le thorax de Galahad, elle entreprit de déposer l'index de sa main encore libre sur les lippes du jeune homme en lui adressant une oeillade des plus enjôleuses.

    « Ton absence n'était que tourments à mon coeur. »
    Susurra t-elle de son phonème cristallin. « C'est effectivement pour cela que je t'emmène dans l'endroit le plus romantique de Lanriel avec l'indéfectible espoir que tu ne me déclares ta flamme. »

    Elle se tût alors et le dévisagea telle une amante éprise durant de longues secondes supplémentaires... Avant de lui asséner une chiquenaude sur le bout du nez. Un rire clair s'extirpa de son gosier alors qu'elle s'éloigna de plusieurs pas en ouvrant sa besace chargée. La princesse n'était qu'une vile antagoniste en la matière, encline à une répartie aussi variée qu'impromptue, preuve en était. Elle n'osait imaginer ce que ce genre de comportement pourrait engendrer comme diffamations dans la Cours du royaume, où les nobles ne semblaient qu'être d'invétérés jacasseurs dont les clabauderies remontaient trop souvent jusqu'aux oreilles du roi. Elle se permettait d'être naturelle en présence de Galahad qui, même soupçonné d'en savoir d'avantage qu'il ne laisse le croire, la traitait comme une personne lambda. Elle n'échappait pas à ses humeurs versatiles ou remarques cinglantes auxquelles elle se plaisait de répondre. Jamais elle ne s'ennuyait en sa compagnie et elle avait la présomption d'affirmer que ce sentiment était réciproque au moins sur ce point. Mais elle ne pouvait guère lui jeter la pierre et lui devait bien les justifications qu'il quémandait, ce qu'elle entreprit tout en dévoilant l'ouvrage qui était source de cette expédition.

    « Et sinon, je pense que tu seras intéressé par ça. Je l'ai trouvé dans la demeure d'un érudit à Cathairfàl. A priori ce n'est que récits et folklore sur Tuamarbh, si ce ne sont ces ébauches et instructions rédigées dans un autre dialecte qui parlent d'un butin maudit. Regarde ! »

    La jeune femme lui tendit le livre ouvert à la page d'un croquis parfaitement conservé puis sembla vouloir attirer son attention sur un détail. Elle vérifia que l'arc qu'elle avait dérobé dans l'armurerie de la garde et qui trônait dans son échine ne risquait pas de se déloger de son accroche, puis sauta en contre-bas. Elle se hâta ensuite jusqu'à la nécropole qui s'étendait devant eux et se hissa sur l'un des vétustes tombeaux non sans un amusement palpable. Maintes histoires lui avaient été contées par sa nourrice et ses précepteurs sur Les Cités des Morts et ce dont elles recelaient. Il était dit que des entités protectrices rôdaient pour dissuader les probables aventuriers de piller leurs trésors, entre autres fabulations destinées à effrayer l'enfant qu'elle fut autrefois. Bien qu'elle ne remettait point en question l'hypothétique présence de forces ectoplasmiques, elle se questionnait néanmoins sur leur réelle dangerosité. Mais qu'était donc le danger s'il lui permettait de recueillir de précieux legs culturels délaissés ou une opulence de richesse dont elle pourrait faire offrande à qui en aurait le plus besoin. En l'occurrence, si leur chasse s'avérait fructueuse, elle avait la ferme intention de laisser Galahad se servir à sa guise si le coeur lui en disait. D'ailleurs, elle observa ce dernier en lui désignant son perchoir.

    « Ca ressemble trait pour trait à l'esquisse ! La première étape de notre quête se trouve dans cette sépulture, nous devrions pouvoir y trouver un indice qui nous aidera à localiser l'étape suivante une fois que nous serons à l'intérieur même des Cités. » Elle lui sourit. « Alors ? Ma surprise te sied-elle ? »

    Elle lui avait promis qu'il ne serait pas désappointé, elle espérait avoir tenu parole.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMer 25 Jan 2012, 12:04

     Les femmes pouvaient se montrer particulièrement irritantes et Izhi excellait dans ce domaine ! Lorsqu'elle s'approcha du jeune homme, celui-ci manqua d'esquisser un mouvement de recul comme s'il sentait venir l'arnaque et le piège, mais reculer devant une femme était une chose que son égo lui refusait, il se contenta donc de la fixer de son éternel air contrarié. Ses yeux mordorés semblaient mettre la jeune femme en garde, comme si Galahad s'imaginait qu'un seul regard aurait suffi à la dissuader de ce qu'elle avait dans la tête, cela aurait été bien la sous-estimer. Au bout du compte, il se contenta de subir comme bien trop souvent avec elle, ne bronchant pas lorsqu'elle le toucha pour lui sortir sa réplique qui suintait la moquerie même si elle employait ce ton caressant qui aurait enjôlé n'importe qui. N'importe qui ne sachant pas que la petite princesse était en train de se moquer de lui bien évidemment, cela avait un effet tue-l'amour qui ne permettait absolument pas de profiter de cette « attention ». Le petit coup qu'elle lui donna sur le nez le tira définitivement de ses pensées alors qu'il la regardait s'éloigner en rigolant tandis que lui maugréait dans sa barbe. Un jour prochain elle finirait par le rendre fou et bien évidemment, pas dans le bon sens du terme. Le forgeron se contenta de se détourner brièvement alors que la demoiselle était occupée à chercher quelque chose dans sa besace, il en profita pour observer les environs et le paysage. Du moins si l'on pouvait appeler cela de la sorte, il fallait avouer qu'elle avait raison, cet endroit n'était pas le plus romantique qui soit et Galahad comprenait aisément que des pauvres hères comme il y en avait tant en Lanriel, se laissaient impressionner par si peu. Izhi attira à nouveau son attention et s'approchant avec un livre pour lui expliquer la raison de leur présence ici et il se retourna vers elle pour saisir l'ouvrage tendu.

     ▬ Tu nous as menés ici à cause d'un livre ? »

     Son ton était incrédule, le jeune homme ne savait pas lire et pour être franc, les livres n'avaient jamais été sa passion. Qu'elle parle d'un dialecte ne l'arrangeait pas vraiment, Galahad aurait été aussi incapable de déchiffrer ce dernier que de lire un texte rédigé en langage commun, une chance que la demoiselle soit largement plus instruite que son compagnon du moment. Les yeux mordorés du Singulier se posèrent toutefois sur le croquis qui figurait sur les pages de l'ouvrage, après tout si elle avait trouvé cela dans la demeure d'un érudit, c'était certainement que cela devait valoir quelque chose non ? De toute manière ils étaient là et Galahad aimait assez l'action pour se contenter d'une pseudo chasse au trésor, disons qu'il n'avait pas franchement autre chose à faire de toute manière, autant utiliser son temps libre à bon escient ! Une fois de plus, Galahad fut agréablement surpris de constater que même si Izhi était une princesse, elle n'était pas du genre à se cacher dans son joli château à rêver du prince charmant. Il constatait cela avec un soulagement certain de plus, combien de fois s'était-il demandé si la belle s'était lassée de lui pour ne plus lui rendre visite ? Ce n'était pas le cas apparemment, elle se servait de lui autant que lui d'elle. Un échange de bons procédés dira-t-on.

     Alors que la jeune femme s'éloignait déjà, le Singulier détacha son regard du croquis pour lui emboîter le pas avec la même docilité que précédemment, pour le coup il n'avait pas particulièrement le choix vu que c'était elle qui avait toutes les cartes en main. Alors qu'il arrivait au pied du tombeau où la jeune femme avait décidé de se percher, celle-ci l'interpella pour lui annoncer qu'ils avaient trouvé là le premier point de leur petite promenade. Il baissa à nouveau les yeux pour les promener sur la pierre qui ressemblait parfaitement à celle que l'on pouvait trouver partout en Lanriel, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat au final. Cela dit, la surprise était agréable en effet, l'idée d'une chasse au trésor dans un endroit maudit n'était pas vraiment le genre de choses que l'on pouvait faire tous les jours me direz-vous et comme ça il pourrait au moins garder en tête l'espoir d'en apprendre plus sur la jeune femme. Mimant un haussement d'épaules à la fois neutre et pas concerné pour deux sous, le forgeron daigna enfin répondre à sa compagne de voyage, optant comme à l'accoutumée pour un ton parfaitement dédaigneux et vaniteux.

     ▬ Bien évidemment, trouver un trésor maudit dans une cité hantée avec comme seule compagne la personne qui doit être celle qui apprécie le plus de se moquer de moi en tout Lanriel. Que pourrais-je espérer de mieux ? »

     Il dressait un tableau plutôt noir de la situation, mais pour être franc c'était uniquement dans le but d'embêter la jeune femme, sa présence était loin d'être désagréable et elle devait se douter qu'il était content de se trouver là. Cela dit l'idée que le butin soit maudit n'était pas à négliger, Galahad avait beau ne pas croire à toutes ces fadaises ou s'en contre-ficher, une princesse maudite ne lui serait pas franchement très utile plus tard. Pensant à tout le temps qu'il avait investi dans cette « relation » pour essayer de se faire bien voir, le jeune homme ne tenait pas à voir la demoiselle finir ses jours plus rapidement qu'il ne l'avait envisagé. Au pire si Izhi pouvait prendre ses inquiétudes pour quelque chose d'attentionné, autant faire d'une pierre deux coups non ? Alors qu'il avait glissé le livre de la jeune fille sous son bras, le forgeron leva les yeux vers elle avant de lui faire signe de le rejoindre.

     ▬ Descends de ton perchoir, je n'ai pas envie de te ramasser avant même que cette quête ne débute. Trop aimable. Et quelle est exactement la nature de cette malédiction, est-ce que c'est mentionné dans ce livre ? Il baissa les yeux vers l'ouvrage comme si celui-ci allait lui répondre. Je ne voudrais pas que tu sois obligée de passer le reste de ta vie en ma compagnie parce que je serais le seul à aussi être maudit. Il esquissa un sourire moqueur avant de reporter ses yeux sur le minois de Izhi. Tu avais l'air de tellement tenir à t'éloigner, je serais embêté de te poser de tels problèmes. »

     Une pique de plus histoire de lui faire savoir qu'il n'avait vraiment pas apprécié d'être négligé de la sorte, mais cela ne ferait certainement que provoquer l'amusement chez la jeune femme. Peu désireux d'être chargé d'un livre, Galahad le garda toutefois avec lui, au moins cela ferait une bonne raison à la princesse de ne pas la larguer si jamais les choses tournaient mal, on ne savait jamais avec les femmes. Il commença à se mouvoir, promener son attention sur la pierre du tombeau pour essayer de trouver quoi que ce soit qui puisse indiquer qu'ils allaient devoir passer par tel ou tel chemin. Mais difficile de trouver une chose que l'on ne connaissait pas sans guère plus d'informations que « c'est sur ce tombeau » vous en conviendrez. Le Singulier passa ses doigts sur la surface irrégulière et pleine d'aspérités, cherchant le moindre changement de texture ou de profondeur qui puisse indiquer qu'il y avait quelque chose à tirer de cette zone. Mais rien. Finalement alors qu'il arrivait sur la face située perpendiculairement à celle où il cherchait, les yeux mordorés du jeune homme repérèrent quelques gravures qu'il ne pouvait bien évidemment pas déchiffrer. Peut-être étaient-elle en langage commun, peut-être pas. Après quelques secondes passées à les contempler, il attira l'attention de la jeune femme.

     ▬ Encore des gravures, tu as l'air de tellement les aimer, je suis sûr que ça te fera plaisir d'en voir ! Il leva les yeux vers la demoiselle avant d'ajouter quelques mots d'un air désintéressé. Et comment est-ce qu'une fille comme toi a réussi pénétrer dans la maison d'un érudit ? En usant de tes charmes c'est cela ? »

     Il posa un regard interrogateur sur le minois de la demoiselle, même s'il était pratiquement sûr d'avoir la réponse, le Singulier ne perdait jamais la moindre occasion de la titiller à ce sujet. Il espérait que cela lui ferait un peu perdre sa contenance, rien que pour qu'il puisse lui-même reprendre le dessus quelques minutes. Ego quand tu nous tiens....
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMer 25 Jan 2012, 23:39

    Pourquoi avait-elle donc choisi de s'allier à un guerrier quasi-néophyte d'avantage doué à transformer la ferraille qu'à guerroyer ? La princesse comptait parmi ses accointances nombre de chevaliers ou quelconque quidam aux prouesses martiales avérées. D'avantage dociles et enclins à l'accompagner en dépit du danger, elle aurait eu tout à y gagner de ne pas le choisir lui. Alors, pourquoi ? Parce que c'était Galahad. Les apparences étaient particulièrement captieuses – elle en était la preuve vivante – mais elle savait pertinemment qu'une immuable résolution pouvait avoir raison d'un entrainement intensif. La volonté alliée à la finauderie était une arme redoutable, ce dont exultait naturellement le jeune forgeron, ne serait-ce que par le comportement qu'il adoptait à son égard. Il aurait aisément pu lui rompre la nuque à la première occasion pour la contraindre au silence et ce depuis d'innombrables lunes. Si Izhelindë pouvait se montrer aussi compréhensive que délicieuse, l'antipode de cette gravure était tout aussi vraie et nobles comme individus de la plèbe ne seraient pas épargnés par ses facéties. Elle lui enseignait la patience comme lui la prudence vis-à-vis des intérêts que son titre héréditaire pouvait attirer, car elle n'en démordait pas, il attendait quelque chose de sa part. Dans les deux cas, ils se supportaient, se soutenaient et s'exaspéraient de façon réciproque, se renvoyant les carreaux tels deux archers en pleine bataille. Une question subsistait néanmoins dans l'esprit de la dryade : la considérait-il uniquement comme un viaduc vers une meilleure existence ? Elle se plaisait à penser qu'il l'appréciait un tant soit peu malgré ses brimades, mais la candeur était une faiblesse qui n'avait guère sa place chez une future reine, aussi évitait-elle de se torturer l'esprit à ce sujet. Quoi qu'il puisse en être, sa compagnie serait appréciée dans cette quête

    C'était du moins ce qu'elle avait avancé, ayant quelque peu omis la sempiternelle insatisfaction de son comparse qui ne manqua pas de lui témoigner sa légendaire gentillesse. Izhe ne s'était pas étonnée de sa première réaction, il était délicat de s'enthousiasmer à propos d'un ouvrage aussi riche pouvait-il être si l'on était incapable d'en comprendre le contenu. Consciente de sa chance d'avoir disposé d'une grande éducation, c'était aussi bien une façon de partager ses connaissances que ses divertissements avec l'ogre qui lui servait d'acolyte. Vraisemblablement, il aimait réduire à néant son l'enthousiasme en guise de réplique taquine, sans doute contre-attaque au charme empoisonné dont il avait été victime précédemment. Les épaules de la nymphe s'affaissèrent sensiblement et elle ne manqua pas de le meurtrir du regard en affichant une moue ronchonne.


    « T'es vraiment pas drôle... »

    Elle opina négativement du chef, secouant sa crinière flavescente dont elle chassa une mèche de sa physionomie, puis détourna ses prunelles en direction du paysage. Evidemment, elle se doutait que s'il était vraiment mécontent des circonstances, il aurait simplement entreprit le chemin de retour avant même qu'ils n'aient entamé leurs recherches. Il s'éreintait certes à lui convenir, il n'en préservait pas moins son caractère inné et ne cédait pas à toutes ses lubies, ce qui était loin de déplaire à la princesse. Ceux qui se plaisaient à scrupuleusement respecter le protocole, de là à ne pas l'approcher à moins d'un mètre de distance, lui semblaient bien monotones. Qui plus est, elle n'aimait pas profiter de sa primauté comme le faisaient certains membres de la Cours de son bien aimé père. Ce ne serait certainement pas Galahad qui courberait l'échine devant elle à moins d'un cas pour le moins exceptionnel et elle le remerciait silencieusement pour cela. Du moins, c'était le cas lorsqu'il ne s'improvisait pas paternel à ses heures perdues... Elle l'observa en posant ses mains sur ses hanches galbées lorsqu'il lui demanda – ou lui intima – de rejoindre la terre ferme au risque de s'abîmer, ce qu'elle ne fit pas. Non mécontente de sa vue en plongée sur le jeune homme et de pouvoir contempler les environs sans se mettre sur la pointe des pieds, elle n'avait guère l'intention de redescendre de son piédestal pour le moment. Et puis, ce n'était qu'une énième opportunité de l'agacer en faisant l'inverse de ce qu'il désirait. Alors qu'elle feignait de s'intéresser au tronc courbé d'un arbre flétri disposé plus loin, les répliques de son ami concernant la malédiction lui arrachèrent un ricanement. Elle s'imagina un instant passer l'éternité avec lui, tout deux esseulés dans une geôle glaciale des cités en guise de condamnation pour avoir profané les lieux. Bien qu'elle l'appréciait, elle risquait de se lasser de ce genre de quotidien tourmenté et il devait en être de même le concernant. Elle s'apprêtait à lui répondre lorsqu'il la devança en lui assénant un reproche aussi vil qu'exact.

    « Hin... Je suis navrée d'apprendre que mon absence t'a fait verser quelques larmes, mais j'ai moi aussi d'autres occupations que de te tenir par la main. »

    Sa seule occupation avait été d'être alitée dans sa couche sans possibilité de passer la tête par la croisée. Bien qu'elle avait effectivement prévu de le faire languir quelques temps, son incident l'avait fait disparaître plus longuement qu'initialement programmé et elle était la première à en regretter les conséquences. De plus, sous ses vêtements se cachait toujours sa blessure pansée que Galahad – elle l'espérait – n'aurait pas l'occasion d'apercevoir par un malheureux concours de circonstances. Elle craignait qu'il ne la sermonne sévèrement et l'oblige même à regagner Cathairfàl par peur qu'elle n'accentue son mal par sa témérité exacerbée. Mais il était déjà trop tard pour la convaincre de tout abandonner, il venait de lui octroyer une bonne raison de ne pas se faire plus raisonnable qu'à l'accoutumée. N'avait-elle pas même fini de songer à la nature de cet indice qu'une découverte avait déjà été faite ! Aussitôt, elle fit un bond pour le rejoindre et se mit à ses côtés pour observer sa trouvaille de plus près. Ses phalanges caressèrent les mystérieuses glyphes et son sourire témoigna de la magie de l'instant. Enfant, elle n'avait fait que rêver de chasse aux trésors et autres odyssées rocambolesques. Même si ce n'était pas sa première aventure, chacune possédait une saveur addictive semblable au plus délectable des breuvages dont elle ne se lassait jamais. Bien entendu, ce fut sans compter la curiosité déplacée du forgeron qui frôla une corde sensible de son histoire. Prise au dépourvu, Izehlindë eut un mouvement des lèvres auquel aucun son ne succéda, mais se reprit bien rapidement.

    « Il n'est pas de bonne augure de révéler la source de ses talents, tu risquerais de me plagier. » Dit-elle en le lorgnant. « Regarde plutôt ça, c'est un anagramme du titre du livre ! » Elle récupéra l'ouvrage qu'elle ouvrit. « Là on a des indications géographiques, tu vois ces gravures de formes animales ? L'auteur use de chacune de ces créatures comme des métaphores pour désigner les points cardinaux... Prête-moi ton doigt ! » Elle lui saisit la main et posa son index sur une ligne. « Tu vas me servir de marque-page à défaut d'autre chose. »

    Elle lui adressa une oeillade goguenarde avant de se lancer dans la comparaison et dans la retranscription de ce qu'elle pouvait comprendre sur l'indice découvert. La princesse s'était parfaitement renseigné sur l'auteur et sur tout ce qu'elle avait pu trouver concernant les citées des morts. Avoir une bibliothèque royale à sa disposition était d'une grande aide, elle s'était même permise de quémander conseils auprès de l'un de ses précepteurs qui ne put s'empêcher de délier sa langue. Elle comptait à présent sur son sens de la déduction pour parvenir à ses fins... Néanmoins, et elle ne l'admettrait jamais ouvertement à Galahad, elle se questionnait quant à la véracité des contes et légendes qui étaient dites sur cette nécropole hantée. Fervente admiratrice de la magie et du surnaturel, elle ne s'était cependant jamais confrontée à une quelconque entité et ressentait un fin mélange d'engouement et d'appréhension. Egalement trop investigatrice pour renoncer à ses projets, elle n'avait pas pour autant la prétention de demeurer de marbre une fois qu'ils seraient au coeur du sujet. La piété du jeune homme envers Mynkor le préservait-il de ce genre d'aperception ? Elle l'ignorait, mais n'avait aucune envie de lui offrir matière à rire d'elle. Bien loin de s'en soucier pour l'heure, elle lui empoigna promptement le bras une fois qu'elle fut résolue à mouvoir de leur position et l'entraina avec elle. L'aventurière en herbe n'avait pas prit la peine de s'enquérir d'une boussole, la localisation du butin était bien plus subtile et utilisait les éléments environnementaux comme de repères. Par plusieurs fois, la belle s'arrêta devant un rocher inusuel, une tombe calcinée ou encore un squelette oublié. Bientôt le paysage se dénatura en une ville fantôme dans laquelle le binôme s'engouffra, et ceci dans un mutisme mortuaire troublant. Les prunelles à la teinte diaphane de la demoiselle se mirent à fureter les moindres bâtisses non sans une once d'émerveillement et de désemparement.

    « Il y a beaucoup d'exactitude dans ce bouquin. » Déclara t-elle pour rompre le silence. « L'auteur parle d'un trésor qu'un sorcier aurait dissimulé avant sa mise à mort. Il l'aurait caché sous le mausolée d'un palais, selon ce qui est écrit. Avant qu'il ne soit pendu, il aurait déblatéré sur un sceptre qu'il disait être l'héritage du démiurge noir. J'ignore s'il faisait référence à Mynkor, c'est probable. En tout cas, le sorcier aurait libéré d'occultes créatures en guise de cerbères... Et aurait usé d'autres sorts, aussi, mais une page du livre est manquante à mon grand regret.... Avec un peu de chance, on ne mourra pas dans d'ignobles souffrances. »

    Sa phrase se ponctua par un étrange grincement qu'il lui fit stopper la marche. Le regard vif, Izhelindë trouva furtivement le responsable : un rat qui disparut aussitôt.

    « Tu... Tu crois aux fantômes ? »


    Quelque peu anxieuse, la princesse ? Seulement prudente, pour une fois.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyJeu 26 Jan 2012, 14:21

     Galahad était resté silencieux lorsque la jeune femme avait raillé le fait qu'il lui reprochait son absence précédente, au final l'essentiel était qu'elle soit revenue non ? Même si le forgeron s'agaçait de voir que c'était elle qui tenait toutes les cartes en main, il n'avait encore une fois, pas le choix et devait se contenter de réussir à se montrer suffisamment divertissant pour l'empêcher de se lasser de sa présence. Elle daigna toutefois le rejoindre en descendant de son perchoir – où elle offrait d'ailleurs une cible de choix pour des archers – avant de manifester pour la première fois depuis leur petite balade, un signe de trouble. Le jeune homme ne parvint pas à s'empêcher de sourire, autant d'amusement que de satisfaction, même si ce n'était pas franchement très intelligent, le Singulier ne pouvait s'empêcher de se réjouir lorsqu'il parvenait à ébranler la demoiselle. Elle avait toujours l'air de toujours tout maîtriser, cela avait le don de lui rappeler à quel point il luttait pour ne pas être associé à un simple manipulateur ou profiteur de bas-étage. Au bout du compte, seuls les titres comptaient. Elle en était la preuve vivante. Malheureusement pour lui, Izhi se remit bien assez rapidement, trop à son goût me direz-vous et vous n'auriez pas tort, elle le remit prestement à se place pour le lui faire savoir par ailleurs. Il se contenta de hausser les épaules lorsque la jeune femme déclara qu'elle ne voulait pas qu'il la copie, il y avait peu de chances pour qu'il parvienne à faire le même effet qu'elle à un érudit. Qu'elle use de ses charmes ou de son rang, lui n'avait pas l'accoutrement ou le comportement d'une personne de la cour et celui qui pourrait croire qu'il sortait d'ailleurs que d'un petit village perdu, aurait été bien sot. Ou aveugle.

     Les yeux mordorés du forgeron se posèrent sur l'anagramme dont elle parlait sans qu'il ne se sente enthousiasmé pour autant, il la laissa donc consulter son ouvrage pour lui livrer un chapelet d'informations plus étranges et obscures les unes que les autres. Pourquoi les érudits ne pouvaient-ils pas simplement dire les choses comme elles étaient ? Pensaient-ils aux pauvres hères qui n'avaient pour seule connaissance que ce que leur métier leur avait enseigné ? Visiblement pas, encore une chose réservée à l'élite de Lanriel, c'était une raison supplémentaire de vouloir s'y hisser. Galahad ne retint pas un grognement de protestation lorsque Izhi se servit de lui comme d'un marque-page, le regard noir qu'il lui décrocha ne pouvait pas rivaliser avec son air amusé, mais c'était surtout histoire de ne pas tout faire comme elle le désirait. Il grognait bien plus qu'il ne mordait. Du moins avec elle. Quelques secondes - minutes ? - passèrent alors qu'elle était en train de comparer les dessins qui figuraient dans le livre aux glyphes présents sur la pierre, cette quête commençait à devenir ennuyante et l'espace d'un instant il se demanda si elle n'était pas venue le chercher par dépit, parce que tous ses chevaliers servants ne souhaitaient pas perdre leur temps à jouer les marque-page. Il n'eut pas le temps d'y songer davantage, car la jeune femme le tira bien assez rapidement et le jeune homme se dégagea le bras avec humeur, il avait horreur d'être trimballé comme un gamin. Ou un cheval. Au choix.

     ▬ Je devrais réussir à te suivre sans me perdre. »

     Le regard du forgeron se promena sur les environs tandis qu'ils avançaient alors que la demoiselle courait à droite, à gauche comme si sa vie en dépendant. Galahad n'arrivait pas à comprendre l'intérêt qu'il y avait à observer le moindre squelette, au bout du compte ils finiraient bien par tomber sur un indice non ? La délicatesse n'était pas dans ses habitudes, même s'il était bien loin d'être une brute de décoffrage, mais perdre son temps à partir en quêtant de symboles le blasait rien qu'à y songer. Le paysage était désolé, étrangement cela plut immédiatement au jeune homme qui avait toujours préféré se retrouver dans des endroits peu fréquentés qu'en plein centre-ville, mais il jetait fréquemment des regards à la princesse pour s'assurer qu'elle ne faisait pas de sottises. Bien qu'elle avait l'air suffisamment éveillée, Galahad ne tenait pas particulièrement à ce qu'elle appui sur un déclencheur de piège et se retrouve catapultée dans une pièce bardées de pieux ou joyeusetés de ce genre. Elle n'avait pas semblé particulièrement poisseuse au jeune homme, mais des fois le destin aimait bien jouer des tours étranges. La voix de la demoiselle tira le Singulier de ses pensées alors qu'il contemplait un squelette desséché appuyé contre un tombeau, elle avait l'air réellement passionnée par son bouquin ! Son intérêt fit toutefois un brusque sursaut lorsque Izhi avança la possibilité que ce soit lié à Mynkor et tout le reste lui passa mille lieues au-dessus de la tête, seul la possibilité de pouvoir découvrir quelque chose au sujet de la divinité qu'il adorait semblait avoir de l'importance. Avant qu'il ne puisse répondre, la princesse s'immobilisa aussitôt puis elle lui posa une question qui le fit franchement sourire. Se hissant à sa hauteur, il la regarda d'un air à la fois moqueur et amusé, avant de répondre d'un ton enjoué.

     ▬ Bien sûr ! Si les morts restaient morts, tu crois que cet endroit ne serait pas pillé depuis belle lurette ? L'idée de pouvoir la rendre légèrement anxieuse l'amusait étrangement. Mais ne t'inquiète pas, s'ils reviennent sur terre, c'est qu'ils peuvent de nouveau être tués, alors pas la peine de se faire de bile pour si peu. Il tourna la tête vers le coin d'où le rat était venu. Reste à côté de moi et croise les doigts pour qu'ils préfèrent s'en prendre aux forgerons qu'aux jolies filles. »

     Lui adressant un dernier sourire moqueur, il passa à côté d'elle pour continuer la marche en jetant des coups d'œil fréquents autour de lui. Ils étaient armés et bien que Galahad ne savait pas se battre aussi bien que les chevaliers qu'elle devait avoir à sa cour, le jeune homme savait toutefois se débrouiller. Son temps libre au village avait été principalement occupé par le maniement des armes, mais tout le monde savait que d'apprendre en autodidacte n'était pas aussi efficace que formé par un véritable maître d'armes. Peu lui chalait au bout du compte, il n'avait pas particulièrement peur de mourir et l'idée qu'il ne puisse pas ressortir d'ici entier ne semblait pas l'inquiéter outre mesure. Après avoir marché quelques mètres, il tourna la tête vers Izhi pour s'assurer qu'elle n'était pas restée pétrifiée sur le chemin et reprit la parole, non sans continuer sa marche d'un pas tout à fait tranquille. Pour peu, l'on aurait dit qu'ils se promenaient dans un jardin.

     ▬ Et est-ce qu'il est dit ce que ce fameux sceptre pouvait faire ? J'imagine qu'il faut certainement être sorcier ou quelque chose du genre pour lui trouver une quelconque utilité non ? Mine de rien, je suis étonné que de simples créatures occultes aient effrayées des sorciers pour que personne ne l'ait récupéré depuis tout ce temps. Et ils disent quelque chose sur des pièges autres que des créatures ? »

     Cette information était très intéressante, pour être sincère à ce moment précis, Galahad était en train d'envisager tout ce que cela pourrait donner si jamais ce sceptre était réellement lié à Mynkor. Il pourrait espérer en informer les Héritiers et donner un avantage certain à leur dieu pour que la divinité de pacotille que tout Lanriel priait, soit enfin remise à sa place. Le jeune homme n'avait jamais masqué ses croyances à la brune et elle devait donc se douter que cette révélation aurait une tout autre répercussion dans sa vie que dans la sienne. Poursuivant la marche, le forgeron avant glissé sa main jusqu'au fourreau de son épée pour libérer cette dernière et la prendre à la main. Sait-on jamais, peut-être bien que depuis le temps ces créatures occultes s'étaient répandues dans toute la citée des morts ? Après quelques minutes de marche, les jeunes gens arrivèrent à un carrefour qui s'ouvrait sur trois autres voies. Quelques symboles étaient gravés de part et d'autre, mais de ce que Galahad avait retenu des dessins présents dans l'ouvrage de la jeune femme, ils ne semblaient pas forcément semblables. Fronçant les sourcils, le Singulier entreprit de regarder de plus près tout cela avant de se retourner vers Izhi.

     ▬ Je ne veux pas jouer les rabats-joie, mais ça n'a pas l'air d'être les mêmes dessins que dans ton livre. »

     Il s'approcha d'elle pour lui faire signe d'ouvrir l'ouvrage jusqu'à la bonne page et jeta un œil par-dessus son épaule. C'était définitif, les dessins figurant sur les parois n'étaient pas de simples dessins, mais bel et bien une sorte d'écriture. Peut-être des panneaux ? Izhi lui avait parlé d'un dialecte étrange, mais cela ne leur serait pas d'une aide franchement utile. Décidant de jouer le tout pour le tout, le forgeron enchaîna.

     ▬ Comme aucun d'entre nous n'est un érudit, je crois qu'il va malheureusement falloir compter sur notre instinct. On y va. »

     Il lui fit un signe de la tête avant de se détourner pour emprunter l'un des chemins, au hasard, celui qui lui semblait le plus sombre et le moins engageant en vérité. Si Izhi le retenait et se trouvait être capable de lire ces glyphes, cela signifiait forcément qu'elle devrait montrer qu'elle n'était pas une simple demoiselle de la ville, mais d'un autre côté, était-elle prête à s'aventurer dans l'inconnu avec lui juste pour garder sa couverture ? Il jeta un coup d'œil en arrière, attendant de voir ce que cela donnerait, un sourire flottant sur ses lèvres.
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyVen 27 Jan 2012, 18:44

    Il y avait quelque chose d'ineffable, comme un voile diaphane qui lui occultait sa vision, un souffle glacial sur sa nuque qui lui léguait des frémissements. Peut-être n'était-ce qu'une psychose née des légendes que l'on contait au sujet de cet endroit; les récits populaires à défaut de l'avoir résignée ne l'avaient pas pour autant laissée de marbre. Elle avait le pressentiment qu'ils n'étaient pas les seules sources d'animation dans les environs, comme une myriade de calots qui furetaient leurs moindres faits et gestes. Mais sa crainte de l'ésotérisme était amplement outrepassée par la volonté de découverte et la fragrance du danger dont elle était tributaire. Elle n'était autre qu'une nymphe complexe et irrationnelle, tributaire de l'interdit tel un bambin enjôlé par le feu en dépit de diverses blessures. Les tapes punitives sur la main ne la dissuadaient pas de réitérer ses exploits, malgré qu'Izhelindë s'avouait peu en confiance aux abords du spéculatif, elle était particulièrement satisfaite de l'oppression qui lui opprimait la gorge. Ce qu'elle appréciait moins ? Les mimiques railleuses qu'emprunta le forgeron lorsqu'il authentifia sa perplexité, toujours prompt à faire de la plus minime situation un sujet de gausserie. Dépitée de lui avoir donné matière à rire, elle détourna le regard sur le lugubre paysage en feignant de s'y intéresser. Son compagnon marqua néanmoins un point : si les lieux ne recelaient pas d'autant de dangers que de trésors, ces derniers auraient été emportés par les premiers spoliateurs venus. Nombre de paladins émérites n'étaient jamais revenus de leur périple, leur décès avait suscité une cataracte de théories sur ce qui pouvait sommeiller dans les profondeurs de ces cités perdues. Pourtant, la princesse s'étonnait qu'aucune expédition officielle n'eut encore été organisée sous la volonté des monarques d'antan, les éventuelles trouvailles modifieraient indéniablement la face du monde. Sans doute les heurts politiques et intra-muros étaient-ils d'une occupation suffisante pour poursuivre des chimères dans une nécropole hantée, si tel était le cas elle n'était guère impatiente de monter un jour sur le trône.

    La marche reprit de plus belle, cette fois menée par le jeune homme visiblement quiet. Elle prit sa suite non sans une risette à la commissure de ses lippes suite à sa dernière réplique, secouant la tête en imaginant des cadavres lancinant le préférer à elle. Là était au moins l'avantage d'être une pièce indispensable à la partie d'échecs en cours, Galahad était prêt à guerroyer corps et âme pour ne pas que malheur lui arrive. L'idée de lui ériger un autel lui effleura l'esprit, à son courage dans la bataille – ou sa détermination de parvenir à des fins cauteleuses. Ce dernier se manifesta à nouveau alors qu'ils poursuivaient leur exploration, montrant une quintuple curiosité vis-à-vis des récentes informations qu'elle lui avait confiées. Elle doutait qu'il se serait fait si intrigué si elle avait fait référence à Eydis plutôt qu'à son antéchrist, mais là était aussi l'une des raisons de sa présence : en tant que prosélyte de Mynkor, ses connaissances à ce sujet leur seraient peut-être utiles. Comme c'était toujours le cas, leur relation semblait puiser sa puissance de leurs échanges d'intérêts et d'une coalition pourtant naturellement basée sur un antagonisme. La dryade n'était pas même certaine qu'ils puissent eux-mêmes décrire ce qui les liait, tout deux se contentaient de tirer la draperie de leur côté.


    « Je ne sais rien de plus concernant ce sceptre, je ne suis pas une sorcière et encore moins une partisane de Mynkor. Puis si l'auteur nous révélait tout, ce ne serait pas drôle. Pour les pièges... Si on entend un "clic" en marchant sur une dalle, on pourra présumer qu'il y en a effectivement. »

    Une conjecture des plus absurdes, une simple manière de dire qu'elle n'en savait pas d'avantage sur ce qui les attendait... Ou plus tacitement, de ne pas partager tout ce qu'elle pouvait réellement savoir. Elle n'avait point l'intention de périr par empalement sur une lame furtivement sortie d'une paroi, ni même par l'acidité de sucs gastriques en se faisant digérer par une quelconque créature... Par ailleurs, elle n'avait point l'intention de décéder aujourd'hui. Malgré sa résolution de demeurer en vie, la demoiselle se laissa surprendre par l'épée que le forgeron empoigna, elle fureta vaguement autour d'eux avant de concevoir qu'il ne s'agissait là qu'une mesure de précaution. A son tour et par instinct, elle posa simplement la main sur son carquois pour vérifier qu'il était à porter de main en cas de besoin, non mécontente d'avoir appris à en user. Vint alors leur première embûche qui se manifesta par une trinité de sentiers, leur laissant certes le choix mais également l'incertitude. Izhi effleura les glyphes de ses phalanges en entreprenant une traduction muette et quelque peu approximative, mais suffisante pour qu'elle puisse en deviner le sens. Elle laissa Galahad fureter le livre à sa guise, mais fut prise de cours par la décision de celui-ci. Avant même qu'elle n'émette une quelconque opinion, le jeune homme s'enfonça dans la pénombre du plus sépulcral des chemins qui s'offraient à eux. Outre le fait que le sixième sens de la gente masculine était souvent laborieuse, ils étaient sur le point d'emprunter la route la plus sinueuse pour rejoindre leur destination. Il n'en fallut pas plus pour que les mots ne culbutent ses barricades labiales sans qu'elle ne soit apte à les retenir.

    « Attend ! »

    Le bras tendu en sa direction, les yeux en alerte et la bouche en coeur, sa position était aussi désopilante qu'inexpliquée. Elle avait lancé l'avertissement... Mais comment justifier son savoir ? Un détail qui ne l'avait étreinte que trop tard et qui la laissa figée sur place. A moins de ne vouloir imiter un simulacre de pierre, mieux valait qu'elle réagisse de façon propice à éviter les soupçons. Suite à quelques secondes d'une ankylose volontaire, elle reprit sa contenance et passa à côté de son comparse.

    « … Les dames d'abord. »

    C'était sans nul doute la pire des réactions qu'elle aurait pu avoir, la contraignant à se jeter dans la gueule du loup s'ils venaient à rencontrer un antagoniste. Mais éprise de sa fierté, elle préférait devoir affronter l'improbable que de céder sous le joug de Galahad. Emprunte d'une volonté à toute épreuve, la jeune femme enrôla tous ses sens en longeant les bâtisses ébranlées, vérifiant par instant que son compagnon était toujours auprès d'elle. Tous les chemins menaient à Cathairfàl, selon l'expression populaire, elle savait pertinemment qu'une cité n'était qu'une ramification vers son palais, à l'image du régime politique : une convergence en direction de la royauté. A moins que les choses aient changé avec le temps, ils parviendraient jusqu'au mausolée qu'ils recherchaient qu'importe par quel cap ils arriveraient. La véritable interrogation était : en combien de morceaux l'atteindraient-ils ? Une fine nébulosité blanchâtre les envahit graduellement à leur avancée, les empêchant de percevoir à longue distance sans les aveugler pour autant. Par la suite, ils purent entendre ce qui semblait être un flux aquatique, un étang aux macules visqueuses et des effluves de putrescence avancée s'étendait en contre-bas sur leur gauche. Utilisant sa main à l'instar d'un éventail pour balayer l'arôme putride, Izhe fronça les sourcils et déclara.

    « Super, ton instinct... La prochaine fois laisse-moi choisir. » Soudain, elle manqua de trébucher et l'ouvrage lui échappa. « Le livre !! »

    L'opuscule fit un plongeon direct dans l'étang, aussitôt suivi d'une gracieuse et inconsciente sirène. Sans même réfléchir, la princesse avait bondi les mains en avant pour tenter de le rattraper sans même la peur de se mouiller. Galahad pourrait fulminer à sa guise face à la folle imprudence de sa protégée qu'il ne pouvait à présent plus distinguer. N'ayant pas récupéré l'ouvrage durant sa chute, Izhelindë s'efforçait de s'engouffrer dans les profondeurs heureusement raisonnables de ce genre de point d'eau et dont elle ne tarda pas à atteindre l'aboutissement. Les lippes pincées, ses doigts agrichèrent son bien qu'elle prit le temps de glisser dans sa besace. Ses prunelles azurées se perdirent alors dans la contemplation d'un cadavre partiellement rongé par les bactéries nécrophages et dont le cou était orné d'un pendentif serti de gemmes. La nature de ce conciliabule prit des allures de conte d'horreur et la ramena à sa misérable condition de simple mortelle. Intriguée, elle empoigna le bijou pour mieux pouvoir l'observer, ce fut alors que l'impensable se produisit. Le faciès du macchabée se mue et un glapissement strident lacéra le coeur de la princesse qui frôla l'arrêt cardiaque. Après avoir vainement gigoté dans tous les sens sous l'effarement, elle se hâta de remonter le plus promptement possible, prenant une grande inspiration une fois la surface retrouvée. Elle nagea jusqu'au rebord où elle retrouva le forgeron, crachant à moitié ses poumons en se hissant sur la terre ferme.

    « Là ! Y a ! Un vivant ! Qui était mort !... Enfin, un mort mais... Il est vivant ! » Elle toussota. « J'ai le livre, ne nous attardons pas ici. »

    Si Galahad comprenait un traitre mot de ce qu'elle avait déblatéré, elle se prosternerait. Certains auraient renoncé après une telle rencontre sous-marine, mais pas elle. Pas la future reine de Lanriel.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptySam 28 Jan 2012, 17:12

     Alors qu'Izhi avait lancé un mot pour lui ordonner d'attendre, le forgeron s'était retourné pour lui jeter un regard interrogateur accompagné d'un léger haussement de sourcils. Et bien ? Allait-elle balancer la vérité et lui dire qu'elle savait déchiffrer ces gravures ? En réalité il ne savait même pas si c'était bien le cas, si ça se trouvait ce n'était rien de plus que des dessins décoratifs et sa tentative de la faire se mouiller n'était donc pas utile. Quelques secondes passèrent, à peine le temps de cligner des yeux, mais pourtant cette attente sembla durer une éternité pour le jeune homme qui espérait avoir réussi à ébranler le monde si bien rangé de la belle. Peine perdue, alors qu'elle s'avança vers elle en jouant sur les bonnes manières – qui étaient d'ailleurs inversées pour le coup – il retint une expression contrariée, se contentant d'arborer un sourire amusé comme s'il s'y attendait. Au final, c'était peut-être mieux qu'elle ne dise pas clairement posséder ce savoir, au moins pouvait-il encore se baigner d'espoir et imaginer qu'elle n'avait pas remarqué son comportement intéressé. Bien que le jeune homme trouvait la présence de la princesse assez agréable lorsqu'elle était dans ses bons jours, il ne pouvait s'empêcher de se délecter de l'idée de pouvoir un jour la troubler au point de voir une expression de crainte passer dans ses belles prunelles. De quoi flatter son égo masculin trop rudement maltraité par la jeune femme. Il lui emboîta le pas en lâchant quelques mots d'un ton moqueur.

     ▬ Tu as raison, quelle bonne idée de te prendre les pièges à ma place ! Pour une fois que le voulais me montrer galant avec toi.... »

     C'était une bonne blague sachant que la galanterie n'entrait pas réellement dans les attributs du jeune homme et qu'il n'avait jamais fait le moindre geste cherchant à se montrer aimable avec la demoiselle. Au moins pouvait-elle s'imaginer qu'il ne cherchait rien de déplacé avec elle puisque tel était le cas. Ils avancèrent donc tandis que le regard mordoré du Singulier se promenait sur les environs bien qu'un brouillard de plus en plus épais semblait s'installer tout doucement, rendant la visibilité presque nulle. L'odeur n'était pas très ragoûtante, mais elle ne dérangeait pas particulièrement le jeune Singulier qui avait passé toute sa vie dans une maison bordant une ferme qui offrait des effluves odorantes assez particulières elle aussi. Quant à la masse opaque qui flottait, elle n'était pas tellement différente de la vapeur provoquée par une lame d'épée brûlante plongée dans un bac d'eau froide. Toutefois, cela semblait importuner Izhi qui ne se priva pas de le faire savoir, il rigola légèrement, plus pour l'embêter que par réel amusement, avant de rétorquer avec sérieux.

     ▬ J'avais oublié que tu étais si délicate, excuse-moi ! »

     Il n'avait pas eu le temps de dire la moitié que la demoiselle avait déjà hurlé quelque chose, puis le temps que le jeune homme réagisse la belle avait déjà plongé dans une eau peu engageante. La réaction fut instantanée, il s'approcha aussitôt du bord en se penchant au-dessus du miroir de l'eau pour hurler après la demoiselle qui n'entendait évidemment rien là où elle se trouvait.

     ▬ Izhi ! Puis comme pour se soulager. Idiote ! »

     Certes, se montrer vulgaire n'allait pas avancer les choses, mais pour le coup il était sérieusement énervé. Elle ne savait même pas s'il savait nager et en imaginant qu'elle soit en train de se noyer, Galahad ne serait pas d'une très grande aide sachant que sa seule expérience en la matière se trouvait être les brefs fois où il était allé à l'étang du village avec ses frères et sœurs. Pas de quoi sauver une princesse en détresse. La surface de l'eau était presque trop opaque pour qu'il distingue quelque chose, à genou devant le liquide redevenu immobile où seules quelques bulles remontaient pour éclater à la surface dans un silence troublant. Est-ce qu'elle était en train de se noyer ? La question de savoir s'il allait devoir se mouiller pour lui sauver les fesses passa brièvement dans son esprit, mais juste à ce moment une forme sombre se dessina en remontant rapidement à la surface, puis le visage de Izhi apparut alors qu'elle reprenait de l'air comme elle pouvait tout en rejoignant le rebord. Le jeune homme se redressa avant de lui attraper le bras sans ménagement pour la tirer hors de l'eau, on ne savait jamais quelle bestiole traînait là-dedans et pourrait lui attraper le pied. Ce qu'il pouvait détester cet élément où l'humaine n'était pas maître de ses mouvements. La princesse débita quelques mots sans aucun sens et il la regarda un instant en se demandant si elle avait trop manqué d'air pour ne plus être capable de parler. Un mort qui était vivant ? Un cadavre au fond de l'eau ? Peu lui chalait, même pour récupérer son bouquin elle était juste complètement inconsciente. Toujours aussi énervé et agacé, il ne put s'empêcher de l'admonester avec vigueur.

     ▬ Espèce de folle, non idiote, c'est plus adapté ! Mais t'imagine une seule seconde ? Je ne sais pas nager comme toi moi, tu crois que je serais venu patauger pour te ramener à la surface alors qu'il doit y avoir un tas de trucs louches dans cette eau ? Espèce d'inconsciente, ça t'arrive de réfléchir ? Tout ça pour ce foutu livre.... »

     Il pestait sans parvenir à s'arrêter, son cœur retrouvait des battements normaux et il fallait avouer qu'elle lui avait filé une sacrée frayeur, même s'il s'en défendrait avec vigueur si la demoiselle avançait cette idée. Est-ce que c'était juste son intérêt qui l'avait inquiété ou la santé de la demoiselle ? Allez savoir, il s'en fichait un final. Galahad se pencha pour regarder le livre, trempé comme il était il ne serait peut-être même plus utilisable si ça se trouvait, à quoi bon manquer de se noyer pour ça ! Il souffla d'agacement sans pouvoir retenir un tape derrière la tête de la princesse comme s'il était en train d'enguirlander sa sœur. Quelle inconsciente tout de même ! Galahad se détourna finalement le lui faisant signe de le suivre, puis ajouta quelques mots d'un ton mordant.

     ▬ En plus t'es trempée, tu va encore t'attraper une saleté et tu n'auras pas besoin de venir pleurer chez moi ! Ne t'imagine pas que je vais te donner mes habits secs. »

     S'il avait réellement été galant en effet, il aurait pu lui donner la chemise qu'il portait au-dessus de sa tunique, mais le jeune homme était agacé au point qu'il ne pouvait pas envisager cela. Sans vérifier que la jeune fille le suivait et sans se renseigner sur sa santé, Galahad continua de suivre le chemin sinueux qui menait dieu seul sait où. S'il avait bien compris la jeune fille le fait qu'elle croise quelqu'un ou quelque chose de vivant au fond de l'eau devait signifier qu'ils n'étaient pas seuls comme il l'avait pensé. Pas vraiment craint, après tout ils ne pouvaient pas être immortels non ? Puis si tel était le cas, il ne leur resterait plus qu'à courir jusqu'à la sortie voilà tout. Après quelques pas, le forgeron s'arrêta toutefois pour s'assurer que la jeune fille le rejoignait, puis ils avancèrent alors qu'il se bornait à un silence buté prouvant clairement qu'il n'avait pas apprécié son impuissance. Le silence leur sauva certainement la mise, ils marchaient sans vraiment savoir où ils allaient, s'enfonçant toujours plus lorsqu'un grincement arriva à leurs oreilles. Galahad tendit le bras sur le côté pour retenir Izhi et éviter qu'elle ne fasse une nouvelle sottise, puis ils se mirent de côté de manière à s'abriter derrière une colonne et jeter un coup d'œil dans la direction des grincement. Ils ne voyaient rien, juste une lueur blafarde qui avançait et reculait comme si c'était un garde qui faisait sa ronde. Un mort-vivant ? Un simple reflet ? Les bruits ressemblaient clairement à des pas en tous les cas et le sourire du jeune homme s'était élargi tandis qui lui faisait signe de le suivre.

     ▬ On dirait bien que l'action commence. »

     Resserrant sa poigne autour de la poignée de son épée, le Singulier quitta le pilier derrière lequel ils étaient dissimulés pour suivre le chemin qui menait aux bruits étranges. Il se débrouillait juste pour ne pas faire trop remarquer sa présence, mais il était aisé de constater que Galahad n'avait pas vraiment d'inquiétudes en se demandant devant quoi il allait se retrouver. Au pire, ce serait quelque chose de tellement fort qu'il se ferait tuer sur le coup, puis au mieux.... Aucune idée, mais en tous les cas il n'allait pas perdre son temps à patienter en vain. Sans s'assurer qu'Izhi le suivant, le contourna le dernier virage pour déboucher sur une salle un peu plus grande d'où le bruit provenant, mais sans que rien ne soit visible pour autant. Et bien, des ennemis invisibles ? Un peu dépité, il tourna la tête pour essayer d'obtenir l'avis de son amie.
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyLun 30 Jan 2012, 14:29

    Même dans ses chimères les plus caractérielles, jamais Izhelindë n'aurait songé vivre une telle expérience. Si un quelconque quidam le lui avait conté, elle n'y aurait point cru et aurait hurlé à l'affabulation. Elle ne put s'empêcher de repenser à la myriade de légendes qu'elle s'était faite narrer et qui lui semblaient à présent plausibles. Si cette expédition improvisée s'avérait infructueuse, elle aurait au moins été ludique et éducative. Une once de frustration lui agricha la gorge lorsqu'elle repensait à ce pendentif dont elle ne percerait jamais les secrets – si secret il y avait – et qui serait condamné à cacher sa beauté au fond d'un point d'eau. Malgré cette irrépressible envie de s'en quérir, elle n'avait guère l'intention de s'offrir une nouvelle découverte sous-marine morbide. Qui plus est, elle n'était pas certaine que son comparse la laisse plonger à défaut d'avoir pu l'arrêter la première fois. Ce dernier l'eut-il à peine extirpée des eaux que s'en suivit un monologue de jurons et de sermons qui prit difficilement fin tant la colère de l'ogre semblait luire. Qu'il n'ait pas apprécié avoir été laissé sur la touche était une chose, qu'il s'inquiète de ce qui aurait hypothétiquement pu lui arriver en était une autre. En d'autres circonstances, la nymphe se serait certainement gaussée de l'avoir tant effrayé, mais dans le cas actuel, elle avait payé son inconscience par une peur bleue. A l'entendre s'époumoner de la sorte, elle n'était pas même sûr qu'il l'ait entendue ou comprise concernant le fameux cadavéreux vivant. Son regard se tourna instinctivement vers l'étang, comme pour vérifier que le macchabée n'avait pas eu l'idée de la suivre. Ce fut lors de cette inattention qu'un heurt lui secoua le revers du crâne dans une résonance aussi douloureuse que horripilante.

    « Aie ! »

    Fut le seul mot que la princesse put exprimer en se rendant compte qu'il venait de la frapper sans remord aucun. Comme ridicule vengeance, elle lui donna à son tour une tape sur la partie anatomique la plus proche : autrement dit sa cuisse. Une piqûre de moustique plus destinée à lui rendre le coup qu'à lui faire mal, en supposant que son infime force de jouvencelle puisse un jour rivaliser avec celle dantesque du forgeron. L'algarade passée mais les nerfs encore à vif, il reprit la marche sans même daigner l'attendre. La dryade balaya son faciès de sa main pour retirer l'excédant d'eau tout en se redressant, puis une fois sur les talons de son ami, s'amusa à torsader ses cheveux pour éviter qu'ils ne gouttent en chemin. Un mutisme pesant s'installa, preuve tacite de la rancoeur du jeune homme qui s'efforçait sans doute à digérer la pilule sans occire de ses propres mains l'imprudente qui le suivait. Celle-ci, tout aussi silencieuse, profita d'être dans son échine pour exprimer une grimace de douleur. Sa main vint enserrer son flanc droit, sa blessure pansée la tiraillait atrocement – s'était-elle fait mal dans la précipitation ? La meurtrissure risquait d'être encombrante si elle la tourmentait de la sorte, elle priait pour qu'elle ne se réouvre pas en échappant du sang, car dans ce cas elle n'échapperait pas à la vigilance de Galahad.

    Izhi gonfla ses poumons pour se redonner de la contenance et chasser le pessimisme de son esprit. L'abandon n'était pas un terme de son lexique, surtout que le forgeron ne manquerait pas l'occasion de la houspiller comme il l'avait précédemment fait. Bien qu'elle comprenait son ressentit, elle n'avait guère apprécié d'être traitée comme une enfant en faute, comme l'aurait sans doute fait son père excluant la tape corrective. Elle ne fuyait pas la rigidité familiale pour la retrouver auprès de son compagnon, mais il fallait voir selon l'ordre des priorités, en l'occurrence ce n'était pas le meilleur moment pour se quereller futilement. Elle n'eut cependant pas le temps de se questionner d'avantage, un crissement les stoppa tout deux et elle se retrouva furtivement avec un bras en guise de barrage dissuasif. A peine lui eut-elle adressé une lorgnade assassine face à ce geste qu'elle fut contrainte de se mettre à couvert au revers d'une colonne. La belle se pencha du côté inverse à celui de son acolyte pour observer également l'éventuel danger qui les guettait, sans parvenir à ne distinguer plus qu'une nitescence mobile et dont l'origine lui était inconnu. Se mettant à conjecturer sur la nature de l'antagoniste, elle constata l'enthousiasme du forgeron pour une bataille de laquelle il se voyait déjà vainqueur. Elle se contenta d'opiner négativement du chef et se mit à le suivre sans pour autant dégainer son arme, l'ogre et son épée suffiraient. Leur périple les mena jusqu'à une nouvelle salle spacieuse et vraisemblablement vide. S'ajustant à hauteur de Galahad, elle ne remarqua son regard interrogateur qu'au bout de quelques secondes de furetage.


    « … Quoi ? Ne prend pas cet air ahuri, je ne sais pas ce qui se trame ici. » A peine eut-elle ponctué sa phrase qu'une lueur leur passa sous le nez. « C'était quoi ça ?! »

    La princesse n'eut pas davantage le temps de se faire piquante puisque tout son intérêt fut reporté sur la clarté mobile qui disparut au détour d'une voûte. Inapte à rester ankylosée sur place face à une telle tentation, elle fit signe à son acolyte de la suivre et se lança à la poursuite de l'étrange phénomène. Ils débouchèrent alors dans un immense réseau de corridors comparable à un labyrinthe aussi complexe que vaste. La nymphe eut cette fois la présence d'esprit de stopper sa course précipitée avant de s'engouffrer dans d'autres problèmes, particulièrement en songeant qu'il serait délicat de se retrouver s'ils venaient à accidentellement s'égarer. Dans le pire des scénarios, ils seraient perdus chacun de leur côté et ne restait plus qu'à compter sur la bienveillance d'Eydis pour l'une et la matoiserie de Mynkor pour l'autre. Izhe extirpa l'ouvrage mouillé de sa besace, ce qui lui fit d'ailleurs soulever une réflexion personnelle : elle-même ne risquait pas de sécher avec l'humidité ambiante qui régnait dans cet endroit. Avec un peu de chance elle trouverait une source de chaleur pour se réchauffer, car si elle réprimait ses frémissements par pure fierté, elle était loin d'avoir chaud. Elle feuilleta comme elle le put les pages collées entre elles pour vérifier s'il était quelque part question d'un dédale à traverser. Puis, en pleine lecture, la nitescence réapparut brièvement pour emprunter l'un des couloirs. La belle tapota la ceinture abdominale de Galahad avec le dos de sa main et lui désigna l'espèce de luciole qui semblait les narguer. La traque reprit, tel un chien au séant du gibier, elle la prit en chasse. Durant la course, elle retint un rire en imaginant l'exaspération du forgeron contraint de suivre sans pouvoir la retenir au vu de sa vélocité. Et ce manège dura d'interminables minutes durant lesquelles ils ne firent que parcourir les lieux en long, en large et en travers. La lueur se réfugia sous une huis, aussitôt suivie de la demoiselle qui l'enfonça presque à son passage mais fut bien surprise de ce qu'elle découvrit de l'autre côté : un profond précipice. Emettant un discret glapissement d'effarement, elle eut le réflexe de s'agricher à la porte, pendue au-dessus du vide. L'huis revint heureusement vers son cadran et elle sauta littéralement dans les bras du jeune homme telle une épouse au cou de son mari revenu de croisade.

    « Wouaw ! » Souffla t-elle en levant les prunelles vers Galahad. « Je l'ai échappé belle. »

    Une fois n'est pas coutume, Izhelindë avait l'effroyable marotte de s'empêtrer dans des situations plus incroyables les unes que les autres. Mais la Providence intervenait toujours dans son malheur et elle parvenait à s'en sortir sans se faire estropier. Maintenant saine et sauve, elle se pencha pour observer l'anfractuosité qui avait manqué de l'emporter, une mort des plus ridicules. Alors qu'elle se préparait à recevoir de nouvelles admonestations pour sa légendaire témérité, elle aperçut la lueur non loin d'eux qui virevolter paisiblement dans l'air. Une immense risette orna la physionomie de la naïade qui fut éclairée d'un halo divin de compréhension.

    « Un feu-follet ! » Elle s'approcha d'un pas et l'observa avec attendrissement. « Le farceur s'est bien amusé on dirait, je comprends mieux pourquoi il nous faisait tourner en rond. Mais il va sans doute nous mener jusqu'au sceptre ou à la prochaine étape... S'il n'essaie pas de nous tuer de façon fortuite entre-temps. » Elle adressa un sourire enjoué au forgeron. « On le suit ? »

    Pleine d'espièglerie, cette petite créature n'était pas sans lui rappeler son propre comportement, ce qui risquait de rendre Galahad complètement fou. Dans tous les cas, la lueur flottait allègrement comme si elle les attendait.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 31 Jan 2012, 14:15

     Il retrouva aussitôt une expression contrariée alors qu'elle lui parlait de son air quelque peu.... Ahuri en effet, même si la jeune femme était une princesse la délicatesse ne faisait pas partie de ses qualités visiblement ! Toutefois le forgeron n'eut pas davantage le temps de faire sa tête de mule comme la fameuse lueur se manifesta à nouveau en passant entre eux sans qu'il ne parvienne à distinguer quoi que ce soit. Même Izhi sembla un instant surprise, pour une fois que quelque chose lui clouait le bec, il aurait bien embrassé cette manifestation pour la peine ! Haussant les épaules il lâcha quelques mots.

     ▬ Qu'est-ce que j'en sais, c'est toi l'intelligente je te rappelle ! »

     Mais elle s'était déjà lancée à la poursuivre de la lueur en lui faisant signe de lui emboîter le pas. Comme s'il avait le choix ! Qu'il reste planté là n'arrangerait rien à la situation et une fois de plus le jeune homme fut contraint de suivre la jeune femme avec la docilité d'un petit chien et la mauvaise volonté de la mule la plus têtue de Lanriel. Ce que cette situation pouvait l'agacer, il commençait sérieusement à en avoir par-dessus la tête ! Mais le pire était qu'il ne pouvait rien y faire et qu'effectivement, c'était la jeune femme qui occupait le rôle de l'aventurière intelligente. Lui se contentait de suivre et éventuellement de tailler dans le vif lorsque le moment se présenterait, à moins qu'elle ne décide encore une fois de lui passer devant le nez. Ils se dirigeaient donc derrière la lueur – et Galahad derrière sa capricieuse compagne – jusqu'à ce que celle-ci décide qu'il était temps de réfléchir au lieu de courir bêtement. Au moins étaient-ils fixés sur un point : il n'y avait pas de pièges sans quoi ils auraient marché dedans depuis un moment ! Avec un soupir las, le forgeron s'arrêta aux côtés de la jeune femme pour la regarder ouvrir son ouvrage humide qui devait peser une tonne ainsi chargé d'eau, mais tant pis ! Elle avait fait l'idiote, elle subissait. Il parcourut les environs du regard à la recherche d'une trace de danger ou au contraire d'aide, mais ne vit rien de bien intéressant, du moins jusqu'à ce que la lueur se pointe à nouveau entre eux et qu'Izhi n'attire son attention. Les yeux mordorés du Singulier se posèrent sur la lueur avant qu'ils ne reprennent le chemin pour la pourchasser sans parvenir à l'attraper, puis elle disparue derrière une porte où la princesse s'engouffra sans plus de prudence avant de lâcher un cri qui fit sursauter le forgeron. Qu'est-ce qu'elle avait encore fait ?! Il n'eut pas le temps de s'interroger plus qu'il se retrouva déjà avec une Izhi surprise dans les bras, mais certainement pas autant que lui. Il baissa les yeux vers elle avant de marmonner quelques mots.

     ▬ Si tu pouvais éviter de mourir d'ici la fin de la journée, ça m'arrangerait beaucoup. Il s'approcha de la jeune femme qui regardait déjà la porte. Pas que tu risques de me manquer, mais je ne veux pas me trimballer ton livre toute la journée. »

     Il jeta un coup d'œil par-dessus l'épaule de la jeune femme alors qu'elle s'approchait encore davantage de la lueur pour finalement lui annoncer qu'il s'agissait d'un feu-follet, bizarre, il n'en avait encore jamais vu jusqu'à ce jour. Les yeux du Singulier suivirent la lueur qui flottait dans les airs, d'un air peu convaincu, comment ce machin volant pourrait les aider. Il fallait bien être une fille pour se laisser guider par quelque chose dont on ne connaissait rien et qui avait manqué de vous faire faire le grand plongeon ! Elle avait l'air enjouée par l'idée de suivre cette chose volante et il leva les yeux au ciel lorsque Izhi lui demanda s'ils comptaient le suivre, comme s'il avait le choix ! Il regarda la demoiselle d'un air peu convaincu.

     ▬ Quelle excellente idée de pister cette bestiole volante, si ça se trouve elle va nous conduire chez une bestiole plus grosse, mais avec des dents cette fois-ci ! Il leva les bras en signe d'impuissance. De toute manière, si je te dis non tu le feras tout de même, alors autant y aller ! »

     Inutile d'être devin pour comprendre qu'il n'était pas du tout chaud pour se lancer dans cette aventure, mais il était trop tard pour rebrousser chemin de toute manière ! Même si le jeune homme avait espéré se concentrer sur des faits plus palpables qu'une simple lueur volante, il s'approcha de Izhi et en même temps du feu-follet qu'il toisa du regard – du moins en envisageant qu'il voyait bel et bien ce qui dansait devant ses yeux et que ce n'était pas une illusion d'optique – puis lâcha quelques mots.

     ▬ Mais hors de question que je passe par là, tu trouves un chemin praticable pour des personnes qui ne flottent pas comme toi ! »

     Il était tombé bien bas, discuter avec un machin flottant, décidément elle lui ferait faire n'importe quoi ! La chose sembla toutefois réagir aux paroles du forgeron, à moins que ce ne soit simplement le fait qu'elle en avait assez d'attendre, en tous les cas la bestiole se mit à bouger pour se diriger vers un chemin plus éloigné et Galahad jeta un bref coup d'œil à Izhi avant de suivre le feu-follet. Il ne tenait pas à ce que la jeune femme tombe d'un coup par terre parce qu'elle lui aurait caché qu'elle avait trop froid ou qu'elle était complètement frigorifiée, il avait l'habitude du vent et des températures plutôt basses avec sa maison natale ouverte aux quatre vents, mais ce n'était peut-être pas le cas de Izhi dans son palais royal ! Peu importait, il n'allait pas être aux petits soins pour elle si elle refusait de le lui dire clairement, il n'était pas là pour veiller à sa petite personne. La lueur les mena dans de nouveaux couloirs, un véritable dédale au point que le Singulier en venait à se demander à quoi ils pouvaient bien servir. Ils coururent un bon moment et le jeune homme en vint à remercier son père de l'avoir toujours poussé à garder la forme – il fallait dire qu'il n'avait pas trop le temps de faire autre chose que travailler au village – sans quoi il serait essoufflé depuis un bon moment. Après avoir pisté la lueur un bon moment, les jeunes gens débouchèrent sur une salle bien plus grande, mais dénuée de la moindre présence humaine.... Ou morte, ce qui n'était pas un mal au final. Le feu-follet s'engouffra dans un trou du sol qui semblait déboucher sur une salle inférieure et Galahad se pencha brièvement au-dessus pour jeter un coup d'œil à l'intérieur. La salle était complètement plongée dans l'obscurité et il était incapable de distinguer quoi que ce soit mis à part la lueur qui flottait plus loin, semblant les attendre. Il soupira, ne sachant que faire, sauter dedans en premier pour vérifier les lieux ou aider la demoiselle à descendre et la suivre ensuite ? Après un bref instant d'hésitation il prit la parole.

     ▬ Je passe en premier, attend ici et évite de me tomber dessus en descendant lorsque je te le dirai. »

     Il lui jeta un regard à la fois moqueur et amusé comme s'ils étaient au milieu de la ville de la jeune femme, puis s'approcha du trou pour s'asseoir au bord, laissant ses jambes pendre dans le vide, avant de sauter. La chute ne fut pas bien haute, trois bons mètres, mais comme Galahad ne savait pas à quoi s'attendre il avait fait son possible pour se réceptionner du mieux possible et ne ressentit qu'une légère douleur à l'épaule lorsqu'elle buta contre quelque chose de dur qu'il n'avait pas vu. Après avoir plissé les yeux le temps de laisser ses yeux s'habituer à l'obscurité, il distingua quatre murs dont deux étaient dotés d'un encadrement de porte sans porte. Mais rien de dangereux visiblement, il leva les yeux vers la jeune femme sans réussir à voir autre chose qu'un trou lumineux.

     ▬ Tu peux venir, ne t'inquiète pas je te rattrape alors ne te débats pas ! »

     Le jeune homme ne tenait pas à se payer un coup de pied dans les dents parce qu'elle le prendrait pour une bête qui voulait l'attaquer ! Lorsque la jeune femme se décida à sauter, il la rattrapa au niveau de la taille, sentant ses habits froids et humides sous ses mains, puis la déposa sur le sol avant de se détourner d'elle en se disant qu'elle n'était pas prête de retrouver une température normale avec cette humidité. Après un instant de silence il lui attrapa la main en lâchant un « C'est moi. » pour éviter un coup puis la tira derrière lui vers le feu-follet. Hors de question de la perdre dans ce noir ! Ils avancèrent prudemment, seulement guidés par la lueur blafarde avant que Galahad ne se décide à parler à Izhi.

     ▬ Tu es glacée, tu devrais peut-être de débarrasser des tes habits humides non ? Constatant qu'elle pouvait prendre cela pour une proposition indécente, il ajouta quelques mots. Je veux dire le surplus, après tu vas être encore plus glacée si tu gardes trop de couches humides. Mais tu fais ce que tu veux hein. »

     Il fut alors interrompu par un murmure continu qui ressemblait à une voix distante, mais prononcée sur un ton monocorde. Le jeune homme stoppa si rapidement que Izhi lui rentra dedans, mais il n'y prêta aucune attention, cherchant d'où pouvait provenir la voix. Dans le noir la difficulté de la tâche semblait décuplée et il tira donc sur la main de Izhi pour l'inviter à poursuivre en murmurant quelques mots.

     ▬ Est-ce que d'autres aventuriers devaient venir ici ou c'est encore une mauvaise surprise ? »
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 31 Jan 2012, 23:09

    Comme à l'accoutumée, le forgeron ne semblait pas emballé à l'idée d'adhérer à la suggestion – qui n'était autre qu'une imposition tacite – et ne se priva pas de le démontrer. Néanmoins habituée à ce genre de comportement venant de « l'ogre », Izhelindë savait qu'il aurait d'ores-et-déjà oublié sa contrariété une fois qu'ils se seraient mis en chemin. Après tout, malgré toutes les tribulations qu'elle lui infligeait, le butin de leur quête était trop affriolant pour que Galahad y renonce à moins que l'un d'eux ne vienne à se faire estropier en cours de route. De plus, ils n'avaient jusqu'ici pas eu l'honneur de croiser un quelconque cerbère évoqué dans l'ouvrage partiellement délabré, leurs seules réelles difficultés étaient leur disparité caractérielle et leur indéfectible fierté. Peut-être qu'un jour, leur différence serait source d'un véritable heurt dont ils ne sortiraient pas indemnes, mais ils s'étaient jusqu'alors adaptés l'un à l'autre dans la mesure du plausible. Les bons comptes faisaient les bons amis, les intérêts communs aussi ! A force d'antipathie elle finirait par le trouver adorable tant il s'éreinterait à la contrarier, de quoi lui renvoyer la balle en pleine figure. Pour le moment, le seul fait de le voir s'adresser à une nitescence flottante était une victoire et la preuve concrète qu'elle ne regretterait pas cette expédition même sans dénicher d'artefact occulte. Tout en le lorgnant, les lippes de la nymphe se tordirent pour réprimer un gloussement railleur qui aurait été bien malvenu, mais terriblement justifié. Elle songeait secrètement à entamer la rédaction d'un opuscule sur toutes les choses ridicules qu'elle avait pu lui faire faire depuis qu'ils s'étaient rencontrés, avec lequel elle pourrait éventuellement se faire un nom dans la grande littérature du pays : section burlesque. Malgré cela, le forgeron avait vu juste sur un point : qu'il aurait accepté ou non sa proposition, il aurait été contraint de la suivre au triple galop après qu'elle se soit lancée à la poursuite du feu-follet sans tenir compte de son opinion. Décidément, il la connaissait bien.

    Ravie du choix de leur nouveau guide qui devait certainement avoir une connaissance accrue des lieux – notamment du dédale dans lequel ils s'étaient jetés – elle ne doutait pas qu'il leur serait d'une grande aide. A l'inverse de certaines croyances infondées, ces créatures chatoyantes n'étaient pas ineptes et côtoyaient suffisamment les humains pour les connaître et les comprendre. Seules leurs facéties représentaient un danger, la belle en avait déjà été victime par le passé car intrépide comme elle l'était, elle s'était plus d'une fois égarée.

    Le binôme reprit la route dans une course folle qui était d'un grand délassement pour la princesse. Son éducation quasi-oisive l'avait toujours ennuyée et elle n'était pas mécontente de s'être fortifiée à force d'escapades. Surtout qu'ils ignoraient bien à quoi ils auraient affaire, une vérité qui lui sauta à la gorge lorsqu'ils parvinrent aux abords de la brèche dans laquelle seule l'obscurité semblait régner. Tout comme son comparse, Izhi fureta à l'intérieur pour tenter d'apercevoir quelque chose, en vain. Heureusement que la pénombre ne l'effrayait guère, et puis, elle avait toujours un grand gaillard sous la main en cas de besoin. Ce dernier se porta d'ailleurs volontaire pour descendre le premier et s'assurer que la voie était libre, ce à quoi la demoiselle répondit d'un hochement affirmatif en le laissant faire à sa guise. Elle en profita pour observer la salle dans laquelle elle se trouvait, authentifiant les innombrables gravures sur les murs. Durant un instant, elle tenta d'imaginer à quoi avait pu ressembler cet endroit dans ces glorieux jours... Les cités avaient certainement été d'une beauté mortifère sans pareil. Mais sa rêverie fut interrompue par le phonème de son acolyte d'aventure qui se déclara prêt à l'intercepter, ce qu'il fit agilement lorsqu'elle le rejoignit. Ses mains glissèrent sur le buste charpenté du colosse puis elle osa faire un pas sans y voir, laissant ses autres sens prendre les devants en cas de problème. Ses yeux se fixèrent automatiquement sur la seule lueur visible – le feu-follet – qui lui donnait une impression hypnotique, puis sa main fut étreinte en guise de seul lien entre coéquipiers. Pour une fois docile, elle se laissa gentiment entrainer avec une confiance aveugle, dans tous les sens du terme. Ce ne fut que lorsque la conversation redémarra qu'elle se manifesta par un rire amusé.


    « Si tu tiens à ce que je continue la route dans le plus simple appareil, je peux effectivement me déshabiller. A moins que tu ne désires m'ôter mes vêtements toi-même ? » Elle ricana à nouveau. « Je suis plus solide que j'en ai l'air, et puis il ne fait pas si froid que ça. »

    Son nez aurait pu s'allonger de plusieurs mètres et le fait que sa main dans celle de Galahad soit glacée ne l'aidait pas à le convaincre. Le froid lui provoquait bien quelques frissonnements, mais il n'était pas âpre au point de lui ankyloser les muscles... Pour l'instant. Mais le connaissant, il ne chercherait pas au-delà de ses paroles, elle s'étonnait déjà qu'il ait daigné soulever le sujet alors que la faute était entièrement sienne. Un loup qui grognait plus qu'il ne mordait, bien qu'il était plus avisé de ne pas l'encourager à planter ses crocs au risque de le regretter. Soudain, une voix lointaine leur parvint, ce genre de patenôtre psalmodique que l'on entendait dans les lieux de sainteté ou lors d'incantations moins débonnaires. Néanmoins, cela ne dissuaderait pas le duo de poursuivre leur périple sous peine d'avoir gaspiller leur temps et leur énergie.

    « Bah j'ai organisé un banquet surprise pour ton anniversaire... Ne me dis pas que je me suis trompée de jour ?! » Elle opina négativement du chef bien qu'il ne puisse pas la voir. « Comment veux-tu que je sache s'il y a d'autres personnes ? J'ai beau être " l'Intelligente ", je ne suis pas extralucide. »

    Et bien malgré les nombreuses informations qu'elle possédait sur le sujet, elle était – dans les circonstances actuelles – à l'égal du forgeron. Ce phonème qu'ils percevaient... Etait-il lié aux résonances de pas qu'ils avaient ouïes avant l'apparition du feu-follet ? Son petit doigt lui laissait entendre qu'il valait mieux s'armer de prudence, et pas que. Elle espérait seulement qu'ils n'auraient pas à entamer le combat en étant privés de leur sens oculaire, ce qui serait un net désavantage les concernant. Mais ses doutes furent promptement dissipés lorsqu'après plusieurs minutes de marche, ils entrèrent dans une salle – encore une – au centre de laquelle flamboyait un imposant feu. Izhelindë se rendit immédiatement à ses abords pour y tendre les mains de manière à profiter de la réconfortante chaleur qui se dégageait de l'âtre enflammé. Une sensation agréable, qui soulever aussitôt une question pertinente : Qui l'avait donc allumé, ce feu ? Se pouvait-il qu'il soit resté intact durant tout ce temps ? Si tel était le cas, nul doute qu'il résultait d'un quelconque procédé magique. Puis, en y regardant plus attentivement, ils purent apercevoir des ornementations murales semblant représenter d'ésotériques rituels. Si occultisme il y avait, alors ils se rapprochaient graduellement de leur dessein. En pivotant son faciès en direction de Galahad, elle remarqua que leur nouvelle amie la lueur s'amusait à lui tourner autour de manière intempestive, traçant de longs cercles avant de lui frôler l'oreille sans qu'il n'ait peu le temps de réprimer le moindre geste. Elle n'était vraisemblablement pas la seule à aimer le tourmenter et c'était toujours délassant à constater. Une fois les taquineries finies, la nitescence s'engouffra dans un corridor en veillant toute fois à ce qu''ils la suivent, ce qu'ils firent. Puis, comme ce fut précédemment le cas, la créature flottante disparut sous une porte pour les inviter à y pénétrer. Cependant, il leur était facile de noter que la voix qu'ils n'avaient cessé d'entendre émanait de derrière cette même huis.

    « Ca vient de là-dedans... Je me demande qui ça peut bien être. Entrons discrètement. »

    Comme d'ordinaire, elle ne patienta pas jusqu'à l'accord du forgeron pour ouvrir la porte. Ils aboutirent sur un vaste hall particulièrement éclairé à l'aide de myriades de torches et cierges. A l'autre bout de cette pièce, un quidam encapuchonné se tenait parfaitement droit et récitait une prière au devant d'une étrange sculpture. Ne réprimant guère sa curiosité congénitale, la princesse avança à pas feutrés, remarquant par la même occasion que le feu-follet avait disparu ou s'était habilement caché. Etait-ce un autre piège ? Un fanatique aliéné ? Un aventurier égaré ? Les hypothèses ne manquaient pas, encore fallait-il dénicher les preuves pour en affirmer une. Mais alors que le duo arrivait à la moitié de la salle, le silence se fit, subitement, mortel. Stupéfaite, la dryade s'arrêta, l'inconnu recula de quelques pas, puis pivota lentement... Ce qu'ils pouvaient apercevoir de sa physionomie n'était que lambeaux de peau suintants, pustules surinfectées et décomposition active. Même sa mâchoire semblait être sur le point de se décrocher de ses attaches ligamentaires et l'une de ses prunelles arborait une teinte entièrement opaline. Un doigt partiellement rongé se dressa dans leur direction pour les désigner, puis, l'homme poussa un hurlement d'horreur à l'intonation si perçante qu'il aurait aisément pu leur déchirer les tympans. Mains aplaties sur ses oreilles, Izhe se crispa entièrement avant d'apercevoir une sphère galvanique menaçante à l'horizon. Elle empoigna Galahad et se jeta avec lui derrière un cénotaphe comme maigre protection, laissant l'attaque magique s'écraser contre le mur et y creuser une excavation.

    « Il aurait au moins pu faire un discours introductif avant d'essayer de nous tuer, les bonnes manières se perdent ! » Elle bascula à quatre pattes. « Je ne sais même pas si c'est mort ou vivant ce truc ! »

    Etait-ce la manifesta d'une entité protectrice d'un trésor ? L'un des cerbères décrits dans l'ouvrage ? Ou une simple âme en peine et errante depuis des siècles ? Quoi que cela puisse être, il ne semblait pas enclin à la discussion.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMer 01 Fév 2012, 14:45

     Il ne répliqua rien aux paroles moqueuses de la jeune femme, quelque chose qu'il avait appris à faire pour éviter qu'ils ne finissent par se crêper le chignon puisqu'il n'y avait généralement que très peu de chances pour que la demoiselle ne renchérisse pas derrière lui. Galahad soupira légèrement, conscient que l'obscurité qui les entourait n'aidait pas à ce qu'elle sache qu'il était encore une fois contrarié. D'un autre côté avec Izhi cela semblait être son comportement naturel, bien que c'était justement ce qui lui plaisait chez elle. Ils avancèrent donc tranquillement tout en tendant l'oreille pour essayer de savoir d'où provenait cette voix, mais sans pour autant y parvenir. Ce n'était pas tellement le fait qu'ils ne sachent pas ce que cela réservait, que l'intonation que la voix empruntait qui inquiétait le forgeron. Cela ressemblait tellement à la manière dont sa mère parlait lorsqu'elle priait sa déesse de pacotille, mais d'une manière bien plus fanatique pour le coup. Les évènements en lien avec les croyances avaient toujours l'air d'être particulièrement dangereux de ce que le Singulier avait entendu dire, il n'y avait rien qu'à voir la manière dont les gens réagissaient lorsqu'il parlait de Mynkor.

     Ils débouchèrent alors dans une grande salle où un brasero enflammé trônait, dégageant une lueur qui fit plisser les yeux au jeune homme alors que sa compagne s'en approchait vivement pour réchauffer ses mains qu'il avait senties gelées. Le Singulier regarda rapidement autour de lui à la recherche d'un morceau de bois quelconque alors que Izhi était occupée à se réchauffer les mains puis revint vers la jeune femme avec un bout de bâton déniché plus loin. Le feu-follet avait la sale idée de lui tourner autour et Galahad tenta vainement de le chasser de la main pour l'envoyer balader, qu'il aille donc chez Izhi puisqu'elle semblait tellement l'apprécier ! Essayant d'ignorer la lueur volante, il tira un bout de tissu qu'il gardait dans son paquetage pour un éventuel pansement de fortune, puis il le tournicota autour du morceau de bois avant de le placer au-dessus des flammes pour qu'il prenne feu. Malheureusement le jeune homme n'était pas alcoolique et il n'avait rien pour imbiber le tissu ce qui réduisait très certainement les chances pour que la torche de fortune dure longtemps. Mais au moins si ce feu-follet décidait de les envoyer plus loin dans une nouvelle salle obscure, ils pourraient voir un minimum autour d'eux. Ils suivirent alors la lueur qui avait enfin décidé de laisser le Singulier tranquille, puis elle s'engouffra sous une porte que Galahad regarda d'un air peu convaincu. Visiblement c'était effectivement de là que provenait la voix, il regarda Izhi un bref instant en se disant que ce n'était pas forcément une bonne idée de suivre cette bestiole, mais il se contenta de lâcher quelques mots.

     ▬ A condition que l'on ne soit pas déjà attendus. »

     En imaginant que le feu-follet soit une sorte de rabatteur qui ramenait des proies à une personne - ou un mort pourquoi pas - qui se divertissait en tuant les voyageurs, ils auraient été bien sots de venir jusqu'ici. Mais c'était fait, il n'y avait pas à palabrer des heures et les jeunes gens entrèrent donc dans la pièce où une silhouette se dessinait à l'autre bout. Galahad plissa les yeux en constatant avec dépit que sa torche n'était pas vraiment utile vu le nombre déjà présent ici, comme quoi la prudence n'était pas souvent très utile. En parlant de prudence, lorsqu'ils s'approchèrent de la silhouette alors que le Singulier se demandait bien ce qu'ils allaient pour lui demander une fois arrivés à ses côtés, le silence tomba telle une chape de plomb n'augurant rien de bon. Le jeune homme avait déjà glissé sa main vers son épée qu'il avait rengainée depuis un moment - pas très prudent dans un lieu réputé hanté vous me direz - puis il eut un léger mouvement de recul lorsque la silhouette se retourner pour leur offrir un.... Visage - en considérant que l'on puisse encore appeler cela de la sorte - décomposé comme s'il était mort depuis des lustres. Un hurlement assourdissant se fit alors entendre et le jeune homme dû se retenir de se boucher les oreilles pour ne pas souffrir de ce bruit affreux et heureusement ! La créature semblait dotée de magie puisqu'elle envoya une espèce de projectile magique ou quelque chose de ce genre dans leur direction, rien de bon pour eux quoi qu'il en soit. Izhi fut plus prompte à réagir que son homologue et ils se retrouvèrent derrière un tombeau alors que l'attaque s'écrasait sur le mur devant lequel ils se trouvaient moins d'une demi-seconde auparavant. Galahad tourna la tête vers son amie qui parlait avant de répliquer aussitôt.

     ▬ Il est capable d'attaquer et c'est tout ce compte pour moi ! Levant les yeux, le jeune homme se redressa légèrement tout en restant accroupit à l'abri. Et ta saleté de feu-follet ! Il a disparu, c'était juste une connerie de rabatteur, ça m'apprendra à faire confiance à des trucs aussi étranges. »

     Il n'y avait plus le moindre doute sans son esprit, c'était cette saleté de feu-follet qui était responsable de tout cela ! Enfin, inutile de bavarder des heures à ce sujet, il fallait réagir rapidement. Galahad leva prudemment la tête pour jeter un coup d'œil en direction de la créature et constater qu'elle n'était plus à sa place initiale, mais semblait progresser dans leur direction. Sa démarche était étrange, donnant une impression de flottement comme s'il ne marchait pas, mais planait au-dessus des dalles abîmées du sol. Il se baissa aussitôt avant que la créature ne le repère, puis fit signe à Izhi de partir dans l'autre direction.

     ▬ Déjà va falloir vérifier s'il est mortel ! J'attire son attention de l'autre côté et toi tu te débrouille pour lui tirer une flèche dans la tête. Il regarda rapidement autour de lui pour constater qu'il avait lâché sa torche au moment de l'impact et qu'elle traînait sur le sol, éteinte et hors de portée. Si tu peux, essaye de l'enflammer avec les bougies, sinon on fera sans. »

     Sans lui laisser le temps de protester, le jeune homme s'éloigna d'elle, toujours penché pour ne pas se faire voir ou attaquer sans pouvoir se défendre, puis après avoir contourné le tombeau, il se redressa de manière à libérer son fourreau et pouvoir dégainer. Le bruit de la lame sur le fourreau attira l'attention de la créature qui oublia momentanément la jeune femme restée derrière le tombeau, puis Galahad s'éloigna de plusieurs pas juste au moment où un nouveau projectile - mais plus petit que le premier - s'écrasa au sol devant ses pieds. S'il n'avait pas bougé, il se serait certainement fait blesser assez gravement. Le jeune homme passa derrière un pilier qui ne sembla pas freiner son assaillant puisque quelques secondes après, le Singulier sentit la pierre trembler derrière son dos sous le coup de l'impact d'un nouveau projectile. La créature était rapide, très rapide même, mais encore fallait-il espérer qu'elle ne le soit pas plus que le forgeron, sans quoi il ne ferait plus une cible mouvante très longtemps. Son cœur qui battait si fort qu'il s'attendait à le voir sortir de sa poitrine, le jeune homme inspira brièvement avant de risquer un coup d'œil derrière le pilier pour constater avec stupeur et effroi que la créature l'avait délaissé pour partir à la recherche de Izhi. La réaction fut instantanée, le forgeron glissa sa main vers le poignard qu'il gardait à sa botte, puis sortit de derrière le pilier en pierre pour viser la silhouette qui se trouvait à moins de cinq à six mètres de lui, puis envoya l'arme dans sa direction. Il n'était pas lanceur de poignard professionnel, mais réussit toutefois à planter l'arme au niveau de la jambe - ou du moins là où aurait dû se trouver sa jambe - de la créature qui se retourna une nouvelle fois vers lui sans avoir l'air de souffrir pour autant.

     ▬ Quelle saloperie ! »

     Il eut juste le temps de protester que la créature faisait déjà un signe dans sa direction et le jeune homme eut à peine assez de temps pour plonger derrière un pan de mur à moitié écroulé, qu'il sentait déjà le souffle de l'attaque le frôler. Quelques morceaux de pierres lui giclèrent dessus, mais rien de bien méchant, il espérait simplement que Izhi allait réagir rapidement ou qu'elle trouverait une solution miracle. Après tout c'était elle l'intelligente de la bande non ? Lui il fonçait sans réfléchir. Et essayait d'assumer.
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyJeu 02 Fév 2012, 16:38

    Cette fois, ils étaient au coeur du sujet, à la quintessence même de ce qu'une aventure signifiait pour la princesse. Si certains auraient été ankylosés de peur, elle se languissait de se lancer à l'assaut de leur antagoniste malgré l'incertitude de la victoire. Elle était ainsi, oisivement éduquée en vue de devenir une muse de bienséance et de vénusté, mais animée par l'hardiesse et la rusticité. Quiconque n'avait connaissance de son statut royal aurait eu grand peine à l'imaginer autre que vêtue de braies rapiécées, le séant confortablement installé sur un trône à donner des directives dans l'indolence la plus totale. Ce n'était guère une illustration d'elle-même qu'elle voulait offrir à ceux qui l'avaient rencontrée en tant qu'Izhi, la voyageuse, la femme ordinaire au caractère bien trempé. Même si son père n'aurait supporter de la voir courir un quelconque danger, elle aurait presque souhaité qu'il soit à ses côtés, pour la voir guerroyer sans crainte, lui prouver qu'elle avait l'âme d'une reine conquérante et qui n'hésiterait pas à souiller ses propres mains dans la besogne. Elle savait cela impossible, mais l'esprit de son père l'accompagnait dans ses moindres mouvements, autant que l'épée de Damoclès qu'il avait placée au-dessus de sa tête. Il était de toute façon trop tard pour tenter d'expier sa curiosité, rebrousser chemin n'aurait été qu'un frêle et vain gain de temps. Et puis, il y avait Galahad. Ils allaient jouer de concert pour triompher car tout comme elle, il ne se laisserait pas impressionner par le danger et défendrait son droit de vivre comme le plus acharné des hommes. Encouragé peut-être et également par sa résolution de s'approprier un trésor adjoint au sombre démiurge Mynkor.

    L'avantage de s'être laissé guider par le feu-follet était que, pour une fois, le forgeron ne rejetterait pas la faute sur l'impudence de la dryade – bien qu'à l'origine des choses, il pourrait encore lui reprocher de l'avoir simplement conduit dans les Cités. Néanmoins, Izhelindë n'était pas convaincue que leur amie la luciole bleutée soit réellement de paire avec leur assaillant, mais qu'elle avait volontairement occulté la menace telle une nouvelle forme de facétie caractéristique à ces créatures. D'ailleurs, sans doute y avait-il quelque chose dans cette salle qui méritait leur attention mais qu'ils n'avaient pas eu le temps de discerner. Elle s'en allait le vérifier à l'intérieur même du recueil qu'elle transportait et qu'elle ouvrit promptement. Son index navigua à une vitesse vertigineuse alors qu'elle lisait en diagonal pour ne pas s'attarder sur de futiles détails, ce fut cet instant que le jeune homme choisit pour lui exposer son plan. Clair et concis, même plausible à fonctionner avec un peu de chance de leur côté. En guise de seule réponse, elle hocha la tête puis le laisser se lancer dans la gueule du loup pour détourner son attention, ce qui lui permit entre autre de trouver les informations qu'elle recherchait. En réalité, là était la seconde étape de leur parcours, l'objet qu'il convoitait était une sorte de clef incrustée de gemme et qui valait son pesant d'or à elle seule. Bien qu'elle ignorait encore ce qu'elle leur permettrait d'ouvrir, il était évident qu'elle était indispensable à la suite de leur quête, il fallait absolument la trouver. La nymphe rangea l'ouvrage et se redressa pour vérifier que son acolyte ne s'était malencontreusement pas fait toucher entre-temps, puis, une fois rassurée, elle sortit de sa cache non sans une idée en tête. La créature l'aperçut du coin de l'oeil et sembla s'intéresser à elle, suffisamment pour prendre sa direction dans un dessein sans doute peu débonnaire. Heureusement, Galahad eut la présence d'esprit de se manifester pour détourner le quidam d'elle, ce qui lui laissa le temps d'organiser son attaque.

    A genoux sur le sol, Izhe s'était approchée de la torche improvisée et à présent éteinte que le forgeron avait fabriqué un peu plus tôt. Elle récupéra la bribe de tissu – avec laquelle elle manqua d'ailleurs de se brûler – pour l'installer sur la pointe de l'une de ses flèches aussi rapidement qu'elle le put. Une fois l'étoffe convenablement attachée, elle la disposa au-dessus de la flamme d'un cierge dans l'espoir qu'elle prenne feu, ce qu'elle fit à son plus grand soulagement. L'archère se redressa en dégainant son arc, puis pivota en direction de la partie de cache-cache qui avait lieu non loin d'elle. L'entité se mouvait lentement vers le guerrier qui ne tarderait pas à essuyer une nouvelle offensive, le moment opportun pour prendre la bête par surprise. Se forçant à respirer calmement, elle banda son arme, les prunelles fixes et résolues. Si elle se précipitait, elle risquait de le rater et de les mettre tout deux plus en danger que ce qu'ils n'étaient déjà. Ses doigts lâchèrent leur prisonnière qui fendit l'air dans un majestueux sifflement, traçant un sillage flamboyant sur sa route jusqu'à se planter dans la nuque de la créature. Cette dernière réprima un râle – plus d'étonnement que de douleur – puis sa longue tunique s'embrasa toute entière, faisant d'elle une véritable torche humaine. Alors que l'individu gesticulait dans tous les sens, la demoiselle aperçut soudainement le feu-follet virevolter au-dessus de la sculpture devant laquelle l'homme priait tout à l'heure. Ce simulacre de pierre semblait représenter un sorcier, peut-être celui dont le livre parlait et qui était la source de leur venue ? Dans tous les cas, elle était intimement persuadée que la clef devait se trouver quelque part sur la statue, statue qui n'était pas bien loin de Galahad. De là où elle était, elle tenta de communiquer avec celui-ci, une tâche pour le moins difficile avec les hurlements intempestifs de la créature en flamme. Elle fit de grands gestes des bras en lui criant des indications qu'il n'avait sans doute pas entendues la première fois, mais elle recommença.


    « La statue !! Derrière toi, la statue ! » Elle entoura sa mâchoire de ses mains pour imiter un porte-voix. « Y a une clef, cherche une clef sur la statue ! Une clef !! »

    C'était à en perdre la voix, mais elle espérait qu'il remarquerait la présence du feu-follet auprès de la dite sculpture pour ne pas se tromper. Subitement, comme enchantée par son instinct, la princesse fit pivoter sa physionomie sur le côté d'où elle crut percevoir une source de clarté inusuelle. Le quidam – qui ne devait être autre qu'un gardien – s'affairait à la création d'une nouvelle sphère fulminante dont il lui ferait cadeau. Bien qu'intérieurement conquise par cet acte de pure bonté, elle se laissa culbuter au sol pour éviter l'assaut qui fit trembler l'arène. Sans perdre une seconde, elle se redressa et entama une course à laquelle elle convia son ennemi pour permettre au forgeron d'accomplir sa mission sans heurt. Elle priait pour que la clef ne soit pas directement enchâssée dans la pierre, car à moins qu'il ne s'arrange alors pour littéralement briser la statue, il ne parviendrait pas à s'en emparer. Mais il était suffisamment finaud pour trouver une solution alors qu'elle tentait de ne point se faire désintégrer. D'ailleurs, elle esquiva de justesse un globe énergique qui l'obligea à essuyer quelques douloureuses roulades jusqu'au mur le plus proche. Les méninges en surchauffe, la jeune femme entreprit une valse de réflexion pour se débarrasser de son agresseur, ou à défaut de cela, quelque chose pour le contraindre de cesser ses assauts. Galahad prétendait qu'elle était l'Intelligente, c'était le moment ou jamais d'être digne de cette notoriété.

    Lorsqu'elle redressa son regard, elle notifia une partie de la voûte ébréchée et encline à s'effondrer si le pilonne, déjà précaire, était brisé. Le maintien des autres colonnes empêcherait le plafond tout entier de se fracasser sur leurs crânes, une hypothèse périlleuse mais qui fut l'unique dont elle disposait actuellement. Intrépide, elle se positionna donc aux devants du pilier, puis s'immobilisa, laissant paraître une bourrasque de suicide à qui pourrait l'observer. Le cerbère l'imita non loin de là et se concentra sur l'apparition d'une nouvelle boule dont l'élaboration lui parut durer une éternité, tant elle redoutait de ne pas être suffisamment véloce pour l'éviter. Les yeux grands ouverts, l'eurythmie brisée par l'appréhension, elle patienta jusqu'au plus ultime moment pour s'élancer sur le bas côté. La sphère eut raison du pilonne qui, en s'écroulant, emporta un fragment du plafond avec elle, pile à l'endroit où se tenait l'entité, mais également là où était la naïade. De violentes secousses firent frémir le hall, puis, alors qu'une brume de poussière s'élevait, le silence reprit possession des lieux. Le feu-follet qui était jusque là resté aux abords du forgeron, traversa la pièce jusqu'à l'éboulement et sembla fureter un peu partout. Au bout de quelques secondes, il attira l'attention du jeune homme en traçant des cercles dans les airs, juste au-dessus du corps d'Izhelindë qui était parvenue à ramper un peu plus loin, d'infime justesse. Recouverte d'une infinité de terre et de quelques cailloux, elle ne bougeait pas. Avait-elle été touchée ? Non, la tête enfouie sous ses bras, elle n'osait simplement pas la redresser. Mais la véritable question était : et la créature, avait-elle succombé ? Pouvait-on réellement occire un revenant de cette façon ?
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyVen 03 Fév 2012, 17:08

     La flèche se planta dans la nuque - ou du moins ce qui se trouvait normalement à cet endroit - de la créature qui sembla plutôt surprise. Visiblement elle ne s'attendait pas à se faire attaquer par derrière, à moins qu'elle ne soit tellement stupide qu'elle avait déjà oublié la princesse ? Au final peu lui chalait, seuls les faits comptaient et pour le coup, la petite flambée de vêtements qui suivit suffit à la neutraliser provisoirement. Galahad fut tiré de sa contemplation alors qu'il se félicitait d'avoir fait confiance aux talents d'archère de la jeune femme, par un cri dont il ne saisit pas immédiatement la teneur. Le jeune homme se redressa en fronçant les sourcils tandis que Izhi s'agitait dans son coin en hurlant, puis il comprit enfin qu'elle était en train de lui demander de chercher une clé sur la statue devant laquelle la créature priait juste avant. Une clé ? Et quoi comme genre ? Le forgeron se retourna pour voir le feu-follet qui planait autour de la sculpture comme pour lui faire comprendre qu'il fallait regarder là-bas. Ce n'était pas avec joie qu'il s'en approcha, après tout, cette saleté les avait menés ici sans prendre la peine de les prévenir qu'ils risquaient de finir aussi cramés que les sangliers à la broche cuisinés lors des fêtes de son village. Mais même de mauvaise humeur, le Singulier s'exécuta et après s'être approché de la statue, commença à la palper pour essayer de localiser la clé dont la jeune femme parlait juste avant.

     Un bruit derrière lui le fit se retourner alors qu'il voyait que la créature avait envoyé une nouvelle boule d'énergie ou de ce que ça pouvait bien être, sur la princesse qui l'avait évitée avec dextérité. Ils avaient tout simplement échangé leurs rôles puisque le forgeron vit rapidement la demoiselle retenir l'attention de la chose pour qu'il puisse chercher cette fameuse clé en toute quiétude. Il ne fallait donc pas tarder bien longtemps, Galahad reprit rapidement sa fouille en palpant avec plus de précision les aspérités de la statue jusqu'à ce que ses doigts sentent enfin une texture différente de la pierre. Tournant autour de la sculpture pour se placer de sorte à pouvoir voir correctement ce qu'il devait récupérer, le jeune homme eut toutes les difficultés du monde à réussir à extraire la fine clé enfoncée dans la pierre. Il n'en dépassait que quelques petits centimètres et en regardant rapidement comme la clé était placée dans l'ombre, l'on pouvait croire que ce n'était qu'un relief de la pierre. Après avoir enfin réussi à l'en sortir - après avoir été récupérer son poignard qui était tombé sur le sol lorsque la créature s'agitait - à l'aide du bout de la lame, il glissa la clé dans sa poche et chassa machinalement le feu-follet qui tournait autour de l'endroit où il se trouvait. Quelle saleté !

     Il n'eut pas le temps de se réjouir, même si le jeune homme avait confiance en Izhi il ne s'était pas empêché de lui jeter de rapides coups d'œil alors qu'il cherchait la clé, mais là avant qu'il ne puisse faire quoi que ce soit, un bruit sourd suivit de secousses dans la salle, le firent se reculer légèrement pour se protéger d'une éventuelle attaque. Seulement ce n'était pas le cas, un énorme bruit se fit entendre et une vague de poussière le submergea soudain, lui arrachant une quinte de toux alors qu'il essayait de chasser les volutes de poussière qui s'envolaient jusqu'à son visage. Après avoir agité la main pour éventer la saleté et dégager son champ de vision, il vit la lueur s'envoler en direction des éboulements qui s'étaient amassés sur le sol, puis il constata avec effroi qu'il ne voyait plus la jeune femme. Comme le feu-follet s'arrêtait à un endroit bien précis, le forgeron sauta au bas de la petite plate-forme où il se trouvait pour se diriger rapidement vers la zone où devait certainement se trouver la princesse, gravissant rapidement les quelques éboulis pour se diriger le plus prestement vers la demoiselle, ou du moins c'était ce qu'il espérait. Le dos tourné il n'avait rien vu de ce qui s'était passé et ignorait que ce résultat était recherché par la brune. Le cœur battant, il l'appela rapidement, espérant entendre une réponse de sa part.

     ▬ Izhi ! »

     Manquant de déraper il se retrouva finalement aux côtés de la jeune femme alors que le feu-follet s'agitait toujours autour, rapidement chassé par un geste impatient du forgeron qui se pencha alors sur Izhi pour poser sa main sur son épaule et la retourner légèrement. D'un coup d'œil rapide il constata qu'elle ne semblait pas blessée, du moins pas de blessure sanglante et visible de ce qu'il pouvait voir, après peut-être s'était-elle cognée la tête ? Tout de même inquiet de savoir que tout son investissement actuel avait peut-être été vain si elle se décidait à rendre l'âme dans un tel endroit, le forgeron la secoua assez vivement.

     ▬ Izhi ! Debout là-dedans, on ne va pas attendre que ton copain se réveille ! »

     Levant les yeux il ne vit aucune trace de la créature, en tous les cas la demoiselle redressa la tête au grand soulagement de son compagnon qui lui tendit la main pour l'aider à se redresser. Une fois qu'elle fut sur ses pieds il la regarda de haut en bas comme s'il tentait de voir une blessure, un comportement étrange ou quoi que ce soit qui pourrait montrer qu'elle était blessée ou qu'elle souffrait.

     ▬ Tu es blessée ? Tu as mal quelque part ? »

     Quelques secondes passèrent avant qu'un bruit peu engageant ne se fasse entendre, une sorte de grondement qui provenait de sous les décombres, signe que la créature n'était pas « morte ». Le feu-follet s'agita aussitôt, décrivant des cercles au-dessus des jeunes gens avant de filer en direction du fond de la salle où pourtant Galahad n'avait vu aucune issue. Ils n'avaient malheureusement pas trop le choix et durent donc emboîter le pas à l'étrange lueur tandis que le bruit devenait toujours plus dangereux et menaçant. Alors qu'ils arrivaient au bout de la salle, le feu-follet se mit à tourner autour d'une sorte de chandelier qui semblait grandement l'intéresser, Galahad s'en approcha donc et essaya de le toucher de manière à voir s'il y avait quelque chose à faire avec. Alors qu'il testait l'une des branches, celle-ci céda et se plia, déclenchant l'ouverture d'un passage secret dans le mur face à Izhi. Le forgeron délaissa donc sa trouvaille pour faire signe à la jeune femme d'entrer et attrapa deux bougies avant de suivre sa compagne d'aventure, puis que la porte ne se referme derrière eux. Il faisait encore une fois assez sombre et à la lueur des bougies, Galahad constata que la porte ne semblait posséder aucune ouverture de ce côté. Il grimaça.

     ▬ Il semblerait que nous ne puissions pas rebrousser chemin. »

     Un long corridor s'ouvrit devant eux et ils suivirent le feu-follet qui filait dans les couloir, courant pour ne pas le perdre et après un long dédale de salles, couloirs et passerelles, ils finirent enfin par pouvoir s'arrêter histoire de se reposer un peu. Ils se trouvaient dans une salle assez sombre ou plusieurs candélabres étaient présents, le forgeron entreprit donc de les allumer un à un avant de s'approcher de l'espèce de porte en pierre hermétiquement fermée, devant laquelle le feu-follet s'agitait. En analysant les ouvertures dans la pierre, Galahad cru reconnaître une serrure et il glissa sa main dans sa poche pour tirer la clé qu'il avait trouvée quelques minutes plus tôt, tournant la tête vers Izhi, il sourit.

     ▬ Bonne ou mauvaise nouvelle tu penses ? »

     Il introduit la clé dans l'ouverture sans qu'elle ne résiste, puis la tourna jusqu'à ce qu'elle se bloque, provoquant un léger « clic », puis plus rien. Il tenta de pousser ou tirer la porte qui refusa obstinément de bouger ne serait-ce que d'un poil. La pierre était marquée de beaucoup de symboles et autant d'ouvertures qui semblaient pouvoir accueillir quelque chose. Fronçant les sourcils, il soupira.

     ▬ Et maintenant, on va réclamer auprès de ton feu-follet ? »
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptySam 04 Fév 2012, 16:05

    A peu de choses prés, Izhelindë aurait pu se confondre avec le décors, un corps inerte de plus au coeur d'un mausolée antique, là où les corps des défunts devaient séjourner. Pourtant, l'engourdissement qui chatouillait ses muscles lui laissait entendre qu'elle effleurait encore la réalité d'une perception quelque peu trouble et d'une eurythmie qui martelait jusqu'à son crâne. Durant un instant, elle crut ouïr un phonème criant son nom, l'appel s'apparentant d'avantage à un vrombissement qu'à une véritable voix. Puis, une force l'agrippa et l'obligea à se retourner, ce qu'elle fit en témoignant d'un air pataud le temps que ses esprits lui reviennent. Ce ne fut que lorsqu'elle aperçut – et reconnut – Galahad que tout lui revint instantanément en mémoire, aussi son regard vagabonda sur l'arène partiellement dévastée comme pour vérifier si son plan avait fonctionné. Néanmoins, pas le temps de trainer, un fait que son compagnon ne manqua pas de lui rappeler en la soulevant littéralement du sol pour la remettre sur ses pieds. Une main posée sur l'épaule du colosse en guise de stabilité, la belle sembla encore quelque peu hagard, si bien qu'elle ne répondit que d'un vague hochement négatif de la tête pour signifier qu'elle n'avait rien. Elle le lui assurait, mais elle n'en était guère certaine elle-même, la douleur s'il y en avait une finirait par se réveiller lorsqu'elle serait plus lucide sur les sensations. Ils ne purent de toute façon pas spéculer sur son état physique puisqu'un grondement rauque les ramena à la réalité : la créature avait bel et bien survécu et ne désirait sûrement que se venger. Les rochers bougèrent sensiblement, signe distinctif qu'il était plus que temps de partir avant que la bataille ne reprenne de plus belle !

    La dryade ne lui demanda même pas s'il avait trouvé la dite clef dont elle lui avait parlé précédemment, elle lui faisait suffisamment confiance sur ce point pour savoir qu'il n'aurait pas épargné la sculpture si elle lui avait résisté. Elle se contenta de le suivre sans poser de questions, plus hypnotisée par la lueur jonglante du feu-follet qui, à défaut d'être bienveillant, ne les avait pas abandonné pour autant. Lorsque le passage s'ouvrit, elle s'y engouffra presque aussitôt après la demande du forgeron non sans jeter un dernier coup d'oeil en direction de l'entité encore ensevelie. Quelques instants plus tard, ils étaient condamnés à poursuivre leur chemin sans éventualité de revenir sur leurs pas, de toute façon, il leur faudrait obligatoirement déniche une autre sortie s'ils voulaient quitter ces lieux. Heureusement que les palais étaient pourvus de nombre de passages et d'entrées en tout genre, elle était d'ailleurs intimement persuadée qu'elle-même ne devait pas connaître tous les secrets de sa demeure familial, Coróin . Mais là était la dernière de ses préoccupations pour le moment, ses prunelles examinèrent furtivement le corridor étriqué qui se présentait à eux comme unique voie à emprunter, ce qu'ils firent. Ils entamèrent une traversée sans fin, durant laquelle le flanc de la nymphe se mit à la rudoyer d'un coup d'un seul. Heureusement placée en seconde position, elle put grimacer à sa guise et étreindre sa blessure comme si cela suffirait à l'apaiser, en vain. Dans la précipitation de l'action, un faux mouvement avait sans doute trop sollicité cette partie anatomique meurtrie, ne restait plus qu'à prier pour que les dégâts ne soient pas proportionnels aux ravages que son plan avait causés... Ou pour qu'ils trouvent l'artefact rapidement. Son voeu presque exaucé, ils parvinrent jusqu'à une nouvelle étape incarnée sous forme d'huis dantesque qui semblait être l'âme soeur de la clef qu'ils avaient récupérée.

    Elle laissa le soin au forgeron de tenter de l'ouvrir, se détournant de lui pour se faire discrète. De dos, elle profita de l'inattention de son acolyte pour soulever son haut et examiner le pansement qui lui entourait les hanches. Malencontreusement, elle constata une macule légèrement écarlate qui tentait de s'échapper des fibres du bandage, preuve qu'une partie de sa plaie s'était réouverte. Elle ne risquait pas l'hémorragie, en revanche, l'affection était une hypothèse plausible avec l'humidité et la poussière accumulée durant le périple. Il lui faudrait désinfecter ou se rendre chez un apothicaire dès lors qu'elle le pourrait, ce qui pouvait encore attendre quelques heures sans qu'elle ne s'en alarme réellement. Ce fut alors qu'elle entendit Galahad, non sans un léger soubresaut de surprise.


    « Hein ? Quoi ? » Elle abaissa son haut comme si de rien n'était. « Ah... Attend, laisse moi voir. »

    Izhi s'approcha de la porte dont elle caressa la surface ornementée de sa main, rassemblant tout ce qu'elle pouvait savoir qui serait susceptible de les aider. Elle reprit possession de la clef qu'elle tenta d'insérer dans une autre cavité, imitant le forgeron dans sa tentative d'ouverture, alertée par un nouveau clic qui demeura néanmoins infructueux. Toutes les fentes présentes sur l'huis étaient des serrures potentielles, autant de possibilités de trouver la bonne que de dénicher une aiguille dans une botte de foin, en présumant qu'ils n'activeraient pas d'éventuels pièges entre-temps. La demoiselle fit quelques pas en arrière pour avoir une vue plus globale de leur obstacle, qu'elle remarqua être au coeur d'une sorte de mécanisme tout aussi étrange qu'inconnu. C'est alors que son regard s'égara sur des symboles animaux qui lui étaient familiers, à juste titre, puisqu'il s'agissait des allégories des points cardinaux qu'elle avait évoquées lors de leur arrivée aux abords des cités. Aussitôt, elle extirpa le recueil dans lequel elle trouva les informations nécessaires pour résoudre cette énigme, félicitant au passage l'humour et la matoiserie du sorcier responsable de ceci. A l'aide de leviers – dont elle ignorait actuellement la position – il fallait faire pivoter la porte selon les indications fournies dans l'ouvrage et localiser le bon verrou comme on l'aurait fait sur une carte. Le trésor était décidément bien protégé, mais d'après ce qu'elle lisait, leur butin n'était plus très loin. Ses prunelles azurées furetèrent l'endroit à la recherche d'une ouverture murale, passage qu'elle aperçut sur le côté senestre de la porte. Elle s'y dirigea en faisant signe à son ami de lui emboiter le pas, puis rangea le livre dans sa besace et lui rendit la clef.

    « Il devrait y avoir des interrupteurs là-haut, ça fera pivoter la porte et il te suffira d'utiliser la bonne serrure. Aide-moi à grimper. » Elle escalada le jeune homme et se hissa dans l'anfractuosité. « Ah, au fait. Lorsque la porte s'ouvrira, je serai coincée dans ce passage. Il faudra que tu trouves un levier ou je ne sais quoi dans l'autre pièce pour que je te rejoigne. C'est comme un jeu d'entraide. Oh, une dernière chose... Je n'arrive pas à déchiffrer un paragraphe dans le livre, donc je ne sais pas quelle serrure tu devras utiliser, mais... Demande poliment au feu-follet, il t'aidera. »

    Son joli minois disparut après avoir déclamé ces détails qu'elle s'était gardée de lui dire avant d'être hors de portée. Galahad n'avait à présent plus le choix de suivre ce plan tortueux en priant pour que tout se passe comme prévu et que leur amie la nitescence ne leur prépare pas une nouvelle facétie. La princesse rampa quelques secondes pour déboucher sur une minuscule salle dans laquelle étaient alignés de vieux leviers poussiéreux. Satisfaite, elle reprit possession du recueil qui lui permettrait de ne pas faire de fausse manoeuvre et de les tuer tout les deux, ce qui aurait été véritablement fâcheux. Une brève réflexion plus tard, sa main se posa sur l'un des interrupteurs qu'elle tira fortement vers elle pour le débloquer... Mais qui n'eut pas l'effet escompté. Une lance fut décochée de nul part et manqua d'empaler ce pauvre forgeron de l'autre côté, erreur dont Izhelindë prit promptement conscience.

    « Euh... Mauvaise pioche ! » Hurla t-elle à l'attention de son compagnon. « Désolée ! »

    Elle retint un rire fautif et se concentra d'avantage pour ne pas à nouveau risquer la vie du forgeron qui ne manquerait certainement pas d'y aller de son commentaire. Elle actionna un nouveau mécanisme, puis un autre, tous dans un ordre concis qui furent cette fois les bons. Les parois tremblèrent alors que l'huis se mit à pivoter par deux fois, offrant une nouvelle perspective de ses glyphes. Il ne tenait à présent plus qu'au feu-follet d'indiquer la bonne marche à suivre, mais celui-ci flottait d'un air guilleret non loin du jeune homme sans se précipiter. Avait-il compris ce que la belle avait dit concernant une demande polie ? Dans tous les cas, il semblait attendre quelque chose avant d'apporter son aide.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyDim 05 Fév 2012, 14:56

     Izhi sembla tirée de ses pensées alors que Galahad se demandait encore ce qu'elle pouvait bien faire. Ils étaient pratiquement perdus au milieu d'un endroit réputé hanté, venaient de se faire attaquer par une espèce de créature mort-vivant et elle ne trouvait rien de mieux à faire que de s'amuser à regarder autour d'elle ? L'exaspération le gagna une fois de plus alors qu'il était bien loin de se douter que la petite princesse était occupée à autre chose qu'à s'admirer le nombril. Elle s'approcha de la porte pour la caresser comme si elle allait gentiment lui révéler tous ses secrets. Tester ses charmes sur une porte, décidément la jeune femme avait de drôles d'idées ! Le forgeron se doutait bien que ce n'était pas le cas, mais il commençait à se demander si toute leur expédition valait bien la peine de prendre le risque de ne plus revoir la lumière du soleil – pas que celle-ci allait franchement lui manquer, mais bon – ou s'ils perdaient leur temps pour rien. Alors que Izhi récupérait la clé, le Singulier regarda rapidement autour d'eux pour s'assurer qu'il n'y avait pas une nouvelle créature terrée quelque part et prête à leur sauter dessus, ou encore un passage secret déclenché par l'introduction de la clé dans l'une des serrures. Mais rien. Si ce n'est le bruit contrariant de la clé qui tournait sans ne rien provoquer pour autant. Il souffla légèrement en évitant de toucher quoi que ce soit autour de lui, il aurait été dommage de se faire trouer le ventre par un projectile parce qu'il s'appuyait quelque part pour se reposer tout de même !

     Le jeune homme regarda la demoiselle qui sortait encore une fois son ouvrage, la laissant potasser ses écrits en se demandant si cette saleté de feu-follet ne pouvait pas décider de leur apporter son aide de manière utile pour une fois. Offrant un regard hostile à la créature qui ne comprenait peut-être rien de l'aversion portée par l'humain, Galahad fut tiré de ses pensées par Izhi qui lui faisait signe de la suivre et il s'exécuta une fois de plus. Attrapant la clé, le Singulier l'écouta pas très convaincu, mais l'aidant tout de même à grimper là où elle voulait avant qu'elle ne lui annonce une excellente nouvelle qui le fit froncer des sourcils. Bien sûr ! Et pourquoi pas lui payer un verre à la taverne du coin pendant qu'on y était ! Il protesta juste pour la forme alors que la jeune fille avait déjà disparue et que le malheureux était contraint de patienter sans ne rien pouvoir faire d'autre pour se rendre un tant soit peu utile.

     ▬ Excellente idée de se séparer c'est certain !Le feu-follet tournait non loin de lui et le forgeron le chassa d'un geste impatient. Va tourner autour de quelqu'un que ça intéresse toi ! »

     Des bruits provenaient de là où la jeune femme avait disparue, signe qu'elle était encore en état et il patienta donc jusqu'à ce qu'un déclic se fasse entendre, rapidement suivit d'un déplacement de vent provoqué par une lance qui jaillit d'on ne sait où. Heureusement le forgeron eut le réflexe de sauter sur le côté et n'eut rien de plus grave qu'une grosse frayeur. Levant ses yeux mordorés vers l'endroit où Izhi avait disparue, il l'entendit s'excuser et ne put s'empêcher de protester pour la forme. Elle voulait se débarrasser de lui ou quoi ?!

     ▬ Tu seras désolée lorsque tu devras te débrouiller seule pour sortir d'ici tu verras ! »

     Il était certain que s'il se retrouvait avec une lance dans le ventre, il serait légèrement moins apte à lui venir en aide et elle finirait coincée dans son petit endroit avec des araignées et quelques rats pour seuls compagnons. La jeune femme fit de nouveaux bruits et cette fois-ci, Galahad jugea plus prudent de s'éloigner un peu du centre de la pièce au cas où elle se tromperait à nouveau, mais heureusement ce fut la bonne puisqu'avec un bruit sourd, la porte se mis à bouger pour offrir une autre vue sur toutes les inscriptions qui figuraient sur la pierre. Le jeune homme se retourna pour jeter un coup d'œil au feu-follet qui était malheureusement sa seule aide disponible pour le coup, mais le bougre ne sembla pas avoir envie de se bouger. Ce comportement arracha un soupir agacé au forgeron qui secoua la tête en se disant qu'entre lui et Izhi, il avait de quoi perdre la tête. Pivotant pour regarder la lueur qui flottait, le Singulier s'adressa à lui sans pouvoir s'empêcher de se trouver totalement ridicule. Une chance qu'il ne soit pas en public.

     ▬ Vas-tu te décider à te bouger le fondement, du moins en imaginant que tu en ai un ? Je n'ai pas ma journée à perdre à te regarder flotter ! La bestiole ne bougea pas et Galahad s'en approcha en faisant mine de l'attraper alors que le feu-follet s'éloignait pour l'éviter. Dépêche-toi sinon ta petite copine va finir par mourir d'ennui dans son trou. Hésitation de la part de la lueur – du moins Galahad l'identifia comme cela – puis il reprit. Tu n'auras pas mieux alors dépêche-toi ! »

     S'engueuler avec un feu-follet, il y avait décidément mieux comme expédition. Mais visiblement la petite bête avait compris qu'il n'y avait rien de mieux à tirer de ce gus puisqu'il se dirigea vers une serrure située tout en haut de la porte qui n'était presque pas visible lorsqu'elle était dans sa position initiale. Le forgeron y introduisit la clé en se hissant sur la pointe des pieds tant la porte était grande, puis il la tourna jusqu'à ce qu'elle se bloque. Un bruit sourd se fit entendre, mais rien ne bougea, le feu-follet flotta alors jusqu'à une espèce de poignée que le jeune homme saisit et tourna jusqu'à ce qu'elle ne veuille plus bouger. Nouveau déclic. Mais toujours rien d'autre. Finalement, la lueur plana jusqu'à une espèce de trou de la taille d'un poing et flotta devant comme pour faire comprendre qu'il fallait y mettre sa main. Galahad se pencha pour jeter un coup d'œil dedans en essayant de l'éclairer, mais l'orifice resta obstinément sombre. L'idée de mettre sa main dans quelque chose qu'il ne voyait pas ne l'inspirait pas trop, mais il n'avait malheureusement pas le choix. Le Singulier glissa donc sa main qui s'enfonça jusqu'à la moitié de son avant-bras, tâtonnant dans le noir jusqu'à ce qu'il sente une poignée qu'il attrapa et tira. L'intérieur de l'orifice était gluant et lorsqu'il tira la poignée vers lui jusqu'à ressortir sa main, le jeune homme constata qu'elle était recouverte d'une sorte de boue sombre et peu ragoûtante, semblable à de la moisissure, mais moins odorante. Il réprima une grimace de dégoût alors qu'un déclic se faisait entendre et que la porte se tourna pour de bon, s'ouvrant pour enfin libérer le passage, mais il ne put malheureusement pas récupérer la clé qui fut mise hors de portée avec l'ouverture.

     Le feu-follet s'engouffra alors dans la salle suivante où un tombeau trônait au milieu ainsi qu'une foule de leviers et manettes à tourner ou lever qui se situaient sur l'un des murs. Le forgeron posa la torche dans l'un des creux prévus à cet effet, puis approcha du tableau qui semblait commander l'ouverture et la fermeture des portes. Il hésita un moment, cherchant un plan ou quoi que ce soit de ce genre, en vain malheureusement, rien n'était disponible. Décidant de faire au feeling, le jeune homme regarda une dernière fois le feu-follet qui flottait sans bouger, puis souleva un levier au hasard. Un bruit étrange d'eau qui coulait se fit alors entendre, il le baissa à nouveau aussi sec puis réitérer l'exploit avec deux autres leviers qu'il remit à chaque fois en position initiale après avoir perçu un bruit louche. Finalement ce ne fut que lorsqu'il tourna une manette qu'un bruit familier de porte qui s'ouvre se fit entendre et en se tournant, le forgeron constata qu'un petit passage où l'on pouvait s'introduire à quatre pattes, s'était ouvert dans le mur qui donnait sur la salle où Izhi semblait avoir disparue. Galahad s'approcha en se penchant pour l'appeler.

     ▬ Est-ce que c'est ouvert chez toi ? »

     Au moment où il parlait, le jeune homme vit le feu-follet arriver en s'agitant devant lui comme pour lui dire quelque chose, mais au lieu de l'écouter il le chassa avec impatience pour que la lueur revienne à la charge aussitôt après. Galahad se redressa pour le chasser une fois de plus, mais s'interrompit et se figea lorsqu'il vit ce que la créature voulait lui dire : le couvercle du tombeau était en train de bouger et la personne – ou créature – qui se trouvait à l'intérieur tentait visiblement de sortir. Tirant son épée, le forgeron s'empressa de prévenir la demoiselle.

     ▬ Dépêche-toi ! Sinon on va avoir un sacré problème sur les bras ! »

     Son ton était pressant et laissait comprendre qu'il ne plaisantait pas. L'épée dans sa main directrice, le forgeron s'approcha du tombeau en se plaçant de manière à peser de tout son poids sur le couvercle qui bougea légèrement moins, mais un grognement de protestation venant de l'intérieur lui fit comprendre que ce n'était malheureusement pas un mécanisme quelque chose qui faisait bouger la pierre, mais bel et bien un visiteur indésirable.
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 07 Fév 2012, 13:43

    Etre sa propre geôlière était une expérience somme toute originale et particulièrement périlleuse. Si l'envie lui en prenait, le forgeron aurait pu la délaisser à un trépas certain, dans l'obscurité et la solitude d'une Cité maudite. La confiance était alors le seul lien précaire qui la reliait à la vie, et les informations qu'elle possédait les seuls indices aptes à mener Galahad jusqu'à la relique. Si ce n'avait pas été le cas, l'aurait-il réellement laissée se momifier ? Avec le colosse, elle ne pouvait être avérée de rien, il cachait son jeu avec bien trop de précellence pour qu'elle y voit totalement clair. Elle ignorait ce dont il était capable pour parvenir à ses fins, et réciproquement, elle pouvait être pleine de surprises, n'était-ce que pour la satisfaction de le dominer par l'inattendu ou la ruse. Sa mère lui avait appris à avoir un temps d'avance sur les autres, ce qu'elle tentait ici de faire en ne révélant guère tous les détails de l'ouvrage. Malgré cela, Izhi ne put s'empêcher une certaine appréhension alors que le passage s'était à présent clôturé. Plus aucun son ne parvenait à ses tympans si ce n'était les quelques craquements indicibles des lieux, elle espérait que le feu-follet ait daigné apporter son aide à son compagnon plutôt que de le taquiner. Elle profita des quelques instants d'isolement pour feuilleter le recueil une nouvelle fois, en quête de la suite de leur épopée. La sépulture du sceptre était à portée de main, leurs tribulations prendraient bientôt fin car la sortie était – théoriquement – plus aisée à dénicher. Elle s'avoua qu'elle ferait elle-même l'éloge de leurs aventures après qu'ils aient manqué d'embrasser la mort à plusieurs reprises.

    Soudain, telle une manifestation fortuite d'espoir, un passage s'ouvrit sur la paroi opposée à celui qu'elle avait précédemment emprunté. Elle perçut au loin le phonème interrogateur du forgeron qui vint s'enquérir de sa situation. Le râle qu'elle expira en s'insérant dans la partie étriquée du tunnel fut une réponse suffisante, elle se mit à ramper puis put enfin se mettre à quatre pattes au bout de quelques mètres. Mais alors qu'elle était à mi-chemin, un feulement peu avenant la fit s'immobiliser. L'estomac de Galahad ? Une hypothèse qu'elle aurait souhaité plausible, mais qui fut aussitôt réfutée par l'empressement de ce dernier à ce qu'elle le rejoigne. Elle s'exécuta et s'empressa d'aboutir à l'extrémité du corridor en conjecturant sur la source de cette cacophonie. A travers toutes ces épreuves traversées, une question naquit dans son esprit : De quelle magie jouissait l'artefact pour être ainsi préservé ? Peut-être son potentiel allait-il au-delà même de leur imagination, au bout de leur quête dormait un hypothétique puits de connaissances ésotériques oubliées. Elle lui avait fait la promesse que leur expédition serait fructueuse, mieux valait pour tous qu'il en soit ainsi. Lorsqu'elle l'aperçut à moitié allongé sur le couvercle d'un tombeau pour en retenir le propriétaire captif, elle eut un succinct instant d'observation incertaine. Elle garderait de biens étranges souvenirs de cette promenade loin d'être une sinécure. Puis, se décidant enfin à agir, elle se redressa et se hâta en sa direction.

    « Mais enfin... Galahad ! » Elle lui empoigna la main. « Ce n'est pas le moment de t'amuser ! »

    A peine l'eut-elle tiré un peu plus loin que la pierre du sépulcre se fissura, puis fut littéralement explosée par l'apparition d'un poing levé qui ne fit que précéder une vocifération caverneuse. La nymphe se précipita vers un corridor en y entrainant son comparse, qu'elle relâcha ensuite au risque de le contrarier sur sa manière de le transbahuter. S'il ne s'agit là que d'un macchabée ordinaire, ils n'avaient que peu de craintes à avoir après la dernière créature magique qu'ils eurent à combattre. Pas de sphères galvaniques menaçantes pour faire trembler les murs, un point non négligeable, mais insuffisant pour leur garantir la totale innocence de ce qui se lança à leur poursuite avec un air affamé. Le binôme s'engouffra dans un nouveau dédale, la belle jura par la divine Eydis qu'elle n'aurait jamais cru possible qu'il y ait autant de couloirs et de passages dans un même endroit. Même la momie lancinante sembla parfois s'y perdre, avant de humer le délicieux arôme de ses hôtes humains pour retrouver leur piste. Ils la croisèrent à quelques reprises, s'obligeant à rebrousser chemin pour en emprunter un autre dans le plus sombre des hasards. A la suite d'interminables minutes de course effrénée qui commençait à avoir raison de l'endurance de la dryade malgré sa bonne condition physique, ils aboutirent aux devants d'une huis de bois rongé. Izhelindë se précipita sur la poignet pour l'ouvrir, mais celle-ci fut bloquée par ce qui devait être un imposant meuble qui s'était écroulé là. Prête à faire volte-face après cet échec, la créature ambulante apparut à l'autre bout – aussi seule voie d'accès ! Pris au piège, la jeune femme s'arma de son arc, cibla leur antagoniste, et lui décocha une flèche qui se planta dans son abdomen. Intrigué par ce qui venait de l'empaler, le cadavre se fit interrogatif, puis leur hurla dessus de sa plus belle voix avant d'entreprendre de les rejoindre.

    « Je crois qu'il nous prend pour son repas ! »

    Un dire certes inutile mais qui méritait d'être souligné lorsqu'elle le voyait saliver d'avance. Elle ignorait si cette chose ressuscitée disposait d'une force décuplée ou d'un quelconque avantage qu'ils auraient le désagrément de découvrir. Tout à coup, une lueur serpenta à travers le couloir, le feu-follet se faufila entre les jambes de la créature pour rejoindre le duo de baroudeurs avec une hystérie certaine. Elle sembla ensuite désigner une dalle sensiblement décollée de la paroi, peut-être un interrupteur ? Si tel était le cas, que pouvait-il bien actionner ? N'ayant guère le loisir de conjecturer à ce sujet, la princesse y appuya de toutes ses forces, enfonçant le paver sur quelques centimètres pour déclencher un bruit étrange. Rien ne se produisit, elle plongea son regard dans celui du forgeron avec désemparement alors que la dépouille tonitruante ne se trouvait plus qu'à quelques pas d'eux. Soudain, le sol se déroba avant même qu'ils n'aient eu le temps de s'en apercevoir et tous trois furent emportés dans le glissement d'une pente abrupte. Surprise, Izhi émit un glapissement tout le long de la descente, comme ce fut d'ailleurs le cas pour le macchabée installé en première position. La glissade fut tortueuse et ils durent aborder virages et cercles tant bien que mal, jusqu'à se faire recracher dans une nouvelle pièce au luxe innommable. Des monceaux d'or, de reliques et de gemmes qui luisaient de mille feux, ils venaient de découvrir la salle au trésor. La demoiselle fut éjectée sur un monticule de richesse dont une cataracte de monnaie lui tomba sur le crâne en guise de pluie abondante. Désorientée par l'atterrissage, elle n'en fut pas moins émerveillée face à cette vision d'opulence lorsqu'elle reprit ses esprits. Bien qu'habituée au faste,elle n'en fut pas moins impressionnée quoi que non cupide pour autant. Elle s'inquiéta alors pour son compagnon qu'elle aperçut un peu plus loin sur un autre amoncellement, elle se déplaça au mieux parmi les objets et le rejoignit pour s'enquérir de son état.

    « Galahad ! Est-ce que ça va ? »

    Elle lui apporta son aide pour se redresser sous la mélodie des pièces d'or qui ruisselaient avec leurs mouvements. Avec un peu de chance, la momie s'était brisée en plusieurs morceaux, car à défaut de la voir, elle entendait encore ses gémissements plaintifs.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyMar 07 Fév 2012, 20:29

     Une main l'empoigna alors qu'il s'efforçait de ne pas laisser l'habitant du tombeau sortir de sa jolie petite boite, il recula juste au moment où la pierre se fissura et ne put s'empêcher de grommeler quelque chose sous-entendant qu'il en profitait pour une fois que son partenaire ne le prenait pas pour un petit chien. Le partenaire en question qui se trouvait être une espèce de momie qui poussait des cris aussi ridicules qu'agaçants à la longue, commença à les suivre, certainement dans l'espoir de goûter à leur chair. Elle pouvait toujours espérer ! Le jeune homme manqua de libérer lui-même sa main de celle de la jeune femme, mais elle sembla percevoir qu'il était tout doucement arrivé au bout de sa patience et que si elle persistait à le trimballer derrière lui comme un enfant, elle risquait d'essuyer une protestation plus vive que jusqu'à présent. Alors qu'ils avançaient dans les corridors toujours plus nombreux, Galahad en vint à plaindre le malheureux qui aurait l'idée de cartographier un tel endroit, à croire qu'ils avaient dépensé tout leur argent dans le but de rendre ces lieux les plus étranges possibles ! Il y avait intérêt à ce que le fameux artefact soit digne d'intérêt sans quoi la soif d'aventure du forgeron prendrait une douche froide pour les années à venir. Après avoir joué à échapper à leur poursuivant pendant quelques minutes, les deux aventuriers finirent enfin par déboucher devant une porte – encore une ! - et le jeune homme souhaita un bref instant qu'il ne faille plus user de leviers et choses de ce genre pour réussir à l'ouvrir. Ne pouvaient-ils pas simplement placer une poignée à tourner et rien de plus compliqué ? Comme si se faire pourchasser par des Zombies n'était pas assez compliqué, il semblait que les responsables des lieux aient un profond sens du devoir au grand dam du Singulier.

     Après la tentative avortée de Izhi pour ouvrir la porte, le forgeron lâcha un soupir de lassitude et d'agacement, qui fut rapidement couvert par les râles de protestation de la créature qui venait d'apparaître au bout du chemin. Décidément, quelqu'un lui avait tapé dans l'œil, à moins qu'elle ne les trouve tellement appétissant qu'elle était suffisamment décidée à les suivre jusqu'à le fin de leur périple. Galahad dégaina une fois de plus son épée alors que l'archère prenait les devants en tirant sur la momie qui s'arrêta brièvement en contemplant ce qui venait de se planter dans sa... peau ? Visiblement c'était sans effet et face à la déclaration de la princesse, le forgeron esquissa un léger sourire comme s'il s'en amusait.

     ▬ Dommage pour lui, je suis persuadé que je lui donnerai des brûlures d'estomac. Il regarda la demoiselle. Décidément, encore un qui te trouve à son goût, tu les fais tomber comme des mouches dis-moi. »

     Le moment était plutôt mal choisi pour plaisanter, mais il n'allait pas se mettre à pleurer tout de même ! Izhi eut une fois de plus un coup de pouce de son ami le feu-follet qui se dirigea vers eux comme si c'était la fin du monde, ils avaient aussi remarqué que la momie semblait plutôt dangereuse pardi ! La jeune femme prit encore une fois des devants en appuyant sur une dalle qui ressortait du mur et le Singulier fut à deux doigts de lui dire qu'appuyer sur des boutons n'était peut-être pas une excellente idée, mais tant qu'à faire, ils n'étaient plus à ça près ! Le forgeron regarda autour de lui, cherchant quelque chose qui pourrait bouger, mais rien, il croisa donc un regard interrogateur avec la demoiselle qui semblait aussi étonnée que lui. Il allait donc falloir s'en prendre à la momie et rebrousser chemin, perspective peut engageante au final. Galahad raffermit sa prise sur son arme juste au moment où le sol se déroba soudain sous leurs pieds et qu'ils tombèrent sur une pente qui les fit glisser le long d'une espèce de pente où le jeune homme se cogna violemment le coude, manquant de lâcher son épée sous le coup de la douleur. Seulement cela aurait été trop risqué pour Izhi et il réussit à la conserver jusqu'à ce qu'un brutal virage la fasse se déloger de sa poigne pour glisser à ses côtés et tomber en même temps que lui et ses deux compagnons d'infortune. La chute fut assez rude et le Singulier cru s'être cogné la tête lorsqu'il ouvrit les paupières pour voir des monceaux d'argent briller sous ses yeux. C'était comme dans un rêve ! La vénalité qui sommeillait en lui fut comblée et il en oublia même provisoirement son coude douloureux, jusqu'à ce que la jeune femme se glisse jusqu'à lui dans un bruissement de pièces qui dégringolaient. Elle se renseigna sur sa santé et il chassa la question d'un geste impatient.

     ▬ J'ai connu des chutes moins bien réceptionnées. »

     Ils se redressèrent alors que les pièces continuaient de dégringoler autour d'eux à chacun de leur mouvement, puis le râle de la momie se fit entendre. Le singulier lâcha un soupir agacé, ayant espéré qu'elle se soit retrouvée tuée par la chute, mais visiblement non. Le jeune homme se retourna alors à la recherche de son épée, en vain, ses yeux ne voyaient que pièces et pierres précieuses, chose qui ne le rassura pas vraiment pour le coup, il n'aurait jamais imaginé préférer voir son arme qu'une montagne de pièces d'or.

     ▬ Mon épée, je l'ai perdue avec cette chute ! »

     Il planta là la jeune femme pour commencer à chercher dans les environs, repoussant les pièces qui se glissaient devant lui pour l'empêcher de marcher et après quelques dizaines de secondes de recherche, finit par trouver ce qu'il cherchait au sommet d'un monceau de pièces rutilantes. Il l'attrapa et la reprit convenablement en main avant de revenir vers sa compagne pour lui faire signe de le suivre, il ne restait qu'à se débarrasser de cette momie ou tout ce que cela pouvait être ! Il ne fallut pas bien longtemps pour qu'il trouve ce qu'il cherchait et après avoir rapidement cherché autour d'eux, les deux aventuriers tombèrent sur la créature dont les jambes étaient coincées sous une coulée de pièces. Galahad s'approcha de sa tête alors qu'elle était tournée vers le sol et regarda brièvement Izhi.

     ▬ Autant terminer le travail avant qu'il ne rameute tous ses copains. »

     D'un coup sec, le jeune homme sépara la tête du corps de la créature, le tout s'envola avec une grande facilité, certainement aidé par la pourriture qui devait avoir gagné les os de la momie. Le silence se fit à nouveau et le Singulier lâcha un soupir de soulagement avant de se tourner vers la jeune femme puis de regarder autour de lui d'un air étonné. Où était le feu-follet ? Pas une trace de lui, mais alors que le forgeron s'apprêtait à poser la question à Izhi, la lueur déboucha de la trappe qui s'était ouverte pour les laisser arriver ici, puis se dirigea directement vers eux en décrivant des cercles. Est-ce qu'elle était heureuse ? Galahad ne comprenait rien aux simagrées de la créature et ressentit son impatience pointer le bout de son nez alors qu'il commença à s'éloigner de quelques pas. Le feu-follet passa rapidement en plana au-dessus de lui pour se diriger entre les multiples tas de pièces qui rendaient la vue presque impossible. Se laissant rattraper par sa compagne, le forgeron posa ses yeux mordorés sur elle avant de poser une simple question.

     ▬ Dis-moi, les dragons ça existe dans de tels endroits tu crois ? »

     Elle n'avait sûrement pas la réponse à cette question. Les deux voyageurs suivirent patiemment la lueur jusqu'à ce qu'ils atteignent une sorte de porte qui était largement plus grandes que toutes celles qu'ils avaient vu jusqu'à présent, plusieurs symboles étaient dessinés, mais cette fois-ci il ne semblait pas y avoir besoin d'une clé. Le feu-follet s'agitait devant la grosse poignée qui devait faire la taille de la main du forgeron et celui-ci interrogea brièvement Izhi du regard avant de hausser les épaules puis de lever les mains pour les poser sur la poignée et tenter de l'ouvrir. Il n'eut même pas besoin de forcer, un simple toucher suffit à provoquer un bruit sourd alors que les deux battants s'ouvraient d'eux-mêmes, ce qui n'avait rien de franchement rassurant. Lorsque la porte fut complètement ouverte, Galahad décida d'entrer sans plus tarder, après tout s'il y avait un danger, autant voir ce qu'il en retournait directement. A peine avait-il avancé de quelques pas qu'il pilla pour s'arrêter, battant des bras pour retrouver son équilibre et reculer. Un gouffre immense s'ouvrait devant eux, les séparant d'une espèce de piédestal qui se situait à cinq à six mètres d'eux. Le vide était dissimulé par une illusion d'optique qui donnait l'impression que le sol se prolongeait. Le cœur du jeune homme battait la chamade et il tourna la tête vers Izhi.

     ▬ Une solution miracle dans ton livre ? »
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyJeu 09 Fév 2012, 00:37

    Si Galahad était encore capable de se faire désagréable, il n'y avait aucune crainte à avoir concernant sa santé. Son inquiétude fut balayée aussi promptement qu'il ne le fit pour son interrogation, il n'appréciait guère être maternée, ce qu'elle semblait parfois omettre entre deux élans de sympathie. Presque aveuglée par le déploiement fastueux qui s'étendait dans la salle, la dryade fut quasiment désorientée de ne voir que richesse rutilante à l'horizon. Elle se frotta brièvement les mirettes pour les habituer à la luminosité dorée, de frêles secondes qui furent suffisantes pour que le forgeron ait disparu entre temps. Epée avait-il dit ? Elle ne distinguait pas la sienne à son fourreau, mais puisqu'elle les avait accompagnés dans leur glissade sans doute n'était-elle pas loin d'eux. Elle se mit également à fureter dans l'espoir de la retrouver, bien qu'elle ne remettait pas la force brute du colosse en question, il était plus avisé qu'il soit muni de son arme. Par ailleurs, elle vérifia que son arc trônait encore intact dans son échine, soulagée de constater que la culbute ne l'avait pas esquinté. Son compagnon fut plus véloce qu'elle, lame à la main, ils partirent en quête de leur comparse d'infortune dont les clameurs devenaient agaçantes. Suivant ces dernières, ils parvinrent jusqu'à la créature inapte à mouvoir, gracieusement achevée d'une décapitation qui ramena un silence aussi lourd que soulageant pour leurs pauvres tympans. Ne restait plus qu'à espérer qu'elle était l'unique de son espèce qu'ils rencontreraient, elle commençait à croire que les défunts étaient d'une compagnie encore plus mortelle que l'étaient les vivants.

    Le feu-follet les rejoignit alors, tirant une risette à la demoiselle. Il leur avait été d'une précieuse aide durant leur expédition, ceci malgré les embûches rencontrées. L'artefact était tout proche, ils auraient bientôt le loisir de se complaire dans leur réussite, éloges qu'ils auraient amplement méritées. Izhi arriva aux côtés de son compagnon qui lui adressa une question bien étrange : des dragons ? Elle n'était pas convaincue que de tels reptiles iraient siéger dans un endroit comme celui-ci, mais après ce qu'ils avaient vécu ces dernières heures, peu de choses seraient encore aptes à la surprendre. Qui pouvait savoir ce que les sorciers étaient capables d'invoquer pour préserver leurs trésors. Bien plus que ce que l'opinion publique serait à même d'imaginer. Elle n'avait cependant pas matière à lui répondre et se contenta de hausser les épaules avec une mimique labiale qui témoignait de son ignorance à ce sujet. Ils ne tarderaient pas à le découvrir. D'ailleurs, ils se remirent en route, ondulant entre les monceaux sans oser tenter de les dénombrer. Puisqu'une fois n'était pas coutume, une huis dantesque s'imposa à eux, désignée par la nitescence. La poignet ne manqua pas d'intriguer la demoiselle, tout comme son acolyte qui la questionne du regard autant qu'elle le fit avec lui. Courage au paroxysme, il entreprit de l'ouvrir, cette-fois ci sans grand mal à leur plus grand étonnement. Une moue posée sur les lippes, elle exprima sa méfiance en plissant les yeux comme si cela l'aiderait à distinguer la moindre manifestation anormale. Néanmoins, rien ne semblait entacher la sûreté qui s'étendait face à eux, il leur suffisait d'avaler la distance qui les séparait d'un mystérieux scabellon. Prête à pénétrer dans la pièce, elle fut tout aussi stupéfaite que Galahad lorsqu'elle aperçut ce dernier au bord du gouffre et de la chute. Elle lui agricha son vêtement pour le retenir après avoir bloqué sa respiration d'effroi et l'encouragea à reculer.

    L'illusion se révéla alors, particulièrement ingénieuse et réaliste, de quoi décontenancer la princesse qui plongea son regard dans celui ambre de son compagnon. Le recueil était peut-être leur panacée, en effet, elle le relâcha pour s'emparer de celui-ci et le feuilleter avec empressement. Elle revint plusieurs fois en arrière, s'attarda sur un chapitre, puis un autre, jusqu'à lire une tirade à voix haute.


    « Les Cupides sont aveugles. L'Infortune n'est malchance qu'aux yeux de ceux qui le veulent. » Vint un long silence. « … C'est quoi ce charabia... » A nouveau, plus un son. Un regard insistant sembla la poignarder. « … Je réfléchis, je réfléchis ! »

    Lança t-elle en guise de justification. Galahad n'était – tout comme elle d'ailleurs – pas un modèle de patience, un fait d'autant plus avéré s'il se sentait impuissant. C'était justement leur cas, car même le feu-follet continua de flotter d'un air guilleret sans intention de les guider. Izhelindë fureta les moindres recoins de la pièce à laquelle ils ne pouvaient encore accéder, triturant ses méninges en se répétant incessamment cette phrase qui ressemblait à un indice tacite. Elle pivota en direction de la vallée d'opulence, puis songea silencieusement. L'or était indéniablement lié à la notion de cupidité, et donc de cécité. L'argent corrompait les gens par son seul chant, ce qui causait l'infortune de beaucoup. Mais s'il n'était guère question de malchance, qu'était-ce donc ? Elle soupçonna alors un jeu de mots habilement crée : l'or était fortune et le commun des mortels était aveuglé par sa préciosité, en le sacrifiant, ils pourraient voir au-delà de son ensorcellement. L'explication était sinueuse, elle n'était pas certaine de pouvoir la présenter au forgeron sans risquer de le perdre en plein milieu. Elle poursuivit néanmoins sa réflexion puis, fit un claquement de doigt pour illustrer une idée qu'elle ne tarda pas à mettre en pratique. Elle se dirigea vers un monticule dont elle prit une abondante poignée de pièces, puis revint aux abords de l'abîme qu'elle estima un bref instant. Sans raison apparente, elle lança les précieux métaux dans le vide... Mais rien ne se produisit. La nymphe recommença, effectuant cette fois-ci le jet dans une autre trajectoire, et à la surprise générale, certaines pièces flottaient dans les airs comme déposées sur une surface imperceptible.

    « Héhé, ce n'était pas si compliqué. Je t'épargne le pourquoi du comment, pour ton propre bien. » Elle observa le sentier d'or. « Ca a l'air super étriqué, à peine de quoi y poser le pied... » Elle vida sa besace et confia l'ouvrage au jeune homme. « Ce sera plus facile pour moi, je vais traverser. Veille à ce que rien ne me déconcentre. »

    La naïade s'arma de plusieurs poignées de pièces qu'elle pourrait disperser à sa guise et découvrir le bon chemin à emprunter. Sans doute plus apte à l'équilibre que le forgeron, elle avait jugé plus judicieux de se porter volontaire plutôt que de l'envoyer à la mort. Après une dernière oeillade, elle entama la traversée, lentement et avec attention, consciente que la moindre erreur d'harmonie lui serrait fatale. L'exercice en était d'autant plus désarmant que seul le néant persistait sous elle, chaque pas semblait être voué à se faire happer par la cavité sans fond. La poitrine douloureusement martelée par son eurythmie chambardée, la sueur perla furtivement sur son front face à l'effort de concentration allié à une peur réprimée autant que possible. Par quelques fois, elle s'offrit des sueurs froides et frôla l'arrêt cardiaque en manquant de glisser ou en déposant le pied au mauvais endroit. Fort heureusement, elle parvint toujours à préserver son talent jusqu'alors inconnu de saltimbanque, et à la suite d'interminables minutes d'acharnement, sauta jusqu'à l'étroite plateforme au centre de la pièce. Contrainte de s'agripper à même le piédestal pour ne pas chuter, la belle prit le temps de se rassurer et de retrouver une respiration à la lisière de la normalité en adressant un regard à son complice condamné à l'observer. Elle se pencha sur la pierre creuse dont elle apercevait indistinctement le contenu, mais qu'elle alla quérir en y plongea son bras. Une grimace plus tard, elle extirpa un sceptre de taille modeste, à la surface étonnamment noire et marbrée de spinelles flamboyants. De l'artefact se dégageait une indicible aura, une puissance qu'ils leur étaient aisés de sentir sans possibilité de la définir. Hypnotisée par cette beauté sombre, Izhe prit le temps de l'admirer, puis désigna l'objet à son ami avec un sourire triomphant.

    « Je l'ai ! J'ai le sceptre ! »

    La relique retirée de son socle fit trembler les murs et une passerelle de pierre apparut entre les deux aventuriers pour leur permettre de se rejoindre, ce que fit immédiatement la princesse. Elle confia l'objet de leur convoitise à Galahad pour remettre ses biens dans sa besace, trop occupée à s'enjouer pour remarquer que le feu-follet s'agitait frénétiquement – bien plus qu'il ne l'avait fait jusqu'alors – non loin d'eux.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyVen 10 Fév 2012, 14:32

     Izhi l'avait aidé à ne pas tomber dans le vide et le forgeron se retourna vers la demoiselle alors qu'il sentait encore son cœur battre la chamade après avoir manqué de finir dans le gouffre sans fin face à lui. Cela aurait été stupide comme fin, après avoir réussi à résister aux attaques de l'entité aux boules d'énergie et à quelques autres mésaventures de ce genre, mourir à cause d'un gouffre qu'il n'avait pas vu n'aurait pas été très glorieux. Mais Galahad n'en avait que faire de la gloire de toute manière, seule la richesse et les objets intéressants pouvaient éventuellement éveiller son intérêt. La demoiselle avait l'air aussi interloquée que lui, visiblement ce n'était pas une mauvaise surprise qu'elle avait gardé pour vérifier s'il était trop stupide pour entrer aussi franchement dans une salle inconnue. La prudence n'était pas sa qualité première c'était un fait. Alors que la princesse tirait son ouvrage si précieux de son sac, le regard mordoré du Singulier se promena sur la salle, cherchant le moindre signe qui pourrait les aider, mais rien de bien probant. Une simple grosse porte qui se trouvait de l'autre côté, semblable à celle par laquelle ils venaient de passer, certainement la sortie ? Izhi le tira de ses pensées en prenant la parole pour lire quelques passages du livre, déblatérant quelque chose qui ne les avançait pas grandement. Fronçant légèrement les sourcils, le jeune homme la fixait d'un air inquisiteur comme s'il soupçonnait une quelconque tromperie de sa part. Mais non, elle avait l'air de réfléchir sincèrement. Devant ses protestations il se contenta de hausser les épaules avant de répondre d'un air faussement moqueur.

     ▬ Prends tout ton temps, je n'ai rien de prévu pour les dix ans à venir. »

     Le regard du jeune homme s'attarda sur le feu-follet qui flottait autour d'eux sans faire quoi que ce soit d'utile, encore quelque chose dont il serait heureux de se débarrasser une fois hors de cet endroit, saleté d'entité. Le forgeron imita rapidement Izhi qui fouillait les environs, mais sa recherche ne fut guère plus fructueuse, il semblait malheureusement que cette fois-ci, les deux amis soient dans l'impasse. Galahad ne cherchait pas à comprendre l'énigme, il n'avait jamais été très doué pour tout ce qui était devinettes et compagnie alors comprendre les vers d'un poème qui semblait avoir été écrit par un fou, non merci ! Les pensées du forgeron furent uniquement stoppées alors qu'il vit la jeune femme se tourner vers la salle, se demandant si elle avait trouvé quelque chose, envisageant même la possibilité de devoir faire un détour, après tout, la porte de l'autre côté devait servir à quelque chose non ? Mais Izhi-la-futée fut une fois de plus, plus intelligente que son compagnon et alors qu'il la regardait s'éloigner après un claquement de doigts, le jeune homme se demanda ce qu'elle lui réservait. Lorsque la demoiselle approcha du gouffre avec les pièces pour les lancer dans le vide, il se redressa aussitôt, mais elle avait perdu la tête où quoi ? Ça y est, la princesse capricieuse refaisait surface et la vénalité du jeune homme aussi, Galahad protesta vigoureusement. Cela avait été assez difficile à passer à côté des pièces sans en embarquer !

     ▬ Hey ! Tu comptes remplir le gouffre avec les pièces ?! Laisse-moi te dire que tu vas en avoir pour un moment ! »

     Et qu'elle ne compte pas sur lui pour l'aider ! Cela lui fendrait trop le cœur. Mais la jeune femme avait déjà entreprit de réitérer l'exploit en s'éloignant à nouveau pour revenir avec une poignée de pièces qu'elle jeta dans le vide et qui, au grand étonnement du jeune homme, flottèrent dans les airs. Quelle magie était-ce donc ? En observant de plus près, il crut comprendre que c'était un pont qui avait été dissimulé par une habile illusion d'optique et que les pièces révélaient donc son emplacement. Il ne répliqua rien alors qu'elle se moqua de lui à sa manière, puis lui tendit l'ouvrage qui les avait guidés jusqu'ici, se contenta de le glisser dans sa besace en la regardant avancer doucement sur le pont, jetant de temps en temps des pièces autour d'elle. Même si le fait de rester en arrière l'agaçait encore une fois, Galahad n'avait pas vraiment le choix, la dextérité n'avait jamais été son point fort, pas plus que ses talents d'équilibriste. A la rigueur s'il avait avancé à quatre pattes cela aurait été possible – et encore – mieux valait laisser faire la demoiselle en somme ! Inquiet à l'idée de voir son ticket de sortie tomber dans le vide – sait-on jamais s'il fallait encore son intelligence pour la suite – il sentit son cœur sursauter plusieurs fois lorsqu'elle dérapa en manquant de faire le grand plongeon, mais la princesse arriva finalement de l'autre côté et sauta sur la plateforme.

     Espérant qu'il n'y avait pas de nouvelle mauvaise surprise, le forgeron patienta en restant de marbre alors qu'elle lui accorda un regard avant de se pencher vers l'endroit où devait se trouver le fameux trésor. Quelle déception cela aurait été s'ils avaient constaté que quelqu'un était passé avant eux, mais la brune contempla quelque chose pendant un bref instant et il en conclut que cela devait peut-être être le fameux sceptre. La réponse arriva rapidement alors qu'elle le lui montra de loin en criant à son intention. Pour la première fois depuis le début de l'aventure, un sourire sincère se dessina sur les lèvres du jeune homme qui approcha de Izhi au moment où elle lui tendit le fameux sceptre. La fin de leur épopée, finalement ils n'avaient pas été si dérangés que cela par les fameux fantômes dont tout le monde parlait ! Galahad glissa le trésor bien à l'abri dans sa besace qui commençait doucement à s'alourdir, puis il leva les yeux vers la lueur qui s'agitait non loin de là. Fronçant les sourcils, le forgeron regarda rapidement autour d'eux, sans rien voir, puis il sentit un souffle soudain, comme un déplacement d'air consécutif à un geste de la main. Instinctivement, il attrapa Izhi et la poussa – ou plutôt jeta – au sol avant de faire de même. Un bruit énorme se fit entendre alors que la pierre au-dessus d'eux volait en éclat comme frappée par quelque chose de puissant. Plaçant ses mains au-dessus de sa tête, Galahad sentit des débris de mur lui tomber dessus avant de se retourner aussitôt, encore allongé au sol, pour regarder derrière eux. Mais toujours rien. Encore une magie quelconque ? Sentant le danger plus présent que jamais, il interpella la brune.

     ▬ Je ne veux pas te faire peur, mais je crois qu'on a de la visite ! »

     Le feu-follet s'agitait toujours alors que le jeune homme se redressait rapidement pour obliger la demoiselle à faire de même et la tira vers lui juste avant que le sol où ils étaient allongés, n'explose à son tour. Un sillon semblable à celui d'une hache relativement grande, se dessinait, comme si une arme bien tranchante venait de frapper le sol. Encore quelque chose d'invisible ? Il fallait bouger et ne pas rester en place dans ce cas ! Poussant Izhi en avant pour qu'elle bouge, Galahad eut la désagréable surprise de voir sur les portes qui s'étaient ouvertes sans difficultés juste avant, venaient de se fermer, ils étaient bloqués avec quelque chose d'invisible qui ne leur voulait pas de bien. S'apprêtant à conseiller à son amie de s'abriter, le Singulier sentit un brusque coup dans le dos, à la hauteur des omoplates et fut projeté contre le mur où il tomba au sol. Heureusement d'ailleurs, le mur vola lui aussi en éclat et s'il n'avait pas sentit ses jambes se dérober sous lui, il ne serait certainement plus de ce monde. Observant rapidement le sol, le forgeron attrapa une poignée de poussière due aux coups sur le mur et la lança au hasard devant lui, révélant ce qui ressemblait à un bras qui devait faire au moins le double du sien. Visiblement ils avaient un adversaire invisible et mieux valait filer rapidement avant qu'ils ne soient victimes de leur manque de visibilité. Il s'éloigna rapidement, ne tenant pas à réitérer l'exploit du coup dans le dos – celui-ci l'élançait douloureusement d'ailleurs – puis il lança quelques conseils à la jeune femme.

     ▬ L'autre porte Izhi, on doit partir ! »

     D'un geste de la main, il lui désigna la porte qui se trouvait de l'autre côté, certainement qu'il fallait emprunter le pont menant à la plateforme et passer sur un autre chemin invisible. Une vraie partie de plaisir en somme. Restait à espérer que le colosse invisible n'était pas assez fin pour passer par le même chemin qu'eux.
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Izhelindë Hardansson

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptySam 11 Fév 2012, 12:20

    De préférence, Izhelindë désirait ne jamais réitérer cette expérience de saltimbanque avec la constante illusion d'être au bord de la culbute. Si elle avait eu le vertige, elle se demandait comment le pauvre forgeron se serait débrouillé pour traverser, bien qu'elle aurait certainement apprécié le voir faire le funambule. Malgré les frayeurs et les entraves qui avaient manqué de leur ôter la vie par plusieurs fois, ils n'avaient guère abandonné et étaient parvenus jusqu'à l'artefact. Selon les écrits de son opuscule, il était bien plus délicat d'entrer dans ce mausolée que d'en sortir, d'ailleurs, une fois qu'ils seraient hors de la structure, ils n'auraient plus qu'à rebrousser ce même chemin par lequel ils étaient arrivés. Ils le feraient sans doute avec plus d'empressement que lors de leur premier passage, la concernant, la dryade avait grand hâte de retrouver la lueur diurne et le grand air – ainsi qu'un endroit dénué d'entités furibondes. D'ailleurs, il était surprenant qu'ils ne se soient heurtés à aucun autre macchabée ou manifestation ectoplasmique qui en auraient après leur existence, mais elle ne s'en plaindrait pas. Recourbée sur sa besace qu'elle avait déposée sur le sol pour mieux y ranger ses biens, le monde sembla se renverser, avec lui, le poids d'un colosse à moitié installé sur elle. Apostrophée par ce qui ressemblait à une explosion casuelle, elle imita son comparse en se protégeant prioritairement le crâne tout en se faisant tapisser d'éclats de roche. Sans guère avoir l'opportunité de comprendre ce qui lui arrivait, elle fut à nouveau emportée, évitant de justesse une décapitation. Face à la célérité justifiée de Galahad, elle se redressa furtivement et fureta les lieux à la recherche d'une quelconque issue.

    Elle ne put malheureusement rien faire pour éviter le heurt à son compagnon qui fut projeté plus loin, la laissant aussi pantoise qu'inquiète. L'action se déroula à une vélocité déconcertante, si bien que la jeune femme n'entreprit de mouvoir que lorsqu'elle entendit son prénom. Mais avant de partir en quête d'une échappatoire, il lui fallait récupérer sa besace qu'elle n'avait pas eu le réflexe d'agripper et à laquelle elle tenait. Défiant la menace qui rôdait avec témérité, elle rejoignit ses affaires qu'elle installa sur son trapèze, prête à en découdre jusqu'à ce qu'une force indécelable ne lui fauche les jambes pour l'aliter à même le sol. Une poigne lui saisit brutalement la chevelure et se mit à la trainer sur plusieurs mètres, la laissant se débattre en vain derrière elle. Non décidée à être menée à l'échafaud sans réagir, la nymphe n'eut d'autre idée que de saisir une flèche de son carquois et de battre l'air à l'aveugle. Par chance, elle parvint à la planter dans la créature – en imaginant que cela puisse se traduire ainsi – qui relâcha sa prise. Sans attendre d'avantage, elle se releva et se précipita jusqu'à la plateforme sur laquelle avait sommeillé la relique maintenant en leur possession, veillant à étreindre une importante quantité d'or au passage. Après avoir furtivement vérifié que son ami la rejoignait, elle lança les pièces en tentant de couvrir la plus grande surface possible. Certaines leur révélèrent un nouveau sentier dont ils n'auraient pas le temps d'appréhender la traversée à moins de sentir une lame leur sectionner l'épine dorsale. Izhi s'élança à toute allure, occultant le vide sous ses larges pas pour rejoindre la bordure de l'autre huis encore close. Ce qui semblait n'avoir guère bridé l'archère risquait en revanche d'importuner le forgeron, vers lequel elle se tourna en lui faisant signe de la rejoindre.


    « Vite Galahad ! Vite ! Ne regarde pas en bas ! »

    Elle tendit son bras au possible dans le dessein de l'aider dès qu'il serait à sa portée. Elle patienta difficilement avec l'immuable crainte que le jeune homme ne se fasse surprendre par leur antagoniste invisible, puis, lui saisit la main pour le rabattre vers elle lorsqu'elle en eut l'occasion. Soudain, le socle qui abritait le sceptre se brisa sous une estocade incroyablement dévastatrice, signe que leur nouvelle connaissance n'appréciait guère leur fuite et se rapprochait dangereusement. La princesse s'agglutina à même la porte, faisant tâtonner ses mains dans l'espoir de percevoir un mécanisme d'ouverture. S'ils ne l'ouvraient pas, deux choix s'offraient à eux : plonger de désespoir dans la cavité sans fond ou s'évertuer à guerroyer contre un ennemi imperceptible, ce qui – indéniablement – les mèneraient vers un trépas certain. Elle frappa, secoua, tritura toutes les excroissances ou cavités qui passaient sous ses phalanges, de concert avec son compagnon. Elle ignorait si la conséquence résultait des actions de ce dernier ou des siennes, mais l'un des battants de l'huis s'entrouvrit enfin, suffisamment pour qu'ils puissent tout deux s'y hisser. La belle s'exécuta sans se faire prier, puis sollicita la force brute de Galahad pour l'aider à refermer le passage et ainsi se prémunir d'une arrivée musclée de l'entité. La porte sembla se verrouiller à nouveau, simultanément à un fracas qui s'abattit de l'autre côté de la paroi. Le fantôme se mit à marteler avec rage, mais la consistance alliée à l'épaisseur de ce véritable mur d'accès ne pouvait que résister à ses assauts, laissant le loisir au duo d'aventuriers de reprendre leurs esprits.

    Les mains posées sur ses cuisses en guise d'appui, Izhelindë expira lentement de grandes bouffées, les cheveux en bataille après s'être faite agressée. Leur expédition s'était transformée en une véritable épreuve de survie dont ils étaient – pour l'instant – ressortis vainqueurs. Elle examina son acolyte du regard, plus ou moins discrètement, pour s'assurer qu'il allait bien. Elle put remarquer que son échine le faisait souffrir, sans doute dû à l'impact qu'il avait reçu, mais jugea judicieux de ne pas évoquer le sujet au risque de se faire gentiment – euphémisme ! - remettre à sa place. Elle se contenta donc de récupérer le recueil pour le feuilleter et trouver des informations qui leur permettraient de trouver la sortie. A la suite de quelques instants de repos – sous la mélodie tonitruante de la créature qui martelait toujours – ils décidèrent de se remettre en route, cette fois guidée par une demoiselle maîtresse de leur orientation. La marche fut longue et sinueuse, mais nombreuses furent les salles à l'abondance historique : glyphes et objets d'apparat désuets, qui ne manquèrent pas de fasciner l'héritière de la contrée. Elle laissa le forgeron la dépasser alors qu'ils entrèrent dans une pièce de taille modique qui leur présenta deux corridors. Après une brève observation, le phonème cristallin de la naïade s'éleva.


    « J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne, c'est que la sortie est toute proche, un ou deux couloirs et nous sommes dehors. La mauvaise, c'est que nos chemins se séparent ici. »

    Si on pouvait suggérer que la vésanie avait eu raison de la demoiselle, ce n'était absolument pas le cas. Profitant de sa prestesse et de l'effet de surprise, elle empoigna l'épée de Galahad avec une diligence travaillée et installa le tranchant de la lame à même la gorge du jeune homme. Elle le contraignit à reculer jusqu'au mur en exerçant une pression hostile sur sa peau – prenant tout de même garde de ne pas le blesser – puis s'empara de l'artefact sans le quitter des prunelles. Le butin en main, une risette mutine affichée à ses lippes, elle déclara.

    « N'y vois rien de personnel, mais ça, ça vaut son pesant d'or ! Si je suis capable de mettre ma vie entre tes mains, je ne te fais aucunement confiance concernant les transactions financières. Je protège mes intérêts, je préfère m'occuper moi-même de la vente de ce sceptre. Mais ne t'en fais pas, je reviendrai vers toi pour te donner ta part. » Elle lui désigna l'un des corridors. « Toi, tu vas par là. Ca te mènera directement dehors, ce sera juste un peu plus long que pour moi. Merci de m'avoir accompagnée. »

    Après avoir rangé la relique dans sa besace, elle déposa un baiser sur l'extrémité de ses doigts, qu'elle glissa ensuite sur les lèvres du jeune homme en guise d'embrassade indirecte, mais surtout de provocation suprême. Les yeux dans les siens, elle recula prudemment en enserrant son sac contre elle, jusqu'à se retrouver dans l'un des couloirs. La vision d'un Galahad désabusé et sans doute rongé par la frustration était à la fois délectable et prophétique d'une prochaine rencontre sous les feux de la rancoeur. Elle ne luit avait cependant pas avoué la réelle source de cette tromperie, l'argent n'en était pas la cause. Il était un adorateur de Mynkor, ses fréquentations devaient être dotées de la même piété, elle ne pouvait se permettre le risque qu'un tel artefact tombe entre les mains de quidams mal intentionnés. Il en allait de la sécurité du pays et de sa famille, ceci même si elle ne possédait aucune preuve de cette hypothèse. Elle veillerait à le récompenser comme il se devait, même si une consolation financière lui laisserait un goût amer. Sa main tâtonna la paroi sur sa gauche, après avoir trouvé l'interrupteur, elle lança l'épée sur le sol pour la lui rendre et lui adressa un geste de la main alors qu'un mur de pierre se refermait entre eux.
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Galahad Caherval

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MessageSujet: Re: [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë   [ Terminé ] Chacun préfère son intérêt à celui du prochain ▬ Izhelindë EmptyDim 12 Fév 2012, 14:34

     Izhi s'était élancée vers le vide, ou plutôt le pont invisible qu'elle avait déjà emprunté quelques instants plus tôt, puis se retourna vers son compagnon qui se débrouillait toujours pour rester en mouvement histoire de ne pas offrir une cible de choix à la créature invisible. Lorsque la demoiselle l'appela, le forgeron n'hésita pas très longtemps, c'était soit suivre la jeune femme et prendre le risque de poser le pied au mauvais endroit pour terminer au fond du gouffre, ou se faire couper en deux par une hache – ou quoi que ce soit d'autre – de tranchant. Le calcul était vite fait. D'autant plus qu'il avait une chance, même infime, de survivre s'il parvenait à traverser sans glisser. Ni une, ni deux, le Singulier s'élança en prenant garde à poser ses pieds aux endroits dont il était sûr, mais glissant à plusieurs reprises en manquant de faire le grand saut. L'équilibre n'avait jamais trop été son fort, mais il s'en sortait plutôt bien et attrapa le bras de Izhi dès qu'elle fut à portée. A peine furent-ils sur la plateforme que le socle explosa, signe très clair qu'ils devaient se dépêcher de quitter les lieux. Galahad tourna le dos à la jeune femme pour essayer de distinguer leur assaillant, en vain, alors qu'elle s'agitait pour essayer d'ouvrir la porte hermétiquement close. Heureusement pour eux, quelque chose fit s'ouvrir le seul passage qui leur permettrait d'avoir la vie sauve, ils se glissèrent donc dans l'ouverture et le forgeron repoussa le battant jusqu'à ce que se produise un léger clic indiquant qu'ils étaient désormais en sécurité. Pas trop tôt d'ailleurs, encore appuyé contre la porte, le jeune homme la sentit vibrer alors que leur adversaire invisible la frappait à la fois de colère et d'agacement. Ils avaient eu un parfait timing.

     Les jeunes gens se reposèrent un bref instant avant que la jeune femme ne vienne récupérer son ouvrage, lui laissant le sceptre, puis elle le feuilleta rapidement tandis que Galahad promenait son attention sur les environs, reprenant son souffle petit à petit. Il ne serait pas en colère s'ils pouvaient enfin mettre fin à cette épopée, les bonnes choses étaient souvent les plus courtes et il en avait soupé pour le moment ! Finalement, après quelques temps ils reprirent la route, déjà plus détendus, certainement de savoir qu'ils avaient ce qu'ils voulaient avec eux, le forgeron avait à nouveau glissé son épée au fourreau et marchait en silence. Le retour vers la « surface » fut assez long et le feu-follet avait complètement disparu, peut-être après avoir rempli son rôle qui sait ? Quoi qu'il en soit, alors qu'ils entraient dans une salle qui ressemblait à toutes les autres – au grand agacement du Singulier d'ailleurs – la voix de Izhi attira son attention et il se retourna pour la dévisager sans comprendre ce qu'elle expliquait sur le coup. Une mauvaise nouvelle ? Il ne voyait pas ce que cela pouvait être mis à part que le sceptre était faux éventuellement, mais lorsqu'elle déclara qu'ils allaient se séparer ici, son visage emprunta une expression surprise. Comment cela ? La princesse se transforma alors en sorcière et le jeune homme se laissa avoir comme un débutant, sans réussir à l'empêcher de prendre son épée pour le menacer. Quelle honte, se faire tenir en respect par sa propre épée ! Une bouffée de colère le submergea alors qu'il reculait jusqu'au mur puisque la princesse ne lui en laissait pas le cas et il se laissa faire une fois de plus lorsqu'elle récupéra le sceptre. Dire qu'il lui avait fait confiance !

     Elle rayonnait, il bouillonnait, cette situation aurait dû être inversée et pour être sincère, cela lui avait effleuré l'esprit, mais il ne pouvait pas tout simplement parce qu'il avait besoin d'elle. Lorsqu'elle parla pour expliquer que l'or était sa seule préoccupation et qu'elle ne lui faisait pas confiance, il serra les dents. L'argent n'entrait pas en ligne de compte dans un tel moment ! Ce sceptre n'avait pas de prix dans le bon sens du terme et elle était suffisamment intelligente pour comprendre cela ! Il ne la quitta pas des yeux, même lorsqu'elle indiqua le couloir qu'il allait devoir prendre, elle se jouait de lui et il s'était fait avoir comme un vrai débutant ! Ses yeux pétillaient d'une colère qui ne ferait certainement qu'augmenter avec le temps, il ne pourrait jamais lui pardonner cette trahison, non jamais ! Trop révolté pour pouvoir parler, le Singulier resta obstinément silencieux et ne put s'empêcher de détourner le visage lorsqu'elle esquissa le geste d'approcher sa main de lui, qu'elle ne vienne pas le provoquer encore davantage ! Galahad ne détacha pas ses yeux mordorés de la jeune femme alors qu'elle reculait, espérant qu'elle allait tomber à un moment, mais non, la chance semblait être de son côté et Izhi lui rendit son épée avant de lui adresser un dernier signe de la main tandis qu'un mur de pierre se fermait pour les séparer. Le Singulier avait quitté son mur et s'approcha soudain de la pierre qui ferait de se refermer, la martelant à deux reprises du poing sans que le mur ne bouge pour autant. Quelle... Garce ! C'était le mot qui lui traversait l'esprit, dire qu'il lui avait fait confiance ! Sa colère l'aurait presque étouffé alors qu'il pestait sans qu'elle ne puisse certainement l'entendre.

     ▬ Tu regretteras ça Izhi, je peux te l'assurer ! »

     De dépit, il frappa une fois de plus contre la pierre, ignorait son poing qui protestait, puis se détourna du mur qui ne bougeait pas, pour ramasser son arme qui traînait au sol. Galahad la rangea dans son fourreau avant de se tourner vers le corridor désigné par la jeune femme pour l'emprunter et essayer d'arriver le plus rapidement possible à la sortie. Il aurait mieux fait de l'abandonner dans sa pièce après qu'elle ait réussi à ouvrir la porte, au moins possèderait-il le sceptre maintenant, même s'il n'avait plus les chances apportées par une relation avec la princesse. Maintenant il n'avait plus ni l'un ni l'autre puisqu'il apparaissait clairement que Izhi s'était simplement servi de lui. Comme lui d'elle au final. Le manipulateur manipulé, quelle drôle de situation ! Ses rêves de grandeur lui avaient joués un sale tour et il venait de perdre gros, restait à espérer que les choses évolueraient différemment à l'avenir. Une chose était sûre, il ne lui accorderait jamais plus sa confiance. Ni à personne d'autre d'ailleurs. Galahad suivait péniblement le corridor qui se révéla relativement long, puis déboucha finalement à l'extérieur, plein de poussière et d'autres saletés, mais sans voir la moindre trace de son « amie ». Elle avait été plus rapide que lui et désormais elle était hors de portée. A moins de filer au palais, mais c'était tout bonnement impossible, avec sa dégaine il ne pourrait même pas en approcher. Le chemin du retour serait bien assez long pour lui permettre de laisser sa colère se développer, nul doute que leur prochaine rencontre ne serait pas aussi bon enfant que cette fois-ci.
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